mercredi 19 décembre 2018

PÔLE EMPLOI, FACE AU CHÔMAGE, UNE BAISSE DE MOYENS INCOMPRÉHENSIBLE

Publié le 19/12/2018
La CFDT s’est exprimée défavorablement sur le budget 2019 de Pôle emploi soumis à adoption ce matin lors du Conseil d’administration.
En effet, et pour la 2ème année consécutive, le gouvernement a choisi de :
-  diminuer les effectifs, en supprimant 400 équivalents temps plein travaillés
-  baisser sa subvention de 95 millions d’euros pour 2019. 
Pour la CFDT, cette réduction de moyens humains et financiers est totalement injustifiée au regard de la priorité de la lutte contre le chômage, alors même qu’il demeure à un niveau très élevé. 
Cette décision du gouvernement est d’autant plus incohérente que les besoins d’accompagnement des demandeurs d’emploi et des entreprises sont déterminants pour le retour à l’emploi des personnes qui en sont privées, particulièrement au moment où le gouvernement décide d’investir dans la formation des moins qualifiés avec le plan d’investissement dans les compétences. Ce choix exige justement un accompagnement personnalisé en amont, au cours et en sortie de formation pour être véritablement utile. Les besoins d’accompagnement ne diminuent donc pas.
Dans ce contexte, la CFDT s’inquiète fortement de l’évolution de la nature et de la qualité de l’ensemble des services rendus par Pôle emploi, dont l’accompagnement, sa mission première.
Parallèlement au désengagement de l’Etat, le régime d’assurance chômage géré par les partenaires sociaux voit sa dotation à Pôle emploi augmenter de 103 millions d’euros.
Pour la CFDT, une indemnisation de bon niveau et un accompagnement personnalisé sont indispensables pour sécuriser les parcours professionnels des travailleurs. Ces enjeux fondamentaux sont portés par la CFDT dans la négociation en cours sur la réforme de l’assurance chômage, qui comprend aussi une réflexion sur la gouvernance de l’ensemble du système.
Pôle emploi, financé par les partenaires sociaux via l’Unédic et par l’Etat, est l’un des opérateurs majeurs pour développer le droit à l’accompagnement : l’Etat doit lui attribuer des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux, en assumant un investissement social qui relève aussi de sa responsabilité.

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FOIRE AUX QUESTIONS SUR LE RAPPORT SANTÉ AU TRAVAIL

Publié le 19/12/2018
Cette FAQ répond aux questions les plus fréquentes sur le rapport « Santé au travail : vers un système simplifié pour une prévention renforcée », dit rapport Lecocq-Dupuis-Forest. 
1. Le rapport de la mission est sorti fin août 2018. Quand va t’il s’appliquer ?
Le rapport de la mission pose un état des lieux et fait des propositions mais n’a pas vocation à s’appliquer en l’état. Les ministres du travail et de la santé vont élaborer un document de cadrage de la future réforme qui s’appuiera sur certains éléments du rapport mais pas seulement. Ce document de cadrage devrait intervenir début 2019. 
2. Pourquoi la lettre de cadrage de la réforme n’est toujours pas parue ?
Deux concertations qui pourront avoir un impact sur la réforme de la santé au travail sont en cours durant ce 2ème semestre 2019. Il s’agit de la concertation sur les indemnités journalières et celle concernant l’offre de service Handicap. Le climat social actuel pourra également influer sur le calendrier de la réforme
3. La question du télétravail et des arrêts de maladie est-elle traitée dans le rapport ?
Non, le rapport ne traite pas de ces sujets mais il y a une mission et une concertation en cours sur ces sujets dont les éléments seront connus fin 2018.
4. Pourquoi la mission n’a pas été effectuée après la mise en place des CSE ? Cela aurait permis de déterminer les besoins dans les entreprises.
Les constats faits par la mission identifient les besoins des entreprises en matière d’outillage et d’accompagnement aujourd’hui. C’est la prise en charge des questions de santé au travail par les IRP qui est modifiée et sur laquelle il nous faudra syndicalement travailler pour peser.
5. La recommandation 4 propose d’ouvrir le bénéfice de la structure régionale aux dirigeants d’entreprise pour leur propre suivi individuel de santé mais déjà les indépendants du RSI vont être pris en charge sans cotiser. La branche AT-MP est bénéficiaire mais jusqu’à quand ?
La branche AT-MP qui est bénéficiaire aujourd’hui reverse chaque année une contribution au régime général pour compenser la prise en charge par le régime général de pathologies dues au travail et non déclarées comme telles. De plus, le fonds de prévention de la pénibilité n’existe plus et c’est désormais la branche AT-MP qui prendra en charge les droits C2P des salariés concernés. La question de financement est donc réelle mais dépasse celle de la prise en charge des indépendants. 
6. Le rapport Lecocq propose de séparer la prévention et le contrôle. Dans les CARSAT, les préventeurs assument aujourd’hui ces 2 volets. Si la possibilité de sanction de l’entreprise est supprimée, quid de la prévention ?
Le rapport propose de dissocier contrôle et prévention mais ne dit pas supprimer le contrôle. Aujourd’hui, les employeurs sont frileux face aux interventions de la CARSAT car ils craignent que le conseil soit assorti d’un contrôle et font donc appel à d’autres intervenants notamment privés. 
7. La recommandation n°11 prévoit l’orientation des entreprises vers un intervenant extérieur à la future structure régionale. Est-ce fait pour développer l’offre privée payante au détriment des acteurs institutionnels ? Qui va payer ?
Les consultants privés en matière de santé au travail sont très nombreux et ils font leur propre promotion auprès des employeurs. La qualité de leurs prestations est très inégale. La recommandation prévoit effectivement une orientation vers un acteur extérieur si la structure régionale ne peut assurer l’accompagnement du demandeur. Cet intervenant extérieur devra pour ce faire être habilité par la structure régionale ce qui pourrait conduire à une régulation de ce marché. Les employeurs financent aujourd’hui les intervenants privés qu’ils sollicitent. 
8. La MSA et le secteur agricole sont-ils concernés ?
La MSA est déjà organisée en guichet unique qui couvre la protection sociale, la famille et la santé au travail. Elle n’est donc pas concernée par le rapport. 
9. S’il y a cotisation unique des employeurs en matière de santé au travail, quelle sera la répartition des fonds ?
Il est trop tôt pour évoquer cette question. Les employeurs sont opposés à la cotisation unique. Pour la CFDT, s’il y a des fonds dédiés à certaines actions, il semble judicieux qu’ils soient fléchés. 
10. La fonction publique est-elle concernée ?
La lettre de mission à partir de laquelle les rapporteurs ont travaillé ne concernait que le privé. Néanmoins, les membres de la mission ont introduit une recommandation dans le rapport proposant la transposition des avancées de la réforme dans la fonction publique. La CFDT souhaite également que la fonction publique soit concernée. 
11. Le rapport dit que le système d’acteurs de prévention de la santé au travail est illisible mais c’est le système des services de santé au travail qui est illisible. Alors pourquoi ne pas réformer les services de santé au travail en gardant le système CARSAT ?
C’est l’ensemble du système qui est illisible. Le rapport a une approche globale qui traite des acteurs de la prévention dans leur ensemble au travers d’un guichet unique, en proximité des salariés et des entreprises.
12. S’il y a un guichet unique au niveau régional, est-ce que cela voudra dire que le salarié devra être plus autonome comme pour la formation professionnelle ?
Le guichet unique de la structure régionale proposé par la mission devra, via son offre de service, permettre le suivi personnalisé de l’état de santé des travailleurs comme le font les services de santé au travail aujourd’hui. Il n’est pas possible que seul un portail numérique puisse assurer ces missions. Pour la CFDT, c’est par un maillage territorial adapté que la proximité et l’accompagnement du salarié et de l’entreprise devront être organisés. 
13. Quelle sera la gouvernance du nouveau système de santé au travail ? La CFDT y aura-t-elle sa place ?
La mission propose le tripartisme (partenaires sociaux et Etat) dans les instances d’orientation et le paritarisme (partenaires sociaux) pour les structures régionales et la structure nationale. La CFDT partage ce schéma et milite pour que la place des partenaires sociaux soit réaffirmée dans la future réforme. Si c’est le schéma retenu pour la réforme, la CFDT y aura toute sa place, les autres partenaires sociaux également.
14. Il va y avoir suppression de la fiche d’entreprise et du DUER dans les entreprises. Quid de la prévention primaire ?
La recommandation n°13 propose de remplacer le DUER et la fiche d’entreprise par un plan de prévention intégrant des éléments d’évaluation des risques élaboré dans l’entreprise avec l’aide de la structure régionale. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises n’ont pas élaboré ou mis à jour leur DUER. La question de l’évaluation des risques et de la traçabilité des expositions est donc posée.  La CFDT se montrera vigilante sur cette question. Il faut trouver les leviers et les outils pertinents pour accompagner les entreprises dans l’élaboration de leur politique de prévention.
15. Les préventeurs de la CARSAT bénéficient d’un agrément interministériel qui leur permet d’entrer dans les entreprises comme les inspecteurs du travail. S’ils rejoignent la structure régionale, le perdront-ils ? 
A ce stade, rien empêche que le principe de cet agrément puisse perdurer avec la réforme. Aujourd’hui, les médecins du travail ne bénéficient pas de cette disposition mais entrent sans difficultés dans les entreprises.
16. Y a-t-il un risque que les préventeurs CARSAT tombent sous l’autorité de la DIRECCTE s’ils rejoignent la structure régionale ?
Il n’est pas indiqué que la structure régionale serait pilotée par la DIRECCTE mais par un Conseil d’administration paritaire. Pour la CFDT, la structure régionale doit être gouvernée par un CA paritaire car il est important que les partenaires sociaux pilotent cette structure dont les usagers sont les entreprises et les salariés.
16. Quel sera l’avenir des Comités Techniques Régionaux ? Quelle place auront les partenaires sociaux sur les questions de sinistralité ?
Nous avons notre mot à dire. Le rapport prévoit que les CTR alimentent les travaux du Comité Régional d’Orientation des Conditions de Travail et de la structure régionale. Pour la CFDT, les partenaires sociaux doivent pouvoir rester présents sur ces questions.
17. Avec le regroupement des structures, ne pensez-vous pas que ce qui s’est passé avec l'ASSEDIC et l’ANPE va se reproduire ?
La fusion ANPE et ASSEDIC a regroupé des personnes qui faisaient des métiers différents. Dans le cas présent, les personnes font toutes un métier relatif à la prévention mais avec une approche complémentaire. Cela devrait être plus facile. L’objectif est que le système de demain soit plus efficace. Pour la CFDT, il ne faut pas qu’une réforme mal menée mette à mal cet objectif tant pour l’ensemble des travailleurs que pour les salariés des structures de prévention actuelles. Pour la CFDT, la conduite du changement doit être exemplaire dans le cadre de la future réforme.
18. Quel impact aura la réforme en terme d'emploi ou sur les contrats de travail et les statuts des salariés qui rejoindront les structures régionales ou nationale? Quelles mesures de reclassement ou de reconversion si tout le monde n'était pas repris dans les nouvelles structures régionales ?
C’est trop tôt pour aborder ces sujets car nous n’avons toujours pas la lettre de cadrage interministérielle. D’ores et déjà, un travail est en cours entre la confédération CFDT et les fédérations et sections syndicales CFDT concernées pour échanger sur ces aspects et partager l’existant.
19. Comment se positionne la CFDT sur la séparation des missions contrôle et prévention?
La CFDT n’est pas opposée à cette proposition, qui est cohérente avec la proposition de création d’un guichet unique visant à rendre le système plus lisible et efficace auprès des entreprises et des travailleurs. D’après le rapport, les CARSAT conserveront leur pouvoir d’injonction et de tarification et la structure régionale portera la prévention. Néanmoins, pour La CFDT, l’articulation contrôle – prévention devra être travaillée dans le cadre de la réforme. 
20. Le rapport préconise la mise en place d’un guichet unique au niveau régional avec regroupement des services de santé au travail, de l’ARACT, de l’OPPBTP et des préventeurs de la CARSAT. Quels sera le devenir des salariés de ces structures demain ?
Il est prématuré d’aborder cette question en ces termes. Effectivement, le périmètre et le contenu de la réforme n’est pas encore connu. Pour la CFDT, s’il y a regroupement des structures au niveau régional, il faudra que les salariés soient accompagnés et que la conduite du changement soit de qualité.
21. Les Services de Santé au travail interentreprises disposent quelquefois de patrimoines mobiliers et immobiliers importants. Le patronat, qui a financé ces équipements au travers des cotisations des employeurs adhérents, souhaite en disposer. Ces moyens seront pourtant indispensables à la nouvelle structure régionale de santé au travail pour fonctionner.
La structure régionale telle que proposée dans le rapport sera l’outil des partenaires sociaux donc également du patronat. Ces questions de patrimoine des services de santé au travail ne doivent pas être l’arbre qui cache la forêt. Nous n’en sommes pas encore là mais cela devra être regardé le moment venu.
22. Les directions de certaines structures actuelles organisent des débats sur le rapport Lecocq-Dupuis-Forest dans les organes de gouvernance voire proposent des motions à voter. Quel positionnement doivent avoir les mandatés CFDT dans ces instances ?
Pour la CFDT, il n’est pas admissible que les directions de structures veuillent prendre la place des partenaires sociaux sur l’évolution du système de santé au travail et qu’ils utilisent les mandatés voire les salariés pour le faire. C’est en ce sens que la confédération a émis des alertes auprès des mandatés et structures CFDT d’autant qu’en absence de document de cadrage, le périmètre de la réforme n’est pas connu. Le système de santé au travail doit bénéficier aux salariés et aux entreprises et les partenaires sociaux sont légitimes pour agir en la matière.

Laurent Berger a réinsisté sur la place indispensable des partenaires sociaux dans la construction d'un véritable dialogue sur les enjeux actuels. Il a également rappelé l'engagement de de la CFDT pour plus de justice sociale, en demandant une contribution plus forte des plus hauts revenus à la solidarité nationale ou que le versement d'une prime exceptionnelle de fin d'année concerne aussi les agents du public.

IL FAUT UNE CONTRIBUTION PLUS FORTE DES PLUS HAUTS REVENUS”

Publié le 19/12/2018
Invité de Radio Classique le 19 décembre, Laurent Berger a réinsisté sur la place indispensable des partenaires sociaux dans la construction d'un véritable dialogue sur les enjeux actuels.
Il a également rappelé l'engagement de de la CFDT pour plus de justice sociale, en demandant une contribution plus forte des plus hauts revenus à la solidarité nationale ou que le versement d'une prime exceptionnelle de fin d'année concerne aussi les agents du public.

mardi 11 décembre 2018

MÉTROPOLE AIX MARSEILLE PROVENCE : FO chute à 38 % La participation a dépassé 60 % à la Métropole, où la dégringolade de FO se confirme. Le syndicat perd encore six points, passant de 44 % en 2016 à 38 %.



















Il revient à la CFDT d’assumer cette confiance et cette responsabilité en interpellant le gouvernement, les employeurs publics et les employeurs privés pour leur demander : - d’entendre la parole des travailleurs et de mieux reconnaître le travail des agents et salariés, - de prendre en compte ses propositions de longue date pour les conditions et la qualité de vie au travail, l’emploi, le pouvoir d’achat et la protection sociale, - de positionner le dialogue social au cœur des transformations. Le syndicalisme de la CFDT regarde la réalité en face pour mieux la transformer, s’engage dans la négociation et obtient des résultats concrets. C’est le syndicalisme de transformation sociale choisi par les travailleurs !

ELECTIONS FONCTIONS PUBLIQUES, HISTORIQUE : LA CFDT, DEVIENT PREMIÈRE ORGANISATION SYNDICALE EN FRANCE

Publié le 11/12/2018
Aujourd’hui est un grand jour pour la CFDT : après être devenue la première organisation syndicale, dans le secteur privé en mars 2017, elle prend la première place, tous secteurs confondus, public et privé. Elle conforte aussi sa seconde place dans le secteur public.
La CFDT remercie les travailleurs qui lui ont exprimé leur confiance à l’occasion des élections dans les fonctions publiques. 
Ce résultat historique, la CFDT le doit aux militantes et militants CFDT qui, chaque jour, dans les entreprises et administrations, portent la voix de leurs collègues, pour plus de justice sociale, et obtiennent des résultats, des droits nouveaux et une meilleure qualité de vie au travail. Ce sont eux, qui gagnent la confiance et le vote des salariés. Ils peuvent être fiers de ce qu’ils accomplissent.  
La CFDT porte haut les préoccupations des agents publics et des usagers. Son analyse est confortée : Tous expriment des besoins de plus de service public et de meilleure qualité, sur l’ensemble des territoires. 
Il revient à la CFDT d’assumer cette confiance et cette responsabilité en interpellant le gouvernement, les employeurs publics et les employeurs privés pour leur demander :  
-       d’entendre la parole des travailleurs et de mieux reconnaître le travail des agents et salariés,
-       de prendre en compte ses propositions de longue date pour les conditions et la qualité de vie au travail, l’emploi, le pouvoir d’achat et la protection sociale, 
-       de positionner le dialogue social au cœur des transformations.  
Le syndicalisme de la CFDT regarde la réalité en face pour mieux la transformer, s’engage dans la négociation et obtient des résultats concrets. 
C’est le syndicalisme de transformation sociale choisi par les travailleurs !



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mardi 27 novembre 2018


  • QUANTIFIER POUR TRANSFORMER LE RÉGIME DE CROISSANCE ?

Publié le 27/11/2018

Quantifier pour transformer le régime de croissance ?
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 NoteEcoNovembre2018


En France, des indicateurs complémentaires au PIB ont été intégrés dans l’appareil législatif afin de nourrir les débats parlementaires autour du projet de loi de finances du gouvernement. Mais ils sont plus utilisés comme des outils de communication gouvernementale que comme véritables balises politiques de pilotage. La loi dite Eva Sas6 prévoit que le gouvernement remette chaque année au Parlement un rapport éclairant les orientations du projet de loi de finances (le budget) à l’aune d’exigences à la fois économiques, sociales et environnementales. Ce rapport a également pour vocation d’évaluer les réformes passées au-delà du simple PIB. Pour ce faire, dix indicateurs, disponibles au niveau national, international, voire territorial, ont été choisis parmi une liste préétablie lors d’un travail conjoint entre le CESE et France Stratégie7 : le taux d’emploi, l’effort de recherche8 , l’endettement, l’espérance de vie en bonne santé, la satisfaction dans la vie, les inégalités de revenus, la pauvreté en conditions de vie, les sorties précoces du système scolaire, 6 Loi n°2015-411 Avril 2015 pour la prise en compte des nouveaux indicateurs de richesse dans la définition des politiques publiques 7 Le CESE et France Stratégie ont organisé des concertations afin d'élaborer un tableau de bord d’indicateurs complémentaires au PIB. Plus précisément, en 2015, une très large concertation a réuni des membres du CESE, de France Stratégie, les instances réunissant utilisateurs et producteurs de la statistique publique, des représentants de la statistique publique, d’instances internationales telle que l’OCDE, de nombreuses ONG, des universitaires. Ces travaux se sont poursuivis avec des ateliers citoyens constitués de personnes choisies au hasard, afin d’intégrer les préoccupations des citoyens et l’appréciation qu’ils ont de leur satisfaction, et de permettre l’appropriation des indicateurs. 8 L’effort de recherche englobe les travaux de création entrepris en vue d’accroître la somme des connaissances et le développement de nouvelles applications (source OCDE). l’empreinte carbone et l’artificialisation des sols. L’ensemble doit pouvoir évaluer le CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi), la loi de transition énergétique, ou encore le plan de lutte contre la pauvreté, etc. Cependant, pour la deuxième année consécutive, le rapport que doit publier le gouvernement (le premier mardi d'octobre, selon les termes de la loi) arrivera trop tard pour éclairer les débats parlementaires. Si le rapport 2015 permettait d’évaluer la mise en place du CICE en termes de CO2, par exemple, le rapport 2017 – publié fin février 2018, soit deux mois après le vote du budget – est resté très général et descriptif. Il convient alors de s’appuyer sur les travaux du CESE qui analyse annuellement, avec France Stratégie, l’état de la France sur la base des indicateurs complémentaires au PIB9 . Constat du même ordre, le gouvernement doit annexer à son projet de loi de finances un rapport sur le financement de la transition énergétique10 au regard des objectifs fixés par la loi de transition énergétique pour la croissance verte. Cette année, le rapport n’a pas été publié. Pourtant, la France a de véritables progrès à faire en la matière. Les dernières études menées par l’Agence de l’environnement et de maîtrise de l’énergie (ADEME) dressent un constat peu optimiste des résultats des politiques publiques en matière de maîtrise d’énergie. De même, l’INSEE soulignait récemment qu’en 2016 les investissements pour protéger l’environnement diminuent nettement, tout comme en 2015. La majorité des investissements pour protéger l’environnement vise avant tout à traiter ou éliminer les pollutions plutôt qu’à les prévenir. 9 https://www.lecese.fr/content/le-cese-adopte-son-rapport-annuelsur-letat-de-la-france-2018 10 Article 174 de la loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Il est donc urgent de (re)politiser tous les indicateurs complémentaires et alternatifs au PIB et de les disséquer tout autant que la croissance du PIB. Le même constat peut être fait à l’échelle européenne. Ni le suivi des ODD ni la stratégie Europe 202011 ne sont véritablement articulés à la gouvernance européenne ; en tout cas pas au même titre que le PIB. 5. Transformer le régime de croissance : des leviers syndicaux. Le dialogue social et économique doit prendre à bras le corps ces enjeux. C’est le sens de l’engagement de la CFDT pour intégrer efficacement la gouvernance des entreprises et doter ces dernières d’une raison d’être qui intègre les enjeux sociaux et environnementaux. Les leviers sont nombreux (CSE, BDES, devoir de vigilance, politique d’achats responsables, présence dans la gouvernance des entreprises, accords transnationaux, poids des produits d’investissement socialement responsable dans les dispositifs négociés d’épargne salariale, etc.). Il reste à davantage les intégrer à nos pratiques. La nature et la qualité des informations transmises sont essentielles pour conduire les revendications et les actions syndicales. La construction d'un tableau de bord pertinent n’est pas une question d’experts12. C’est un 11 Programme européen en faveur de la croissance et de l’emploi qui met l’accent sur une croissance intelligente, durable et inclusive comme moyen du progrès. Pour ce faire, plusieurs dimensions sont suivies (économiques, environnementales et sociales). 12 A noter, la CFDT publie trimestriellement un tableau de bord évolutif de données socioéconomiques en comparaison internationale : https://www.cfdt.fr/upload/docs/application/pdf/2018- 10/tableauxdebordoctobre2018.pdf sujet éminemment syndical car il s’agit d’attirer l’attention et de cibler l’action sur les questions économiques, sociales et environnementales. Cela permet de déconstruire des représentations statiques de la réalité centrées sur les indicateurs de performance et de productivité. En étant force de proposition, les représentants syndicaux participent à changer le regard de leurs interlocuteurs. De nombreux représentants syndicaux n’ont pas attendu cette réflexion sur les indicateurs de richesse pour être force de propositions et enrichir leur pilotage. C'est le cas des accords d’intéressement d’entreprise ou de groupe retenant des critères incitatifs extra-financiers afin de tendre vers un objectif collectif déterminé. La CFDT d’Orange a ainsi signé un accord d’intéressement dont l’un des critères incite les salariés à agir sur la consommation énergétique dans le cadre de leur activité professionnelle. Autre exemple, la fédération CFDT Interco s’est emparée de la responsabilité sociale des organisations (RSO) s’inscrivant dans la démarche des ODD. L’idée était d’agir sur l’ensemble du processus de commande et d’achats publics13. Sous cette impulsion, le syndicat Interco 33 a matérialisé la démarche en identifiant localement des marges de progression sur le marché « blanchisserie » (identification des soustraitants, des produits de lavage, etc.) puis, sur les vêtements de travail eux-mêmes. Du passage à l’achat responsable à la limitation du gaspillage et de l’impact environnemental, cette démarche syndicale a suscité l’intérêt de nombreux agents publics et offert une piste 13 https://www.cfdt.fr/portail/actualites/economie-/- developpement-durable/la-rse-en-travaux-pratiques-srv1_425268 concrète pour le développement syndical, notamment auprès des plus jeunes agents. Il est également possible d’agir dans le cadre d’un mandat d’administrateur salarié. En 2016, la Confédération, épaulée par des administrateurs salariés et la CFDT Cadres, a publié un guide relatif à la rémunération des dirigeants pour permettre de rééquilibrer le dialogue économique et social dans l’entreprise. Agir pour le développement durable nécessite de modifier la manière dont nous mesurons collectivement les richesses et le progrès. Cela engage tous les acteurs. La CFDT peut être fer de lance en la matière en actionnant tous les leviers à sa disposition. Le débat portant sur les indicateurs de richesses montre que leur mise en œuvre relève aussi de notre responsabilité.

Laurent Berger a une nouvelle fois appelé le gouvernement à faire en sorte que la "conversion écologique soit indolore pour les personnes qui ont les revenus les plus modestes".

“IL FAUT RÉINVENTER UNE PRÉSENCE DES SERVICES PUBLICS DANS LES TERRITOIRES”

Publié le 26/11/2018
Invité des 4 Vérités sur France 2 le 26 novembre 2018, Laurent Berger a une nouvelle fois appelé le gouvernement à faire en sorte que la "conversion écologique soit indolore pour les personnes qui ont les revenus les plus modestes".

À quelques semaines du vote, il s’agit de rencontrer le plus grand nombre d’agents et de les convaincre de voter et faire voter CFDT.

ÉLECTIONS FONCTIONS PUBLIQUES : C’EST PARTI POUR LE SPRINT FINAL

Publié le 31/10/2018
La journée orange du 6 novembre marque l’entrée dans la dernière ligne droite de la campagne. À quelques semaines du vote, il s’agit de rencontrer le plus grand nombre d’agents et de les convaincre de voter et faire voter CFDT.
Orange sera la couleur du 6 novembre. Alors que les listes de candidats sont bouclées et validées depuis le 25 octobre, une nouvelle phase de la campagne est lancée. L’organisation, mobilisée à tous les niveaux – sections, fédérations, unions régionales… –, appelle les agents à voter et faire voter CFDT.
Le message auprès des militants est régulièrement passé : une progression de 20 000 voix permettrait à la CFDT de passer première organisation syndicale, privé et public confondus. « Ce qui est en jeu, c’est le type de syndicalisme qui sera majoritaire demain dans la fonction publique, a rappelé Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques, lors du conseil national confédéral d’octobre. Les agents sont en attente d’un syndicalisme exigeant, en prise avec leur quotidien et leur travail, tel qu’il est porté par la CFDT. » Tous les militants qui ont participé à des tournées sur le lieu de travail des agents le confirment : la CFDT est bien accueillie, sa différence est appréciée.
Des listes ont pu être montées dans des établissements faisant figure de forteresses imprenables, à l’image des grands centres hospitaliers de Versailles et d’Argenteuil ou de collectivités territoriales telle la communauté urbaine de Marseille. Aussi faut-il garder le tempo de la campagne, à seulement quelques semaines du vote, le 6 décembre pour ceux qui votent à l’urne, et à partir du 29 novembre pour ceux qui choisissent le vote électronique.
Un second souffle
   
Le vote fonction publique, mode d’emploi
Le 6 novembre au plus tard, les listes électorales doivent être affichées sur le lieu de travail. Les agents ont jusqu’au 19 novembre pour faire une requête auprès de l’administration en cas d’erreur ou de non-inscription. Les modalités de vote, électronique, à l’urne ou par correspondance, peuvent différer selon les administrations et parfois selon l’instance à élire. La période de vote électronique doit débuter au plus tôt le 29 novembre et s’achever le 6 décembre. Les agents recevront auparavant leurs identifiants et codes d’accès afin de procéder à l’ouverture de leur espace de vote (attention à bien relever le courrier de toutes ses boîtes mail). « Mieux vaut ne pas s’y prendre au dernier moment, conseille Martial Crance, secrétaire national de la CFDT-Fonctions publiques. En cas de code ou d’identifiant égaré, une procédure permet de les récupérer. » Le 6 décembre, il conviendra d’être vigilant sur les heures de fermeture des bureaux de vote, virtuels ou non. Quant aux résultats, si le taux de participation officiel est communiqué dès le 7 décembre, les chiffres de représentativité nationale des organisations syndicales devraient, eux, être annoncés à partir du 10 décembre.
   
« Faire des listes, c’est difficile, et il faut reconnaître l’effort impressionnant produit par les équipes pour les constituer, lance Jocelyne Cabanal, secrétaire nationale. Soufflons un peu mais, derrière, il faut pouvoir repartir. C’est le signal donné par le 6 novembre. On repart et on y va à fond. L’idée est d’aller au contact, tout simplement, partout où nous le pouvons sur nos territoires, en fonction des besoins exprimés par les fédérations. Nous avons pensé par exemple aux établissements scolaires, aux restaurants administratifs, aux directions départementales interministérielles. » Le contact direct est une méthode imparable, poursuit-elle, évoquant les derniers éléments chiffrés sur le sujet. « Quand vous voulez faire changer les gens d’avis et les décider à voter pour vous, si vous procédez par campagne d’affichage, vous n’y arrivez pas, vous obtenez juste un gain de notoriété ; si vous communiquez par e-mail, vous arrivez à convaincre une personne sur 100 000, pareil si vous laissez des tracts à disposition. En revanche, quand on est capable d’aller serrer la main des gens, de parler avec eux, c’est une personne sur 14 que l’on parvient à convaincre ! »
Mais les militants ne sont pas tous à l’aise avec le contact direct, les uns y excellent quand d’autres redoutent l’exercice. « Cette journée orange a aussi pour vocation d’apprivoiser ce que peut être le contact direct afin de reproduire cette action autant que nécessaire jusqu’au 6 décembre », indique la secrétaire nationale, qui conseille d’élargir le cercle militant, de proposer aux adhérents et sympathisants de participer à ces actions.
À chaque situation ses outils
Pour les y aider, une palette complète d’outils est à leur disposition. Le dernier en date : une carte-pétition qui porte une revendication phare de la CFDT, la participation de l’employeur public à la mutuelle des agents, fonctionnaires ou contractuels. À cela s’ajoutent les « tracts à trous » à compléter avec des revendications locales, le livre L’Autre Trésor public, des mémos pour briefer les équipes qui se lancent dans une tournée des services. Des tracts thématiques permettent de nourrir les échanges avec les agents rencontrés et de répondre à leurs préoccupations : « Sortir les contractuels de l’oubli », « Pour une augmentation du pouvoir d’achat », « Agents publics : soyez acteurs de votre carrière ». Grâce aux coordonnées recueillies pendant les tournées, les militants suivront en temps réel les intentions de vote des agents, par des relances téléphoniques ou des campagnes SMS. « Nulle part il n’y a de génération spontanée de travailleurs qui viennent voter pour la CFDT !, résume Laurent Berger. Mais aucun de nous ne peut s’exonérer de sa responsabilité individuelle dans ces élections, aller voir les équipes, les soutenir, faire le job, y compris passer un certain nombre de coups de fil… Tous, collectivement, nous pouvons faire gagner la CFDT. »