jeudi 30 mai 2013

Un agent contractuel qui travaille à temps partiel dans plusieurs collectivités est-il éligible au dispositif de titularisation ?L’article 14 de la loi 2012-347 (Sauvadet) prévoit que sont éligibles au processus de titularisation, prévu sur quatre ans, s’agissant des agents à temps non complet, ceux qui, au 31 mars 2011, occupent un emploi permanent pour une quotité de travail au moins égale à 50 %. La quotité de 50 % exigée s’apprécie sur un même emploi.


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Par D. Gerbeau
Publié le 29/05/2013

Pour la fonction publique territoriale, le décret d’application de la loi n° 2012-347 du 12 mars 2012 relative à l’accès à l’emploi titulaire et à l’amélioration des conditions d’emplois des agents contractuels dans la fonction publique a été publié le 24 novembre 2012 (décret n° 2012-1293 du 22 novembre 2012). L’article 14 de cette loi prévoit que sont éligibles au processus de titularisation, prévu sur quatre ans, s’agissant des agents à temps non complet, ceux qui, au 31 mars 2011, occupent un emploi permanent pour une quotité de travail au moins égale à 50 %. La quotité de 50 % exigée s’apprécie sur un même emploi. Le fait que cette quotité soit répartie sur plusieurs emplois dans différentes collectivités ne rend pas l’agent éligible au processus de titularisation.
Dans la fonction publique territoriale, les fonctionnaires qui occupent un emploi à temps non complet pour une quotité de travail inférieure à 50 % ne peuvent appartenir à un cadre d’emplois. Il n’est donc pas envisageable de permettre à des agents non titulaires occupant ce même type d’emploi d’être éligibles au recrutement dans un cadre d’emplois dans le cadre du processus de titularisation.
Toutefois, il convient de noter que les services accomplis à temps non complet, pour une quotité de temps de travail inférieure à 50 %, peuvent être comptabilisés au titre des services antérieurs requis pour être éligible aux dispositifs d’accès à l’emploi titulaire (ces services étant pris en compte à raison de Y d’un temps complet pour toute quotité inférieure à 50 %).
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Avertissement à un supérieur défaillant dans ses fonctions d’encadrement

Par S. Soykurt
Publié le 29/05/2013
 Un avertissement, sanction disciplinaire la moins sévère, adressé à un supérieur largement défaillant dans ses fonctions d’encadrement n’est pas manifestement disproportionné.
Un conservateur territorial de bibliothèques, exerçant les fonctions de directeur adjoint d’une bibliothèque municipale conteste l’avertissement dont il a fait l’objet. Cette sanction disciplinaire a été motivée par un comportement « largement défaillant » dans ses fonctions d’encadrement.
En dépit de nombreux témoignages attestant de sa compétence technique et de  relations « correctes » voire « cordiales », il a rencontré dès sa nomination, des difficultés dans l’encadrement d’une partie du personnel de la bibliothèque. Plusieurs d’entre eux se sont plaints du caractère très autoritaire et tatillon de son comportement, entraînant un sentiment de déresponsabilisation et déconsidération ainsi que des souffrances tant physiques que psychiques.
Si les exemples du comportement de l’agent (mise dans un sac poubelle d’effets personnels ou vidage de tiroirs de leur bureau) peuvent s’expliquer de manière rationnelle, ce comportement n’en a pas moins été vécu par ces personnes comme traumatisant.
Ainsi, la décision du maire de la commune d’infliger à l’intéressé un avertissement, sanction disciplinaire la moins élevée et la seule à ne pas être inscrite au dossier du fonctionnaire, n’est pas manifestement disproportionnée au comportement fautif reproché.

mercredi 29 mai 2013

Acte III de la décentralisation et veillée d’armes au Sénat:des subsides pour Marseille. Le gouvernement penche pour la méthode forte. La commission des lois du Sénat, en phase sur ce volet avec l’AMF, plaide pour le volontariat. Telle n’est pas sa conception, en revanche, pour la métropole particulière d’Aix-Marseille-Provence.


Par J.-B. Forray
Publié le 29/05/2013

A la veille du début de l’examen, en séance, du premier
des trois projets de loi « Lebranchu », la commission
des lois de la Haute assemblée n’entend pas transiger
 sur la suppression du pacte de gouvernance territoriale.
 Elle se montre, en revanche, prête à se rapprocher
 de la position du gouvernement sur le seuil démographique
des métropoles « classiques ».
Mettre fin à « l’entrelacs des instances » né de « l’hyper-complexité » du texte gouvernemental : lors d’une conférence de presse, ce mercredi 29 mai 2013, la commission des lois du Sénat est restée fidèle à son rapport déposé le 15 mai. « Nous ne comptons nullement rétablir le pacte de gouvernance territoriale. Pour être fortes, les régions n’ont besoin ni de tutelle, ni de curatelle », a rappelé le président de la commission des lois Jean-Pierre Sueur. Aussi, prône-t-il de simples conventions entre échelons sur la base du volontariat.
L’Association des maires de France, dans une note publiée le 27 mai, voit là un élément de « simplification ». Via un communiqué paru le 28 mai, l’Association des régions de France applaudit à la mise au rencart des « machines infernales » par lesquelles les collectivités auraient été amenées à se « contrôler les unes les autres ».
Des métropoles imposées par la loi ? - La commission des lois du Sénat affiche sa souplesse sur le volet métropolitain. Par la voix de son rapporteur sur le texte, le vice-président de la communauté urbaine de Lille Métropole, René Vandierendonck (PS), elle ne se montre pas hostile à un retour au seuil gouvernemental de 400 000 habitants dans une aire urbaine de plus de 450 000 habitants. Conséquence : le nombre de métropoles « classiques » passerait de six à onze. Seraient visés, les groupements intercommunaux de Toulouse, Lille, Bordeaux, Nice, Nantes, Strasbourg, Grenoble, Rennes, Rouen, Toulon et Montpellier.
Demeure une question centrale : les métropoles doivent-elles être imposées par la loi ? Le gouvernement penche pour la méthode forte. La commission des lois du Sénat, en phase sur ce volet avec l’AMF, plaide pour le volontariat.
Des subsides pour Marseille - 
Telle n’est pas sa conception, en revanche, pour la métropole particulière d’Aix-Marseille-Provence. Les maires, dont 109 sur 118 sont hostiles au projet, pourraient « se rouler dans la neige » que René Vandierendonck maintiendrait « le cap ». « Aujourd’hui, nous avons, dans cette zone, onze autorité organisatrices des transports. Les inégalités territoriales se sont creusées avec le temps », argue-t-il, mettant en avant le report d’un an de l’instauration de cette métropole (au 1er janvier 2016) et le caractère décentralisé du futur groupement.
Ces arguments n’ont point convaincu les adversaires du texte, qui manifesteront le 30 mai devant le Sénat. Pour faire passer la pilule, il se murmure dans les coursives du Palais du Luxembourg, que le gouvernement serait prêt à mettre de l’argent et un plan de développement sur la table.
Grand Paris Métropole : objectif logement - Emballés par la fusion département-communauté urbaine sur le territoire du Grand Lyon conçue par deux des leurs (le socialiste Gérard Collomb et le centriste Michel Mercier), les sénateurs se montrent moins conquis par Grand Paris Métropole. Le gouvernement a fait ce qu’il a pu, mais il n’y a pas de quoi pavoiser. Aujourd’hui, sur le Grand Lyon, qui représente 1 200 000 habitants, sont construits 10 000 logements par ans. On en compte seulement 34 000 pour les 10 millions d’habitants de l’unité urbaine de Paris. « Voilà pourquoi nous avons recentré les compétences de la métropole parisienne sur le logement », éclaire René Vandierendonck.
Les sénateurs s’attendent, en séance, du 30 mai au 7 juin, à un débat âpre. René Vandierendonck pointe, en particulier, « les lobbys des associations d’élus qui ont cherché, en permanence, à faire de la surenchère ».

Des sénateurs UMP pour la fusion Paris/départements limitrophes

Des sénateurs UMP demandent la création d’un département parisien unique en fusionnant Paris et les départements de la petite couronne, dans le cadre du projet de loi de décentralisation qui sera examiné à partir de jeudi par le Sénat. Cette vingtaine de sénateurs a déposé un amendement en ce sens, indique dans un communiqué Philippe Dallier, premier signataire.
“Depuis plusieurs années, je défends le projet d’une collectivité unique, issue de la fusion des départements de Paris et de ceux de la petite couronne, sans absorber les communes”, précise le sénateur de Seine-St-Denis qui souligne que “c’est d’ailleurs le modèle d’organisation retenu par le projet de loi pour la Métropole de Lyon”.
“Le gouvernement choisit au contraire en Ile-de-France d’ajouter un échelon supplémentaire et d’émietter toujours plus les compétences”, “alors que le millefeuille institutionnel y est déjà particulièrement indigeste”, déplore l’élu.
Son amendement prévoit la création de ce “département du Grand Paris” au 1er janvier 2016 qui serait dirigé par une assemblée constituée de l’ensemble des conseillers départementaux des trois départements, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne, et des conseillers de Paris, qui élirait un premier président du Grand Paris.
Le projet de loi sur les métropoles du gouvernement prévoit la création de la Métropole de Paris composée de la ville de Paris et des intercommunalités de la petite couronne. Les départements, la région et les communes sont maintenus.

FICHES CARRIERE - Consultez vos grilles indiciaires


  • TECHNICIENS TERRITORIAUX (catégorie B)


  • (Nota : pour la personne -une femme fonctionnaire depuis 1983-agent de maîtrise depuis 3ans   qui a appelé au local cfdt  mpm en fin de cet après midi , la deuxième fiche de la grille technicien fait apparaître qu'elle est éligible à la promotion interne de TT après avis de la CAP , car elle repond à la condition de 8années au moins dont 5 dans la fillière technique )

    mardi 28 mai 2013

    Intérêt à agir d'un syndicat


    ·          
    Par S. Soykurt
    Publié le 28/05/2013
    Les fonctionnaires et les associations ou syndicats
     qui défendent leurs intérêts collectifs ne peuvent
     attaquer les circulaires ou instructions de leurs
     supérieurs hiérarchiques se rapportant à 
    l’organisation ou à l’exécution du service, 
    sauf dans la mesure où elles porteraient atteinte à 
    leurs droits et prérogatives ou affecteraient leurs 
    conditions d’emploi et de travail.
    Description : http://www.lagazettedescommunes.com/wp-content/themes/gazette_v2.8/images/publicite.gif
    RÉFÉRENCES

    CADA :un acte émanant d’une association privée gérant un service public est communicable

    Acte émanant d’une fédération sportive
    Par B. Menguy
    Publié le 27/05/2013


    Ne sont communicables à la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) que les actes édictés par une personne publique. Par exception, peuvent être communiqués les actes émanant d’une association privée gérant un service public – en l’espèce la Fédération française de karaté – si ces documents ont un lien suffisamment direct avec la mission de service public.


    RÉFÉRENCES

    Réunion du lundi 27 mai 2013 à la Préfecture des BdR pour la Métropole Aix Marseille : une équipe interministérielle pour tenter de vaincre les résistances


    Par A. l'AFP
    Publié le 27/05/2013
    dans : Régions

    La préfecture des Bouches-du-Rhône a présenté
     lundi 27 mai 2013 à Marseille les membres
     d'une mission interministérielle chargés de vaincre 
    les résistances et de "co-construire le projet 
    métropolitain" d'Aix-Marseille-Provence avec les élus locaux,
     qui y sont toujours majoritairement hostiles.
    Elle permettra “une souplesse plus forte pour travailler avec les équipes locales” des différentes collectivités, a indiqué le préfet délégué au projet de métropole, Laurent Théry.
    Il a précisé que ses quinze nouveaux collaborateurs “expérimentés” – architectes, urbanistes, économistes et juristes – auront pour mission de travailler en concertation avec les élus locaux, via “un conseil des élus”, et des personnalités morales publiques et privées intéressées, au travers d’un “conseil des partenaires”.
    La gageure sera de convaincre les élus locaux de participer, car hors Marseille, le projet de métropole est vigoureusement combattu par 109 maires sur les 119 du département. Jusqu’alors, ils ont boycotté les réunions proposées par la préfecture.
    Consensus sur l’échelle du territoire de la métropole - Laurent Théry a néanmoins affirmé lundi que les choses “avaient avancé” depuis le lancement du projet, mettant en avant notamment le “consensus sur l’échelle du territoire” de la métropole.
    La métropole Aix-Marseille-Provence, l’un des projets qui s’inscrit dans le texte sur la réforme de la décentralisation, en discussion au Sénat à partir de jeudi 30 mai, prévoit que la future entité de 1,6 million d’habitants se substituera à six intercommunalités existantes (les agglomérations de Marseille, Aix-en-Provence, Salon, Aubagne, Martigues et Fos-Istres).
    Délégation jeudi au Sénat - Une délégation de maires des Bouches-du-Rhône doit se rendre jeudi matin au palais du Luxembourg pour assister au début des débats sur la réforme de la décentralisation, selon Georges Cristiani, président de l’union des maires du département et maire (SE) de Mimet.
    “On ne veut pas que des compétences comme l’occupation des sols ou la fiscalité soient décidées dans un bureau métropolitain”, a-t-il dit, soulignant “qu’en l’état”, les maires du département ne participeraient pas aux travaux de la mission interministérielle.
    Un rassemblement des maires hostiles à la métropole est également prévu jeudi après-midi devant le Sénat.

    dimanche 26 mai 2013

    Sécurisation de l’emploi, en attendant le Conseil constitutionnel…


    PUBLIÉ LE 24/05/2013 À 13H24par Aurélie Seigne
    image
    Le recours des parlementaires UMP contre la loi transposant l'accord sur la sécurisation de l'emploi retarde son entrée en vigueur. Verdict attendu au plus tard à la mi-juin
    Urgence sociale : le chômage est au plus haut, la croissance en panne, les difficultés se multiplient dans les entreprises. La loi sur la sécurisation de l’emploi vise à répondre à cette urgence, en incitant les entreprises à maintenir les salariés dans l’emploi plutôt que de licencier. C’est un volet essentiel de l’accord du 11 janvier, outre de nouveaux droits pour les salariés (complémentaire santé, formation professionnelle, assurance-chômage rechargeable, etc.) et des mécanismes de réduction de la précarité (renchérissement de l’abus de contrats courts, meilleures organisation et rémunération des temps partiels subis). Cela n’a pas empêché des parlementaires de jouer la montre. Après le report de trois semaines du vote au Sénat en raison d’une fronde des sénateurs du groupe CRC (communiste, républicain et citoyen) et UMP, la saisine du Conseil constitutionnel retarde d’un mois supplémentaire la mise en œuvre de la loi.
    Débats autour de la constitutionnalité de cette loi
    Le 15 mai, 92 sénateurs UMP ont déposé un recours contre l’article 1er de la loi sur la généralisation de la complémentaire santé. Ils contestent la possibilité pour une branche de désigner un ou plusieurs organismes chargés d’assurer la couverture complémentaire de tous les salariés de la branche, comme cela se pratique pourtant déjà dans certaines branches. Les sénateurs UMP jugent cette clause « contraire à la liberté d’entreprendre, au principe d’égalité et à la liberté contractuelle ». 71 députés UMP ont déposé un recours identique devant le Conseil constitutionnel. Celui-ci a un mois pour se prononcer sur la constitutionnalité des dispositions. Verdict d’ici à la mi-juin.
    Photo : ©Ludovic /Réa

    ·         L’open data, véritable voie de modernisation pour les administrations

    Les visas VIP du Royaume-Uni



    Les investisseurs Indiens et Chinois ont la côte en Grande Bretagne. Le Home Office (équivalent du ministère de l’intérieur) a lancé mardi 14 mai son "super priority service". A partir de cette date, tout investisseurs et touristes de luxe pourront obtenir un visa VIP (le jour même!) pour visiter les îles britanniques – manière, selon le ministre Mark Harper, d’encourager le business international à investir en Grande Bretagne. Dès lors des bureaux appelés "the same day visa service" ont ouvert à Bombaï, Delhi et bientôt dans le Chennai pour faciliter la circulation de riches Indiens, parce que – toujours selon Harper – l’Inde et le Royaume-Uni ont une longue histoire commerciale commune. Les investisseurs chinois, quant à eux, ont accès à ce visa prioritaire "spécial mobilité" s’ils fournissent leurs données biométriques à un agent qui viendra…sur leur lieu de travail, les incitant à émigrer.
    Bel exemple d’immigration choisie dont il faut s’insurger.

    L’open data, véritable voie de modernisation pour les administrations




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    L'open data est paré de trois vertus : il favorise la transparence de l'action publique, il est source de croissance économique et d'innovation, il est enfin un levier de modernisation de l'administration elle-même. Cette troisième affirmation a été utilisée par le gouvernement dans le cadre de la mise en oeuvre de la MAP, début 2013. Mais jusque-là, bien peu d'exemples venaient étayer l'argument. Ce n'est plus le cas : à l'étranger, et désormais en France, certaines initiatives montrent que oui, l'open data peut être un levier de modernisation des administrations, de l'Etat comme des collectivités territoriales.
    Trouver les restaurants qui rejettent leurs huiles usagées dans les égouts en croisant une poignée de jeux de données : le travail de la « geek squad » de New York illustre les perspectives ouvertes par l’utilisation, par les administrations, en interne, des données, une des promesses de l’open data.
    En France, des réutilisations aussi poussées et spectaculaires se font toujours attendre dans les administrations de l’Etat ou des collectivités territoriales. L’ouverture récente des données, depuis 2010, soit trois ans après les pionniers anglo-saxons, explique cette timidité. Et peut-être aussi une absence de vision aussi forte qu’à New York, ville qui se pense comme « une plate-forme ».
    Sans aller jusque-là, Datalocale, le portail du conseil général de Gironde, s’est fixé comme objectif « de structurer le traitement des données au sein de la collectivité et d’orienter et de construire [leur] système d’information en faveur des usages internes. »
    « Nous avons standardisé l’accès au catalogue (1) et développé la culture de la métadonnée (2) pour toutes les typologies et pas uniquement les données de géolocalisation, afin de partager, déjà, en interne, les données », explique Pascal Romain, chef de projet informatique pour le conseil général.
    Un travail nécessaire pour bien appliquer la loi CADA de 1978 sur l’accès aux documents administratifs et la réutilisation des informations publiques, la directive PSI de 2003 et bientôt la loi de décentralisation qui devrait rendre obligatoire l’open data pour les collectivités territoriales de plus de 3500 habitants, ou du moins l’accès sous format électronique.
    Datalocale va donc plus loin en incitant les services du conseil général, et les autres collectivités invitées à publier leurs données sur la plateforme, à adopter des standards qui facilitent la mise à disposition sous des formats exploitables.
    Données remontantes - Pascal Romain ajoute que son équipe travaille sur un prototype permettant que les données soient interrogeables de façon croisée, grâce à l’interopérabilité. « Dans le cas du collège, les données viennent de différents producteurs, illustre-t-il. Le conseil général produit celles concernant les bâtiments, l’équipement numérique, les transports, etc., et le rectorat celles relatives aux options, à la capacité d’accueil, au taux de réussite ou de redoublement… Nous travaillons sur des descripteurs communs et une interface de navigation qui efface l’aspect technique. Il s’agit aussi d’appliquer la directive Inspire [sur l’harmonisation des données géographiques, ndlr], utilisée surtout jusqu’à présent par les professionnels ».
    Deux projets déjà lancés associent en outre le point de vue des citoyens à celui des administrations pour « faciliter les métiers de la collectivité », poursuit-il. Le conseil général est chargé de la mise en oeuvre d’un plan départemental de la gestion des déchets – tri. Nous associons les usagers pour aboutir à un service dématérialisé plus complet et plus incitatif. Cela facilitera la localisation et la composition des différents services (recyclage, collecteur, etc.) ».
    De même, il espère que la gestion des chemins de randonnée, qui passe aussi par un plan départemental, sera améliorée grâce à une application en partie crowdsourcée
    (3), basée sur Open Street Map, le service de cartographie libre.
    Le crowdsourcing fait aussi partie des objectifs de l’open data parisien. Mourad Rezgui, de la mission transverse du système d’information à la Ville de Paris, cite par exemple le set (4) des sanisettes : les gens pourraient signaler des dysfonctionnements aux agents en charge de l’entretien. Il note toutefois que cela pose « le problème de la validation de l’information : combien de personnes doivent signaler un problème, pour considérer qu’il est réel ? »
    Fini les négociations entre services rivaux - Deux ans après le lancement du portail de Montpellier, Jean-Marie Bourgogne, directeur du programme Montpellier Territoire Numerique, constate que l’open data est un travail de longue haleine, comme tous ses homologues.
    « Actuellement, environ 60% des services ont publié leurs données. Pour les autres services, soit ils n’ont pas de données publiables (inexistantes, inexploitables, inintéressantes ou protégées), soit il reste encore des données  à produire (les archives par exemple). Il ne s’agit pas de refus de principe, tous sont sensibilisés. Dans certains cas enfin, il ne s’agit pas de services mais d’opérateurs étroitement liés à la mairie (SEM Aménagement, CCAS, Office de Tourisme). Ceux-là sont quand même plus difficile à convaincre, soit parce qu’ils opèrent dans un contexte commercial (SEM et OT), soit la nature de leur service et leur culture restent éloignés de ces sujets numériques », indique-t-il.
    Mais déjà, il relève un point encourageant : « Cela améliore l’efficacité interservices : tout le monde passait son temps à négocier avec le service voisin pour avoir ses données, et la collaboration est parfois difficile. La tendance est à des SIG par métier, ce qui peut engendrer des conflits de pouvoir. Il n’y a ainsi toujours pas de cartographie centrale, avec la voirie, l’eau, le cadastre. Mais les gens ont de plus en plus le réflexe : “est-ce que les données sont sur le site ?” ».
    Jean-Marie Bourgogne se félicite aussi de ce que le conseil général ou le conseil régional piochent dans leur catalogue : « Il y a autant d’usages internes qu’inter-institutions ».
    De même, Erwane Morette-Monthubert, élue en charge des nouvelles technologies à la mairie de Toulouse, note que le portail de Toulouse Métropole est utilisé « par des toutes petites communes, sans DSI : elles récupèrent des données sur la voirie, les budgets primitifs, etc. »
    Passer à l’acte II de l’open data - « Les premiers bénéfices seront en interne, estime même Pierre-Paul Pénillard, directeur de projet Open data 71 en Saône et Loire. C’est le point de vue du conseil général. On a le potentiel pour ces usages. Pour le moment, nous avons passé l’acte I de l’open data, celui de l’appropriation. Nous sommes restés dans notre cercle de spécialistes, et nous manquons encore d’ensembles de données cohérents et finis. Cela fait six mois seulement que je parle de la modernisation de l’administration ; l’acte II donnera lieu à davantage de retombées concrètes. »
    Il s’agira ainsi d’améliorer les processus de saisie de données, pour qu’ils soient plus complets dès l’origine. Pierre-Paul Pénillard évoque aussi la possibilité de faire du contrôle de gestion « autrement », par exemple avec des datavisualisations en plus des actuels tableaux de bord, afin de « mieux voir les données, les comparer, via un outil commun plus facile à mettre en oeuvre », et « mesurer l’efficience et valoriser le travail » le cas échéant. Et de tisser le parallèle : « comme dans toute entreprise, nous avons des axes de travail, que l’open data peut déclencher ».
    « Réussir ce qu’on n’a pas réussi depuis quinze ans » - De façon concrète, il cite la lecture publique, qui vient d’entrer dans un processus d’ouverture de ses données : « L’opération va nous donner une visibilité sur l’ensemble des catalogues des bibliothèques. L’open data permet de réussir ce qu’on n’a pas réussi depuis quinze ans ! Nous axerons ainsi mieux nos politiques publiques. »
    Autre projet caressé, « un observatoire de l’eau en Saône-et-Loire. Nous nous occupons des stations d’assainissement, mais d’autres données sont gérées par des syndicats, des communes, des associations… L’open data peut jouer un rôle fédérateur. Cet outil serait à disposition de tous les acteurs. »
    La communauté urbaine de Bordeaux (CUB) a de son côté développé une API pour produire des cartes et croiser des données, qui a ensuite été mise à disposition.
    « Les données viennent de la CUB, mais aussi du conseil général ou du système d’information des usagers », précisent Pamela Ferra-Cabrillat, directrice du numérique à la CUB, et Armelle Gilliard, chef de projet des services numériques. Cet outil est utilisé pour produire la cartographie des parcs et jardins, pour le PLU, la collecte des déchets ou encore l’Eté métropolitain, une programmation estivale favorisant la découverte du territoire.
    « Comme les agents constatent que l’open data leur est utile, ils acceptent de changer d’outil, par exemple sur la déportation des données de circulation », complètent-elles.
    S’il est nécessaire d’avoir des fichiers plus complets, un écueil inverse existe, que l’open data permet de réduire. « La démarche nous a permis d’identifier des pratiques redondantes de collecte de données », rapporte Mourad Rezgui. Et donc de centraliser dans un fichier unique avec un seul format.
    Avec… ou sans data-analyste - L’étape suivante pourrait, entre autres, passer par l’embauche de data-analystes, capables de fouiller avec créativité dans les données, connues ou obscures.
    Quand on demande à Pamela Ferra-Cabrillat et Armelle Gilliard si la CUB compte un data-analyste dans ses rangs, elles déplorent en souriant : « Malheureusement non, nous n’en sommes pas encore à ce stade, mais les exemples new-yorkais nous donnent envie. La direction du numérique date de 2011 seulement ; l’open data est un process lent, avec des logiques nouvelles à intégrer. Nous n’avons pas encore eu le temps de rencontrer tous les agents. Mais on voit que ce type d’emploi émerge ».
    À défaut, la CUB s’associe avec des partenaires extérieurs, comme les écoles d’informatique. Dans le cadre de Metrolab, une réflexion autour de la ville intelligente, des ateliers sont organisés, avec la participation de professionnels du big data.
    En Gironde, « nous avons déjà des data-analystes, mais plutôt issus de la sociologie ou plutôt orientés information décisionnelle ou géographique », précise Pascal Romain au conseil général. Des profils amenés à se pencher bientôt sur l’open data ?
    Pierre-Paul Penillard s’interroge : « le data-analyste est-il la bonne personne ? Il nous faudrait plus de datajournalistes pour interroger les données avec un regard extérieur ; la progression interne passe par là. Si c’est nous qui interprétons, on va nous accuser de faire de la politique. On pourrait imaginer des équipes pluridisciplinaires, avec des statisticiens, des datajournalistes, des data-analystes, pour valoriser, ou dévaloriser. »
    Toutefois, il n’est pas nécessaire de disposer de profils aussi pointus pour trouver des usages pertinents et inattendus. La curiosité, la volonté de décloisonner, dans l’objectif d’accroître l’efficacité, comptent aussi.
    L’anecdote racontée par ce pompier d’Amsterdam est révélatrice. Bart van Leeuwen raconte comment il a cherché du côté du web des données pour que les hommes du feu arrivent plus vite et plus facilement sur le lieu des accidents.
    Il avait besoin de trois types de données : « les travaux de construction et autres activités, la présence de matériaux dangereux dans les bâtiments, les profondeurs d’eau et les obstacles sous l’eau ».
    Face à la frilosité des services qui les détenaient, et constatant que d’autres services étaient intéressés par les données que les pompiers pouvaient fournir, la brigade a commencé à publier des données sur les accidents, déjà présentes sur le web, mais sous un format non structuré. Ce qui les a mis en position de force pour demander, à leur tour, des données. « Il y a eu un effet secondaire intéressant : même en notre sein, les gens ont commencé à ouvrir l’information pour notre organisation pensée comme un tout ».
    Et au bout du (patient) compte, la brigade va même lancer un site avec ses données en libre accès.
    Catalogue : répertoire de l'ensemble des bases de données mise à disposition - Retourner au texte
    Métadonnées : données décrivant une donnée. Par exemple, pour une photo, il peut s’agir du réglage de l’appareil qui l’a prise, du lieu de la prise de vue, de son thème, etc. Les métadonnées facilitent l’organisation, la recherche et la réutilisation des données. Il existe des standards de métadonnées, Exif pour les photos, ID3 pour les .mp3, etc. Ce système est essentiel au bon fonctionnement du web des données, qui vise à relier les données entre elles pour leur donner du sens. - Retourner au texte
    C'est-à-dire alimentée par des informations apportées par les administrés. Le terme vient de l’anglais « crowd », littéralement « la foule ».


    ·         L’open data, véritable voie de modernisation pour les administrations