Gardanne : la Sécu des mineurs n’a pas bonne mine !
Les mineurs de Gardanne refont la Une de l’actualité alors qu’on les avait presque oubliés… Un retour sous le signe du militantisme, puisque nos « gueules noires » se soulèvent contre la parution d’un décret du gouvernement visant à faire fusionner leur régime de Sécurité sociale « spécifique » au régime général. Les protagonistes de Zola auraient-ils peur de perdre leurs acquis en cette période de disette budgétaire ? « Pas du tout », pour Bruno Fauchon, responsable CFDT de Gardanne, qui dénonce une politique de division comme étant un signe de mépris envers cette profession oublié
Une ville de caractère, avec ses bâtisses aux couleurs rougeâtres, ses deux gigantesques centrales thermiques et son odeur d’alumine qui chatouille vos narines à peine arrivé… Même pour une personne non avertie, la ville de Gardanne se démarque par son activité industrielle qui cimente sa société et façonne son tempérament combatif.
Si les Gardannais se souviennent de leurs travailleurs qui descendaient au charbon, à Marseille et en France, on les avait presque oubliés… Presque, jusqu’à ce que la parution du nouveau décret du gouvernement, qui entend accélérer la réforme du régime minier, les fasse réagir.
Après avoir réformé petit à petit leur système de Sécurité sociale bien « spécifique » et « complet », selon les mineurs, le gouvernement compte dès 2013 rallier ces 250 000 affiliés et 6 600 employés au régime général. Á savoir « qu’il n’y a plus d’entrant dans ce régime voué à disparaître », explique Bruno Fauchon, ancien mineur et représentant de la CFDT à Gardanne.
Pour les quelque 800 miniers du village, cette initiative est perçue comme une offense, un déni de leur activité passée qui s’est arrêtée en 2003, en conformité avec le Pacte charbonnier. De son côté, le gouvernement maintient son cap en poursuivant ses réformes structurelles afin de réduire les déficits publics.
« Gueules noires »
« Le régime minier est venu bien avant notre régime de Sécurité sociale d’après-guerre », explique Bruno Fochon. Pour ceux qui n’ont pas vécu la période où l’actualité était monopolisée par les « coups de grisou » et les « gueules noires », cette profession créa « le premier système de Sécurité sociale », ce qui permettait et permet encore aujourd’hui aux miniers de se soigner, de toucher leur retraite…
Pharmacies réservées, médecins salariés ou remboursement des médicaments à 100 %… La France a mis les moyens pour protéger ce métier dangereux et assuma sa décision de stopper toute activité minière, pour se tourner vers l’énergie nucléaire. Une énergie plus rentable pour certains et meurtrière pour d’autres !
Après plusieurs réformes, le gouvernement a décrété cet été suite au rapport Bur, d’unifier une bonne fois pour toutes les deux systèmes. Seulement, les miniers protestent contre le « non-respect d’engagements » pris par le gouvernement en 2004, à savoir la gratuité totale des soins et médicaments. Les mineurs s’inquiètent aussi du devenir de leur 6 600 salariés. « Il est écrit noir sur blanc que c’est le droit commun », c’est-à-dire des fonctionnaires soumis à la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux !
Xavier Bertrand, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Santé a assuré que le remboursement serait pris à 100 % et que les retraites seraient revalorisées d’environ 5 % d’ici 2015.
Revoir le système
Souvent accusés de défendre leurs intérêts catégoriels, les syndicalistes traîneraient-ils les pieds pour participer à l’effort national de réduction des déficits ? À l’image des dockers CGT du port de Marseille, nos miniers de la CFDT y voient une lutte qui pourrait donner des idées. « S’ils veulent véritablement faire des économies, il faudrait plutôt s’inspirer de notre système, par exemple des médecins salariés au lieu d’enchaîner les consultations chez les spécialistes et de payer 23 euros à chaque fois », rajoute Bruno Fauchon.
Rappelons que les français sont champions d’Europe pour la consommation des médicaments ! Qu’il s’agisse des visites ou de « drogues » ces derniers sont en partie remboursés par la Sécu qui détient près de 19 milliards de déficit et 136 milliards de dette comptabilisés en 2011 !
Coralie Mollaret
Si les Gardannais se souviennent de leurs travailleurs qui descendaient au charbon, à Marseille et en France, on les avait presque oubliés… Presque, jusqu’à ce que la parution du nouveau décret du gouvernement, qui entend accélérer la réforme du régime minier, les fasse réagir.
Après avoir réformé petit à petit leur système de Sécurité sociale bien « spécifique » et « complet », selon les mineurs, le gouvernement compte dès 2013 rallier ces 250 000 affiliés et 6 600 employés au régime général. Á savoir « qu’il n’y a plus d’entrant dans ce régime voué à disparaître », explique Bruno Fauchon, ancien mineur et représentant de la CFDT à Gardanne.
Pour les quelque 800 miniers du village, cette initiative est perçue comme une offense, un déni de leur activité passée qui s’est arrêtée en 2003, en conformité avec le Pacte charbonnier. De son côté, le gouvernement maintient son cap en poursuivant ses réformes structurelles afin de réduire les déficits publics.
« Gueules noires »
« Le régime minier est venu bien avant notre régime de Sécurité sociale d’après-guerre », explique Bruno Fochon. Pour ceux qui n’ont pas vécu la période où l’actualité était monopolisée par les « coups de grisou » et les « gueules noires », cette profession créa « le premier système de Sécurité sociale », ce qui permettait et permet encore aujourd’hui aux miniers de se soigner, de toucher leur retraite…
Pharmacies réservées, médecins salariés ou remboursement des médicaments à 100 %… La France a mis les moyens pour protéger ce métier dangereux et assuma sa décision de stopper toute activité minière, pour se tourner vers l’énergie nucléaire. Une énergie plus rentable pour certains et meurtrière pour d’autres !
Après plusieurs réformes, le gouvernement a décrété cet été suite au rapport Bur, d’unifier une bonne fois pour toutes les deux systèmes. Seulement, les miniers protestent contre le « non-respect d’engagements » pris par le gouvernement en 2004, à savoir la gratuité totale des soins et médicaments. Les mineurs s’inquiètent aussi du devenir de leur 6 600 salariés. « Il est écrit noir sur blanc que c’est le droit commun », c’est-à-dire des fonctionnaires soumis à la règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux !
Xavier Bertrand, le ministre de l’Emploi, du Travail et de la Santé a assuré que le remboursement serait pris à 100 % et que les retraites seraient revalorisées d’environ 5 % d’ici 2015.
Revoir le système
Souvent accusés de défendre leurs intérêts catégoriels, les syndicalistes traîneraient-ils les pieds pour participer à l’effort national de réduction des déficits ? À l’image des dockers CGT du port de Marseille, nos miniers de la CFDT y voient une lutte qui pourrait donner des idées. « S’ils veulent véritablement faire des économies, il faudrait plutôt s’inspirer de notre système, par exemple des médecins salariés au lieu d’enchaîner les consultations chez les spécialistes et de payer 23 euros à chaque fois », rajoute Bruno Fauchon.
Rappelons que les français sont champions d’Europe pour la consommation des médicaments ! Qu’il s’agisse des visites ou de « drogues » ces derniers sont en partie remboursés par la Sécu qui détient près de 19 milliards de déficit et 136 milliards de dette comptabilisés en 2011 !
Coralie Mollaret
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