vendredi 30 septembre 2011

Table ronde propreté : la "pravda locale " , encore plus tête pensante que son syndicat "privilégié", affiche en première page son analyse "objective"


Tribune intersyndicale UD et MPM : pour MPM de droite à gauche :E.Rabitto  (CGT)  ,D.Ferrandino (CFDT, privé, remplaçant G .Cimmmeli ),puis les représentants des Unions Départementales des syndicats  , et enfin C.Kasbarian (Unsa), R.Aimar( FSU)

Points de vue recueillis  dans  la salle :


"C'était assez décousu, mais cela aura eu le mérite d'exister.
Il n'y a pas d'annonces spectaculaires !"
"Pourquoi n'y avait -il- aucun chef des services responsable de MPM?"

ou bien

la tenue de cette réunion publique, sur le thème polémique de la propreté de la ville était vraiment mal engagée.
Les bornes de compétence de chacun des intervenants, n'étaient pas définies. »

Nos commentaires :


1) Nous relevons la pertinence de l'intervention de l'animateur du blog de la propreté sur le rappel des règles , des sanctions .
Ainsi que celle de la personne riveraine de la Plaine (Mme Rodriguez) qui notait l'amélioration de la propreté après l'intervention de la police , comme l'ont pu le constater certains , ces derniers jours à la porte d'aix ou bien vers le boulevard National (derrière le boulevard Longchamp, par exemple
En effet le problème de la Communauté urbaine MPM (comme toutes les Communautés Urbaines ) c'est qu'elle n'a pas de compétence légale (ni les moyens de fait)  en "nettoiement " et en hygiène et salubrité qui sont définies par la loi comme des compétences de Police du Maire soit  générale (L2212-2 du Code Générale  des Collectivités Territoriales  ) , d'agent de Police  au nom de l'Etat (L 2215-1 du CGCT )  ou spéciale en matière de salubrité ( L. 1421-4 du code de la santé Publique ) et police de circulation/ stationnement (L 2213-1 et suivants ).
MPM n'est compétente en matière d'espace public que sur la voirie routière (et pas sur les autres espaces publics définitivement piètonisés) .A ce titre ,  elle doit faire l'entretien courant , mais pas la propreté à "toute heure"
A Lille et à Bordeaux , ce sont les Villes qui ont en charge  la Propreté et la salubrité , la Communauté Urbaine ayant en charge l'entretien , une à deux fois par semaine avec des engins de lavage , balayage.  


Or MPM aujourd'hui , fait tout (et mal ) et supporte la TOTALITE des COUTS (plus de 300 Millions d'€ par an !)

En fait c'est au Maire à reprendre par la police le problème et de rembourser la CU MPM des couts indûment supportée par elle !


2) Mais cela n'explique pas les autres critiques pertinentes faites par la salle sur l'organisation , le management , le parti pas fini , etc.. mais là chacun s'est longuement exprimé .


Et là,  il faut "casser"  le systeme qui fait la promotion par les CAP  des agents sur d'autres bases (avant tout "politiques pour la pêche aux voix" ) ,  que sur les résultats concrets (à constater  sur le terrain)  .

Et on peut douter des résultats à venir à partir des bonnes intentions réellement affichées par les politiques dans la salle !




Pour le reste vous lisez la "pravda locale" , qui a bien rendu compte..(vous voyez , on essaie d'être également objectif à la CFDT MPM ....:..





ET ENFIN LA REPONSE DE  QUELQU'UN QUI AURAIT UN VRAI  "CUL MERDEUX" !:


http://www.dailymotion.com/embed/video/xlvy75"> />http://www.dailymotion.com/video/xlvy75_la-proprete-a-marseille_news"

jeudi 29 septembre 2011

"les gueules noires » de Gardanne se soulèvent contre la parution d’un décret du gouvernement visant à faire fusionner leur régime de Sécurité sociale « spécifique » au régime général.

Gardanne : la Sécu des mineurs n’a pas bonne mine !


Gardanne : la Sécu des mineurs n’a pas bonne mine !

Une ville de caractère, avec ses bâtisses aux couleurs rougeâtres, ses deux gigantesques centrales thermiques et son odeur d’alumine qui chatouille vos narines à peine arrivé… Même pour une personne non avertie, la ville de Gardanne se démarque par son activité industrielle qui cimente sa société et façonne son tempérament combatif.


Si les Gardannais se souviennent de leurs travailleurs qui descendaient au charbon, à Marseille et en France, on les avait presque oubliés… Presque, jusqu’à ce que la parution du nouveau décret du gouvernement, qui entend accélérer la réforme du régime minier, les fasse réagir.


Après avoir réformé petit à petit leur système de Sécurité sociale bien « spécifique » et « complet », selon les mineurs, le gouvernement compte dès 2013 rallier ces 250 000 affiliés et 6 600 employés au régime général. Á savoir « qu’il n’y a plus d’entrant dans ce régime voué à disparaître », explique Bruno Fauchon, ancien mineur et représentant de la CFDT à Gardanne.


Pour les quelque 800 miniers du village, cette initiative est perçue comme une offense, un déni de leur activité passée qui s’est arrêtée en 2003, en conformité avec le Pacte charbonnier. De son côté, le gouvernement maintient son cap en poursuivant ses réformes structurelles afin de réduire les déficits publics.


« Gueules noires »


« Le régime minier est venu bien avant notre régime de Sécurité sociale d’après-guerre », explique Bruno Fochon. Pour ceux qui n’ont pas vécu la période où l’actualité était monopolisée par les « coups de grisou » et les « gueules noires », cette profession créa « le premier système de Sécurité sociale », ce qui permettait et permet encore aujourd’hui aux miniers de se soigner, de toucher leur retraite…


Pharmacies réservées, médecins salariés ou remboursement des médicaments à 100 %… La France a mis les moyens pour protéger ce métier dangereux et assuma sa décision de stopper toute activité minière, pour se tourner vers l’énergie nucléaire. Une énergie plus rentable pour certains et meurtrière pour d’autres !


Après plusieurs réformes, le gouvernement a décrété cet été suite au rapport Bur, d’unifier une bonne fois pour toutes les deux systèmes. Seulement, les miniers protestent contre le « non-respect d’engagements » pris par le gouvernement en 2004, à savoir la gratuité totale des soins et médicaments. Les mineurs s’inquiètent aussi du devenir de leur 6 600 salariés. « Il est écrit noir sur blanc que c’est le droit commun », c’est-à-dire des fonctionnaires soumis à la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux !


Xavier Bertrand, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Santé a assuré que le remboursement serait pris à 100 % et que les retraites seraient revalorisées d’environ 5 % d’ici 2015.


Revoir le système


Souvent accusés de défendre leurs intérêts catégoriels, les syndicalistes traîneraient-ils les pieds pour participer à l’effort national de réduction des déficits ? À l’image des dockers CGT du port de Marseille, nos miniers de la CFDT y voient une lutte qui pourrait donner des idées. « S’ils veulent véritablement faire des économies, il faudrait plutôt s’inspirer de notre système, par exemple des médecins salariés au lieu d’enchaîner les consultations chez les spécialistes et de payer 23 euros à chaque fois », rajoute Bruno Fauchon.


Rappelons que les français sont champions d’Europe pour la consommation des médicaments ! Qu’il s’agisse des visites ou de « drogues » ces derniers sont en partie remboursés par la Sécu qui détient  près de 19 milliards de déficit et 136 milliards de dette comptabilisés en 2011 !
Coralie Mollaret



Contractuel public : un non renouvellement de contrat injustifié est-il fautif ?


OUI: le non renouvellement du contrat d'un agent contractuel public décidé pour des motifs étrangers à l'intérêt du service, est constitutif d'une faute de nature à engager la responsabilité de la commune.
Mme A a été engagée par une commune à compter du 1er octobre 2002 et pour une durée d'un an, en qualité d'agent non titulaire à temps non complet sur un emploi de secrétaire. Son contrat a été renouvelé pour une durée de deux ans le 30 septembre 2003, puis pour une durée de trois ans le 30 septembre 2005. Par courrier en date du 16 juillet 2008, le maire de la commune a décidé de ne pas renouveler son contrat après un total de 6 années passées en contrat à durée déterminé. Par un jugement en date du 3 décembre 2009, le Tribunal administratif a estimé que cette décision avait été prise au terme d'une procédure irrégulière et pour des motifs étrangers à l'intérêt du service. Dans son arrêt en date du 4 août 2011, la Cour administrative d'appel de Nancy a jugé que le non renouvellement du contrat de Mme A, décidé pour des motifs étrangers à l'intérêt du service, est constitutif d'une faute de nature à engager la responsabilité de la commune. Il résulte de l'instruction que Mme A avait six ans d'ancienneté dans son emploi de secrétaire de mairie à la date de la décision annulée par le juge. Dans ces conditions, il sera fait une juste appréciation du préjudice moral et des troubles de toute nature dans les conditions d'existence subis par l'intéressée en condamnant la commune à lui verser une somme de 7 200 euros.
SOURCE: Cour Administrative d'Appel de Nancy, 3ème chambre - formation à 3, 04/08/2011, 10NC01923, Inédit au recueil Lebon.Par andre.icard le 24/09/11

Comment la "PRAVDA locale" , La Provence de Marseille met en valeur les manifestations syndicales respectivement.....La Table Ronde de la propreté de l'intersyndicale CGT-CFDT-FSU-UNSA :"un débat pour vider son sac d'ordure" :en petit , en bas à GAUCHE et "un axe pour une autre intersyndicale FO-CGC-CFTC" (qui à part FO n'existe pas à MPM en charge de la propreté ) : en haut en grand et A DROITE!

Aujourd'hui il y a la réunion du Comité Technique de MPM qui concerne tous les agents et notamment le vote des ratios de promotion pour les CAP du 8 novembre

Communauté Urbaine MPM : Ordre du jour du Comité Technique (ex Paritaire ) du 29 septembre 2011






Lors de ce CTP , la CFDT a écrit au Président deMPM le 23 septembre (lequel n' a pas daigné répondre à ce jour !) concernant les ingénieurs territoriaux et principaux qui sont traités de façon très inéquitable depuis plusieurs années .

Ils sont en effet victimes d'un rabaissement du ratio de promotion au grade d'ingénieur en chef à 5% lors de ce CTP , sans pouvoir passer d'examen professionnel (ratio 100% fictif!) qui n'est plus organisé par le CNFPT !

 

" . Ingénieurs subdi et principaux de MPM , l'administration de MPM veut vous tuer .....! "

INDIGNEZ VOUS !

Venez cet après midi 17h30 au débat sur la propreté à Marseille organisé par l'intersyndicale CGT-CFDT-UNSA-FSU de MPM et les Unions Départementales à l'université de Provence 106 la Canebière !


L'intersyndicale de MPM CGT-CFDT-UNSA-FSU organise avec les Unions Départementales une table ronde débat sur : la propreté de la ville de Marseille le jeudi 29 septembre à 17h30 au 106 La Canebière : vous y êtes tous invités

 



mercredi 28 septembre 2011

La France est en train de décrocher par' François Chérèque



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le 11 oct. 2011
A l'issue de l'intersyndicale du 15 septembre 2011, Marcel Grignard explique le positionnement de la CFDT pour la journée d'action du 11 octobre.
 

 

 

Le 11 octobre , rencontre entre salariés pour la mobilisation des travailleurs et pas uniquement des syndicalistes." C’est pourquoi "la CFDT n’appellera pas à des arrêts de travail : ce n’est pas une réponse adéquate pour les salariés qui craignent pour leur pouvoir d’achat et leur emploi."


Lors de la journée du 11 octobre, la CFDT n'appelle pas à des arrêts de travail. L’objectif est d’aller à la rencontre des salariés.

"Nous voulons que le 11 octobre fonctionne pour les travailleurs et pas uniquement pour les syndicalistes." C’est pourquoi "la CFDT n’appellera pas à des arrêts de travail : ce n’est pas une réponse adéquate pour les salariés qui craignent pour leur pouvoir d’achat et leur emploi." Difficile d’être plus clair que Marcel Grignard à sa sortie de la réunion intersyndicale du 15 septembre. Faute d’accord sur les modalités de la journée nationale d’action interprofessionnelle prévue le 11 octobre, les cinq organisations se sont séparées sans déclaration commune – Solidaires et la CGT refusant un texte qui ne faisait pas référence à des arrêts de travail.
Cependant, aucune organisation ne remet en cause les objectifs affichés dans la déclaration commune du 1er septembre : abandonner la taxation des complémentaires santé ; supprimer les exonérations et la défiscalisation des heures supplémentaires ; conditionner toute aide publique à son efficacité sociale ; mettre en œuvre la taxe sur les transactions financières ; faire de l’emploi, en particulier celui des jeunes, une priorité ; stopper les suppressions d’emplois dans la fonction publique ; soutenir le pouvoir d’achat, particulièrement celui des personnes aux plus bas revenus, et rouvrir les négociations salariales dans les entreprises et la fonction publique afin de réduire les inégalités, notamment entre les fem­mes et les hommes.
Au plus près des salariés
La CFDT privilégie les rassemblements avec des horaires et des modalités permettant au plus grand nombre possible de salariés d’y participer, afin de "rassembler un maximum de salariés pour peser sur les décideurs" et les dernières décisions du gouvernement. Dans cette optique, au sein des territoires comme à l’intérieur des entreprises, les équipes CFDT sont appelées à "privilégier les rassemblements et les rencontres avec les salariés".
22/09/2011



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comment des Syriens luttent contre la censure

OP Syria, ou comment des Syriens luttent contre la censure


OP Syria, ou comment des Syriens luttent contre la censure
"S’ils ne sont pas capables de parler, nous ne sommes pas capables d’apprendre d’eux," lance simplement celui qui se fait appeler Tomate sur les réseaux. De cette constatation a débuté l’Op Syria lancée par le groupe Telecomix voilà plus de deux mois. Aujourd’hui, pour que de plus en plus de gens apprennent de la Syrie, ils ont même créé un site de news from the ground à partir des informations et vidéos collectées sur le terrain et transmises par de courageux Syriens.

C’est ainsi qu’ils ont passé des semaines à essayer d’outrepasser le mur de la censure, construit, années après années, par Bachar el Assad et ses sbires, travaillant d’arrache-pied jours et nuits. Ils ont non seulement réussi mais ils aident aujourd’hui les gens sur place, à communiquer avec l’extérieur et surtout, à pouvoir échanger entre Syriens vivant dans des villes différentes : « Ca fait peu de temps, mais ça y est, les gens commencent à communiquer entre eux, » confirme le Syrien Hazrid.

De l’Internet au bouche à oreilles

Il confie « avoir pris des contacts plus tôt, avant que les moukhabarats ne s’intéressent à telecomix et aux anonymous. » Hazrid est aujourd’hui sur plusieurs réseaux, en lien avec différents groupes : « En Syrie, on ne connaissait pas telecomix. Les gens savaient aussi peu de choses sur les anonymous. Une des seules images qu’ils en ont est le fait qu’ils puissent attaquer des gouvernements. » Faute de liberté, les conseils de sécurité offerts en ligne par telecomix circulent aujourd’hui « de bouche à oreilles, confie-t-il. La majeure partie des gens actifs dans la révolution utilisent des méthodes de protection en ligne. »

Petit à petit, donc, les conseils transmis par Tomate, Kheops et autres chevaliers de l’internet libre, font leur chemin sur les routes du pays. Bon point, donc, pour toute l’équipe surtout lorsque l’on sait que « la Syrie est un des exemples les plus flagrants d’un pouvoir qui réprime son peuple, » dixit Itsnotabigtruck, autre artisan de l’Op Syria. Que rien ne prédestinait pourtant à travailler sur ce pays « La plupart des gens qui participent à ce projet, ne savaient pas grand-chose sur la Syrie, mais s’intéressent à la liberté. On a donc décidé de nous y mettre sur notre temps libre. » Et aujourd’hui ? « Je suis un peu plus averti sur la situation, sur le printemps arabe aussi. »

Ecouter son coeur

Pas facile pourtant, d’échanger tous les jours avec des Syriens apeurés, réprimés, vivant dans un pays où deux personnes sur trois font partie des services secrets : « Il est impossible d’obtenir quoi que ce soit sans un certain niveau de confiance mutuelle, » renchérit Itsnotabigtruck. Et si de modestes Syriens arrivent aujourd’hui à se connecter sur l’IRC pour sécuriser leur réseau, les services secrets le peuvent-ils  aussi ? « On a de bons agents anglophones. Je crois que les moukhabrats ont essayé d’avoir des informations à partie de gens qui se trouvent en Syrie, » explique Hazrid.

Même pas peur ! répondent les hackers, à l’image de itsnotabigtruck « Nous devons faire d’avantage attention, il y a effectivement un risque d’être surveillés par des agents et des sympathisants du régime. » La sécurité totale n’existe pas et l’équipe n’a de cesse de répéter des conseils liés à l’anonymat sur l’IRC de l’opération« on joue au chat et à la souris » constate Kheops, l’un des instigateurs du projet. Alors comment savoir si le Syrien qui vient de se connecter est vraiment une personne qui a besoin d’aide ou un espion ? « Ce n’est pas facile, s’interroge Tomate. La plupart du temps, j’écoute mon cœur. »

Mais un Syrien, ça parle arabe, non ? Alors les premiers à avoir été aidés, donnent aujourd’hui un coup de main aux hackers, jouant les traducteurs, voire les techniciens occasionnels. D’autres parlent aussi anglais « et j’ai pu remarquer que ceux qui ont un niveau plus important techniquement sont ceux qui ont aussi le meilleur niveau d’anglais. » Les hackers ont aussi installé un bot de traduction sur l’IRC et en cas de force majeure, les outils de traduction en ligne peuvent aussi être d’un grand secours : « la barrière de la langue est de moins en moins un problème, » conclut Itsnotabigtruck.

Julie Gommes
@jujusete

Lire aussi une interview de KheOps par Fabrice Epelboin
Autre article sur le sujet sur le site OWNI

Des outils pour comprende la crise


CFDT le 27 septembre 2011

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"Grèce, euro, déficits... une crise qui nous dépasse ?"
La CFDT propose des outils simples, sans être simplistes, pour mieux comprendre la situation actuelle.




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Pour sortir les pays pris dans un cercle vicieux qui ne fait qu’aggraver leur déficit budgétaire, la solidarité européenne s’impose.
Un dossier pour y voir plus clair, remis à jour le 26 septembre avec les nouveaux tracts.


L’Union européenne est plus que jamais nécessaire


« On ne payera pas ». Pour dénoncer les conséquences des mesures d’austérité sur leur vie quotidienne, les Grecs ont continué tout l’été à organiser des actions de protestation comme les « casserolades » (concerts de casseroles), à l’image des manifestations en Argentine au début des années 2000.
La crise sociale est profonde dans le pays de la zone euro le plus menacé par la spirale de l’endettement. Nombre de salariés ne sont plus rémunérés depuis des mois. D’autres ont vu leur fiche de paie diminuer de près de la moitié. Les pensions de retraites ont aussi baissé. A contrario, les prix de l’essence, des transports collectifs et de la nourriture ont augmenté, de même que les impôts et la TVA qui vont poursuivre leur hausse après le nouveau plan d’austérité voté fin juin par le Parlement grec. Les entreprises ferment les unes derrière les autres et le chômage explose, réduisant les recettes fiscales qui auraient pu renflouer les caisses de l’Etat.
Etranglée par la crise, près de 40% de la population ne paie plus ses factures d’électricité. Le refus de payer est aussi devenu une manière de protester pour beaucoup de Grecs qui estiment que le tribut des salariés et des retraités est trop lourd quand d’autres catégories sociales plus aisées continuent de frauder le fisc. Entre les citoyens et leurs représentants politiques, le divorce est consommé.
Mauvais plans
Comme des milliers de jeunes Espagnols, Portugais, Irlandais et Italiens, les jeunes Grecs fuient leur pays faute de perspectives. Partout, l’accumulation des mesures de rigueur paralyse l’économie. « Il faut changer la philosophie des plans de sauvetage européens », s’alarmait début juillet le ministre polonais des Finances Jacek Rostowski, dont le pays préside l’Union européenne pour le second semestre 2011.
Malheureusement, la relance économique n’est toujours pas au goût du jour, y compris aux Etats-Unis. « La chute des Bourses au mois d’août suite à la dégradation de la note de la dette publique américaine par les agences de notation est surtout due à une crainte de la récession. Les investisseurs n’ont pas tant de doutes sur la capacité des Etats-Unis à rembourser leur dette. Washington aura toujours la possibilité de se financer. En revanche, le compromis passé entre démocrates et républicains1 génère des incertitudes sur la manière dont le pays va pouvoir trouver des ressources pour se redresser. Les conséquences sur l’économie sont mondiales. On observe d’ailleurs que les perspectives de croissance aux Etats-Unis mais aussi de leurs partenaires commerciaux comme la France ou l’Allemagne, sont encore plus faibles que ce qui était escompté pour le deuxième semestre 2011 » fait remarquer Véronique Descacq, secrétaire nationale responsable de la politique économique.
Bonds, ils s'appellent "eurobonds"
Si tous les pays européens émettaient des obligations communes – ou bonds en anglais (titres de créance qui permettent à un Etat d’emprunter sur les marchés) – ils mutualiseraient les risques. Il s’agirait de partager une partie de la dette entre tous les Etats. En créant un grand marché européen des obligations comparable à celui des Etats-Unis, non seulement l’Europe attirerait davantage de capitaux, mais les pays les plus fragiles ne seraient plus isolés face aux marchés financiers et seraient protégés de la spéculation. En contrepartie d’une gestion rigoureuse de leur budget, ils bénéficieraient de la crédibilité des pays les plus forts comme l’Allemagne qui se finance à des taux faibles.
Depuis début septembre, cette crainte de récession se confirme. La dette publique est « hors de contrôle », selon un rapport de contrôle budgétaire grec. Le pays a reconnu qu’il ne pourrait pas tenir ses objectifs de réduction du déficit en raison de l’aggravation de la récession. Les Bourses ont à nouveau chuté, après l’annonce qu’aucune création d’emplois n’avait eu lieu aux Etats-Unis en août. Autre indicateur négatif, tous les pays de la zone euro enregistrent une baisse de la production.
Des marges de manoeuvres existent
Pour la CFDT, un cercle vicieux s’est bien enclenché. Manifestant leur inquiétude sur la capacité de plusieurs pays à rembourser leur dette, les marchés financiers poussent ces derniers à mettre en œuvre des plans d’austérité sans considération du contexte social. Ces plans nuisent à la reprise économique. Ils entraînent un risque de récession face auquel les marchés paniquent et plongent. Or, les pertes enregistrées par les Bourses ont des effets sur l’économie réelle. Elles affaiblissent l’investissement des entreprises. La production de biens et de services est alors menacée à court et à long terme, et par voie de conséquence l’emploi également.
« On est toujours dans un cycle de prophéties auto-réalisatrices, note Véronique Descacq. Les acteurs financiers vendent parce qu’ils ont peur et ce dont ils ont peur se produit ». Il est pourtant nécessaire de réduire l’endettement des Etats. Si les historiens rappellent que les dettes publiques ont toujours existé, « les niveaux atteints, supérieurs à 80% du Produit intérieur brut, sont exceptionnels et ne sont pas supportables pour les générations futures, met en garde Véronique Descaq. Comme un particulier, il est normal qu’un Etat s’endette pour investir dans l’avenir. En revanche, si la dette est trop élevée, une partie trop importante des ressources est consacrée à son remboursement. On accroît la difficulté au lieu de la résoudre. »
Diminuer le déficit est donc indispensable. « Mais il faut aussi relancer la croissance pour éviter la crise sociale. Soutenir l’activité permet de créer de l’emploi et donne des revenus aux populations. Il ne faut donc pas se priver de faire des dépenses pour investir à long terme, surtout dans la période de mutation industrielle que nous connaissons. On peut privilégier des projets qui répondent à des objectifs d’efficacité énergétique et de développement durable, et faire ainsi évoluer notre modèle de production », affirme la secrétaire nationale. Tous les pays de l’Union européenne importent du pétrole et du gaz, plombant leurs échanges commerciaux. Investir l’épargne populaire, qui est massive dans la zone euro, pour développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique permettrait d’alléger le coût de leurs importations !
Plus de fédéralisme
Réduire l’endettement public tout en soutenant l’activité économique et l’emploi sont deux objectifs compatibles, selon la CFDT, si certaines conditions sont respectées. Les efforts pour réduire les déficits doivent être équitablement répartis. Au lieu de creuser les inégalités sociales, ils doivent contribuer à les diminuer, grâce notamment à des réformes fiscales axées sur l’efficacité et la justice. Entre les pays membres de l’Union européenne, la solidarité ainsi que l’harmonisation des politiques budgétaires, industrielles, économiques, sociales et fiscales s’imposent.
« L’Europe dans sa globalité, avec ses 27 membres, n’a pas de problème d’endettement », souligne Véronique Descacq. Un fonds de secours, appelé Fonds européen de stabilité financière (FESF) a été créé en juin 2010 pour prêter aux Etats en difficulté à des taux d’intérêt inférieurs à ceux que leur infligeaient les marchés. En contrepartie, le FESF impose de strictes restrictions budgétaires qui bloquent la relance économique de ces pays. Bénéficiant des garanties apportées par les 17 pays de la zone euro, il constitue cependant un premier pas vers la solidarité financière puisque les Traités européens interdisaient cette entraide entre les Etats.
Mais le FESF est non seulement trop rigide, il est aussi insuffisant. « Si on avait mutualisé la dette sous la forme d’euro-obligations, on aurait probablement évité toutes les spéculations qui se sont produites cet été. L’idée des euro-obligations progresse mais on peut se demander quand elles seront mises en place. En attendant, les milliards d’Euros engloutis sont perdus », déplore Marcel Grignard, secrétaire général adjoint, responsable de la politique internationale et européenne. Tous les pays sont menacés de déstabilisation. Ainsi, les banques allemandes et françaises ont massivement prêté à la Grèce, l’Irlande, le Portugal et l’Espagne. Marcel Grignard avertit : « Faire un effort pour consolider la zone euro coûtera moins cher que son éclatement car chaque pays serait alors contraint d’emprunter à des taux qui flamberaient. Face à la crise, il n’y a pas le choix. Soit l’Europe explose, soit chaque Etat accepte de transférer des responsabilités nationales pour avancer vers une plus grande intégration européenne. »
(1) Barack Obama n’a pas pu obtenir qu’une partie des coupes budgétaires soit compensée par une augmentation des impôts des Américains les plus fortunés et des grandes entreprises
Illustrations : Nini La Caille