mardi 6 septembre 2011

Xavier Bertrand s’est dit prêt dimanche 4 septembre à discuter avec les partenaires sociaux de la possibilité pour les chômeurs de maintenir des droits à indemnisation non utilisés en cas de reprise du travail: mais ce n'est pas de son ressort , disent les syndicats (*voir le point de vue de la CFDT )..!

 

 

 

 

 

 

 
Que pensez-vous de la proposition de Xavier Bertrand de créer un dispositif pour des droits rechargeables ?
La CFDT porte depuis longtemps cette idée, donc nous nous réjouissons d’être repris. Mais nous sommes étonnés de la proposition du ministre. Ce n’est pas à Xavier Bertrand de nous imposer ni le timing et ni les thématiques de travail. Le ministre n’a pas la main pour instaurer les droits rechargeables. C'est aux partenaires sociaux de le faire.
D’ailleurs, un groupe des négociateurs de l’assurance chômage prépare déjà la prochaine convention. Et ce groupe avait convenu, il y a déjà bien longtemps, d’une réunion à la rentrée pour parler, entre autres, des droits rechargeables. Parmi les thèmes de réflexion que nous avions prévu d’aborder, il y a aussi l’idée de cotisations dégressives en fonction de la durée du contrat... 
C’est donc une tactique politicienne pour Xavier Bertrand ?
Je ne sais s’il s’agit d’une stratégie, mais une chose est sûre, c’est que pour l’heure, il ne peut pas être opérationnel sur le sujet. S’il en parle, c’est peut être pour cacher une impuissance. Peut être parce que le gouvernement n’arrive pas à enrayer la hausse du chômage et qu’il ne veut pas toucher à la fiscalité. Il fait diversion. Il ferait mieux d’enterrer aujourd’hui le dispositif des heures supplémentaires défiscalisées qui sont, contre-productives pour l’emploi. C’est facile de porter un sujet qui n’est pas du ressort de l’Etat.
Certains disent que c’est une façon de brosser la CFDT dans le sens du poil ?
On ne va pas crier au loup, puisque c’est une idée que nous portons depuis 2005. Mais, ce n’est pas cette annonce qui va changer notre position. La CFDT aimerait surtout que le gouvernement laisse travailler les partenaires sociaux. Nous disons donc bas les pattes ! Maintenant, si l’annonce de Xavier Bertrand fait avancer le patronat sur le sujet, ce sera toujours bon à prendre.

Chômeurs : la proposition de Xavier Bertrand fraîchement accueillie par syndicats et patronat

Par A. l'AFP Publié le 05/09/2011
La piste avancée par le ministre du Travail Xavier Bertrand de droits rechargeables pour les chômeurs, vieille revendication syndicale, a été pourtant accueillie fraîchement lundi 5 septembre 2011 par les partenaires sociaux qui voient d'un mauvais oeil l'ingérence du gouvernement, à 8 mois de la présidentielle.
Après le tollé suscité la semaine dernière par la suggestion de Bruno Le Maire, chargé du projet de l’UMP pour 2012, d’un plafonnement des indemnités chômage de cadres, Xavier Bertrand s’est dit prêt dimanche 4 septembre à discuter avec les partenaires sociaux de la possibilité pour les chômeurs de maintenir des droits à indemnisation non utilisés en cas de reprise du travail. « Le vrai problème, c’est que notre système d’indemnisation n’encourage pas forcément le retour à l’emploi », souligne M. Bertrand alors que le chômage de masse continue de sévir et touche 2,6 millions de personnes, selon l’Insee. En instituant un système permettant au chômeur de garder ses indemnités non utilisées pour une période de non emploi ultérieur pourrait encourager, en particulier les précaires, à accepter un contrat même risqué, intérim ou CDD. Sécurisation - « C’est une bonne mesure pour sécuriser les salariés dans leur parcours et pour inciter à reprendre un emploi », souligne auprès de l’AFP Laurent Berger de la CFDT. Mais, souligne-t-il, l’établissement des règles d’assurance chômage, « ce n’est pas de la responsabilité du gouvernement, mais des partenaires sociaux. Bas les pattes ! Qu’ils nous laissent travailler. Qu’ils fassent des annonces sur des sujets qui sont de leur responsabilité », s’agace le dirigeant cédétiste. Avancée dès 2009 par la CFTC et portée par la CFDT lors de la dernière négociation sur l’assurance chômage, la mesure, objet d’un consensus syndical, n’a pas été retenue, faute d’accord avec le Medef, dans la nouvelle convention d’assurance chômage (juin 2011-fin 2013) signée en mars. Groupe de travail - Le débat sur ce sujet (comme sur d’autres aspects des règles) a été reporté à l’examen d’un groupe de travail syndicats-patronat qui doit se réunir à cette rentrée pour réfléchir à la prochaine convention. « Cette question est de la compétence des partenaires sociaux et des gestionnaires de l’assurance chômage » et « doit être abordée dans le cadre d’un groupe de travail », martèle aussi le Medef auprès de l’AFP. Mourad Rabhi de la CGT, soupçonne le gouvernement « d’un comportement de complaisance avant la présidentielle » et de « faire du rétropédalage » pour « effacer la proposition Le Maire » en avançant une mesure « plus vendable auprès de l’opinion ». « L’intervention du ministre, alors qu’on vient de finir la négociation sur l’assurance chômage, est un peu en décalage ». Toutefois, le responsable cégétiste « invite » le gouvernement, s’il « est persuadé que cette mesure peut être une vraie solution » à « demander officiellement aux partenaires sociaux de faire un amendement à la convention actuelle », que seule la CGT n’a pas signée. Jacques Voisin, président de la CFTC, se dit, lui, « agréablement surpris » par la reprise d’une revendication de son syndicat par le ministre. Il espère que ces déclarations « accéléreront la mise en place de ce dispositif » et regrette que la mise en place du groupe de travail interprofessionnel ait été « laissée en suspens jusqu’à aujourd’hui ». Equilibre - Mais, souligne Marie-François Leflon de la CGC, les droits rechargeables sont « un point de consensus pour travailler à l’élaboration de la prochaine convention » et « ne peuvent être isolés des autres paramètres », c’est une question « d’équilibre » alors que la dette de l’assurance chômage avoisine les 11 milliards d’euros.



  •  Entre assurance et incitation:un vieux débat autour des chercheurs

    Auteur Solenne Tanguy du même auteur 


    Résumé

    En matière d’indemnisation du chômage, les pouvoirs publics sont confrontés aux problèmes d’incitation qui émergent dans toute relation d’assurance. Cet article propose, en se plaçant dans le cadre de la théorie de la recherche d’emploi, d’évaluer l’impact de différentes obligations comportementales sur la durée moyenne du chômage à travers ses deux déterminants fondamentaux: le salaire de réservation et l’effort de recherche d’emploi. Nous montrons que la surveillance de l’effort de recherche des chômeurs a des vertus incitatives et permet d’augmenter la probabilité de retour à l’emploi. A l’inverse, le contrôle des offres de salaires reçues par les chômeurs ne contribue pas à une recherche d’emploi plus intensive. Nous illustrons ici un effet pervers des systèmes de surveillance qui se traduit par une augmentation du taux de chômage.
    Mortensen 1977
    (*) Interrogé par L’Expansion, le 5 septembre 2011, Laurent Berger, secrétaire national de la CFDT chargé des questions d'emploi, répond aux demandes du ministre de l'Emploi concernant l'assurance-chômage.

    1 commentaire:

    Ornella a dit…

    Bonjour,

    Je suis journaliste pour News of Marseille. Je réalise un reportage sur les stages abusifs et j'aurai voulu interviewer une personne de la CFDT sur le droit du travail des jeunes diplômées et des entreprises qui abusent des stagiaires. Il s'agit d'un reportage filmé. Auriez-vous un contact à me donner ? Merci

    Cordialement,

    Ornella Dallery
    ornella.dallery@gmail.com