dimanche 14 juillet 2013

Quel maire de Marseille serez-vous, Eugène Caselli ?La CFDT de MPM va vous le demander ....!


Président de la communauté urbaine, Eugène Caselli est candidat à l'investiture socialiste pour les élections municipales de 2014. Comme quatre autres avant lui, il est l'invité du chat marsactu, vendredi à 18 h.
MarsActu/Esther Griffe
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Ne parlez pas de gouvernance partagée à Eugène Caselli. Le président socialiste de la communauté urbaine estime n'avoir partagé le pouvoir avec personne depuis qu'il est à la tête de cette institution. En revanche, il se dit fier d'avoir mené à bien sa politique dans un contexte délicat de majorité relative. "J'ai maintenu le cap", affirmait-il lors de la dernière séance du conseil communautaire. En respectant l'accord signé en 2008 avec les autres groupes politiques. De ce respect de la parole donnée, il a fait une méthode bâtie sur le dialogue et le consensus. Celle-là même qui lui a permis de traverser toutes les tempêtes, jusqu'aux plus difficiles, quand l'affaire Guérini éclatait au coeur même de l'hémicycle.
De ces péripéties, il ne veut retenir que l'essentiel : il a un bilan. C'est d'ailleurs le seul des candidats à pouvoir se targuer de réalisations concrètes menées à la tête d'une grande institution. Il a fait du Vieux-Port rénové le fond d'image de ses visuels de campagne et il se dit fier du travail accompli : "On me présente souvent comme un homme de consensus. C'est un aspect que je ne renie pas. Au contraire, j'ai fait du dialogue permanent une méthode de travail". Mieux, en écho au récent sondage qui place le Front National très haut, il se veut le meilleur rempart contre le parti d'extrême droite. "Mon slogan de campagne est Marseille rassemblée. Je veux réaffirmer à Marseille les valeurs de la République : l'égalité, la liberté mais surtout la fraternité. Pour cela, je veux initier le rassemblement le plus large possible".
A la communauté urbaine, il dialogue aussi bien avec les maires UMP - Gaudin en tête - qu'avec les communistes. Dans la campagne des primaires qui débutent, il dit vouloir rassembler bien au-delà de son seul parti. "Je ne suis pas l'homme d'un clan", affirme-t-il, pour mieux se désolidariser du camp Guérini auquel il a longtemps été associé. Les élus Modem de Marseille ont affirmé publiquement qu'Eugène Caselli était l'un de ceux qui incarnaient la nouvelle gouvernance qu'ils appellent de leurs voeux. Même certains centristes de l'UDI ne sont pas insensibles à ces sirènes consensuelles. Il a fait de cette volonté d'ouverture une méthode pour passer l'épreuve de la primaire, où le vote n'est pas réservé aux militants socialistes.
Pour l'heure, après son grand meeting du mois de mai, il sillonne Marseille "dans une campagne de terrain, de porte à porte, à la rencontre des gens". Comme les autres concurrents, il dit mûrir ses propositions pour la rentrée tout en dessinant quatre axes principaux rassemblées dans des formules : "Marseille rassemblée, apaisée, gouvernée, pilotée". Ces formulations et les idées programmatiques qu'elles soutiennent, il les répète comme un mantra.

L'emploi, "une urgence pour la ville"

Militant d'une gouvernance marquée par le dialogue et la recherche, il se voit à la tête d'une équipe resserrée, "compacte", "dans laquelle les adjoints sont choisis en fonction de leurs compétences" et non pour des raisons de tractations politiques. Cette équipe sera paritaire, ouverte à la diversité de la ville et à la société civile. "Mon premier adjoint sera en charge des problèmes liés à l'emploi et au développement économique. J'en ferai ma priorité car, avec 10 000 jeunes de moins de 28 ans au chômage, c'est une urgence pour la ville". Eugène Caselli n'esquive pas la question du clientélisme et des passe-droits avec la mise en place d'une commission paritaire chargée d'étudier toutes les attributions de place en crèche comme des emplois.
Il veut également insister sur les déplacements, essentiels pour "recoudre la ville" du nord au sud en réalisant 100 kilomètres de transports en commun d'ici 2025. Et sur la culture qui doit irriguer l'ensemble des arrondissements. "Il faut implanter des structures au nord de la ville comme des outils de lien social et de rénovation urbaine". Il veut également créer dans ces quartiers une"académie des arts et des talents" alliant une école de théâtre de haut niveau, une école de danse et de musique urbaine et une grande école de hip-hop. "Car, après MP2013, il faudra rallumer les lampions dès qu'ils s'éteindront". Enfin, il s'agira de remettre de l'égalité dans l'accès aux équipements de la ville car "l'égalité est le principal problème de cette ville. Le maire de Marseille doit être capable de parler avec toutes les institutions, le département, la région, la métropole et l'Etat pour donner à la ville les moyens de réussir"

1 policier pour 1000 habitants

Deuxième axe de campagne, ce "Marseille apaisée" recoupe forcément le retour à la sécurité réclamée par l'ensemble des candidats. "Le dernier fait-divers des Catalans nous montre que la fraternité au sens républicain est une valeur qui doit être sans cesse réaffirmée. Je suis pour l'ordre républicain car il n'y a pas de solidarité, pas de développement économique sans ordre". Comme à Lyon ou à Nice, il estime qu'"il faut arriver à un policier municipal pour 1000 habitants". Ces derniers doivent être mieux répartis sur la ville pour permettre à la police d'Etat de se concentrer sur son travail d'enquête. Caselli veut également créer 200 postes de cadets de la ville, des jeunes de moins de 25 ans - dont certains en emplois d'avenir, d'autres en service civique - pour qu'ils mènent un travail de médiation. Dans cette volonté d'apaisement, il inclut les places en crèche qu'il faut augmenter, les logements notamment sociaux qu'il faut construire en nombre.
Marseille apaisée, c'est aussi la propreté. Dans ce domaine, Eugène Caselli a tenté d'innover tout au long de ces cinq ans de présidence. Il l'a fait en bonne intelligence avec le syndicat Force ouvrière, ce que beaucoup lui reprochent. Il l'a dit lors de son meeting où certains des cadres du syndicat majoritaire était présents, c'est dans le dialogue avec eux qu'il veut relever le défi d'une ville propre, un jour. "J’ai hérité d’un système et de promesses que je n’ai pas revendiquées. Pour autant, j’ai mis en place une nouvelle organisation qui commence à donner des résultats (...) Il faut encore aller plus loin, plus vite et plus fort", disait-il lors de son discours.

La métropole comme levier

Enfin, Eugène Caselli veut être un maire résolument tourné vers l'avenir. En tant que président de MPM et comme d'autres candidats à la primaire, il s'est clairement engagé pour la métropole. Il veut en faire le levier du développement de Marseille en créant les 100 000 emplois dont la ville a besoin. Il veut notamment en faire un atout pour le port en renforçant la place de la métropole dans sa gouvernance. Il veut également créer un technopôle de la mer en bordure du port pour développer toutes les filières d'avenir liées au maritime. En écho au maire "go-between" de Patrick Mennucci, il se voit en maire ambassadeur qui représente la ville sur toutes les rives et incite les investisseurs à venir s'installer ici. Il veut également créer "une agence de marketing territorial pour mieux vendre la marque Marseille".
Des axes fondateurs en attendant un programme et déjà beaucoup d'idées pour alimenter les questions que vous pouvez d'ores et déjà posées sous forme de courts commentaires ou de questions en direct, demain, à 18h.
Par Benoît Gilles, le 11 juillet 2013

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