mardi 27 septembre 2011

Bisphénol A : l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire ) reconnait le danger des faibles doses

 

Le 27 septembre 2011 par Geneviève De Lacour
Bientôt un étiquetage des récipients contenant du BPA?
Bientôt un étiquetage des récipients contenant du BPA?
Chaque jour, une étude sur le danger du bisphénol A est publiée. L’Agence nationale de sécurité sanitaire a décortiqué 70 des plus récentes et examiné plusieurs centaines d’entre elles. Elle rend son avis, aujourd’hui, 27 septembre. Non seulement elle reconnaît les dangers du BPA sur la santé humaine mais, pour la première fois, elle admet les effets nocifs des faibles doses à certaines périodes critiques de la vie, comme la gestation et la puberté. L’Agence appelle à agir en urgence pour que des substituts viennent remplacer le BPA dans les produits de consommation et s’interroge sur la pertinence de l’actuelle dose journalière admissible (DJA).
Recenser tous les objets qui contiennent du bisphénol A (BPA)? Un défi que l’Anses a essayé de relever. Selon l’un des deux rapports rendus publics aujourd’hui et intitulé «Bisphénol A, quels usages?», le BPA entre principalement à la composition de deux types de produits: les plastiques de type polycarbonate, comme ceux employés dans les pochettes de CD, et certaines résines époxydes, utilisées comme revêtement de l’intérieur des boîtes de boisson.
En 2006, la production mondiale de BPA s’élevait à 3,8 millions de tonnes: les deux tiers ont servi à fabriquer des polycarbonates et le tiers restant a été utilisé pour produire des résines. Entre 2003 et 2006, estime l’Anses, la consommation de BPA aurait augmenté d’environ 10% chaque année, du fait notamment de la forte demande en polycarbonate. La France n’en produit pas mais en consomme puisque, d’après le questionnaire envoyé par l’Anses aux industriels, près d’une soixantaine de secteurs d’activité utilisent des objets aussi variés que: des câbles, mastics, adhésifs, des récipients à usage alimentaire ou non, des optiques de phare, des articles de sport, des fluides de freinage, des appareils électroménagers, des dispositifs et appareils médicaux, des encres d’imprimerie, etc.
Autre constat concernant les usages, la population est majoritairement exposée par voie orale. Pour les plus sensibles d’entre nous (femmes enceintes, allaitantes et enfants), elle se fait via «les contenants et les revêtements destinés au contact alimentaire, les jouets ou encore les articles de puériculture».
Le second rapport publié aujourd’hui porte sur les effets sanitaires du bisphénol A. Un document attendu avec impatience par ceux qui, inquiets de la toxicité du produit, prônent son interdiction. Les conclusions de l’Anses mettent en évidence des effets sanitaires, avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme, et ce même à de faibles niveaux d'exposition, c'est-à-dire «à des doses notablement inférieures aux doses de référence utilisées à des fins réglementaires».
A certaines périodes sensibles de la vie, (gestation, période durant laquelle le système nerveux central se développe ou pendant la période pubère), de faibles doses de BPA auraient un effet délétère sur la santé. L’hypothèse de l’existence de fenêtres d’exposition, pendant lesquelles l’être humain est particulièrement sensible à cette molécule, avait été proposée par des spécialistes. Pour la première fois, l’Anses semble accepter cette idée et ainsi admettre la nocivité des faibles doses sur les enfants en bas âge, les enfants pubères, les femmes enceintes et allaitantes. D’après l’Anses, le BPA aurait également des effets suspectés sur les pathologies cardio-vasculaires, le diabète, les cancers du sein et du cerveau et aurait des effets sur le comportement humain.
Depuis trois ans, le BPA fait l'objet de travaux d'expertise et d'avis de l'agence, qui a déjà publié des recommandations sur la réduction des expositions et sur la nécessité d'un étiquetage. En juin 2010, le Parlement français -suivi un an plus tard par les autorités européennes- a interdit la fabrication et la commercialisation de biberons contenant du BPA.
Il y a un an, l'agence européenne pour la sécurité des aliments (Efsa) estimait quant à elle que le BPA n'était pas dangereux et qu'il n'était pas nécessaire de modifier la dose journalière admissible (DJA), fixée à 50 microgrammes par kilogramme de poids corporel. En novembre dernier, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait de son côté estimé prématuré de prendre des mesures de protection contre le BPA.
L'Anses préconise aujourd’hui l'utilisation de produits de substitution au BPA. «Limiter l'exposition au bisphénol A (BPA) des femmes enceintes et allaitantes et des enfants est un objectif prioritaire, vu ses effets avérés chez l'animal et suspectés chez l'homme», affirme Dominique Gombert, directeur de l’Anses qui s’interroge également sur la pertinence de la DJA. Pour l’Anses, il est donc urgent d'agir.
L’Agence lance aussi un appel à contribution pour recueillir, d'ici fin novembre, toute donnée sur des produits de substitution et leur innocuité.
Se disant étonnés par les conclusions de l’Anses, les industries de l'agroalimentaire ont réagi: «Nous sommes surpris car il y a un an, l’Efsa et (en novembre, ndlr) l’OMS ont estimé qu'il n'y avait pas de risque pour la santé. Nous étions dans une attitude de confiance», a déclaré à l'AFP Jean-René Buisson, président de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). Avant de préciser: «On ne va pas lutter contre l'Anses». L’ancien secrétaire général du groupe Danone promet de travailler en toute transparence avec l'Agence pour dégager les meilleures solutions. Selon lui, «il faut raisonnablement compter trois ans pour trouver une alternative à ce matériau, fréquemment en contact avec les produits alimentaires».
De son côté, le réseau Environnement-santé (RES) a salué les conclusions de l’Anses. «Le RES se félicite de ce changement de doctrine de l'Anses, une demande que nous portons depuis notre création, il y a trois ans», commente André Cicolella, chercheur en santé environnementale et porte-parole de l’association. «Il faut maintenant que l'Anses aille jusqu'au bout de sa démarche en fixant une nouvelle DJA à partir de la littérature scientifique actuelle. En appliquant les règles habituelles en évaluation des risques, celle-ci devrait être 2 millions de fois plus faible que l'actuelle DJA.»
Pour l’association, une telle réévaluation de la DJA revient, de fait, à interdire l'utilisation du BPA en priorité dans les matériaux susceptibles de contaminer l'homme: boîtes de conserve, canettes de boisson, petit électroménager de cuisine et autres usages de contact alimentaire, matériel médical… «L’actuelle DJA a servi jusqu’à présent de rempart à l’industrie agro-alimentaire contre toute politique de substitution du BPA et de fin de non-recevoir à nos interpellations, déclare Yannick Vicaire, chargé de mission Chimie-procédés, nous demandons à l’industrie d’anticiper l’inéluctable évolution réglementaire. Les alternatives existent; tout retard serait injustifiable au vu des enjeux sanitaires pour le fœtus et le nourrisson.» Concrètement, le réseau Environnement-santé exige des autorités publiques l’extension de l’interdiction du BPA à échéance d’un an, une campagne de communication auprès des femmes enceintes et des acteurs de santé publique, ainsi qu’un accompagnement des associations professionnelles dans le choix et l’évaluation des alternatives.
Une demande qui n’est pas restée en suspens très longtemps, puisque la ministre de l'écologie s’est prononcée dans l’après-midi: «Ce que je propose, c'est d'abord un étiquetage systématique de tous les produits contenant du bisphénol A quand il y a un contact du produit avec les populations. Et Nathalie Kosciusko-Morizet d’ajouter: Cet étiquetage devrait être mis en place très rapidement», sans toutefois préciser de calendrier.
La ministre de l’écologie propose, par ailleurs, l'interdiction de l'usage du BPA «dès qu'il y a des produits de substitution et qu'on s'est assuré de leur innocuité».
«Il y a des produits de substitution aux polycarbonates, soit une bonne partie des produits destinés aux enfants», souligne-t-elle en complétant: «C'est plus compliqué pour les résines époxy, qui tapissent par exemple les boîtes de conserve ou les cannettes. Une des possibilités, c'est de les remplacer par des briques alimentaires».
En ce qui concerne les produits pour lesquels une substitution n’est pas possible, la ministre envisage la mise en place d'une campagne d'information début 2012, «sur la base de recommandations très précises et concrètes, permettant de diminuer l'exposition au bisphénol A des populations sensibles». Parmi ces recommandations, il y aurait celle de ne pas chauffer des aliments dans des récipients contenant du BPA, ce qui augmente la migration du produit vers les aliments.
«Etiquetage systématique, interdiction quand il y a substitution possible, campagne d'information: ce sont trois points cohérents», qui doivent être faits en même temps, estime la locataire de l’hôtel de Roquelaure.
Les bouteilles en plastique sont-elles dangereuses ?

Écrit par Alexandra Lianes Le 11 avril 2008

Les denrées alimentaires sont toujours contenues dans des récipients. Dans tous les cas, et particulièrement lorsqu'il s'agit de liquides, on peut se poser la question de l'interaction chimique entre le liquide et le récipient. Pour nous consommateurs, les questions peuvent se résumer ainsi : quelle est la nature du matériau qui est en contact avec le liquide ? Des molécules du récipient peuvent-elles migrer vers le liquide, par réaction ou par dissolution ? En ce qui concerne les bouteilles en plastique, et plus généralement les récipients alimentaires en plastique, et dans la mesure où ces récipients sont issus de la chimie du pétrole, des produits toxiques peuvent-ils migrer de la bouteille dans le liquide. Ainsi une équipe de scientifiques américains de l'Université de Cincinnati (Ohio), dirigée par le professeur Scott Belcher, révèle dans une étude publiée fin janvier dans le Journal of Reproductive Toxicology que certaines bouteilles en plastique libèrent du Bysphénol A, un produit chimique toxique, et plus particulièrement lorsque le récipient est chauffé. Pas de panique pour autant, les bouteilles en plastique destinées à l'eau minérale ne sont généralement pas concernées. En revanche, les boîtes en plastique destinées à la conservation des aliments peuvent l'être. Comment s'y retrouver ? C'est l'objectif de ce dossier. Il fait le point sur les principaux résultats d'études, vous explique comment reconnaître les différents types de récipients, et comment utiliser ceux qui peuvent présenter des risques pour votre santé.

Le bisphénol A (BPA) est un composé chimique que l'on peut trouver dans les récipients en plastique. Sa première synthèse remonte à 1891. Depuis, il est devenu le principal composant de nombreux plastiques : du polycarbonate au polyester. Mais de nombreuses études démontrent que le Bisphénol A peut provoquer des effets indésirables pour la santé.

Ce que disent les études scientifiques

Pour la Food and Drug Administration (administration américaine des denrées alimentaires et des médicaments) et l'industrie du plastique il n'y a aucun risque quand le Bisphenol A est libéré à de faibles niveaux1. Dans le Smart Plastic Guide, de l'Institut de l'agriculture et des politiques commerciales (Institute for Agriculture and Trade Policy, organisme indépendant) on apprend que sur les 111 études réalisées sur des animaux, 81 % ont démontré des effects nuisibles sur la santé même à de bas niveaux d'exposition au BPA2. D'après ces études, le bisphénol A serait un perturbateur endocrinien, c’est-à-dire qu’il serait capable d’imiter ou de perturber les hormones – dans ce cas-ci, les œstrogènes. Et l’exposition à des perturbateurs endocriniens peut entraîner certains types de cancer. Ainsi le bisphénol A pourrait favoriser le développement de cellules à l'origine du cancer du sein de l'humain et des souris ; réduire la fertilité chez le rat ; altérer le fonctionnement du système immunitaire, entre autres effets indésirables. « Même des bas niveaux d'exposition ont un effet sur les neurones et le comportement », a expliqué le Docteur Gilbert Ross, de l'American Council on Science and Health (Conseil américain de la science et de la santé) sur la chaîne télévisée américaine MSNBC.14

D'après la revue Scientific American, les chercheurs de l'université de Cincinnati ont relevé que le niveau d'exposition au BPA est au moins 10 fois supérieur au niveau consédéré comme étant sûrs par l'EPA (Environnmental Protection Agency)3. En 2004, le Centre de contrôle et de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention, CDC) a trouvé des traces de BPA dans les urines de 93 % des échantillons testés4. Du BPA a même été relevé dans le sang de femmes enceinte, dans le cordon ombilical et dans le placenta à des niveaux qui ont tous révélé une altération du développement chez l'animal.

Plus inquiétant encore, les nourrissons sont les plus exposés à la substance car certains biberons en plastique et d'autres récipients destinés à l'alimentation des enfants rejettent du BPA jusqu'à des doses 55 fois plus élevées lorsque le récipient est chauffé5.

Suite à la publication de ces résultats, le House Committee on Energy and Commerce, une agence américaine gouvernementale, a décidé de lancer une étude sanitaire sur le BPA. Les résultats sont attenus dans les prochaines semaines.
Les autres substances potentiellement dangereuses

Le BPA ne serait pas l'unique composant à poser des problèmes pour la santé. Le DEHA (Di [2-ethyhexyl]adipate), présent dans le PVC, peut avoir des impacts négatifs sur le foie, les reins, la rate, la formation osseuse6. En 1991, l'EPA a classé le DEHA comme cancerogène probable. Puis en 1995, l'EPA est revenu sur cette classification. Dans un dernier document datant de 2006, l'agence précise qu'il y aurait des éléments montrant que l'exposition au DEHA à de fortes doses durant toute une vie serait potentiellement la cause de cancers7.
Une autre substance chimique, le styrène peut présenter des risques pour la santé selon plusieurs études8. Présent dans le polystyrène, le styrène est considéré comme toxique pour le cerveau et le système nerveu en cas de forte expositon. Le styrène peut avoir des effets nuisibles sur les globules rouges, le foie, les reins et l'estomac d'après des tests réalisés sur des animaux.

Ces études ne font pas l'unanimité dans la communauté scientifique. Dans une interview à la MSNBC14 , le docteur Nancy Snyderman, a souligné qu'il n'y a pas de certitude sur les effets à long terme d'une exposition à ces différents produits chimiques. « Peut être même que certains récipients de la catégorie 3, 6 et 7 [voir ci-dessous le détail] ne posent pas de problème pour la santé. Mais si vous le pouvez, ne les utilisez pas », a-t-elle déclaré.



Pour reconnaître à quel type de plastique vous avez à faire, il suffit de repérer le numéro inscrit dans le logo recyclage en dessous du récipient. Il est compris entre 1 et 7.



Décryptage des plastiques et utilisations

1 PETE ou PET : Polyéthylène Terphthalate

Utilisations courantes : bouteilles d'eau minérale et de jus de fruits, emballages jetables de toutes sortes (boîtes pour salades, plateaux de présentation), emballages résistants au four, emballages de cosmétiques.

2 HPDE : Polyéthylène de haute densité (Pehd)

Utilisations courantes : bouteilles de lait, bouchons vissés, flacons pour cosmétiques, jouets, ...

3 PVC ou V : Polychlorure de vinyle

Utilisations courantes : boites alimentaires, bouteilles d'eau minérale, films alimentaires, flacons, jouets.

Le PVC est considéré comme un matériau à la fois dangereux pour l'environnement et la santé. Il contient du DEHA. Les produits en PVC éliminés dans les décharges contribuent certainement à la formation de dioxines et de furanes lors d'incendies accidentels des décharges10. Le plomb, le cadmium ou les composés organostanniques sont des substances toxiques couramment utilisées comme stabilisants dans les PVC ; les phtalates sont des substances toxiques couramment utilisées comme plastifiants.

4 LDPE : Polyéthylène basse densité

Utilisations courantes : barquettes, films alimentaires, flacons, jouets, sacs congélation, sacs poubelles


5 PP : Polypropylène

Utilisations courantes : barquettes (beurre, margarine), pots de yaourt, biberons

6 PS : Polystyrène

Utilisations courantes : couverts et verres en plastique, emballages alimentaires (pot de yaourt) emballage pour les oeufs... Le styrène est considéré comme toxique pour le cerveau et le système nerveu chez les ouvriers exposés à long terme à cette substance. Des effets indésirables sur les globules rouges, le foie, les reins et l'estomac ont été relevés11.

7 Other : Autres, habituellement du polycarbonate

Utilisations courantes : récipients alimentaires (bouteilles de ketchup...), biberons, les bouteilles en plastique de 20 litres, gourdes, gobelets en plastique rigides. On trouve du bisphénol A dans cette catégorie de plastiques.

Les bouteilles contenant du bisphénol A sont habituellement rigides, translucides et colorées.

On trouve du bysphénol A dans la catégorie 7, du styrène dans la catégorie 6 et du DEHA dans la catégorie 3. Conseils d'utilisation des plastiques alimentaires
Voici quelques recommandations, inspirées du Smart Plastic Guide (édité en 2005) :

- Evitez de passer des récipients en plastique au micro-ondes ou au lave vaisselle. Ne vous fiez pas aux mentions « micro-onde » souvent peu fondées.

- Evitez d'utiliser les films plastiques, ne pas les passer au micro-onde. Si vous les utilisez, éviter qu'ils entrent en contact avec les aliments.

- Utilisez autant que possible des emballages alternatifs au plastique.

- Les bouteilles d'eau en plastique, en PET ( catégorie 1) ne sont pas concernées par le bisphénol, et sont considérées non dangereuses. Il est toutefois préférables de ne pas les réutiliser. Si vous êtes du genre à douter de tout, passez à l'eau du robinet.

- Si vous utilisez des bouteilles en plastique en polycarbonate (catégorie 7), évitez de chauffer la bouteille, et - débarassez-vous de celles qui sont abimées (rayures..). Les bouteilles marquée de la catégorie 1 et 2 sont destinés à une utilisation unique.

- Pour les nourrissons, préferez au ploycarboante les bouteilles en verre, à défaut en polyéthylène ou en polypropylène.

- Quand il n'y a pas de mention sur les biberons, n'hésitez pas à contacter le fabriquant pour savoir à quelle catégorie appartient le produit.

- Réchauffez de préférence les aliments ou les liquides dans des récipients en verre avant de les transférer une fois à température ambiante dans un biberon par exemple.

- Evitez de mettre des aliments gras dans des recipients en plastique. Ils qui accroissent la libération de BPA.

- N'utlisez pas de détergents puissants pour les laver (libération de BPA).



Des éléments et des incertitudes



1) La migration d'éléments chimiques du récipient vers son contenu n'est pas mis en doute. Le phénomène est augmenté par la température ou la nature grasse du contenu.

2) Les tests en laboratoires, sur les rats ou sur les souris utilisent des concentrations de produits beaucoup plus importantes que celles trouvées en réalité, mais l'objectif est de montrer sur des durées relativement courtes (quelques mois) le caractère toxique du produit et la nature des pathologies développées.

3) Les désaccords portent donc sur les doses, qui sont généralement considérées bien trop faibles par les industriels du plastique pour avoir des conséquences sur la santé.

4) Les tenants d'un effet négligeable sur la santé affirment également que les produits concernés sont rapidement éliminés dans la nature, par dégradations biologique, biochimique ou oxydative. Il en résulterait donc une élimination rapide dans le système sanguin12.

5) Certains adjuvants considérés toxiques ou cancérogènes dans un premier temps par des agences gouvernementales, voire interdits dans certaines conditions, se sont trouvés réhabilités par la suite. (Cas du DEHA par l'EPA aux Etats-Unis ou par l'Office fédéral de la Santé publique Suisse13.) Ces revirements sont généralement justifiés par de nouvelles études, considérées plus complètes.

6) Les conclusions des études sérieuses sont généralement rédigées avec une très grande prudence.





Notre position



Les organismes de santé publique sont bien obligés de fixer des pratiques et des limites de doses admissibles. Elles le font sur la foi d'études de toxicité sur les animaux, et de manière à prendre un risque considéré comme statistiquement acceptable. Néanmoins l'impact de doses minimes sur l'homme pendant toute la durée de sa vie, 40 fois plus longue que celle d'un rat de laboratoire, ne semble pas faire l'objet d'études, si tant est qu'elles soient possibles. L'argument de l'élimination rapide, n'est acceptable que si le produit n'est pas réabsorbé tous les jours. Par ailleurs, même si certains composants chimiques pris séparément ne montrent qu'une toxicité faible qu'en est-il de notre exposition même minime, mais concomitante, à des dizaines de composés chimiques différents, même très faiblement toxiques. Personne n'a les réponses à ces questions. La prudence est donc de mise, la simple prise de conscience peut nous amener, sans catastrophisme, à changer nos comportements afin de minimiser notre prise de risque individuelle.





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