1998 -2018 : L'ODYSSÉE DE L’ESPACE EUROPÉEN DE L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR (EEES)

Du 23 au 25 mai 2018, Paris accueille la conférence européenne de l'enseignement supérieur.

En 1998, à Paris, la déclaration de la Sorbonne lançait le Processus de Bologne. Elle émanait d’une rencontre entre 4 ministres de l’enseignement supérieur. Aujourd’hui, le « Processus de Bologne » (European Higher Education Aera – EHEA) compte 48 pays. Il s’agit d’une révolution « douce » et volontaire des pays engagés qui a introduit des changements importants dans l’enseignement supérieur (assurance qualité interne et externe, découpage en 3 cycles LMD, organisation semestrielle, attribution de crédits – ECTS – en regard des connaissances et compétences acquises, supplément au diplôme, etc.). 
Un comité de suivi permanent (le BFUG – Bologna Follow-up Group) anime le travail avec toutes les parties prenantes entre deux conférences internationales : les États, les établissements d’enseignement supérieur, les étudiants, les employeurs (les 4 E). EUROCADRES participe à ces travaux.
Vingt ans après, Paris accueille la conférence réunissant les 48 ministres, après celle de Erevan (Arménie) en 2015.

FACE À DES TENTATIONS NATIONALES DE CRÉER UN ESPACE EUROPÉEN À DEUX VITESSES, LE BFUG PROPOSE À LA SIGNATURE DES 48 MINISTRES RÉUNIS À PARIS DU 23 AU 25 MAI, UNE DÉCLARATION INCLUSIVE VISANT À CRÉER UNE MEILLEURE COHÉSION POUR FACILITER LA MOBILITÉ DES PERSONNES (ÉTUDIANTS, ENSEIGNANTS) ET LA RECONNAISSANCE DES DIPLÔMES (CF. LA CONVENTION DE LISBONNE). 


Le projet de déclaration commune aborde les thèmes suivants :
  • Mise en place d’un processus de « peer-review »
  • L’assurance qualité, la « clé » de la confiance mutuelle
  • Vers des procédures transparentes de reconnaissance des qualifications
  • Réviser et numériser le supplément au diplôme
  • Développer des pratiques innovantes en matière d’enseignement
  • Développer les synergies entre recherche, éducation et innovation
  • Faire un meilleur usage du numérique
  • Encourager la constitution d’universités européennes
Notons deux propositions intéressantes :
  • Le texte indique qu’il est « temps d’ajouter la coopération en matière d’innovation dans l’enseignement » et plaide pour « développer des approches nouvelles et inclusives pour l’amélioration continue de l’enseignement au sein de l’EEES » : ceci concerne l’apprentissage tout au long de la vie.
  • Il est question d’encourager les établissements à « proposer des programmes interdisciplinaires et à combiner un apprentissage académique avec une expérience tirée du travail ».
Soulignons encore que « les étudiants devraient se familiariser avec la recherche ou des activités qui y sont liées ainsi qu’avec l’innovation à tous les niveaux pour développer l’esprit critique leur permettant de trouver de nouvelles solutions aux défis émergents. »
Inclusion, dialogue université – entreprise, développement de l’esprit critique, conscience des défis émergents … autant d’enjeux portés par le syndicalisme CFDT en d’autres enceintes.
Il importe que ces dynamiques se retrouvent également dans les discussions et décisions franco-françaises sur la formation professionnelle et l’apprentissage, pour développer des systèmes de formation mieux connectés avec la formation initiale dans l’enseignement supérieur ; sur l’accès à l’enseignement supérieur et les voies et moyens de développer un enseignement supérieur plus inclusif et plus démocratique, centré sur l’étudiant, intégrant la culture d’assurance qualité, impliquant les parties prenantes internes et externes, et mieux coordonné entre établissements.
Toutes les fédérations et unions régionales CFDT sont concernées par l’enseignement supérieur de même que les structures fédératives au niveau national (la Confédération, la CFDT Cadres) et au niveau international (la CES, EUROCADRES et les fédérations syndicales internationales).
La CFDT Cadres est notamment impliquée en France au CNESER et à la CTI.
Pour aller plus loin, signalons que La CDEFI et la CTI (présidée par Laurent Mahieu, secrétaire général de la CFDT Cadres) ont produit une déclaration commune relative à leurs implications respectives dans le processus de Bologne et formulant des propositions communes.

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