Effectifs policiers : le paradoxe marseillais
C’est un article du Journal de Dimanche qui le révélait ce week-end : avec un flic pour 305 habitants, Bordeaux (un pour 406), Lille (un pour 428) ou Nantes (1 pour 461). Curieux paradoxe que relève donc le JDD en comparant ces effectifs à la hausse de 7,6% du nombre d’infractions en 2010, soit la plus importante du pays. Des chiffres que la Préfecture des Bouches-du-Rhône s’est empressée de contester, arguant que les infractions peuvent être comptabilisées plusieurs fois. Il n’y aurait en fait que 92 834 infractions,soit une hausse de 1,17%. Sans toutefois démentir le nombre d’environ 3 000 policiers nationaux.
Des policiers plus au bureau que sur le terrain
Au-delà de cette guerre des chiffres, impossible à vérifier tant l’opacité règne autour des services de l’Etat sur cette question, ce paradoxe laisse à penser qu’il existe un vrai problème d’organisation à Marseille, tant on nous répétait à longueur de journées (médias, droite, gauche) qu’il manquait des effectifs sur la ville. Le JDD explique par la voix d’Alphonse Giovannini, secrétaire départemental d’Unité Police (majoritaire et classé à gauche), que les agents seraient plus prompts à faire du chiffre depuis leur bureau que de mettre les mains dans le cambouis, avant de pointer les spécificités de la ville de Marseille et de son organisation délinquante.
Ce qu’explique aussi un autre syndicaliste, Diego Martinez, délégué syndical UNSA Police (plutôt classé à gauche également) à Marseille et premier surpris par l’annonce de ces chiffres : « Marseille n’est pas une ville comme les autres du fait de sa superficie très étendue. La circonscription s’est encore agrandie avec le rattachement du secteur de Septèmes-les-Vallons et plan de campagne le 1er août, ce qui requiert le travail d’une soixantaine de fonctionnaires. Si vous les enlevez aux 160 promis par Claude Guéant ça ne pèse plus lourd… Un nouveau préfet, très bien, mais je lui souhaite bien du courage si les effectifs n’augmentent pas, parce qu’il nous faudrait encore minimum 300 policiers« . Mais Diego Martinez ne nie pas que des choses puissent être faites pour améliorer l’organisation et donc l’efficacité des forces de police. Annonces flamboyantes et cars de CRS à la porte d’Aix, des mesures court-termistes qui ressemblent donc à un arbre cachant la forêt de la désorganisation policière marseillaise.
Une ville encore très peu vidéosurveillée
Autre chiffre et autre paradoxe qui, selon cette fois un indiscret du Point de jeudi dernier a fait bondir les conseillers de Claude Guéant avant son déplacement à Marseille : celui des caméras de vidéosurveillance. L’hebdomadaire avance le chiffre de 5. Que le ministère se rassure, il y en aurait en réalité 23, disséminées dans le quartier de Noailles, la rue Saint Férréol et aux abords de quelques lieux publics comme la Mairie. Ce qui ne suffit pas à combler son retard par rapports à Lyon (238 caméras) ou Bordeaux (60). Seule Lille fait figure de ville du même calibre encore non vidéosurveillée : pas de caméras dans l’espace public (hors gare et métro). Mais qu’à cela ne tienne. Jean-Claude Gaudin a pour objectif d’installer 1000 caméras d’ici la fin 2013. Pour mémoire, le Premier ministre François Fillon est venu ce week end rendre une petite visite surprise dans un commissariat du XVème arrondissement, avant de faire un petit tour au Campus de l’UMP. Manque de chance, un homme était tué par balle en plein centre-ville le soir même. Juste avant qu’un Franprix du Cours Lieutaud ne se fasse dévaliser en pleine nuit, les malfaiteurs ayant au passage détruit la caméra de surveillance… Le lot quotidien remarquez, mais décidément, quand ça veut pas, ça veut pas.
Pour en savoir un peu plus sur la vidéosurveillance à Marseille : le blog de Phillipe Pujol, journaliste à la Marseillaise.
L’efficacité de la vidéosurveillance vu par Rue89 et du sociologue Sébastien Roché
Même Jean-Claude Gaudin n’y croyait pas. Marseille est la ville de France, après Paris, qui compte le plus de policiers nationaux au nombre d’habitants. Des policiers plus au bureau que sur le terrain
Au-delà de cette guerre des chiffres, impossible à vérifier tant l’opacité règne autour des services de l’Etat sur cette question, ce paradoxe laisse à penser qu’il existe un vrai problème d’organisation à Marseille, tant on nous répétait à longueur de journées (médias, droite, gauche) qu’il manquait des effectifs sur la ville. Le JDD explique par la voix d’Alphonse Giovannini, secrétaire départemental d’Unité Police (majoritaire et classé à gauche), que les agents seraient plus prompts à faire du chiffre depuis leur bureau que de mettre les mains dans le cambouis, avant de pointer les spécificités de la ville de Marseille et de son organisation délinquante.
Ce qu’explique aussi un autre syndicaliste, Diego Martinez, délégué syndical UNSA Police (plutôt classé à gauche également) à Marseille et premier surpris par l’annonce de ces chiffres : « Marseille n’est pas une ville comme les autres du fait de sa superficie très étendue. La circonscription s’est encore agrandie avec le rattachement du secteur de Septèmes-les-Vallons et plan de campagne le 1er août, ce qui requiert le travail d’une soixantaine de fonctionnaires. Si vous les enlevez aux 160 promis par Claude Guéant ça ne pèse plus lourd… Un nouveau préfet, très bien, mais je lui souhaite bien du courage si les effectifs n’augmentent pas, parce qu’il nous faudrait encore minimum 300 policiers« . Mais Diego Martinez ne nie pas que des choses puissent être faites pour améliorer l’organisation et donc l’efficacité des forces de police. Annonces flamboyantes et cars de CRS à la porte d’Aix, des mesures court-termistes qui ressemblent donc à un arbre cachant la forêt de la désorganisation policière marseillaise.
Une ville encore très peu vidéosurveillée
Autre chiffre et autre paradoxe qui, selon cette fois un indiscret du Point de jeudi dernier a fait bondir les conseillers de Claude Guéant avant son déplacement à Marseille : celui des caméras de vidéosurveillance. L’hebdomadaire avance le chiffre de 5. Que le ministère se rassure, il y en aurait en réalité 23, disséminées dans le quartier de Noailles, la rue Saint Férréol et aux abords de quelques lieux publics comme la Mairie. Ce qui ne suffit pas à combler son retard par rapports à Lyon (238 caméras) ou Bordeaux (60). Seule Lille fait figure de ville du même calibre encore non vidéosurveillée : pas de caméras dans l’espace public (hors gare et métro). Mais qu’à cela ne tienne. Jean-Claude Gaudin a pour objectif d’installer 1000 caméras d’ici la fin 2013. Pour mémoire, le Premier ministre François Fillon est venu ce week end rendre une petite visite surprise dans un commissariat du XVème arrondissement, avant de faire un petit tour au Campus de l’UMP. Manque de chance, un homme était tué par balle en plein centre-ville le soir même. Juste avant qu’un Franprix du Cours Lieutaud ne se fasse dévaliser en pleine nuit, les malfaiteurs ayant au passage détruit la caméra de surveillance… Le lot quotidien remarquez, mais décidément, quand ça veut pas, ça veut pas.
Pour en savoir un peu plus sur la vidéosurveillance à Marseille : le blog de Phillipe Pujol, journaliste à la Marseillaise.
L’efficacité de la vidéosurveillance vu par Rue89 et du sociologue Sébastien Roché
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