[CESE] VERS UNE IA ÉTHIQUE POUR UNE TRANSITION ÉQUITABLE

Le maniement de l'IA doit se faire en "intelligence" vis-à-vis des travailleurs : l'avis du Comité économique et social européen rapporté par Franca Salis-Madinier va dans cette direction.

par Franca Salis-Madinier, Secrétaire nationale CFDT Cadres, membre du CESE
Le Comité économique et social européen tient à souligner les potentialités de l’intelligence artificielle (IA) et de ses applications, et souhaite contribuer à la préparation des transformations sociales qui accompagneront l’essor de l’IA et de la robotique. 
L’intelligence artificielle, une révolution technologique qui va impacter profondément et rapidement notre société et le monde du travail, nécessite des formes d’encadrement social et sociétal pour être inclusive, bâtie sur le socle européen des droits sociaux, et doit se faire avec les travailleurs, non contre eux. 
L’humain doit garder le contrôle sur la machine « intelligente ». Une IA éthique ne laisse personne sur le bord de la route en Europe, et doit se traduire dans le monde du travail par une IA inclusive qui implique les travailleurs sur les questions de sécurité et sur celles des coopérations entre l’humain et la machine. L’humain doit rester au centre du processus et avoir le pouvoir de contrôle sur celui-ci. Pour une intelligence artificielle éthique, la commission européenne doit prendre en compte la question du travail dans ses lignes directrices.
Le Comité économique et social européen :
  • Demande que la Commission européenne promeuve et soutienne la réalisation d’études sur les impacts sectoriels de l’IA et de la robotique car peu de données sont disponibles aujourd’hui,
     
  • Soutient l'idée d'un véritable Fonds européen de transition qui contribuerait à la gestion socialement responsable de la transformation numérique,
     
  • Recommande d’appliquer et de renforcer les principes, engagements et obligations énoncés dans les textes existants sur l’information et la consultation des travailleurs, en particulier lors de l’introduction de nouvelles technologies dont l’IA et la robotique,
     
  • Recommande que les lignes directrices en matière d’éthique sur l’IA (que la Commission va élaborer) formulent une frontière claire dans l’interaction travailleurs-machines intelligentes, et incluent des principes de transparence dans l’utilisation des systèmes d’IA pour le recrutement, l’évaluation et le contrôle managérial des travailleurs.

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