Les faucheurs volontaires n’ont pas pris de vacances cet été. Après une première «neutralisation» de tournesols issus de la mutagenèse le 30 juillet dernier à Feyzin dans le Rhône, une autre parcelle de tournesols de ce genre a été attaquée dans la Drôme dans la nuit du 27 au 28 août.
La centaine de personne qui a pris part à cette action souhaite attirer l’attention sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) «cachés». La variété de tournesols qui a été fauchée présente la particularité d’être issue de mutagenèse dirigée, dont le but est de permettre à la plante de tolérer un herbicide. Il s’agit là d’une «technologie OGM que la directive européenne 2001-18 définit également comme telle, mais en l'excluant de son champ d'application», expliquent les faucheurs dans un communiqué. Cela signifie que ces cultures sont exclues du champ d’application de la directive européenne et de ce fait ne sont pas soumises à la réglementation sur les OGM: évaluation et autorisation, traçabilité, étiquetage. La destruction avait pour but d’éviter toute contamination des champs alentours.
Pour Jean-Luc Juthier, un des organisateurs du fauchage de Feyzin, «le grand public a connaissance du moratoire en matière d’OGM. Cependant, ce moratoire ne porte que sur le maïs Mon810 alors que toute une nouvelle génération d’OGM a fait son apparition sur le marché et envahit désormais les champs», rapporte Inf’ogm.
Dans la Drôme, les 5.000 m² de tournesols mutés ont été mis en place pour résister à un pesticide utilisé dans la lutte contre l’ambroisie, cette plante allergisante dont la recrudescence inquiète les pouvoirs publics. Mais pour ceux qui qualifient leur action d'acte de désobéissance civique, il s’agit d’une «campagne de propagande orchestrée notamment par les multinationales de la semence avec le soutien d'hommes politiques pour imposer cette variété aux paysans et aux consommateurs», rapporte l’AFP, destinataire du communiqué. Pour traiter le problème de l’ambroisie, les auteurs des fauchages estiment qu’il faudrait revoir les solutions agronomiques, et non passer par les OGM et les pesticides.
Il est également reproché aux semenciers d’avoir caché aux paysans voisins la véritable nature de ces tournesols, puisque les semences ont été étiquetées comme «issues de sélection classique», ce qui est faux selon les faucheurs.
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