vendredi 29 janvier 2016

EMPLOI Laurent Berger (CFDT) «Les chômeurs sont les premiers qu’on doit plaindre»




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À Albert jeudi 28 janvier, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, revient sur la situation sociale. «Que le patronat cesse de réclamer, modernise et forme», assène-t-il. 
Les derniers chiffres de Pôle emploi sont mauvais pour la Picardie. De passage à Albert pour la fusion des unions régionales interprofessionnelles CFDT Nord-Pas-de-Calais et Picardie, le secrétaire général, Laurent Berger, évoque la conjoncture si lourde.
Quelle seront les effets de cette fusion CFDT Nord-Pas-de-Calais/Picardie ?
Elle nous offre une belle perspective. Avec 60 000 adhérents, la région représentera la 3e plus importante en effectif, derrière l’Île-de-France et Midi-Pyrénées. C’est aussi et surtout une région à la situation économique et sociale très préoccupante et un contexte politique bien inquiétant avec la montée constante du FN.
Comment jugez-vous le groupe américain Pentair qui fermera son usine de Ham, malgré des bénéfices et un carnet de commandes rempli ?
C’est un scandale et je n’ai pas entendu le patronat français condamner la décision de Pentair. Il faut faire payer ce groupe au maximum. Il doit proposer les conditions de reclassement les plus élevées. Le nouveau président de région Xavier Bertrand est mobilisé pour l’emploi. Il doit surtout travailler avec l’ensemble des acteurs, être en lien avec Pôle emploi, les organisations syndicales et patronales. Il faut un vrai dialogue social territorial car une partie des solutions émergera des territoires.
Votre avis sur la prison ferme prononcée contre des délégués CGT Goodyear ?
C’est une condamnation inappropriée même si je ne partage pas l’action syndicale à Goodyear.
Comment jugez-vous le patronat français ?
Il ne faut pas mettre tous les chefs d’entreprise dans le même sac, mais j’attends qu’ils modernisent leur outil, investissent et forment leur personnel. Les entreprises refont des marges d’avant 2010 mais n’ont pas de stratégie économique. Les patrons veulent moins d’État et en même temps demandent tout à l’État.


Propos recueillis par NICOLAS TOTET

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