dimanche 22 janvier 2012

STANDARD DU PAUVRE : la Chine est en AA- (sachant que celle-ci est endettée à 17,5% de son PIB, dette d’environ 1225 milliards de $), contre 85% pour la France. Tout comme le Japon AA- depuis le 27 janvier 2011 (endetté à 225% de son PIB soit environ 13.000 milliards de $)



De AgoraVox le média citoyen:
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Alors que la France rejoint les Etats-Unis en AA+ chez Standard and Poor’s, depuis ce 13 janvier et que la note n’a pas été dégradée ailleurs (alias Moody’s & Fitch), nous allons nous amuser à faire un petit tour de vue de certains autres pays, pour rapidement nous rendre compte de l’absurdité de ces institutions. Prenons l’exemple de Standard and Poor’s :
Nous allons apprendre que la Chine est en AA- (sachant que celle-ci est endettée à 17,5% de son PIB, dette d’environ 1225 milliards de $), contre 85% pour la France. Tout comme le Japon AA- depuis le 27 janvier 2011 (endetté à 225% de son PIB soit environ 13.000 milliards de $). L’Espagne est en A avec un taux d’endettement de 65% environs. Les pays notés en AAA s’amenuisent en Europe au rythme de la crise. On se rend donc compte que le taux d’endettement n’a rien à voir avec la notation, que le Produit Intérieur Brut non plus.
Mais alors qu’est-ce qui est pris en compte ? Sachant que la Chine est le premier créancier des Etats-Unis, que la créance chinoise à l’encontre des Etats-Unis comblerait sa dette, et que la Chine se retrouverait donc sans dette. Comment la Chine peut-elle être moins bien notée que les Etats-Unis sur sa solvabilité ?
Ensuite nous allons nous amuser à retracer le fil et faire quelques réalités historiques. Standard & Poor’s est une filiale de McGraw-Hill. McGraw-Hill a pour actionnaire majoritaire en septembre 2011 : Capital World Investors, (un des plus grands fond de pension américain) actionnaire pour 10 %. S’en suit dans la liste des actionnaires Vanguard Group société américaine d’investissement (4,4 %), State Street Corporation une entreprise financière de Boston (4,1 %)... Les actionnaires suivant dans les 15 premiers (dont par exemple Morgan Stanley Investment Management Inc pour 2%) sont pour la plupart des fonds de pensions ou banque d’investissement, représentant plus de 54 % du capital social de McGraw-Hill, soit la moitié. http://investors.morningstar.com/ownership/shareholders-major.html?t=MHP®ion=USA&culture=en-us
Autrement dit ce sont les entreprises qui possèdent le plus d'intérêt en bourse qui influent indirectement sur la notation de notre pays, par le biais écran de la société S & P. Par exemple Capital World Investors, possède10 % de Bayer AG, la compagnie chimique et pharmaceutique allemande. Mais encore 11% de l’OPAP, une entreprise grecque de pronostique de football qui arrivait à dégager en 2010 encore 575.8 millions d’euros de bénéfices. En 2011, la crise fait baisser ces résultats mais cette entreprise reste largement bénéficiaire. (Panem y Circenses comme disait Juvénal, les nouveaux maîtres de l’Empire ne font que répéter la tradition de l’empire Romain pour fermer les yeux du peuple).
Revenons aux « investissements » de Capital World Investors, toujours premier actionnaire de Standard & Poor’s, pour clore sur cette société en soulignant qu’elle a pris des parts dans certaines sociétés françaises. Notamment en étant actionnaire significatif chez Bouygues (8 % via CGII) et Veolia (7 % via CRMC) et beaucoup d’autres grandes sociétés françaises.
En bref Standard and Poor’s est sous contrôle majoritairement américain. Des entreprises américaine à but spéculatif peuvent influer sur l’économie de pays entier en dégradant la note des pays à coup d’analyse aussi farfelues les une que les autres.
Passons sur Moody’s, qui n’a pas encore dégradé la note de la France : « Un délit d’initié en deux temps et Internet l’avait prévu » que l’on va bientôt pouvoir titrer. Et je vous en fournis l’explication :
Donc chez Moody’s nous retrouvons dans les actionnaires majoritaires : Capital World Investors pour 12%, Vanguard group.INC pour 5%, State Street Corporation pour 3%. Là encore les 15 actionnaires principaux, encore dépassent la moitié, même plus cette fois, les 2/3… http://fr.finance.yahoo.com/q/mh?s=MCO

A noter que l’actionnaire majoritaires est Berkshire Hathaway pour 12.80% société est dirigée notamment dirigée par le « philanthropique » Warren Buffett notamment et qui compte le nom moins généreux Bill Gates à son directoire (vous invitant à vous informer sur les moyens dont utilisent la fondation Gates pour se financer ces projets, sans pratiquement ne jamais toucher à son capital). Actionnaires directes de Berkshire Hathaway : http://fr.finance.yahoo.com/q/mh?s=BRK-A
En bref, Chez Moody’s 65% du capital social est contrôlé, là encore, uniquement pas des fonds de pension et des banques d’investissement estampillée U.S… La dégradation de la note est obligée de s’effectuer en plusieurs temps pour que la collusion frauduleuse entre les intérêts en présence ne soit pas trop évidente. En effet si les actionnaires de Moody’s avaient vent de la dégradation de la note de la France chez Moody’s avant tous le monde ? Ceci leur permettrait de sortir toutes leurs positions à risque sur les marchés avant que celui-ci ne subisse une baisse du fait de la dégradation de la note de la dette souveraine.
Fitch Rating est lui sous contrôle d’un holding française. Fimalac contrôle en effet 60% de Fitch, comme quoi, Papy fera toujours de la résistance ! Ou tentera…
Son patron a été promu à la légion d’honneur 2011. Et pour ma part, il fait bien partie du champ de bataille des temps modernes sans bombes. Ce champs de bataille économique que nous nous sommes laissés imposer par le libéralisme, qui, on le sait tous, porte cette bannière qui ne ressemblera jamais à la voie lactée. Quand bien même Fitch laisserait la France en AAA, le deuxième rouage de la machine américaine va se mettre en marche et la France sera AA+. Les 2/3 des agences de notations auront rétrogradés définitivement la France et nous ne remercieront pas l’Amérique en temps que Français.

Nous espérons avoir la possibilité de suivre l’évolution des prises de participations de ces entreprises, afin de bien contrôler que ces prises de participations ne serviraient pas de ces agences de notation pour y faire des délits d’initiés, comme par enchantement.
Finalement, en contrôlant la note de solvabilité d’un pays, les agences de notations font augmenter le taux d’intérêt et aussi le risque pour des capitaux étrangers, de venir s’investir. Si Moody’s venait à dégrader la France, 2 des 3 plus puissantes agences de notations, nous considéreraient comme « moins solvable » au yeux du reste du monde. Nous sommes, bel et bien, dans une guerre économique. En effet, quels intérêts d’investir dans une économie instable où le peuple rapportera moins et qu’il sera pris à la gorge ? A moins qu’il ne s’agisse, là encore, d’une des techniques servant à rendre encore plus dépendant un être humain qui verra sa situation pécuniaire se dégrader à coups d’une crise qui n’en finit plus d’être programmée pour spolier les intérêts des nations, des peuples et de la grande majorité des individus composant ces entités.

Notamment spéculant de plus en plus sur les matières premières ; En ayant mis en place des économies où les Etats empruntent aux banques, et surtout, où tout cela est possible grâce à une large collusion entre le pouvoir et la finance.

Agence de notation, la prophétie du Parlement européen


L'idée de contrôler les agences de notation et de créer un agence européenne ne sont pas nouvelles. Un rapport du Parlement de l'UE les préconisait déjà en 2004. Sans suite...


Sarko eunuque !  Son triple A ne vaut pas tripette. Dégradé, comme à l’armée, par Standard & Poor's. « Ça ne change rien », claironne-il aujourd’hui après avoir ébruité ces mois-ci « si on perd le triple A, je suis mort ».

Depuis trois ans, la mise au banc des agences de notation était, il est vrai, devenue un ciment politique face aux dérives de la sphère financière. Et donc un argument électoral en vue des présidentielles. Au discours de Toulon en 2008, il professait : « enfin il va falloir se décider à contrôler les agences de notation qui ont été défaillantes, et à faire en sorte que plus aucune institution financière et plus aucun fond ne soit en mesure d’échapper au contrôle d’une autorité de régulation ». 


A Bercy, Sarko ignore la question

En avril 2004 pourtant, bien avant la crise, une question écrite inspirée du député socialiste Jean-Pierre Balligand sur le contrôle des agences de notation au ministre de l’économie en exercice, Nicolas Sarkozy, n’avait même pas valu la peine d’une réponse de Bercy. De quoi rire jaune avec le recul, lorsqu’on y lit :

« M. Jean-Pierre Balligand appelle l'attention de M. le ministre de l'économie (…) sur la nécessité d'un meilleur contrôle par l'État de l'activité des agences de notation. Le 10 février 2004, le Parlement européen vient en effet d'adopter à la quasi-unanimité un rapport sur le rôle et les méthodes des agences de notation de crédit.

Conformément à ce vote, la Commission européenne a désormais jusqu'au 31 juillet 2005 pour mettre en projet la création d'une autorité européenne d'enregistrement des agences de notation. Sans aller aussi loin que certains l'espéraient, le Parlement européen est donc allé bien au-delà en tout cas des dispositions prévues par la loi n° 2003-706 du 1er août 2003 de sécurité financière, dans laquelle le Gouvernement français s'était finalement refusé à introduire quelque disposition que ce soit en direction des agences de notation. Il le remercie par conséquent de lui indiquer comment il entend aujourd'hui prendre en compte au niveau national les avancées réglementaires qui se profilent au niveau européen. »


7 ans pour créer 
une agence de controle

La divine inspiration serait donc de source européenne ? En effet, un rapport du parlement européen de février 2004 a bien été voté à la quasi-unanimité de ses membres. A sa tête, un grec déjà, Giorgos Katiforis. Entre ses préconisations et un début de réglementation, il aura fallu attendre cinq ans (2009). Voir même sept ans (2011) pour une des recommandations phare du rapport : à savoir « L'immatriculation [des agences de notation]auprès d'une autorité européenne qui contribuerait à corriger le déséquilibre entre l'Europe et les États-Unis ». Cette autorité (ESMA) tout juste sortie de terre vient à peine, le 31 octobre dernier, d’achever la procédure d’enregistrement du « big three » : Standard & Poor's, Moody's et Fitch Ratings.



Pour le reste, on retrouve déjà dans le rapport de 2004 la proposition de François Hollande de «relancer l'idée d'une agence publique européenne de notation». Ce qui donnait à l’écrit au point 6 page 7 que « soit favorisée l'émergence en Europe d'agences de notation qui prennent plus en compte que le font les agences actuelles les particularités et les besoins spécifiques des petites et moyennes entreprises ».

Et de s’interroger « si les agences de notation, qui fonctionnent principalement selon une optique états-unienne, ont suffisamment intégré les éléments de la culture européenne d'entreprise pour pouvoir intervenir sans difficulté dans l'environnement européen. » 

Les parlementaires européens, eux, avaient déjà flairé, quatre ans plus tôt, la poussée des créances à risque dites « titririsées » à l’origine de la crise des Subprimes aux Etats-Unis. Où « l'on voit apparaître sur les marchés modernes des instruments financiers de plus en plus complexes, comme les titres obligataires adossés (titrisation, etc.) ».

La commission à reculons

Bref autant de recommandations restées lettre morte  auprès de la Commission Européenne pourtant « priée de présenter d'ici au 31 juillet 2005 son avis sur la nécessité de propositions législatives ». Au vu des professionnels auditionnés, ça sentait déjà le roussi. Ils étaient réfractaires en chœur à l’idée d’une première loi européenne, puisque, c’est écrit noir sur blanc, « tous les intervenants qui ont été entendus  ont fait valoir qu'une réglementation n'était pas nécessaire et pourrait être contre-productive ».

Nul n’est prophète en son pays.

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