La quasi-totalité des organisations syndicales ainsi que la principale fédération de parents d’élèves appellent les enseignants à se mobiliser le 27 septembre prochain pour que cessent les suppressions de postes dans l’Éducation nationale.
Pour l’enseignement privé, c’est une grande première. L’ensemble des organisations syndicales a appelé les enseignants à se mobiliser le 27 septembre. Dans le public, l’appel est tout aussi massif. À l’exception notable de FO, toutes les organisations syndicales et la principale association de parents d’élèves appellent aussi à la mobilisation le 27 septembre. Particulièrement révoltés par la politique menée aujourd’hui par le gouvernement, les acteurs de l’éducation ont décidé de faire cause commune dans l’optique de se faire entendre.
Suppressions aveugles de postes
En ligne de mire, la suppression drastique des postes qui, année après année, rend la situation dans les établissements scolaires de moins en moins tenable. En 2011, 16 000 postes ont été supprimés, et plus de 12 000 sont déjà annoncés pour la rentrée 2012. Depuis la mise en place du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, on atteint aujourd’hui les 60 000 suppressions de postes. Un véritable plan social qui asphyxie le système éducatif. « Les difficultés que nous rencontrons sur le terrain ne peuvent se résumer à une question de postes : cette politique rend impossible toute évolution du système éducatif, souligne Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT (enseignement public). Aujourd’hui, il n’existe plus aucune marge de manœuvre. Les effectifs dans les classes sont pléthoriques, et le nombre d’heures supplémentaires explose. Les enseignants débutants – qui n’ont désormais plus de formation avant de prendre leur premier poste – ne pourront pas non plus bénéficier d’un traitement un peu différencié pour les aider à faire leurs premiers pas. »
Envoyer un message fort
Du côté des personnels administratifs, la situation n’est guère plus reluisante. Eux aussi doivent faire face à une réduction aveugle des effectifs, sans que leurs missions aient été redéfinies. « Nos collègues sont à la fois en colère et découragés par cette situation, renchérit Bruno Lamour, secrétaire général de la Fep-CFDT (enseignement privé). L’enjeu pour nous est de les convaincre qu’il est utile de se mobiliser afin d’envoyer un message fort aux politiques. Au-delà du problème des postes, il y a cette question de fond : quelle place voulons-nous donner à l’école dans les années à venir ? »
Photo : Olivier Clément
Les ensignants débutants mis à rude épreuve C’est l’une des décisions les plus contestées par le monde éducatif. La suppression de la formation initiale des enseignants au profit d’une « mastérisation » hasardeuse est de plus en plus difficile à gérer sur le terrain. « L’année dernière, l’administration avait réussi, dans la plupart des régions, à aménager le travail des enseignants débutants pour les soulager les premiers mois de la rentrée, souligne-t-on du côté du Sgen. En cette rentrée, les recteurs n’ont pu faire autrement que de leur attribuer une classe en responsabilité dès le premier jour. » Et comme s’il était nécessaire d’en rajouter, ces mêmes débutants vont devoir, en plus de leur travail, suivre des jours de formation. Officiellement, ils n’y sont pas obligés… mais quand on sait qu’ils sont évalués à la fin de l’année, la liberté de choix devient toute relative ! Autre motif d’inquiétude pour les organisations syndicales, le niveau très faible des inscriptions dans les masters spécialisés en enseignement. « La perte d’attractivité du métier nous inquiète, analyse-t-on au Sgen. Il y a de moins en moins d’étudiants qui veulent devenir enseignants. La diminution du nombre de candidats aux différents concours ne date pas de la dernière réforme de la formation, mais celle-ci semble avoir accentué ce mouvement, révélateur d’un énorme malaise dans la profession. » |
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