Grève du 26 janvier : rien à gagner, tout à perdre
publié le 19/01/2016 à 15H51
par
Frédéric Sève
L'appel à la grève du 26 janvier est une opération de diversion
d'organisations syndicales qui cherchent à faire oublier qu'elles n'ont
pas voulu soutenir l'accord PPCR de revalorisation des carrières dans la
fonction publique. La CFDT refuse de s'y associer et de lancer les
personnels dans une action où ils ont tout à perdre et rien à gagner !
Qu'est-ce que l'accord PPCR ?
Un
accord soutenu par la CFDT, la FSU, l’Unsa, la CFTC, la CGC et la FA-FP
et validé par le Premier Ministre malgré l'opposition de la CGT, de FO
et de Solidaires.
Un accord qui conforte le statut de la fonction publique contre les attaques dont il fait régulièrement l'objet.
Un
accord qui apporte deux milliards d'euros de plus pour les
rémunérations des fonctionnaires dès sa mise en œuvre et 5 milliards
d'ici à 2020.
Un accord qui impose des déroulements de carrières plus équitables qui assure un droit à la promotion pour tous les agents.
Un accord qui améliore des débuts de carrières pour rendre nos métiers plus attractifs partout sur le territoire.
Un
accord qui transforme des primes en point d'indice, pour revaloriser
les retraites sans perte de pouvoir d'achat pour les agents.
Un
accord qui instaure un rendez-vous salarial annuel, et qui doit
permettre dès février 2016 d'obtenir le dégel du point d'indice.
TROIS exemples d’acquis de la négociation :- La revalorisation des débuts de carrière se traduira à terme par 150 euros de plus par mois pour un PE, un certifié ou un PLP.
- L'amélioration des déroulements de carrière assurera à tout agent la possibilité d'accéder à l'équivalent de la hors-classe.
- La revalorisation des grilles et l'intégration des primes, c'est à terme une revalorisation de toutes les pensions.
Voilà ce que les syndicats CFDT, UNSA, FSU, CFTC et CFE-CGC ont obtenu pour les personnels en prenant leurs responsabilités et en soutenant l'accord. Ceux qui appellent à la grève le 26 janvier n'offrent pas d'autres perspectives sérieuses.
Alors, pourquoi cet appel ?
Appel fonction publique
Trois organisations (CGT, Sud, FO) appellent les fonctionnaires à la grève le 26 janvier. Essentiellement sur les questions salariales, alors que le gouvernement vient de décider d’appliquer le protocole d’accord, signé par la CFDT, sur les parcours professionnels, les carrières et les rémunérations (PPCR). La CGT et FO, avec cette grève, visent à obtenir ce que l’accord PPCR, qu’ils n’ont pas signé, a déjà acté : une revalorisation programmée des grilles et un rendez-vous salarial. La CFDT, l’UNSA n’ont pas été invités, la FSU ne se joint pas à l’appel (3 organisations qui ont signé l’accord)
Pour la CFDT fonction publique, il est préférable de se préparer à réagir collectivement sur les propositions de revalorisation du point d’indice attendues en février. Il nous parait plus opportun d’agir à ce moment là afin de peser pour que la revalorisation des grilles ne solde pas le contentieux salarial accumulé après les années de gel du point d’indice.
Appel éducation nationale
D’autres organisations appellent à la grève séparément, sur leurs propres revendications, mais le même jour : le SNUipp pour l’augmentation de l’ISAE, le SNES et le SNALC, SUD contre (encore) la réforme des collèges.
Le Sgen-CFDT préfère se battre pour obtenir des moyens suffisants pour la réforme des collèges comme une hausse des budgets IMP dans les établissements pour la rentrée 2016, et un abondement des DHG collège par les rectorats conforme à ce qui a été décidé en CTM.
· Le Sgen-CFDT a signé le protocole de mai 2013 instaurant l’ISAE et que c’est encore le Sgen-CFDT qui a demandé et obtenu en septembre que la hausse de l’ISAE soit incluse dans les discussions de mise en œuvre de l’accord PPCR
En savoir plus ?
- Vous pouvez consulter l’article complet de la fédération Sgen-CFDT
- Vous pouvez télécharger et diffuser le tract en pièce jointe.
. A titre d’exemple, la revalorisation des débuts de carrière se traduira à terme par 190 euros de plus par mois pour un certifié ou un PE ou la revalorisation des grilles et l’intégration des primes, permettra à terme de bénéficier de 150 à 300 euros de retraite en plus par mois.
Pourquoi la CGT, FO et Solidaires appellent à une journée d’action mardi 26 janvier
Publié le
• Par
Agathe Vovard
• dans : A la une emploi, A la Une RH, Actu Emploi, France, Toute l'actu RH
Les trois syndicats de la
fonction publique ont expliqué, durant une conférence de presse lundi 25
janvier 2016, les raisons de la colère des agents de la fonction
publique qui les poussent à appeler à une journée d'action mardi.
La principale revendication de la CGT, de FO et de Solidaires
porte sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires. Ils appellent à une
mobilisation forte pour peser dans la négociation salariale annoncée
pour la fin février.
« Plus la mobilisation sera forte, plus nous pourrons peser dans la négociation », a souhaité Denis Turbet-Delof, délégué général à la fonction publique de Solidaires, au cours d’une conférence de presse lundi 25 janvier 2016.
Et cette perte du pouvoir d’achat est à rattacher à l’augmentation des cotisations retraite en cours pour aligner le public sur le secteur privé. « Nous l’estimons à environ 10%, ce qui est considérable », a insisté Jean-Marc Canon, qui a également indiqué que la part des salaires, primes et retraite avait connu sur les vingt dernières années une baisse de 0,5 point de PIB, soit 10 milliards d’euros. « Une réalité qu’on refuse souvent de voir », a observé le représentant syndical.
La contraction des effectifs de fonctionnaires figure aussi à la liste des mécontentements. « Dans la plupart des secteurs, on observe des tensions en termes d’effectifs. Dans de nombreux endroits, les déroulements de carrière sont bloqués, les conditions de travail sont excessivement dégradées », a énuméré Didier Bernus, secrétaire général de la fédération FO des personnels des services publics et de santé.
« Les agents étaient en droit d’attendre un sort meilleur. Ils sont plus que mécontents. Ils sont aussi inquiets, face à des réformes manifestement anxiogènes », a analysé Denis Turbet-Delof.
De nombreuses collectivités assurent en outre qu’elles ne remplaceront pas tous les départs à la retraite, et qu’elles ne renouvelleront pas les contrats des contractuels, a rappelé Yves Kottelat.
« Il faut que la politique d’austérité soit revue. La baisse des investissements publics a aussi des répercussions très concrètes sur l’emploi dans le secteur privé », a insisté Didier Bernus.
Quelle que soit la hauteur de la mobilisation de ce mardi, les syndicats souhaitent ne pas en rester là. La CGT, FO et Solidaires ont prévu de faire le point dès le 27 janvier. « Ce mouvement ne sera pas un coup d’épée dans l’eau », a assuré Jean-Marc Canon.
La FA FP indique pour sa part qu’elle ne s’associe pas au mouvement mais qu’elle « reste solidaire des revendications portées de manière unitaire depuis plus de deux ans avec la CGT, FO, FSU et Solidaires sur la défense du service public, de l’emploi public et du pouvoir d’achat ». « Tout mouvement social est regardé avec attention par l’ensemble des acteurs de la vie publique, et le risque d’une faible mobilisation à quelques jours du rendez-vous salarial prévu dans le cadre de l’accord « PPCR » produirait des effets contraires à ceux recherchés », souligne-t-on également.
« Plus la mobilisation sera forte, plus nous pourrons peser dans la négociation », a souhaité Denis Turbet-Delof, délégué général à la fonction publique de Solidaires, au cours d’une conférence de presse lundi 25 janvier 2016.
Situation « absolument inédite »
Entre 110 et 120 manifestations sont attendues dans toute la France, a aussi expliqué Jean-Marc Canon, secrétaire général de l’UGFF-CGT, qui a rappelé que la situation sur le pouvoir d’achat des fonctionnaires était « absolument inédite », avec pour la première fois un gel du point d’indice qui dure depuis 2010.Et cette perte du pouvoir d’achat est à rattacher à l’augmentation des cotisations retraite en cours pour aligner le public sur le secteur privé. « Nous l’estimons à environ 10%, ce qui est considérable », a insisté Jean-Marc Canon, qui a également indiqué que la part des salaires, primes et retraite avait connu sur les vingt dernières années une baisse de 0,5 point de PIB, soit 10 milliards d’euros. « Une réalité qu’on refuse souvent de voir », a observé le représentant syndical.
La contraction des effectifs de fonctionnaires figure aussi à la liste des mécontentements. « Dans la plupart des secteurs, on observe des tensions en termes d’effectifs. Dans de nombreux endroits, les déroulements de carrière sont bloqués, les conditions de travail sont excessivement dégradées », a énuméré Didier Bernus, secrétaire général de la fédération FO des personnels des services publics et de santé.
Trains de restructurations
La fonction publique subit en outre « des trains de restructurations importants », a-t-il souligné. « Même si Marylise Lebranchu a annoncé lors des vœux du conseil supérieur de la FPT une pause dans le processus de réforme territoriale, les réformes sont bel et bien là pour les agents : loi Notre, fusion des régions, métropoles, développement de l’intercommunalité… Nous comptabilisons des mouvements sociaux sur le territoire pratiquement chaque semaine car les agents ne savent pas ce qu’il vont devenir, quel seront les contours de leur poste, leur régime indemnitaire, leur protection sociale complémentaire, etc. », a insisté Yves Kottelat, secrétaire général de la branche territoriale de la Fédération des services publics et de santé FO, qui a également expliqué que les perspectives de promotion sont parfois gelées, comme au sein de la métropole d’Aix-Marseille-Provence pour laquelle un contentieux est en cours.« Les agents étaient en droit d’attendre un sort meilleur. Ils sont plus que mécontents. Ils sont aussi inquiets, face à des réformes manifestement anxiogènes », a analysé Denis Turbet-Delof.
De nombreuses collectivités assurent en outre qu’elles ne remplaceront pas tous les départs à la retraite, et qu’elles ne renouvelleront pas les contrats des contractuels, a rappelé Yves Kottelat.
« Il faut que la politique d’austérité soit revue. La baisse des investissements publics a aussi des répercussions très concrètes sur l’emploi dans le secteur privé », a insisté Didier Bernus.
Quelle que soit la hauteur de la mobilisation de ce mardi, les syndicats souhaitent ne pas en rester là. La CGT, FO et Solidaires ont prévu de faire le point dès le 27 janvier. « Ce mouvement ne sera pas un coup d’épée dans l’eau », a assuré Jean-Marc Canon.
Focus
Des syndicats qui ne souhaitent pas faire pression
Certains syndicats qui n’ont pas appelé à se mobiliser mardi expliquent leur choix dans des communiqués. Ainsi, l’Unsa fonction publique considère qu’un appel à la grève ou à manifester pour faire pression avant la négociation salariale « ne correspond plus au syndicalisme d’aujourd’hui qui est le sien ». Pour ce syndicat, « les conditions sont réunies pour permettre au gouvernement qui prône le dialogue social, d’ouvrir des négociations salariales au mois de février ».La FA FP indique pour sa part qu’elle ne s’associe pas au mouvement mais qu’elle « reste solidaire des revendications portées de manière unitaire depuis plus de deux ans avec la CGT, FO, FSU et Solidaires sur la défense du service public, de l’emploi public et du pouvoir d’achat ». « Tout mouvement social est regardé avec attention par l’ensemble des acteurs de la vie publique, et le risque d’une faible mobilisation à quelques jours du rendez-vous salarial prévu dans le cadre de l’accord « PPCR » produirait des effets contraires à ceux recherchés », souligne-t-on également.
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