La
justice a annulé ce jeudi la mise sous administration provisoire par la
CFDT de son syndicat à la RATP en janvier 2014 et condamné la centrale
pour "abus de pouvoir". Par conséquent tous les actes des deux
administrateurs provisoires ont été annulés (convocation d'un congrès
extraordinaire, élection d'un nouveau bureau syndical...).
Dernière mise à jour :
Jeudi 28 Janvier 2016 - 20:49
La justice a annulé ce jeudi 28 janvier la mise sous administration provisoire par la CFDT de
son syndicat à la RATP en janvier 2014, intervenue à la suite d'un
conflit interne opposant deux équipes à la tête du syndicat, et a
condamné la centrale pour "abus de pouvoir".
Dans un arrêt rendu ce jeudi, consulté par l'AFP, la cour d'appel de Paris "annule la désignation des deux administrateurs provisoires" à
laquelle a procédé en janvier 2014 le bureau national de la CFDT pour
le syndicat CFDT-RATP. Elle annule par conséquent leurs actes
(convocation d'un congrès extraordinaire, élection d'un nouveau bureau
syndical...).
La
CFDT se voit condamnée à payer à son syndicat RATP, représenté par son
secrétaire général élu en septembre 2013 et à l'origine de la procédure
en justice, la somme de 10.000 euros à titre de dommages et intérêts "pour abus de pouvoir et atteinte portée à la personnalité morale du syndicat".
A
la suite de dissensions au sein du syndicat CFDT-RATP, une nouvelle
commission exécutive et un nouveau secrétaire général avaient été élus
en septembre 2013. Ces mesures, contestées par la commission évincée,
avaient conduit la confédération à mettre le syndicat sous
administration provisoire. Ce que contestait l'équipe élue en septembre
2013.
Dans son arrêt, la cour estime qu'il "ne
ressort pas des statuts de la CFDT ni de son règlement intérieur dans
sa version en vigueur à l'époque des faits que la confédération avait le
pouvoir de mettre un syndicat confédéré sous administration provisoire
ou sous tutelle".
L'article 48 du règlement intérieur prévoit seulement qu'en cas d'échec de la conciliation, "le bureau national arbitre" le conflit, ce qui implique, selon la Cour, qu'il "ne
pouvait déléguer son pouvoir décisionnel à des administrateurs
provisoires, qui plus est sans définir très précisément leur mission et
sa durée".
Pour la Cour, "une
telle ingérence dans la direction du syndicat CFDT-RATP, décidée
unilatéralement par la CFDT en dehors de toute autorisation judiciaire
(...) devait être expressément prévue" dans les statuts. La centrale a ainsi "outrepassé les pouvoirs qu'elle tient de ses statuts et de son règlement intérieur", conclut la Cour.
Un
différend semblable oppose la CFDT à son syndicat du commerce
francilien, le SCID, sous tutelle depuis février 2015 et qui a
parallèlement décidé de se désaffilier.
La CFDT a modifié en octobre l'article 48 de son règlement intérieur portant sur la solution des conflits.
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