lundi 31 mai 2010

La marche des sans papiers de paris à nice via marseille

Du 31 mai au 2 juin, Nice accueille le 25e sommet France-Afrique. L’événement n’est jamais anodin et devrait à n’en pas douter rassembler de nombreux militants des droits de l’Homme. Human Rights Watch, la Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue française des Droits de l’Homme (LDH) ou encore le Réseau ouest-africain des Défenseurs des Droits humains (ROADDH) ont déjà fait savoir qu’ils seraient présents à Nice. Les discussions du sommet porteront notamment sur le développement et la sécurité en Afrique… Les associations mettront sur la table la question toujours sensible des Droits de l’Homme.

Et elles ne seront pas les seules. Dimanche 30 mai, veille du sommet, une délégation d’une centaine de marcheurs sans-papiers débarquera devant le centre de rétention de Nice après une marche de près d’un mois à travers la France. Partis de Paris le 1er mai, ces marcheurs issus de différents collectifs de sans-papiers interpelleront les chefs de gouvernements africains qui paraphent « des accords bilatéraux facilitant l’expulsion des sans-papiers de France ».

A Lyon le 13 mai dernier, une participante rappelait le sens de cette marche: « En choisissant d’aller à Nice, vous nous dites qu’il faut se battre là-bas, dans vos pays d’origine mais aussi qu’il faut se battre ici ». Avant que l’un des quatre-vingt six sans-papiers de cette marche n’enfonce le clou: « Tous ceux que vous voyez dans cette marche sont issus d’un pays francophone. Les gouvernements africains sont complices de tous les problèmes que les immigrés ont dans ce pays-là. Les gouvernements français et africains les ont privés de leurs familles, de leurs femmes, de leurs enfants, de leur amis… »

Une dénonciation sans pincettes de la politique menée par le ministère de l’immigration et de l’identité nationale, critique largement étayée dans le remarquable travail réalisé par le collectif de « Cette France-là ». Un ouvrage qui, pour la deuxième fois, audite au plus près la politique d’immigration du gouvernement français. Extrait:

« Éric Besson a sans doute soutenu que la maîtrise des flux migratoires et l’exaltation de l’identité nationale étaient les meilleurs remparts contre la xénophobie. Reste que son zèle a révélé l’absence de projet économique, social et écologique qu’il avait vocation à masquer. La défaite de la majorité présidentielle aux élections régionales annonce-t-elle un changement de cap ? À défaut d’alternative, elle risque plutôt de se traduire par une fuite en avant. »

Les marcheurs sans-papiers arriveront à Marseille jeudi 27 mai. Ils seront tour à tour reçus par Samia Ghali, sénatrice-maire des 15e-16e et Gaël Lenfant, vice-présidente du Conseil régional déléguée aux solidarités, à la prévention, à la sécurité et à la lutte contre les discriminations. Ils devraient également rencontrer certains participants de la marche « des beurs » pour l’égalité et contre le racisme de 1983, avant de participer à la manifestation sur les retraites.

Rebelote marseillaise vendredi avec, cette fois-ci, un rassemblement devant la Préfecture avant, dans l’après-midi, un débat au Toursky animé par Mme Bennani, Ambassadeur délégué du Royaume du Maroc auprès de l’Unesco et Mme Prera, Ambassadeur du Guatemala en France et déléguée permanente du Guatemala auprès de l’Unesco.

Le gouvernement écarte toute idée d'un véritable débat sur les retraites: Nouvelle journée de mobilisation le 24 juin

Le gouvernement écarte toute idée d'un véritable débat sur les retraites"
Face à un gouvernement qui reste campé sur l'allongement de la durée de cotisation et le report de l'âge légal de départ à la retraite, l'intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, Unsa, appelle à une nouvelle journée de mobilisation le 24 juin.

Les organisations syndicales CFDT, CFTC, CGT, FSU, Solidaires, Unsa se sont réunies le lundi 31 mai 2010 pour faire l'analyse de la journée de mobilisation du 27 mai pour l’emploi, les salaires et les retraites et pour envisager les suites.

Elles portent une appréciation positive sur la dynamique de mobilisation qui a rassemblé les salariés du public et du privé, les retraités, les privés d’emploi, les jeunes alors que les annonces gouvernementales, notamment de reporter l'âge légal de départ en retraite, ont été faites 3 jours avant cette journée.

Les organisations syndicales rappellent que :
la remise en cause de l'âge légal à 60 ans est inacceptable et injuste, en particulier elle fait porter les efforts sur les salariés qui ont commencé à travailler tôt et les travailleurs et travailleuses les plus précaires ;
la reconnaissance de la pénibilité est incontournable et ne peut se concevoir à partir d'un examen médical ;
la question des nouvelles ressources reste pleine et entière ;
La situation de l’emploi se dégrade, notamment pour les jeunes et les seniors, nécessitant une autre politique de l’emploi.
Les orientations du gouvernement ignorent l'essentiel des exigences formulées par les organisations syndicales.

Le gouvernement, avec mépris, a affirmé vouloir maintenir le cap sans prendre en compte la mobilisation des salarié(e)s. Il écarte toute idée d'un véritable débat et distille son projet au fil de l’eau. C'est inacceptable.

Le gouvernement reste campé sur l'allongement de la durée de cotisations et le report de l'âge légal de départ à la retraite. Taxation des hauts revenus et des revenus du capital, harmonisation éventuelle entre le public et le privé… autant d’incertitudes et d’inquiétudes sur ses véritables intentions !

Rien n'est joué ! Le projet de loi devrait être présenté autour du 18 juin. L’intersyndicale se retrouvera régulièrement tout au long du processus qui court jusqu’à l’automne. Elle précisera ses analyses, continuera à faire connaître ses propositions et affinera ses mots d’ordre. Elle continuera à convaincre les salarié(e)s que leur intervention est indispensable.

Elles décident et appellent les salarié(e)s du public et du privé, les retraités, les privés d’emploi, les jeunes à une nouvelle journée de mobilisation le 24 juin 2010.

vendredi 28 mai 2010

Rélexion d'un marcheur....pas solitaire

Nul doute pensent nos dirigeants, que les ouvriers, employés sont descendus dans la rue parce qu'il faisait beau temps. Peut-être estiment-ils que les Hommes qui ont un emploi, sont tous des nantis, et que par distraction, ils descendent dans la rue pour manifester leur joie.
Non cela n'a aucun sens. S'ils sont descendus, c'est que la faim les tenaille. Ils savent qu'ils ont de la chance de vivre sous nos latitudes, que la folie des plus riches compromet l'équilibre de tant de personnes. Si ceux qui étaient dans la rue Hier, avaient plus d'argent ou de pouvoir, je suis certain qu'ils emploieraient ce pécule pour aider les plus démunis.
L'altruisme est une qualité non « miscible » avec la notion de profit!

Une journée de mobilisation réussie contre une réforme injuste




27/05/2010
Une journée de mobilisation réussie contre une réforme injuste
A Paris comme en province, la mobilisation a été plus importante que le 23 mars dernier, pour demander au gouvernement de changer sa méthode sur la réforme des retraites.

« C'est la journée de mobilisation la plus importante depuis le début de l'année, a assuré François Chérèque en tête du cortège parisien. Le gouvernement doit changer sa méthode et sa copie et nous proposer une autre méthode. » En effet, selon le secrétaire général de la CFDT,« alors que le gouvernement n'a annoncé sa mesure principale, le décalage au-delà des 60 ans, qu'il y a 24 heures, la réaction est relativement rapide. Les Français, les salariés, sont en train de se rendre compte que, même s'il faut une réforme des retraites, décaler l'âge de départ c'est le plus injuste ».

Sous le signe de l'njustice
Pour François Chérèque cette mobilisation s’explique par le fait que « reculer l'âge légal de départ à la retraite, c'est injuste pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes, ceux qui ont eu des emplois pénibles, ceux qui ont eu des carrières morcelées, qui seront les premiers sanctionnés ». Et le secrétaire général d’enfoncer le clou : « le gouvernement a choisi la méthode la plus injuste en décalant l'âge de départ, du coup, les salariés se sentent concernés, notamment ceux qui ont des travaux précaires ou pénibles ». Le tout au nom d’« une logique purement financière de court terme ».

Quant aux suites à donner à cette journée de mobilisation, "la CFDT décidera en congrès avec les militants" du 7 au 11 juin.

jeudi 27 mai 2010

MANIF MARSEILLE 27 MAI 2010

Manifestation réussie à Marseille, 80 000 personnes dans la rue pour défendre l'emploi, les salaires et la retraite.

RAPPELONS LES 8 POINTS CLEFS DU DEBAT

Au cœur de l’actualité, l’avenir des retraites est un sujet complexe qui donne lieu à toutes sortes de spéculations. Retour en huit points clés sur les principaux enjeux de la réforme.Rien de tel qu’un peu de clarté pour un débat serein. Dans celui engagé sur la réforme des retraites, le maniement de chiffres et de contrevérités ne contribue pas à apaiser la peur exprimée par les salariés, sondage après sondage, quant à l’avenir du système par répartition… et de leur propre retraite. quelques éclaircissements s’imposent.
Téléchargez le dossier "Retraites : Soyons clairs sur le site cfdt.fr

Âge légal
Fixé à 60 ans depuis 1983, l’âge légal de départ à la retraite correspond au seuil à partir duquel un salarié a le droit de liquider sa pension. Rien ne l’empêche de poursuivre son activité pour atteindre les 41 annuités de cotisation et ne pas subir de décote.Du fait de l’allongement de la durée d’études et de la montée du chômage, nombre de salariés travaillent déjà au-delà de ce seuil : l’âge moyen de départ effectif à la retraite est de 61,5 ans. Pour autant, la CFDT refuse le recul de l’âge légal. « Ce serait injuste, explique le secrétaire confédéral Yves Canevet. Les salariés ayant commencé à travailler jeunes seraient les seuls à devoir prolonger leur activité pour obtenir des droits à taux plein.» De fait, «72% des hommes et plus de 60 % des femmes disposent de la durée nécessaire pour liquider leur retraite à 60 ans, voire avant», indiquait récemment devant les députés Pierre Mayeur, le directeur de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse. Par ailleurs, l’âge de départ à la retraite n’équivaut pas à l’âge de cessation d’activité, qui est actuellement de 58,8 ans. Une donnée qui confirme la position de la CFDT : «Aucune réforme des retraites ne sera efficace si elle ne s’accompagne pas de mesures pour améliorer le taux d’emploi, en particulier des seniors."

Durée de cotisation

En 1950, l’espérance de vie était de 65 ans… l’âge légal de départ en retraite. Aujourd’hui, un salarié liquidant sa retraite à 60 ans a encore 23 ans d’espérance de vie en moyenne. Un progrès qui soulève de multiples questions en termes de dépendance, de soins de santé au grand âge… et de financement du système de retraites. «Si le gain d’espérance de vie est intégralement passé en retraite, cela signifie que le coût d’une durée de retraite accrue est exclusivement financé non par les générations qui en bénéficient, mais par les générations suivantes», explique Yves Canevet. Or, comme le soulignait une jeune militante lors d’un débat préparatoire au 47e congrès confédéral, «la solidarité intergénérationnelle ne peut être à sens unique!». Dès lors se pose la question du partage des gains d’espérance de vie entre durée de cotisation supplémentaire et temps de retraite supplémentaire. Les conditions de l’allongement de la durée de cotisation feront d’ailleurs l’objet d’un débat au congrès à Tours.

Montant des cotisations

La hausse du montant des cotisations, rejetée par le Medef – et le gouvernement – au nom de la compétitivité des entreprises et du coût global du travail, présentée par d'autres comme la solution miracle, est une des pistes possibles en matière de financement des retraites. «Elle relève d’un choix de société, souligne Yves Canevet, sur la part de leur revenu que les salariés sont prêts à consacrer à la retraite plutôt qu’au salaire net perçu ou à d’autres besoins sociaux comme la formation ou la santé.»

Retraite des fonctionnaires
Si le mode de calcul dans la fonction publique est différent de celui du privé, il est faux de dire que les fonctionnaires sont des privilégiés. Dans le privé, la pension est calculée sur les vingt-cinq meilleures années, primes comprises. Dans la fonction publique, elle l'est sur les six derniers mois hors primes. Ainsi, pour un salarié du secteur privé né en 1948, le montant mensuel de la retraite se situe entre 60,3 et 75,5% du dernier salaire net ; il varie de 58,8 à 83,3% pour un fonctionnaire, selon le poids des primes dans son salaire. La retraite moyenne était de 1689€ par mois pour le public en 2004, contre 1288€ pour la moyenne nationale. Des écarts qui reflètent les différences de niveaux de qualification. La question d’une convergence à terme des régimes se pose cependant en raison du nombre croissant de polypensionnés. Un débat y sera consacré à Tours.

Emploi

Augmenter le taux d'emploi de la population active en France apporterait indéniablement un bol d'air au système de retraites. Une condition nécessaire, comme ne cesse de le clamer la CFDT, qui revendique des politiques d'emploi volontariste pour les jeunes, les seniors et pour réduire la précarité et les inégalités hommes-femmes. Nécessaire, mais insuffisante ! Le 8e rapport du Cor (Conseil d'orientation des retraites) chiffre les besoins de financement du système à 40 milliards d'euros à l'horizon 2015, avec les hypothèses de calcul les plus optimistes qui tablent sur un taux de chômage de 4,5%... du jamais vu en France depuis 1975 ! En cause, la pyramide des âges, qui va faire passer le rapport de 2 cotisants pour 1 inactif en 2000 à 1,1 cotisant pour 1 inactif d'ici à 2040.

Taxation du capital

Les revenus du capital sont cinq fois moins élevés que les revenus d'activité. Ils ne suffiraient donc pas à eux seuls à apporter une réponse définitive à la question du financement des retraites. Pour la CFDT, la mise à contribution des revenus des capitaux doit certes être accrue, mais pour «financer les solidarités du système de retraite : droits dits non contributifs associés aux périodes non travaillées, lissage des effets du papy-boom, prise en charge par l'État de l'impact de la crise, etc.» Là encore, un débat permettra de trancher lors du congrès confédéral.

Droits familiaux

La majoration de durée d'assurance, qui réduit le nombre de trimestres de cotisations pour les femmes ayant eu des enfants, tend à être remise en cause, en raison de la jurisprudence européenne sur l'égalité hommes-femmes. Or, les différences dans les niveaux de pensions selon le sexe sont de l'ordre de 40% ! Ces inégalités sont avant tout le reflet de celles qui émaillent les parcours professionnels. «Des carrières plus courtes, des salaires plus bas expliquent le creusement des écarts de revenus au détriment des femmes lors du passage à la retraite », explique Yves Canevet. C'est pourquoi la CFDT se bat pour promouvoir l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. À cela doit s'ajouter «une politique familiale active, favorisant la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle». Pour la CFDT, «les droits familiaux de retraite doivent être réexaminés pour permettre une réduction des inégalités en direction des femmes et des basses pensions». En effet, la majoration de 10% pour les personnes ayant eu trois enfants profite aussi actuellement à des hommes aux montants de pension pour le moins enviables.

Tempo de la réforme

Concertation depuis la mi-avril, premier document d’orientation la semaine prochaine, projet de loi à la mi-juin pour un vote au Parlement en septembre : le calendrier gouvernemental est pour le moins serré, au risque d’une réforme bâclée. Pour la CFDT, il importe de prendre le temps de poser tous les éléments du débat afin de dessiner un système de répartition plus juste qui permette aux générations entrant aujourd’hui sur le marché du travail de garder confiance en l’avenir… y compris de leur retraite

CONSULTER LES SIMULATIONS DU CONSEIL D'ORIENTATION DES RETRAITES DE MAI 2010 :
www.cor-retraites.fr/
CONSULTER LE TEXTE D'ORIENTATION DU GOUVERNEMENThttp://www.lefigaro.fr/assets/pdf/orientation.pdf

consulter aussi des points de vues opposés par exemple:
http://david.cabas.over-blog.fr

Retraites. Chérèque (CFDT) dénonce une réforme "pour cadres supérieurs"

Retraites. Chérèque (CFDT) dénonce une réforme "pour cadres supérieurs"
La réforme des retraites concoctée par le gouvernement est une "réforme pour cadres supérieurs", estime François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT, à la veille d'une journée nationale d'action à l'appel de cinq syndicats portant notamment sur les retraites.
"Le gouvernement est en train de faire une réforme pour cadres supérieurs ! Ce sont les seuls qui ne seront pas touchés par le relèvement de l'âge légal", juge-t-il dans un entretien aux Echos à paraître jeudi.
Relever l'âge légal, "c'est une logique purement financière de court terme, des gages donnés aux marchés" et qui pénalisera surtout les femmes et "tous les salariés qui ont eu des carrières morcelées".
Pour lui, ce relèvement "ne résout rien à long terme, donc il faudra une autre réforme plus tard".
Le ministre du Travail Eric Woerth a finalement admis mardi que le gouvernement allait repousser l'âge légal de départ à la retraite, actuellement fixé à 60 ans, sans en préciser pour autant le nouveau seuil, choisissant de mettre en oeuvre la mesure la plus contestée par l'opposition et les syndicats.
Le leader de la CFDT prévient aussi que "quand les salariés vont intégrer les conséquences de cette décision, ce qui n'est pas encore le cas aujourd'hui, ils vont réagir". Le gouvernement doit dévoiler le contenu de sa réforme vers le 20 juin.
Six confédérations syndicales ont appelé à une journée d'action jeudi, avec pour objectif de peser sur le contenu de la réforme des retraites, mais aussi pour l'emploi et le pouvoir d'achat, après un sommet social du 10 mai à l'Elysée qu'ils ont jugé décevant. Enfin, interrogé sur son avenir à la tête de la CFDT, M. Chérèque indique que son prochain mandat, qui devrait commencer en juin, "sera (son) dernier" et qu'il l'effectuera "dans sa totalité".

mercredi 26 mai 2010

Compte épargne-temps dans la fonction publique territoriale : décret paru au JO le 22 mai 2010


Quels changements pour le Compte Epargne Temps ?

Le décret n° 2010-531 du 20 mai 2010 simplifie la gestion des comptes épargne-temps (CET) en prévoyant la suppression de certaines règles encadrant l’utilisation des jours épargnés comme congés et concernant :- le nombre maximal de jours pouvant être épargnés annuellement (22 jours),
- la durée maximale d’utilisation des jours épargnés (5 ans),
- le nombre de jours minimum à accumuler avant de pouvoir les utiliser (20 jours),
- le nombre de jours minimum à prendre (5 jours) et,
- le délai de préavis pour l’utilisation du CET. Des précisions sont également apportées sur le maintien de la rémunération de l’agent pendant l’utilisation du CET, de même que pour le versement de la prime de responsabilité.S’agissant des possibilités de sortie, le décret prévoit, jusqu’à 20 jours, une sortie uniquement sous forme de congés. Pour les jours épargnés excédant les 20 jours et si la collectivité l’a permis par délibération, l’agent dispose avant le 31 janvier de l’année suivante, d’une option entre :
- le maintien des jours sur son CET, avec un plafond maximum de 60 jours ;
- la prise en compte au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique (pour les fonctionnaires uniquement) ;
- une indemnisation (125 € en cat. A, 80 € en cat. B et 65 € en cat. C).Les agents non-titulaires optent uniquement entre le maintien des jours sur le CET et l’indemnisation.En l’absence de délibération, les jours sont maintenus sur le CET et ne peuvent être utilisés par le fonctionnaire ou l’agent non titulaire que sous forme de congés.Un dispositif transitoire vise le stock de jours figurant sur le CET de l’agent au 31 décembre 2009. Les mêmes procédures que celles prévues pour le dispositif pérenne s’appliquent à ces jours, à l’exception :
- de l’option entre l’utilisation, l’épargne retraite et l’indemnisation qui aura lieu au plus tard le 5 novembre 2010,
- du plafond maximum de 60 jours qui ne s’applique pas
- de l’étalement possible, par décision de l’organe délibérant sur 4 ans maximum du versement en épargne-retraite ou de l’indemnisation.En cas de changement d’employeur, de cessation de fonctions ou de fin de contrat, le versement du solde restant s’effectuera à la date de la cessation de fonctions.En outre, si l’agent a conservé des jours sur son CET, il ne pourra en accumuler de nouveaux, à partir de l’année 2010, que si le nombre de jours y figurant est inférieur à 60 jours.








Compte épargne-temps

Un décret modifie certaines dispositions relatives au compte épargne-temps dans la fonction publique territoriale.
Le compte est ouvert à la demande de l’agent, qui est informé annuellement des droits épargnés et consommés.
Lorsqu’une collectivité ou un établissement n’a pas prévu, par délibération, l’indemnisation ou la prise en compte au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique des droits ainsi épargnés sur le compte épargne-temps au terme de chaque année civile, l’agent ne peut les utiliser que sous forme de congés.
Lorsqu’une collectivité ou un établissement a pris une telle délibération:
Les jours épargnés n’excédant pas vingt jours ne peuvent être utilisés par l’agent que sous forme de congés ;
Les jours épargnés excédant vingt jours donnent lieu à une option exercée au plus tard le 31 janvier de l’année suivante : L’agent titulaire opte dans les proportions qu’il souhaite : pour une prise en compte au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique, ou pour une indemnisation, ou pour un maintien sur le compte épargne-temps.
En l’absence d’exercice d’une option par l’agent titulaire, les jours excédant vingt jours sont pris en compte au sein du régime de retraite additionnelle de la fonction publique.
Par ailleurs, l’agent non titulaire mentionné opte dans les proportions qu’il souhaite pour une indemnisation ou pour un maintien sur le compte épargne-temps. Par dérogation l’option au titre du nombre de jours inscrits sur le compte épargne-temps au 31 décembre 2009 intervient au plus tard le 5 novembre 2010, dès lors que ceux-ci sont encore disponibles. Si l’agent obtient une mutation ou, cesse définitivement ses fonctions le solde éventuel lui est versé à cette date.

Décret n° 2010-531 du 20 mai 2010 modifiant certaines dispositions relatives au compte épargne-temps dans la fonction publique territoriale , JO 22 Mai 2010

vendredi 21 mai 2010

Pour la CFDT, l’emploi constitue toujours le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté , même dans une société incapable d’offrir du travail à tous,

Temps partiel subi, basses retraites, précarité... Les nouveaux visages de la pauvreté
La précarité touche aussi les salariés. Pour la CFDT, l’emploi de qualité reste le meilleur moyen d’assurer des conditions de vie décentes.
La pauvreté gagne du terrain en France. De manière inquiétante. Cette réalité, tout le monde la perçoit, certains y sont même confrontés quotidiennement, qu’il s’agisse des responsables d’associations caritatives, qui alertent régulièrement sur la recrudescence de leur activité, ou des militants CFDT dans les entreprises, qui témoignent des difficultés grandissantes de nombreux salariés.

Les inégalités se creusent. Le rapport publié en février dernier par l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) établit que 8 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté (908€ par mois) en 2007. En dix ans, ce nombre est resté relativement stable. Mais plusieurs études montrent un creusement des inégalités. La moyenne des très hauts revenus a augmenté beaucoup plus rapidement que celle de l’ensemble de la population entre 2004 et 2007, révèle une étude de l’Insee publiée en avril qui porte sur les revenus et le patrimoine des ménages. Quasiment dans le même temps, la situation des personnes les plus pauvres s’est sensiblement dégradée, constate l’ONPES, puisque la proportion de la population subsistant avec seulement 600 e a augmenté. En 2007, 1,8 million de personnes survivaient ainsi. Près d’un tiers sont des personnes âgées.

Mais l’évolution de la pau­vreté reste difficile à établir, faute de définition objective du phénomène. Selon les études, le niveau du seuil de pauvreté varie et la plupart se limitent au concept de pau­vreté financière. «Le gouvernement a annoncé l’objectif de réduire la pauvreté d’un tiers d’ici 2012, mais comment l’évaluer lorsqu’on n’a pas de données précises ?», fait observer Chantal Richard, secrétaire confédérale chargée de la lutte contre les exclusions et la pauvreté. Parce qu’être pauvre, ce n’est pas seulement avoir un revenu inférieur à celui de la moitié de la population, Chantal Richard estime qu’il faut développer la notion de «reste à vivre»: «Une fois payés le loyer, l’électricité, etc., que reste-t-il pour se nourrir? Dans de nombreux foyers, il n’y a plus que quelques euros.»

Nouvelles précarités. Si l’on manque d’indicateurs pertinents, les observations des responsables associatifs et des militants sont précieuses pour comprendre les nouvelles tendances à l’œuvre. Et notamment pour identifier les effets de la crise sur la pauvreté. Avec, pour première conséquence indéniable, l’aggravation de la situation des plus vulnérables. Traduction immédiate pour ces associations : l’augmentation des demandes d’aide alimentaire et financière qu’ils reçoivent. Les Restos du Cœur ont par exemple indiqué une hausse de 12,5% du nombre de leurs bénéficiaires pour la campagne 2009 et le Secours catholique a annoncé une hausse de 24% de nouveaux accueillis depuis juin 2009. Et parmi ces derniers, de plus en plus de femmes (souvent seules pour élever leurs enfants), de jeunes, et de personnes âgées. Pour celles-ci, le passage à la retraite, synonyme d’une diminution de revenus, le décès du conjoint, un handicap ou la perte d’autonomie sont les facteurs qui les conduisent à la précarité. «Les personnes accueillies depuis 2008 sont encore plus éloignées de l’emploi qu’il y a dix ans», indique le Secours catholique dans son dernier rapport d’activité. Et, comme le note Carole Hellegouarch, chargée de l’insertion à la fédération de la protection sociale, du travail et de l’emploi (PSTE-CFDT), le pire est encore à venir : «Les ateliers et les chantiers d’insertion ne gèrent pour le moment que la queue de la comète de la précarité. Les effets de la crise se manifesteront vraiment d’ici l’année prochaine. On observe déjà une explosion du nombre de jeunes accueillis par les missions locales, ainsi qu’une augmentation du nombre de demandeurs du RSA. Faute de revenu, des milliers de personnes en fin de droits au chômage risquaient de se retrou­ver sans ressource si des solutions n’avaient pas été obtenues sous l’impulsion de la CFDT (*).»

Le RSA révélateur des travailleurs pauvres. Mais surtout, la crise et la dégradation du marché du travail se sont traduites par un développement de la pauvreté au travail. Du fait d’un plan social qui leur fait perdre leur emploi ou de mesures de chômage partiel qui entraînent des pertes de revenus, même les actifs qui n’avaient pas a priori un emploi précaire ne sont désormais plus à l’abri de la pauvreté. Comme l’explique Chantal Richard, «être pauvre ne veut plus forcément dire “vivre dans la rue”. La pauvreté a pris de nouvelles formes, et touche de plus en plus de salariés». Un constat que partage Eric Brunie, responsable d’Interco dans la Creuse, qui travaille dans les centres d’aide sociale. «La crise a précarisé des familles “insérées” dans l’emploi, qui, avant s’en sortaient tout juste, avec des petits revenus, certes, mais elles y arrivaient, indique-t-il. Le fait de perdre ne serait-ce qu’une centaine d’euros, du fait d’un chômage partiel par exemple, les a brusquement fait basculer. Ces personnes, très différentes des publics habituels des services sociaux, ont d’extrêmes réticences à demander de l’aide, car, pour elles, c’est reconnaître une forme de “déclassement”».

Déléguée syndicale centrale de la fonte ardennaise, Nadine Gaudion estime que plus de 10% des salariés perçoivent le RSA dit «chapeau», versé en complément du revenu d’activité. «Pourtant, ils travaillent à temps plein, 156 heures par mois, avec une forte pénibilité, des horaires atypiques, et quelques-uns sont même depuis vingt-cinq ans dans l’entreprise», ajoutant que si certains acceptent cette allocation «comme une aide à vivre, d’autres en ont honte et trouvent cela dévalorisant». Au moment de la mise en place du RSA en 2009, la section syndicale décide d’informer sur le dispositif. «Les salariés pensaient qu’il était uniquement destiné aux personnes sans emploi. Nous étions en plein chômage partiel, cela pouvait les aider considérablement», explique la déléguée syndicale. Com­me les salaires avoisinent le Smic, quelle que soit l’ancienneté dans l’entreprise, nombreux sont les foyers concernés. «Le RSA a été un signe déclencheur. Il a mis à jour que beaucoup de personnes ne pouvaient vivre décemment même en travaillant». Le choc est tel que pour la première fois en 80 ans d’existence de l’entreprise, plus d’un quart des salariés débraye, et ce malgré la peur de perdre leur emploi dans une région où les usines ferment une à une. Les salaires trop bas, qui obligent à recourir au RSA, sont au cœur de l’argumentaire développé par la CFDT lors de la négociation annuelle. Pour la première fois dans l’histoire de l’entreprise, elle vient d’obtenir une augmentation générale de 2%.

S’il est difficile d’évaluer le nombre de travailleurs occupant un emploi «conventionnel» et ayant droit au RSA «chapeau», les militants CFDT constatent en tout cas qu’ils appartiennent à des secteurs très divers, y compris la Fonction publique. Même les agents des Caf, de la Sécurité sociale ou de Pôle Emploi qui accueillent les personnes en situation de précarité sont concernés. «Embauchés au Smic, étant souvent parent isolé, ils sont eux-mêmes en situation de précarité! ob­serve Carole Hellegouarch. Ils peuvent avoir droit au RSA pour seulement 30€ ou 100€, mais cela leur permet de finir le mois. C’est toute l’ambiguïté du RSA chapeau qui complète des revenus du travail insuffisants, mais cela ne doit pas nous empêcher d’informer sur ce droit qui leur permet de s’en sortir.»

L’emploi de qualité pour tous. Le RSA est sujet à controverse, ses détracteurs estimant qu’il peut engendrer des effets d’aubaine de la part des employeurs. Laurent Berger, secrétaire national, affirme que pour contrecarrer ces risques, «nous devons relever un double défi. Faire connaître le droit au RSA tout en dénonçant la situation des travailleurs pauvres. Nous considérons que le revenu du travail doit apporter de quoi vivre. Le RSA chapeau met à jour l’utilisation abusive du temps partiel et des trop bas niveaux de rémunération. Créé pour favoriser la reprise d’une activité professionnelle, le droit au RSA s’inscrit donc dans une démarche globale qui implique de poursuivre de multiples actions syndicales comme négocier l’augmentation des salaires, agir spécifiquement sur des secteurs tels que la grande distribution ou les services à domicile».

Pour la CFDT, l’emploi constitue toujours le meilleur moyen de lutter contre la pauvreté. Mais dans une société incapable d’offrir du travail à tous, sur quoi peuvent s’appuyer les personnes éloignées de l’emploi ? La CFDT a entamé une ré­flexion sur la revalorisation des minima sociaux comme le RSA et l’ASS (allocation de solidarité spécifique) en ouvrant le débat avec des chercheurs et des acteurs engagés dans la lutte contre la pauvreté telle que ATD Quart Monde, Solidarité nouvelles face au chômage, le Secours catholique, l’Uniopss, etc. Le fait est que ces minima évoluent peu alors que les prix des produits de première nécessité ont considérablement augmenté. Une situation inacceptable pour la CFDT. «On a longtemps considéré que ces revenus de solidarité ne devaient pas être contre-productifs au retour à l’emploi. Mais ces revenus doivent être suffisants, d’autant plus que le retour à l’emploi représente un coût supplémentaire pour ces personnes qui doivent survivre en attendant», indique Laurent Berger. Et de souligner: «On ne résoudra pas la pauvreté par des formules incantatoires. Il faut des mesures structurelles fortes pour l’insertion dans l’emploi incluant les personnes qui en sont les plus éloignées, pour articuler l’assurance chômage et les revenus de solidarité, et pour lutter contre les situations de travail génératrices de pauvreté.»

3 questions à Yannick L’Horty économiste au Centre d’Etudes et de l’Emploi

Comment peut-on évaluer l’évolution de la pauvreté en France ?
Alors qu’on dispose de mesures fiables du chômage ou de la croissance publiées chaque trimestre, donc de manière conjoncturelle, ce n’est pas le cas pour la pauvreté. Nous sommes confrontés à une indigence statistique. La taille du ménage, les revenus de chaque personne qui le constitue, ses dépenses de consommation..., beaucoup d’informations sont nécessaires. Pour les recueillir, les enquêtes menées à partir des revenus fiscaux ont une périodicité trop faible. De plus, la définition actuelle de la pauvreté, c’est-à-dire 50% du revenu médian, ou 60% selon les critères européens, est arbitraire et ambiguë. La pauvreté est un phénomène multidimensionnel. On est pauvre parce qu’on n’a pas accès à différentes ressources: alimentation, vêtements, logement, culture, vacances, etc. On ne peut donc se limiter à mesurer la pau­vreté financière. Il serait plus judicieux de multiplier les instruments pour mesurer les privations dans les différents domaines de consommation des ménages.


Existe-t-il de nouvelles formes de pauvreté ?
Jusqu’aux années 60 et 70, la pauvreté touchait surtout les personnes âgées, généralement isolées en milieu rural, et vivant du minimum vieillesse. Aujourd’hui, les nouveaux pauvres sont de plus en plus des personnes actives, en recherche d’emploi, ou qui occupent un emploi, souvent à temps partiel et mal rémunéré. La population des travailleurs pauvres s’est accrue de manière significative à partir des années 1990 et au début des années 2000. Les femmes sont surreprésentées au sein de la pauvreté laborieuse. J’estime que les dispositifs de retour à l’emploi développés par les gouvernements successifs depuis les années 80 ont une part de responsabilité. Des politiques d’incitations fiscales et d’exonérations de cotisations sociales ont encouragé le développement de postes à temps partiel, des contrats à durée déterminée et des emplois rémunérés au Smic. La récente montée en puissance du nombre de travailleurs rémunérés avec des salaires minimum est impressionnante. Plus de 15% des salariés sont concernés aujourd’hui. Si ces politiques de lutte contre le chômage ont permis de faire régresser la pauvreté des personnes qui n’avaient pas accès à l’emploi, elles ont en contrepartie conduit à la pauvreté laborieuse. La situation des travailleurs pauvres est particulièrement préoccupante car cela choque nos représentations. Ils travaillent, mais leur travail ne leur rapporte pas suffisamment pour vivre. La société leur renvoie l’image de personnes dont le travail n’a pas de valeur, c’est-à-dire qui n’ont pas d’utilité pour la société.

Le RSA permet-il de lutter contre la pauvreté ?
Le dispositif ayant été lancé il y a un an seulement, nous ne disposons pas encore suffisamment d’informations sur ses effets. Il a été mis en place pour répondre à deux objectifs assignés par le gouvernement: lutter contre la pauvreté et éviter de pénaliser financièrement les personnes qui retournent à l’emploi. L’expérimentation menée sur 50 zones test de 2007 à 2009 montre un impact positif sur le retour à l’emploi car contrairement au RMI, le niveau de rémunération globale cumulant revenus du travail et RSA est plus élevé. De plus, des centaines de milliers de personnes travaillent à temps partiel, sont payées au Smic horaire, perçoivent peu d’allocations, et n’étaient pas éligibles au RMI. Le RSA va leur apporter un complément de revenu leur permettant de sortir de la pauvreté. Mais il ne remplit pas l’objectif pour les personnes qui sont exclues de l’emploi. Pour tous ceux qui ne travaillent pas du tout, le RSA socle est en effet resté au même niveau d’allocation que le RMI, soit 460 e mensuels pour une personne seule. Cela ne leur permet pas de sortir de la pauvreté.
Propos recueillis par Nadège Figarol


Témoignages

Thérèse, retraitée de l’enseignement. 86 ans

Thérèse vit avec 753€ par mois. Soit un tout petit peu plus que le minimum vieillesse (708€). «Je me contente de l’essentiel, c’est tout.» Pourtant, pour ce montant de retraite, elle a dû travailler jusqu’à 65 ans. «J’ai fait des petits boulots, comme ouvrière dans une usine de tissage de moquette, puis dans une entreprise du luxe pour empaqueter des petits lots. On était payé des queues de cerise, mais il me fallait travailler le plus longtemps possible». Thérèse a souhaité témoigner pour dire «les situations de pauvreté chez les personnes âgées beaucoup plus inquiétantes que la mienne» et qu’elle croise de plus en plus fréquemment dans tous les espaces où elle milite. Si elle prend la vie avec philosophie, Thérèse reconnaît que toute dépense est calculée. «Je ne peux pas me permettre de changer mes lunettes et mes chaussures le même mois. Je ne veux rien acheter à crédit.» Pour faire ses courses, elle a ses «combines» (des producteurs pas chers), pour gâter ses petits enfants, elle confectionne elle-même ses cadeaux, avec des bouts de ficelle et beaucoup d’imagination…

Ange, intérimaire. 23 ans
Ce jour-là, Ange avait la voix fatiguée des jours où pointe la lassitude. Et pour cause. «Ma vie, c’est la précarité à 100%», résume sobrement ce jeune homme de 23 ans, qui vit seul, sans famille, sans diplôme autre que «niveau BEP» et sans logement fixe. La précarité, il n’a toujours connu que cela. Côté emploi d’abord. Manutentionnaire dans le secteur du trans­port, Ange n’a connu que les contrats d’intérim. «Je n’ai jamais travaillé régulièrement. Mon plus long contrat a duré six mois». Les meilleurs mois, il parvient à gagner environ 1200 e ou 1300€. «Mais ce mois-ci, j’aurai moins de 1000€, car on a eu une baisse d’activité dans ma boîte». Ses missions durent parfois une semaine, parfois davantage. «On nous prévient par SMS le vendredi soir pour nous dire si notre mission continue la se­maine suivante. On n’est jamais sûr de rien». Faute de soutien familial, Ange n’a pas non plus de quoi se payer un logement fixe. De foyer de jeunes travailleurs en centre d’hébergement d’urgence, il a toujours vécu au jour le jour. Alors, Ange se cramponne à l’idée de trouver, un jour, un peu de stabilité, grâce à «un CDD long, peut-être un CDI. Je vis avec cet espoir, je n’ai pas le choix».

Hélène, assistance de vie scolaire. 40 ans
Un salaire de 550€ par mois. C’est ce que gagne Hélène, assistante de vie scolaire (AVS) auprès d’enfants autistes, pour les 20 heures qu’elle effectue par semaine, dans deux écoles de la région de Montpellier. «Ce n’est certainement pas avec ça que je pourrais vivre. Heureusement, je touche un complément de 380€ avec le RSA» Soit un total de 930€ pour elle et son fils de 8 ans dont elle a la garde en alternance. Avec une aide de la Caf pour payer son loyer, «j’ai juste le nécessaire, je ne me permets jamais d’à-côtés. Je me débrouille. Je récupère des fruits et des légumes auprès des producteurs. J’adore lire, alors j’emprunte régulièrement à la bibliothèque. Pour les expos, j’attends les journées du Patrimoine.»
Désormais, elle se bat pour la professionnalisation du métier d’AVS et sa revalorisation. «Il faut arrêter ce système aberrant, où, pour s’occuper d’enfants handicapés, on ne prend que des personnes en contrats très précaires, avec un nombre d’heures insuffisant pour vivre décemment, et sans aucune formation !». Cet été, comme tous les ans, Hélène, dont le CDD d’un an reconductible pendant six ans maximum, ne saura qu’au mois de juillet si son contrat est maintenu pour la rentrée prochaine.




Nadège Figarol et Emmanuelle Pirat - 31 mai 2010 © CFDT

FATCH BOUC MéFI ! Trois salariés d’Alten boulogne Billancourt (1) licenciés pour avoir critiqué leurs patrons sur Facebook


par Christophe Auffray, ZDNet France. Publié le 20 mai 2010


Juridique - « Incitation à la rébellion » et « dénigrement de l'entreprise » sont les motifs invoqués par la direction d’Alten pour justifier le licenciement de trois salariés, sur la base de propos privés tenus sur Facebook et rapportés à la direction par un de leur « ami » sur Facebook.
Le conseil des Prud'hommes de Boulogne-Billancourt se réunissait jeudi 20 mai afin de se prononcer sur la validité des licenciements de deux salariés de la SSII Alten qui avaient tenu, dans une conversation privée sur Facebook, des propos jugés désobligeants à l'égard des membres de la direction de l'entreprise.
Voilà une affaire qui devrait déboucher sur de nouvelles mises en garde quant aux propos qu'il est préférable de tenir (ou pas) sur un service en ligne comme Facebook. On savait déjà que les recruteurs fouillaient parfois sur les pages du réseau social pour se renseigner sur des candidats.
Des licenciements fondés sur la délation d'un "ami" sur Facebook
Les employeurs semblent bien eux aussi se soucier des discussions privées de leurs salariés comme en témoignent les licenciements de trois employés de la SSII Alten. En décembre 2008, depuis leur domicile, ils se connectent tous trois un samedi soir sur Facebook.
Au fil de la discussion, ils émettent des critiques à l'égard de leur hiérarchie, notamment du responsable des ressources humaines. Sur son profil, un des salariés ironise, s'estimant mal considéré par sa hiérarchie, et indique faire partie du « club des néfastes ». « Bienvenue au club » commenteront ses deux collègues.
L'affaire ne s'arrête pas là, puisqu'un tiers, « ami » Facebook des employés (ce qui lui permet d'accéder à cette conversation) en transmet une copie à la direction d'Alten. Quelques semaines plus tard, l'entreprise licencie ses trois salariés rebelles pour « incitation à la rébellion » et « dénigrement de l'entreprise ».
Facebook : encore un lieu de discussion privé ?
Si un des employés mis à la porte a accepté un accord amiable avec l'entreprise, les deux autres ont eux décidé de l'assigner devant les prud'hommes. Car pour fonder ces licenciements, Alten s'appuie sur des propos privés tenus sur le temps libre des employés et par le biais de leur ordinateur personnel.
Néanmoins, l'affaire n'a pu être tranchée par le conseil des Prud'hommes de Boulogne-Billancourt, les conseillers étant partagés. Une prochaine audience se déroulera à une date non déterminée, cette fois devant cinq conseillers, le cinquième étant issu du corps de la magistrature.
« C'est la porte ouverte à la délation. Si à l'avenir, on peut être licencié pour des propos tenus sur Facebook, c'est la vie privée qui est menacée », a déclaré à l'AFP Grégory Saint-Michel, l'avocat des plaignants.


(1) www.alten.fr/groupe/alten-france.htm

Souffrance au travail à la Communauté urbaine MPM

Le « mal être » en entreprise, n'est pas réservé qu'aux grands groupes industriels ou de Services.
Certains de leurs collaborateurs, hélas, se sont ôté la vie.
Comme si ces grandes et grosses structures étaient des « armes par destination ».

Ceci est très grave, et le fait qu'il ne reste plus rien de cette solidarité qui était le ciment de classe, nous empêche de regarder l'avenir avec sérénité.

Même dans des secteurs protégés, figurez-vous, comme la Fonction Publique Territoriale, le harcèlement moral fait des ravages.

Aussi, nous avons quelques exemples patents à révéler.
Grâce à nos encouragements, à notre volonté de faire avec nos amis face à cette adversité, nous avons réussi à sortir deux d'entre eux du collimateur écrasant d'une hiérarchie inconsciente, nous le supposons, du mal qu'elle faisait.
Il reste encore trois jeunes hommes, dans la force de l'age, qui, chaque jour, dépriment un peu plus.
Notre belle Administration est informée de leur état pathologique, notre Administration s'est dotée d'un Service d'Assistance Sociale, et notre Administration ne fait rien pour connaître leur état de santé. Nous souhaitons rencontrer notre Président, avec ses conseillers, si nécessaires, et voulons exposer ces premiers cas qui nous touchent parce que nous partageons, ou partagions leur quotidien.
Celle que l'on a aidé : Régine ETIENNE,
Celui qui a échappé : Olivier FOURNES
Ceux qui doivent, selon nous, être
pris en considération : Patrick SIMON
: Farid BOUALAM
: Bruno NIGOND*
*Le cas de Bruno est particulier, son cas n'est pas dû à son travail, mais le fait qu'il se retrouve seul, heureusement avec des parents aimants, met l'accent sur le non-suivi, par l'Administration, du sort des Agents.
Bruno s'est retrouvé entre la vie et la mort après avoir été percuté par un automobiliste ayant franchi un feu rouge. Il est toujours hospitalisé à Marseille. S'il s'en remet, ce sera merveilleux.

mercredi 19 mai 2010

Musées de Marseille : vente de billets gratuits/Faux et usage de faux


Branle-bas de combat dans les musées
Créé le 19.05.10 à 03h36 --
Le musée Cantini, où avait été volé un tableau de Degas le 30 décembre dernier. S. PAGANO / REPORTAGES / 20 MINUTES
Culture La mairie réorganise la sécurité après deux affaires retentissantes
Dans les musées aussi, le fait divers accélère la réforme. La mairie de Marseille espère boucler d'ici à la fin de l'année une vaste réorganisation de ses musées, après le vol d'un Degas et la découverte d'une double billetterie à l'occasion de l'exposition « De la scène au tableau ». « Nous avons réimprimé tous les billets, il ne peut plus y avoir de problème de caisse », assure Daniel Hermann, adjoint (UMP) à la culture, à l'issue d'une réunion hier sur le sujet. Parallèlement, les musées devraient être équipés de caisses automatiques.
Puces dans les tableauxAprès le vol du Degas, la ville prévoit également la révision totale de sa politique de sécurité, condition sine qua non pour que les grands musées internationaux prêtent leurs œuvres en vue des expositions pour la capitale européenne de la culture. « Nous avons révisé toutes les alarmes et caméras de sécurité, et nous allons implanter des puces sur les tableaux », assure Daniel Hermann. Le système permettra de déclencher un signal d'alarme, de fermer automatiquement les portes du musée, puis de localiser une œuvre volée. Un nouveau système de vis pour l'accrochage des toiles ainsi que la mise sous verre de certains tableaux pourraient être mis en œuvre dès l'exposition sur les peintres orientalistes, prévue en 2011.Reste le personnel des musées. « Beaucoup d'agents ont été reclassés dans d'autres services, souligne Patrick Rué, secrétaire général adjoint des territoriaux FO. Il y a un manque de formation et d'encadrement. » Depuis plusieurs semaines, syndicat et mairie négocient un nouveau règlement intérieur pour les musées, pour remettre à plat à la fois les déroulements de carrière, l'organisation du travail et les horaires d'ouverture. Ce règlement pourrait être finalisé dès la fin de l'été.
Frédéric legrand

mardi 18 mai 2010

Discrimination liée à la grossesse : 157 000 euros de dommages et intérêts !

Discrimination liée à la grossesse : 157 000 euros de dommages et intérêts !

La BNP a été condamnée à verser à une salariée 157 000 euros de dommages et intérêts pour discrimination en raison de l'état de grossesse.La salariée s'était en effet absentée 10 ans pour élever ses enfants .Elle a été victime d'une discrimination à son retour de divers congés pris pour s'occuper de ses enfants.

Avez-vous subi une discrimination à votre retour de congé de maternité ou congé parental?

le gouvernement laisse entrevoir des solutions injustes !

le gouvernement laisse entrevoir des solutions injustes !
Le document gouvernemental d’orientation sur la réforme des retraites ne propose pas de mesures précises et ne prend pas en compte l’impact de la crise économique.

Très attendu, le document d’orientation du gouvernement sur la réforme des retraites, rendu public le 16 mai dernier, a déçu plus d’un observateur. Relativement imprécis, ce texte d’une quinzaine de pages ne permet pas de connaître réellement les intentions de l’exécutif. « Le gouvernement semble aborder la question d’un point de vue comptable, analyse Yves Canevet, secrétaire confédéral chargé du dossier. Et encore, il reste très flou quant aux solutions qu’il envisage. Il évoque notamment le recul de l’âge légal et l’augmentation de la durée de cotisation, mais n’en dit pas plus. De même, il annonce la mise en place d’une contribution supplémentaire sur les hauts revenus et les revenus du capital sans pour autant la chiffrer ni préciser les modalités concrètes d’application. »

Pour la CFDT, le dossier doit être abordé de manière beaucoup plus large, en approfondissant notamment la question des solidarités. Il est en effet nécessaire d’identifier les déficits dus à la crise économique actuelle, ceux qui résultent du déséquilibre démographique provisoire lié au baby-boom de l’après-guerre (jusqu’aux années 2030) et ceux qui correspondent à l’allongement de la durée de vie. Selon le rapport du COR d’avril 2010, la crise économique actuelle explique à elle seule près de la moitié du besoin de financement supplémentaire à l’horizon 2020, soit près de 20 milliards d’euros. Ces cotisations manquantes doivent trouver une compensation par de nouvelles sources de financement assises sur tous les revenus, notamment les revenus du patrimoine. De même, le déséquilibre démographique lié au baby-boom nécessite une prise en compte particulière – en augmentant les ressources du fonds de réserve des retraites, qui a justement été créé pour faire face à cette situation provisoire.

Des réponses qui risquent de creuser les inégalités

« Les travaux du COR ont bien montré qu’à ne jouer que sur les paramètres, on ne règle pas la question, conclut Jean-Louis Malys, secrétaire national. Ce dernier s’étonne tout particulièrement que le gouvernement ne semble pas tenir compte de la crise économique dans ce document d’orientation. Conséquence : « les réponses esquissées dans le document du gouvernement restent imprécises et potentiellement injustes, conclut-il. Il y a un risque de durcir les conditions d’accès à la retraite, de creuser les inégalités, sans pour autant apporter des perspectives aux jeunes générations. »

Jérôme Citron


© CFDT (mis en ligne le 17 mai 2010)
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Retraites : les huit clés du débat
Communiqué de presse n°31 du 17 mai 2010

lundi 17 mai 2010

Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, la CFDT s’associe à l’appel

Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, la CFDT s’associe à l’appel
A l’occasion de la journée mondiale de lutte contre l’homophobie, le 17 mai [1], la CFDT s’associe à l’appel international aux religions du comité Idaho (International day against homiphobia & transphobia) pour que les autorités religieuses condamnent explicitement tous ces actes de violences et de discriminations.

A travers le monde, dans différents contextes sociaux et culturels, une part des violences homophobes ou transphobes sont propagées sous des prétextes religieux. Bien que minoritaires, elles s’expriment dans toutes les confessions et visent particulièrement les homosexuels, les transexuels et les transgenres.

La CFDT réaffirme son engagement dans la lutte contre toutes les formes de discriminations, en premier lieu dans les entreprises en matière d’accès à l’emploi et d’évolution professionnelle. La lutte contre l’homophobie, la transphobie et toutes les discriminations liées à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre en fait pleinement partie.

Comme chaque année, le CFDT participera aux marches des fiertés lesbiennes, gays, bi et trans, qui auront lieu dans différentes villes de France notamment à Paris (26 juin). Le slogan de cette année est : «Violences, discriminations : ASSEZ ! Liberté et égalité, partout et toujours ».


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[1] Le 17 mai, date anniversaire du retrait de l’homosexualité de la liste des maladies mentales par l’OMS (17 mai 1990), est devenue journée mondiale de lutte contre l’homophobie.

Retraites : les huit clés du débat


Retraites : les huit clés du débat
Au cœur de l’actualité, l’avenir des retraites est un sujet complexe qui donne lieu à toutes sortes de spéculations. Retour en huit points clés sur les principaux enjeux de la réforme.

Rien de tel qu’un peu de clarté pour un débat serein. Dans celui engagé sur la réforme des retraites, le maniement de chiffres et de contrevérités ne contribue pas à apaiser la peur exprimée par les salariés, sondage après sondage, quant à l’avenir du système par répartition… et de leur propre retraite. Quelques éclaircissements s’imposent.

1) Âge légal


Fixé à 60 ans depuis 1983, l’âge légal de départ à la retraite correspond au seuil à partir duquel un salarié a le droit de liquider sa pension. Rien ne l’empêche de poursuivre son activité pour atteindre les 41 annuités de cotisation et ne pas subir de décote. Du fait de l’allongement de la durée d’études et de la montée du chômage, nombre de salariés travaillent déjà au-delà de ce seuil : l’âge moyen de départ effectif à la retraite est de 61,5 ans. Pour autant, la CFDT refuse le recul de l’âge légal. « Ce serait injuste, explique le secrétaire confédéral Yves Canevet. Les salariés ayant commencé à travailler jeunes seraient les seuls à devoir prolonger leur activité pour obtenir des droits à taux plein.» De fait, «72% des hommes et plus de 60 % des femmes disposent de la durée nécessaire pour liquider leur retraite à 60 ans, voire avant», indiquait récemment devant les députés Pierre Mayeur, le directeur de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse. Par ailleurs, l’âge de départ à la retraite n’équivaut pas à l’âge de cessation d’activité, qui est actuellement de 58,8 ans. Une donnée qui confirme la position de la CFDT : «Aucune réforme des retraites ne sera efficace si elle ne s’accompagne pas de mesures pour améliorer le taux d’emploi, en particulier des seniors.»

2)Durée de cotisation

En 1950, l’espérance de vie était de 65 ans… l’âge légal de départ en retraite. Aujourd’hui, un salarié liquidant sa retraite à 60 ans a encore 23 ans d’espérance de vie en moyenne. Un progrès qui soulève de multiples questions en termes de dépendance, de soins de santé au grand âge… et de financement du système de retraites. «Si le gain d’espérance de vie est intégralement passé en retraite, cela signifie que le coût d’une durée de retraite accrue est exclusivement financé non par les générations qui en bénéficient, mais par les générations suivantes», explique Yves Canevet. Or, comme le soulignait une jeune militante lors d’un débat préparatoire au 47e congrès confédéral, «la solidarité intergénérationnelle ne peut être à sens unique!». Dès lors se pose la question du partage des gains d’espérance de vie entre durée de cotisation supplémentaire et temps de retraite supplémentaire. Les conditions de l’allongement de la durée de cotisation feront d’ailleurs l’objet d’un débat au congrès à Tours.

3)Montant des cotisations

La hausse du montant des cotisations, rejetée par le Medef – et le gouvernement – au nom de la compétitivité des entreprises et du coût global du travail, présentée par d'autres comme la solution miracle, est une des pistes possibles en matière de financement des retraites. «Elle relève d’un choix de société, souligne Yves Canevet, sur la part de leur revenu que les salariés sont prêts à consacrer à la retraite plutôt qu’au salaire net perçu ou à d’autres besoins sociaux comme la formation ou la santé.»

4)Retraite des fonctionnaires

Si le mode de calcul dans la fonction publique est différent de celui du privé, il est faux de dire que les fonctionnaires sont des privilégiés. Dans le privé, la pension est calculée sur les vingt-cinq meilleures années, primes comprises. Dans la fonction publique, elle l'est sur les six derniers mois hors primes. Ainsi, pour un salarié du secteur privé né en 1948, le montant mensuel de la retraite se situe entre 60,3 et 75,5% du dernier salaire net ; il varie de 58,8 à 83,3% pour un fonctionnaire, selon le poids des primes dans son salaire. La retraite moyenne était de 1689€ par mois pour le public en 2004, contre 1288€ pour la moyenne nationale. Des écarts qui reflètent les différences de niveaux de qualification. La question d’une convergence à terme des régimes se pose cependant en raison du nombre croissant de polypensionnés. Un débat y sera consacré à Tour

5)Emploi

Augmenter le taux d'emploi de la population active en France apporterait indéniablement un bol d'air au système de retraites. Une condition nécessaire, comme ne cesse de le clamer la CFDT, qui revendique des politiques d'emploi volontariste pour les jeunes, les seniors et pour réduire la précarité et les inégalités hommes-femmes. Nécessaire, mais insuffisante ! Le 8e rapport du Cor (Conseil d'orientation des retraites) chiffre les besoins de financement du système à 40 milliards d'euros à l'horizon 2015, avec les hypothèses de calcul les plus optimistes qui tablent sur un taux de chômage de 4,5%... du jamais vu en France depuis 1975 ! En cause, la pyramide des âges, qui va faire passer le rapport de 2 cotisants pour 1 inactif en 2000 à 1,1 cotisant pour 1 inactif d'ici à 2040.

6)Taxation du capital

Les revenus du capital sont cinq fois moins élevés que les revenus d'activité. Ils ne suffiraient donc pas à eux seuls à apporter une réponse définitive à la question du financement des retraites. Pour la CFDT, la mise à contribution des revenus des capitaux doit certes être accrue, mais pour «financer les solidarités du système de retraite : droits dits non contributifs associés aux périodes non travaillées, lissage des effets du papy-boom, prise en charge par l'État de l'impact de la crise, etc.» Là encore, un débat permettra de trancher lors du congrès confédéral.

7)Droits familiaux

La majoration de durée d'assurance, qui réduit le nombre de trimestres de cotisations pour les femmes ayant eu des enfants, tend à être remise en cause, en raison de la jurisprudence européenne sur l'égalité hommes-femmes. Or, les différences dans les niveaux de pensions selon le sexe sont de l'ordre de 40% ! Ces inégalités sont avant tout le reflet de celles qui émaillent les parcours professionnels. «Des carrières plus courtes, des salaires plus bas expliquent le creusement des écarts de revenus au détriment des femmes lors du passage à la retraite », explique Yves Canevet. C'est pourquoi la CFDT se bat pour promouvoir l'égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. À cela doit s'ajouter «une politique familiale active, favorisant la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle». Pour la CFDT, «les droits familiaux de retraite doivent être réexaminés pour permettre une réduction des inégalités en direction des femmes et des basses pensions». En effet, la majoration de 10% pour les personnes ayant eu trois enfants profite aussi actuellement à des hommes aux montants de pension pour le moins enviables.

8)Tempo de la réforme

Concertation depuis la mi-avril, premier document d’orientation la semaine prochaine, projet de loi à la mi-juin pour un vote au Parlement en septembre : le calendrier gouvernemental est pour le moins serré, au risque d’une réforme bâclée. Pour la CFDT, il importe de prendre le temps de poser tous les éléments du débat afin de dessiner un système de répartition plus juste qui permette aux générations entrant aujourd’hui sur le marché du travail de garder confiance en l’avenir… y compris de leur retraite !

Une personne handicapée, ce n'est pas toujours un fauteuil roulant"

Une personne handicapée, ce n'est pas toujours un fauteuil roulant"
8 contributions Publié le dimanche 23 mai 2010 à 09H05


Les rames du métro marseillais ne sont toujours pas accessibles aux handicapés, y compris dans les quatre nouvelles stations. Une situation qui a scandalisé les Provençaunautes.

Photo Guillaume Ruoppolo


Quatre nouvelles stations ont été inaugurées par la RTM début mai. Des stations accessibles aux handicapés... qui restent bloqués ensuite sur les quais. En effet, impossible pour les fauteuils roulants d'accéder ensuite aux rames du métro.

L'Association des paralysés de France (APF) qui dénonce l'injustice de la situation compte interpeller la Halde et porter plainte. La situation vous a scandalisés cette semaine et nous avons demandé des explications à Didier Garnier, élu UMP communautaire qui préside la commission d’accessibilité à MPM. Il répond aux coups de gueule des Provençaunautes.

- Outofstep : Je ne comprends pas pourquoi ils ne trouvent pas une solution directement sur le quai comme par exemple une rampe en béton au début ou à la fin du quai qui permettrait de se mettre à la hauteur du métro ? Ca serait peut être moins cher que renouveler toutes les rames de la RTM...
Didier Garnier : Nous avons en effet testé un podium qui permet la jonction entre la rame et le quai. Mais techniquement, c'était une solution impossible à pérenniser. L'exploitant RTM n'a pour l'instant pas trouvé de solution. Vous parlez des TGV accessibles mais cela nécessite l’aide d’une personne : vous devez prévenir en amont que vous allez emprunter tel train et la SNCF prévoit quelqu'un pour vous aider. C’est un système difficilement adaptable au métro !

Malgré tout, je ne me contente pas de dire "c’est impossible", je veux qu’on continue à réfléchir pour améliorer les conditions d’accès pour le maximum de personnes. Autant être clair, je ne vois pas très bien comment on va rendre les rames accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Surtout qu’il faut imaginer la situation une fois dans la rame, il manque de la place, des aménagements. Et ceci, sans parler de la barre posée au milieu de l'espace libre. Impossible de la retirer, cela répond aux normes de sécurité du métro. Alors l'APF menace de porter plainte, très bien mais sur quoi ? La loi de 2005 sur l'accessibilité exclut des les moyens de transport ferroviaire souterrain.

- RetardeToutMarseill : La ville a les moyens, c'est scandaleux pour ces personnes a mobilité réduite…
D.G. : Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que le métro a été conçu à l’époque dans les années 70 avec les normes a minima. Il est donc inaccessible et il n’a pas du tout été pensé pour être amélioré par la suite. Aujourd’hui, il est donc quasi-impossible de rendre accessibles les anciennes stations. Et nous n’avons pas une formule magique du type "on va mettre un ascenseur et ce sera bon". Les quais sont étroits, les stations sont très profondes, les quais sont étroits et elles sont souvent construites sous la chaussée, par exemple à Castellane cela impliquerait de faire sortir l’ascenseur dans la fontaine...

Alors focaliser sur l’accessibilité du métro à des personnes en fauteuil roulant, c’est vraiment l’arbre qui cache la forêt. Les efforts fournis pour rendre accessibles les nouvelles stations de métro permettent de faciliter la vie de personnes avec d’autres handicaps ou même simplement des familles avec poussette. Moi-même qui suis en fauteuil roulant, j’ai mis du temps à le comprendre : le fait d’être en fauteuil ne représente pas l’archétype de la personne handicapée. En ville, il faut penser aux non-voyants, aux personnes malentendantes, aux personnes âgées...

- chamallow65 : Je suis concernée par ce problème et être handicapée en 2010 n'est pas chose facile. Il faudrait que les maires passent une journée sur un fauteuil pour se rendre compte et surtout qu'il y a ait plus de PV apposés sur les pare-brise des voitures qui gênent l'accès et même une conduite à la fourrière. Tolérance zéro pour le non-respect.
D.G. : Je suis assez d’accord. Mais dans une ville où les gens ont l’habitude de se garer sur la chaussée, on est très loin du respect des places handicapées ou de laisser le trottoir accessible. Le pouvoir de police du maire existe mais il y a aussi la police nationale. Et quand on voit que les voitures de police à Noailles sont garées en double file, ce n’est pas gagné.

En parallèle du schéma d’accessibilité, on prépare avec la même commission, un plan pour la voirie. Tout en pensant aux effets pervers. Par exemple, quand on met une rampe pour permettre d'accéder au trottoir plus aisément, cela facilite aussi le passage des scooters... Et tout le monde est concerné : qui ne s’est pas arrêté deux minutes n’importe comment pour acheter une baguette ou un paquet de clopes ? Demandez à vos internautes d’y répondre franchement.

- Schtroumph joyeux : Il y a aussi problème du Palais de la glisse, il est très clair que c'est inadmissible. Un bâtiment neuf comme ça et aussi mal fait. C'est clair que la mairie aurait du le refuser et faire remettre en conformité aux frais de l'architecte.
D.G. : Lors de l'inauguration du Palais de la glisse, il a fallu me monter à bras. Mais rétablissons la vérité : en fait, il y a bien un monte-charge pour accéder à la patinoire mais il fonctionne avec une clef, pour éviter qu’il ne devienne un pissoir. Ce jour-là, je suis arrivé en retard, le temps qu’on trouve la clé, c’était plus simple de me hisser manuellement. Ce qui ne veut pas dire que je cautionne ce système de clef, qui n'est absolument pas convivial.

Marseille Aménagement a prévu un monte-charge à la place d’un ascenseur : ce n’est pas pratique et c’est lent. Mais cela va être remplacé aux frais de ceux qui l’ont construit. Il y a ensuite un autre endroit inaccessible, c'est-à-dire non conforme à la loi. Il s’agit d’un couloir qui n’a pas la largeur conforme permettant à deux fauteuils de se croiser. Je trouve ça inadmissible mais ça va être difficile de changer. Excepté cet endroit, un fauteuil roulant peut accéder à tout endroit du Palais de la glisse.


Karine PORTRAIT (kportrait@laprovence-presse.fr

De nombreux articles du Code général des impôts sont modifiés par un décret du 27 avril 2010. En particulier, l’article 81 point n° 19 qui fixe la limite d’exonération de la participation de l’employeur à l’acquisition de chèques restaurant par les salariés à 5,21 € au lieu de 5,19 € par titre.

LA CFDT SIGNE LA PETITION SUR LES ASSISTANTS DE VIE SCOLAIRE

Pour un métier d’accompagnant du jeune en situation de handicap

Mobilisons nous !



Signer la pétition - Voir les signataires

Actuellement 24273 signatures



Parents, professionnels, AVS, syndicats, associations...,
agissons ensemble !

Faisant fi de ses engagements de septembre 2009, de l’espoir donné aux parents de jeunes en situation de handicap et des propositions associatives et syndicales, le gouvernement renonce à la reconnaissance du métier d’auxiliaire de vie scolaire (AVS).

Depuis 2003, les auxiliaires de vie scolaire, qui accompagnent au quotidien les jeunes handicapés dans leur scolarité, sont toujours maintenus dans la précarité. Leurs compétences sont continuellement perdues au fil de la fin des contrats.

Nous réclamons dans l’urgence de la rentrée de 2010 le respect des engagements et la reprise d’une vraie concertation pour aboutir à

  • Un véritable métier d'accompagnement du jeune en situation de handicap,

  • Une formation en adéquation avec les compétences exigées,

  • La création d'un service départemental à financement public et pérenne,

    Gages incontestables de la qualité de l’accompagnement.

    Les organisations syndicales et associations suivantes dénoncent cette situation inacceptable qui pénalise le parcours scolaire des élèves en situation de handicap : CFDT, CFE CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, UNSA, FNASEPH, UNAISSE, Autisme France.

    Soutiennent également cette pétition (premiers signataires) : Handisup Pays de Loire, SAIS 92, Reflet 21, FG PEP...

    Je soutiens cette initiative :



      Signer la pétition - Voir les signataires

    • Retraites : les réactions des syndicats au document d'orientation du gouvernement


      Retraites : les réactions des syndicats
      AFP 17/05/2010 .
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      RÉACTIONS - Les principaux syndicats sont globalement critiques sur les points clés du projet. Ils refusent notamment que l'âge de départ à la retraite soit repoussé.- "Toucher à l'âge légal de départ à la retraite, c'est niet, et la durée de cotisation également", a déclaré dimanche Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO. "On a tous très bien compris que (....) le critère de l'âge risque d'être retenu, c'est-à-dire repousser au-delà de 60 ans le droit au départ en retraite. Tout est fait pour que ce critère soit retenu, ce que syndicalement nous ne pouvons pas (accepter) pour toute une série de raisons", a-t-il expliqué sur le plateau de l'émission C politique sur France 5, juste avant les annonces du gouvernement sur le sujet. "Taxer le capital, c'est un progrès mais ça ne suffira pas", a-t-il estimé, craignant que cela reste des "mesures symboliques", des "recettes de poche", alors que la crise "a très fortement développé un sentiment d'injustice". -

      La CFDT a trouvé "énormément de flou" dans le document d'orientation sur les retraites du gouvernement "qui acte un certain nombre de problèmes que l'on a soulevés, comme les polypensionnés ou la pénibilité, mais formule très peu de propositions précises". "Nos messages ont été relativement entendus puisqu'ils sont tous évoqués, mais il n'y a pas de réponse, pas de suite", a déclaré Jean-Louis Malys, secrétaire national du syndicat, à la lecture du document envoyé par le gouvernement dimanche soir aux partenaires sociaux.Pour lui, "ce qui transpire, c'est l'intention d'agir exclusivement sur la question de l'âge, et peut-être encore plus que sur la question de la durée (de cotisations)". "Or jouer sur l'âge c'est vraiment pour nous la mesure la plus injuste puisque les salariés ayant commencé à travailler relativement jeunes cotiseront plus longtemps et vont porter l'effort", a-t-il expliqué.-

      "Ce qui est demandé aux salariés, ce sont de nouveaux sacrifices par un report de l'âge de départ à la retraite", a regretté la CGT après avoir reçu du gouvernement, comme les autres syndicats, un document d'orientation sur la réforme des retraites. "Le gouvernement entend répondre par l'activité à un problème démographique en allongeant la durée de cotisation et en reportant l'âge légal de départ en retraite", a expliqué Eric Aubin, secrétaire confédéral de la CGT, en charge des retraites."Notre campagne pour faire mettre à contribution les revenus du capital a marqué quelques points, mais on voit bien que les choix retenus vont être une contribution à la marge par rapport aux besoins qui sont réels, cela ne suffira pas", a-t-il ajouté. "La question véritablement posée est celle de l'emploi, et de nouvelles ressources, pour trouver les quelque 25 ou 30 milliards d'euros qui manquent aujourd'hui", a-t-il estimé




      CONSULTER LES SIMULATIONS DU CONSEIL D'ORIENTATION DES RETRAITES DE MAI 2010 :
      www.cor-retraites.fr/
      CONSULTER LE TEXTE D'ORIENTATION DU GOUVERNEMENThttp://www.lefigaro.fr/assets/pdf/orientation.pdf

      dimanche 16 mai 2010

      VALIDATION DES SERVICES POUR LA RETRAITE :ATTENTION







      dimanche 16 mai 2010

      JURISPRUDENCE

      Validation des services pour la retraite
      Il appartient au fonctionnaire territorial qui demande auprès de la CNRACL la validation de ses services accomplis en qualité d’agents non titulaire, de vérifier la durée et la nature de ces services dans le formulaire de validation des services.
      Ainsi, en s’abstenant de signaler, alors qu’il lui incombait de la faire, l’omission d’une partie de ses services, l’intéressé a commis une faute de nature à exonérer totalement de sa responsabilité l’un de ses précédents employeurs qui aurait fourni des renseignements incomplets sur son parcours professionnel.
      CAA Versailles n° 07VE01532 du 26/03/2009 Commune du Plessis-Robinson












      CONSULTER LES SIMULATIONS DU CONSEIL D'ORIENTATION DES RETRAITES DE MAI 2010 :














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      http://www.lefigaro.fr/assets/pdf/orientation.pdf


      L'intersyndicale a décidé d'une nouvelle journée d'action le 27 mai 2010 sur les thèmes emploi, salaires, retraites. Mobilisons nous massivement!





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      www.cor-retraites.fr/


      CONSULTER LE TEXTE D'ORIENTATION DU GOUVERNEMENT

      samedi 15 mai 2010

      Le "Développement Durable" opposé au Mythe de la Croissance

      Le mythe de la Croissance et du Développement Durable

      Par Marie Martin-Pécheux

      Webmestre de www.citerre.org

      Fondatrice du mouvement Citerrien (Citoyens de la planète Terre)[1], ancienne première secrétaire de l'Assemblée consultative auprès du Congrès des peuples, elle participe au développement de théories économiques alternatives, telles que l'écosociétalisme[2]. Elle a créé la bioéconomie organique, coup de Coeur 2008 du Grand Prix des Idées Durables. Elle est co-fondatrice de la Fédération et de l'association YHAD[3] France (You Have A Dream) aux côtés de André-Jacques Holbecq.

      La notion de croissance implique qu'un corps peut croître indéfiniment, comme un ballon qui poursuit son expansion jusqu'à l'infini, alors que notre Terre est limitée en taille, et en ressources. Nous le constatons depuis une cinquantaine d'années, elle ne peut plus supporter nos impacts dévastateurs. Comme la grenouille de la fable, qui voulait se faire plus grosse que le boeuf, elle risque bien d'exploser de notre inconscience !

      « Notre planète finie ne peut pas soutenir un système économique basé sur la croissance infinie. Pourtant, le principe de la mondialisation est qu'il faudrait encourager encore plus de monde à adhérer à ce système destructeur. » (Nicholas Georgescu-Roegen)

      Selon la bio économie la Croissance - avec un grand C -, que les politiciens nous vendent à longueur d'antennes pour justifier leurs prise de décisions anti-Vie, est un mythe d'une extrême dangerosité.

      « Depuis 1946, nous [occidentaux] avons connu un taux annuel de croissance moyen de 4,5 %, ce qui est sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Les experts économiques prétendent que pour éviter une augmentation du chômage, un taux de croissance minimum de 3 % est nécessaire. Si ce taux était maintenu, notre consommation serait multipliée par 19 durant un siècle, multipliée par 370 durant 2 siècles et multipliée par 7100 durant 3 siècles. Inutile d'aller plus loin, l'absurdité de ces chiffres nous fait comprendre que, non seulement notre développement n'est pas durable, mais que notre modèle actuel n'est même pas exportable à l'ensemble des pays de la planète. » (Patric Kruissel « Imaginer une autre société »)

      Si, par le passé, quand il y avait plusieurs corps sociaux sur la Terre, la croissance était possible, désirable, envisageable, aujourd'hui il n'y a plus qu'un seul corps social planétaire. Aucun humain ne peut plus vivre sans être connecté à l'ensemble de l'humanité.

      La taille et le développement matériel du groupe social planétaire sont nécessairement liés à la taille de la planète, des ressources de cette dernière et de ses capacités à s'autoréguler.

      Tout être vivant, est d'abord enfant, puis grandit, passe par l'adolescence, jusqu'à arriver à sa taille adulte. Le mythe de la croissance matérielle implique que nous pourrions ainsi croître démesurément. Or, toutes les études le prouvent, si nous vivions tous comme les Etasuniens, il nous faudrait plusieurs planètes pour combler nos besoins. Ces planètes, nous ne les avons évidemment pas. Nous avons donc deux solutions : diminuer notre impact environnemental par une décroissance soutenable, une simplicité volontaire ou, comme l'exprime Pierre Rabhi par une « sobriété heureuse » et réduire drastiquement notre natalité, par la mise à disposition gratuite de tous les moyens contraceptifs et de vigoureuses campagnes d'information.

      Car, si le système monétaire dément régnant au XXIème siècle est la cause de bien des problèmes, la seconde source est bien la démographie galopante de l'espèce humaine. Parce qu'un jour, un chef de tribu a transmis à ses contemporains « Croissez et multipliez », quand ceci était utile pour la survie de sa petite société, toutes les civilisations continuent de marcher dans cette injonction impérative sans voir qu'elle est devenue obsolète et extrêmement dangereuse. Comme l'a rappelé Albert Jacquard dans « Cinq Milliards d'Hommes dans un vaisseau », lorsque les religieux de toutes confessions brandissent cette phrase inscrite dans la Bible pour s'opposer à la contraception ou l'avortement, ils en oublient la seconde moitié. En effet, l'injonction entière faite aux Hommes est exactement celle-ci: « Croissez, multipliez, et EMPLISSEZ LA TERRE ». Il est évident que la Terre est remplie : nous pouvons donc arrêter de procréer sans retenue. Nous avons accompli notre mission... A cause de notre surnombre, nous détruisons tout notre environnement, nous vivons mal, nous élaborons des systèmes pervers. Notre surnombre porte en lui le germe de notre propre apocalypse : qu'aurions-nous besoin de tant d'armées, de bombes nucléaires, de virus mortels, si nous étions mille fois moins sur terre ? Avant qu'il ne soit trop tard, il est important de régler notre problème de démographie.

      L'apprentissage de la maîtrise de la fécondité est une priorité.

      Tous les moyens contraceptifs et les connaissances s'y rapportant doivent être mis gratuitement à la disposition des populations.

      De plus, ce n'est pas uniquement en termes de ressources que nous devons parler du monde mais en termes de proportion.

      La proportion d'individus dans une espèce donnée est déterminée depuis la nuit des temps par la pyramide des espèces. C'est elle qui permet le maintien de la biodiversité et la continuation de la Vie. Chaque fois que la pyramide des espèces a été rompue localement, la richesse du milieu a été perturbée gravement, voire totalement détruite. Que l'on pense, par exemple, à l'introduction des lapins en Australie, aux crapauds buffles en Europe, aux ragondins, aux tortues californiennes....

      La pyramide des espèces détermine le nombre proportionnel viable d'espèces en fonction de leur mode nutritionnel : c'est-à-dire le nombre de prédateurs et le nombre de proies, soit le nombre de carnivores, d'herbivores, de végétaux, etc...

      Normalement, comme son nom l'indique, la pyramide est une pyramide ! La base, large et stable, accueille les micro-organismes, puis les végétaux, puis les insectes, puis les herbivores, puis les premiers prédateurs. Au fur et à mesure que l'on monte vers le sommet on trouve, normalement, les grands prédateurs, en nombre de plus en plus réduit.

      À l'origine, nous étions plutôt proies que prédateurs. Mais notre intelligence technique, notre faculté d'adaptation nous a fait passer au statut de prédateurs. Et non seulement de prédateurs, mais de superprédateurs : plus rien n'est à l'abri de nos fourchettes insatiables, de nos tronçonneuses, de nos abattoirs, de nos bulldozers. Nous mangeons les mammifères, les volailles et les poissons [1], nous exterminons des arbres vénérables. Les insectes sont encore bien représentés, mais, déjà, nous mettons en route l'élevage des insectes comestibles à grande échelle, nous réduisons en cendres les espaces sauvages, nous détruisons des milliards d'animaux vivant dans le sol « grâce » à nos motoculteurs, nos engrais et nos cultures intensives. En déboisant massivement, nous stérilisons la couche arable, nous réduisons les forêts anciennes qui abritent des millions d'espèces [2] de toutes natures. Notre action sur le changement climatique achève ce que nos couteaux ou notre industrie ne font pas. Bref, nous sommes en présence non plus d'une pyramide équilibrée, mais d'un champignon maléfique, de bien sinistre mémoire.

      De deux choses l'une : ou nous réduisons efficacement notre nombre, par une éducation poussée au contrôle de notre propre fertilité, pour revenir à un chiffre compatible avec une pyramide saine des espèces, ou nous changeons radicalement notre rapport au monde, en particulier dans notre mode alimentaire. Ce n'est même pas par conscience ou par compassion que nous devons le faire, d'une certaine manière, mais par pure logique de survie de notre propre espèce : quand nous aurons tout détruit, tout dévoré, que nous restera-t-il avant de redevenir cannibales et d'enfin nous autoréguler ? Allons-nous laisser la Terre entière aussi vide qu'un rocher dévasté ?

      Pour la bioéconomie il est fondamental de respecter la pyramide des espèces, c'est une question de survie pour notre propre espèce, au-delà de l'amour que nous pourrions avoir pour l'ensemble des êtres vivants.

      Un enfant, par le biais de la nourriture, construit une à une les cellules de son corps, développe ses organes et grandit. Ce qui caractérise un enfant, entre autres, c'est son incapacité à assumer seul ses besoins : pour ceux-ci, il est dépendant des autres, des adultes. Le jour où la croissance se termine, il a acquis son autonomie, il a pour devoir de se maintenir en bonne santé, et de passer de la construction matérielle de son corps à la construction intellectuelle de son esprit.

      Pour notre société, c'est comparable : nous avons matériellement atteint notre taille adulte car nous sommes en mesure de répondre à tous nos besoins matériels.

      En réalité la "course à la Croissance" est un mode de fonctionnement dû, directement, à la démence du système monétaire :

      « Dans notre système, la croissance est rendu indispensable par le fait que l'argent créé est temporaire et que
      les banques ne créent que le capital emprunté, pas les intérêts. Dans ces conditions, et pour que le système fonctionne, nous sommes condamnés à une fuite en avant : il faut créer chaque année plus d'argent que la précédente afin qu'il y ait assez en circulation pour permettre le remboursement du principal... et des intérêts ! » (Philippe Derudder - « Les trente mutantes »)

      Nous ne pourrons en sortir, vraisemblablement, qu'en réformant le système monétaire.

      De même qui donc pourrait dire que ce n'est pas une bonne chose le « développement durable » ? On va apporter la Science, le sacro-saint Progrès - autre concept largement sujet à controverse -, l'éducation occidentale, la médecine occidentale, la technologie occidentale, la culture occidentale, les solutions occidentales... Celui qui ose remettre en cause le Progrès, le Développement ne peut être qu'un réactionnaire, un tenant de l'archaïsme, voire un dangereux passéiste...

      Quand on parle de « développement durable, soutenable », on parle d'un développement axé sur le matériel, le bien-être technologique, la consommation sans limite (rappelons-nous : « six milliards d'acheteurs potentiels, quelle aubaine !») en respectant la nature, bien sûr... comme s'il était possible de la respecter dans le modèle occidental fondé sur une rationalité schizophréniante et sur une séparation avec la nature...

      Le problème est que, de plus en plus, ce terme permet une mystification conceptuelle, destinée en fait à étendre l'impact d'une pensée économique agressive... et d'une pensée culturelle dominante, ce qui est peut-être plus grave encore. Pour de nombreux auteurs il est temps de remettre en cause ce concept même...

      « Il n'y a pas le moindre doute que le développement durable
      est l'un des concepts les plus nuisibles ». . .
      (Nicholas Georgescu-Roegen,1991)

      Plutôt que de développement,
      il est temps, et enfin,
      de parler de SOLIDARITE DURABLE...


      Tout comme une nourriture surabondante encrasse le corps, un progrès uniquement fondé sur la consommation des objets menace la santé de la société par encrassement (accumulation d'objets inutiles, course vers la mode, abêtissement général, gâchis d'énergie et de travail...) et par pollution du milieu extérieur (trop de déchets, déchets toxiques, changement climatique). La Croissance équivaut à manger, manger sans cesse, sans satisfaction véritable... Les articulations se remplissent de déchets toxiques et le ventre de mauvaises graisses, de métaux et de molécules de plastiques, tandis que la tâche à effectuer est stupide, répétitive, sans intérêt, sans avenir, sous-payée, voire pire. Par ailleurs, un garrot ligote un ou plusieurs membres, pour une rétention du sang-monnaie au profit d'un autre membre, entraînant inévitablement une gangrène. Et pendant ce temps-là, nulle nourriture intellectuelle, culturelle, ou si peu, ne vient nourrir l'Esprit. Les besoins affectifs ne sont absolument pas comblés. Notre société est donc comme un adulte toujours en manque, débile, inculte et malheureux, au corps encrassé, gonflant comme une baudruche, avec un risque d'amputation certain.

      La consommation pour la consommation n'a aucun sens, elle est même dangereuse. En produisant une insatisfaction perpétuelle avec le matraquage publicitaire omniprésent, elle met en péril l'environnement, et pose le risque non négligeable du tarissement définitif des ressources nécessaires à sa survie.

      S'il y a consommation, celle-ci doit donc être en stricte adéquation avec les besoins réels et les possibilités de la Terre.

      Tou
      te consommation des ressources doit être compensée par une restauration équivalente voire supérieure de ces mêmes ressources.

      Clairement, dans une logique purement bioéconomique, le mythe de la croissance doit être dénoncé vigoureusement,tout au moins celui de la croissance matérielle.

      Car indéniablement, si nous avons achevé la croissance du corps social, nous sommes loin d'avoir achevé la croissance de son esprit ou de son intelligence affective ! La seule croissance possible n'est donc pas matérielle mais immatérielle. Les besoins affectifs, intellectuels, spirituels (au sens large), eux ne sont jamais comblés, car, contrairement au corps, c'est dans la nature même de l'esprit de s'accroître sans limite.

      La croissance matérielle doit être remplacée par la croissance immatérielle.

      La croissance des biens immatériels est sans limite.

      Seul le développement des services, des métiers du bien-être, seule une décroissance matérielle et une croissance immatérielle seront donc favorables à la vie.

      Dans les pays où la croissance matérielle atteint déjà des limites inacceptables en terme d'impact environnemental, la décroissance respectueuse doit être urgente et importante. Dans les pays où les besoins premiers ne sont pas résolus, du fait du manque de volonté politique, une croissance matérielle est encore nécessaire pour les besoins vitaux, mais celle-ci doit se faire dans le respect de l'environnement.

      Tant qu'il y aura des humains pour assouvir les besoins immatériels, la croissance immatérielle étant sans limite, il n'y a aucune raison qu'existe un quelconque chômage et une récession.

      Au contraire !
      Un âge d'or s'ouvre devant nous, véritablement, mais c'est celui de l'or immatériel, pas matériel. Nous devons simplement changer de priorité, et que nos politiciens intègrent la notion de bien-être au lieu de bien-avoir.




      [1] « Pour la décroissance soutenable, il faut également relocaliser l'économie, faciliter l'installation de petites structures agricoles à taille humaine et renoncer à ces monstruosités industrielles où des millions de créatures perçues comme des protéines souffrent le martyre pour alimenter nos insatiables mandibules » (Pierre Rabhi)

      [2] 762 espèces de plantes et d'animaux sont maintenant considérées comme éteintes. 58 espèces survivent encore, seulement en culture ou en captivité. 12 259 espèces sont menacées d'extinction immédiate (en danger critique d'extinction, en danger ou vulnérables). (Source : Liste rouge de l'UICN Union mondiale pour la nature (2003))