Du 31 mai au 2 juin, Nice accueille le 25e sommet France-Afrique. L’événement n’est jamais anodin et devrait à n’en pas douter rassembler de nombreux militants des droits de l’Homme. Human Rights Watch, la Fédération Internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue française des Droits de l’Homme (LDH) ou encore le Réseau ouest-africain des Défenseurs des Droits humains (ROADDH) ont déjà fait savoir qu’ils seraient présents à Nice. Les discussions du sommet porteront notamment sur le développement et la sécurité en Afrique… Les associations mettront sur la table la question toujours sensible des Droits de l’Homme.
Et elles ne seront pas les seules. Dimanche 30 mai, veille du sommet, une délégation d’une centaine de marcheurs sans-papiers débarquera devant le centre de rétention de Nice après une marche de près d’un mois à travers la France. Partis de Paris le 1er mai, ces marcheurs issus de différents collectifs de sans-papiers interpelleront les chefs de gouvernements africains qui paraphent « des accords bilatéraux facilitant l’expulsion des sans-papiers de France ».
A Lyon le 13 mai dernier, une participante rappelait le sens de cette marche: « En choisissant d’aller à Nice, vous nous dites qu’il faut se battre là-bas, dans vos pays d’origine mais aussi qu’il faut se battre ici ». Avant que l’un des quatre-vingt six sans-papiers de cette marche n’enfonce le clou: « Tous ceux que vous voyez dans cette marche sont issus d’un pays francophone. Les gouvernements africains sont complices de tous les problèmes que les immigrés ont dans ce pays-là. Les gouvernements français et africains les ont privés de leurs familles, de leurs femmes, de leurs enfants, de leur amis… »
Une dénonciation sans pincettes de la politique menée par le ministère de l’immigration et de l’identité nationale, critique largement étayée dans le remarquable travail réalisé par le collectif de « Cette France-là ». Un ouvrage qui, pour la deuxième fois, audite au plus près la politique d’immigration du gouvernement français. Extrait:
« Éric Besson a sans doute soutenu que la maîtrise des flux migratoires et l’exaltation de l’identité nationale étaient les meilleurs remparts contre la xénophobie. Reste que son zèle a révélé l’absence de projet économique, social et écologique qu’il avait vocation à masquer. La défaite de la majorité présidentielle aux élections régionales annonce-t-elle un changement de cap ? À défaut d’alternative, elle risque plutôt de se traduire par une fuite en avant. »
Les marcheurs sans-papiers arriveront à Marseille jeudi 27 mai. Ils seront tour à tour reçus par Samia Ghali, sénatrice-maire des 15e-16e et Gaël Lenfant, vice-présidente du Conseil régional déléguée aux solidarités, à la prévention, à la sécurité et à la lutte contre les discriminations. Ils devraient également rencontrer certains participants de la marche « des beurs » pour l’égalité et contre le racisme de 1983, avant de participer à la manifestation sur les retraites.
Rebelote marseillaise vendredi avec, cette fois-ci, un rassemblement devant la Préfecture avant, dans l’après-midi, un débat au Toursky animé par Mme Bennani, Ambassadeur délégué du Royaume du Maroc auprès de l’Unesco et Mme Prera, Ambassadeur du Guatemala en France et déléguée permanente du Guatemala auprès de l’Unesco.
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