8 contributions Publié le dimanche 23 mai 2010 à 09H05
Les rames du métro marseillais ne sont toujours pas accessibles aux handicapés, y compris dans les quatre nouvelles stations. Une situation qui a scandalisé les Provençaunautes.
Photo Guillaume Ruoppolo
Quatre nouvelles stations ont été inaugurées par la RTM début mai. Des stations accessibles aux handicapés... qui restent bloqués ensuite sur les quais. En effet, impossible pour les fauteuils roulants d'accéder ensuite aux rames du métro.
L'Association des paralysés de France (APF) qui dénonce l'injustice de la situation compte interpeller la Halde et porter plainte. La situation vous a scandalisés cette semaine et nous avons demandé des explications à Didier Garnier, élu UMP communautaire qui préside la commission d’accessibilité à MPM. Il répond aux coups de gueule des Provençaunautes.
- Outofstep : Je ne comprends pas pourquoi ils ne trouvent pas une solution directement sur le quai comme par exemple une rampe en béton au début ou à la fin du quai qui permettrait de se mettre à la hauteur du métro ? Ca serait peut être moins cher que renouveler toutes les rames de la RTM...
Didier Garnier : Nous avons en effet testé un podium qui permet la jonction entre la rame et le quai. Mais techniquement, c'était une solution impossible à pérenniser. L'exploitant RTM n'a pour l'instant pas trouvé de solution. Vous parlez des TGV accessibles mais cela nécessite l’aide d’une personne : vous devez prévenir en amont que vous allez emprunter tel train et la SNCF prévoit quelqu'un pour vous aider. C’est un système difficilement adaptable au métro !
Malgré tout, je ne me contente pas de dire "c’est impossible", je veux qu’on continue à réfléchir pour améliorer les conditions d’accès pour le maximum de personnes. Autant être clair, je ne vois pas très bien comment on va rendre les rames accessibles aux personnes en fauteuil roulant. Surtout qu’il faut imaginer la situation une fois dans la rame, il manque de la place, des aménagements. Et ceci, sans parler de la barre posée au milieu de l'espace libre. Impossible de la retirer, cela répond aux normes de sécurité du métro. Alors l'APF menace de porter plainte, très bien mais sur quoi ? La loi de 2005 sur l'accessibilité exclut des les moyens de transport ferroviaire souterrain.
- RetardeToutMarseill : La ville a les moyens, c'est scandaleux pour ces personnes a mobilité réduite…
D.G. : Ce qu’il faut avoir en tête, c’est que le métro a été conçu à l’époque dans les années 70 avec les normes a minima. Il est donc inaccessible et il n’a pas du tout été pensé pour être amélioré par la suite. Aujourd’hui, il est donc quasi-impossible de rendre accessibles les anciennes stations. Et nous n’avons pas une formule magique du type "on va mettre un ascenseur et ce sera bon". Les quais sont étroits, les stations sont très profondes, les quais sont étroits et elles sont souvent construites sous la chaussée, par exemple à Castellane cela impliquerait de faire sortir l’ascenseur dans la fontaine...
Alors focaliser sur l’accessibilité du métro à des personnes en fauteuil roulant, c’est vraiment l’arbre qui cache la forêt. Les efforts fournis pour rendre accessibles les nouvelles stations de métro permettent de faciliter la vie de personnes avec d’autres handicaps ou même simplement des familles avec poussette. Moi-même qui suis en fauteuil roulant, j’ai mis du temps à le comprendre : le fait d’être en fauteuil ne représente pas l’archétype de la personne handicapée. En ville, il faut penser aux non-voyants, aux personnes malentendantes, aux personnes âgées...
- chamallow65 : Je suis concernée par ce problème et être handicapée en 2010 n'est pas chose facile. Il faudrait que les maires passent une journée sur un fauteuil pour se rendre compte et surtout qu'il y a ait plus de PV apposés sur les pare-brise des voitures qui gênent l'accès et même une conduite à la fourrière. Tolérance zéro pour le non-respect.
D.G. : Je suis assez d’accord. Mais dans une ville où les gens ont l’habitude de se garer sur la chaussée, on est très loin du respect des places handicapées ou de laisser le trottoir accessible. Le pouvoir de police du maire existe mais il y a aussi la police nationale. Et quand on voit que les voitures de police à Noailles sont garées en double file, ce n’est pas gagné.
En parallèle du schéma d’accessibilité, on prépare avec la même commission, un plan pour la voirie. Tout en pensant aux effets pervers. Par exemple, quand on met une rampe pour permettre d'accéder au trottoir plus aisément, cela facilite aussi le passage des scooters... Et tout le monde est concerné : qui ne s’est pas arrêté deux minutes n’importe comment pour acheter une baguette ou un paquet de clopes ? Demandez à vos internautes d’y répondre franchement.
- Schtroumph joyeux : Il y a aussi problème du Palais de la glisse, il est très clair que c'est inadmissible. Un bâtiment neuf comme ça et aussi mal fait. C'est clair que la mairie aurait du le refuser et faire remettre en conformité aux frais de l'architecte.
D.G. : Lors de l'inauguration du Palais de la glisse, il a fallu me monter à bras. Mais rétablissons la vérité : en fait, il y a bien un monte-charge pour accéder à la patinoire mais il fonctionne avec une clef, pour éviter qu’il ne devienne un pissoir. Ce jour-là, je suis arrivé en retard, le temps qu’on trouve la clé, c’était plus simple de me hisser manuellement. Ce qui ne veut pas dire que je cautionne ce système de clef, qui n'est absolument pas convivial.
Marseille Aménagement a prévu un monte-charge à la place d’un ascenseur : ce n’est pas pratique et c’est lent. Mais cela va être remplacé aux frais de ceux qui l’ont construit. Il y a ensuite un autre endroit inaccessible, c'est-à-dire non conforme à la loi. Il s’agit d’un couloir qui n’a pas la largeur conforme permettant à deux fauteuils de se croiser. Je trouve ça inadmissible mais ça va être difficile de changer. Excepté cet endroit, un fauteuil roulant peut accéder à tout endroit du Palais de la glisse.
Karine PORTRAIT (kportrait@laprovence-presse.fr
De nombreux articles du Code général des impôts sont modifiés par un décret du 27 avril 2010. En particulier, l’article 81 point n° 19 qui fixe la limite d’exonération de la participation de l’employeur à l’acquisition de chèques restaurant par les salariés à 5,21 € au lieu de 5,19 € par titre.
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