mardi 17 janvier 2012

Marseille, quartiers Nord.........

Soumis à la litanie des règlements de compte, les quartiers Nord subissent également les dissensions politiques au sein du PS local, déchiré entre la sénatrice-maire Samia Ghali et le député Henri Jibrayel. 


BHNS. Bus à haut niveau de service. Un logo barbare pour un moyen de transport moins coûteux que le tramway ou le métro. En somme, un vecteur de développement dans le langage des communicants, censé désenclaver les périphéries mal desservies et des villes les banlieues trop éloignées des centre-villes. A l'instar des quartiers Nord de Marseille.

Soumis au feu des articles sur les Kalachnikov, les règlements de comptes,  les trafics de drogue mais surtout abandonnées par les pouvoir publics, ces zones souffrent (entre autres) d'un déficit de transport. Que sont priés de résorber ces bus d'un genre nouveau. Des nouvelles lignes sont prévues. A la manoeuvre, la sénatrice-maire  socialiste du secteur (15e/16e), Samia Ghali. Les commerçants, les CIQ (comité d'intérêt de quartier) consultées, des négociations ouvertes, un livre de doléances disponibles en mairie... et une ribambelle de mains courantes déposées pour «injures et menaces» par les représentants des commerçants et des CIQ après une réunion publique du 1er décembre au Lycée Saint-Exupéry. Lycée Nord pour les intimes, où s'embrasse l'une des plus belles vues de Marseille. 

Ce soir-là, en présence d'un commandant de police, d'habitants et de commerçants, se discutent les avancées du projet. Places de parking, tracé, aménagement des trottoirs, etc…

«Ca a failli tourné au vinaigre»

Salle pleine pour un débat somme toute technique. 

Sitôt arrivés, le patron de la fédération des commerçants de Saint-Antoine, Jean-Louis Grillet, s'étonne de l'affluence, notamment de la présence de beaucoup de jeunes venus des cités voisines de Campagne L'Evêque ou de Bassens... Appelés par la mairie pour faire la claque?

Son discours (critique) sur la mise en place du BHNS est hué. Une fois achevé, le retraité est violemment pris à partie avec d'autres représentants des associations de commerçants. «Ca a failli tourner au pugilat», assure-t-il. «Des jeunes qui étaient là et n'avaient rien à voir avec le BHNS nous ont insultés et menacés». Pourtant, assure sa vice-présidente, Ayette Boudelaa « la fédération est favorable au BHNS mais pas à n'importe quelle condition». Mais la réunion s'est déroulée dans «une ambiance inquiétante. J'ai bien senti qu'il valait mieux que je parte et je n'ai pas assisté à la fin de la réunion.» 


Côté mairie, on concède à demi-mots que «ça a failli tourner au vinaigre», concède un adjoint au maire. «Le discours de Grillet était vraiment très critique sur la maire de secteur et sa façon de mener la concertation». La maire de secteur, Samia Ghali, assure que «s'il y avait eu des soucis, la presse qui était là, ou le commandant de police seraient intervenus non?»,  peut-être « des prises à partie venues d'une minorité». Et la sénatrice de pointer que sa soeur, pour avoir émis un avis positif dans le cahiers de doléances, avait vu le nom de sa rue évoqué dans un mail…. Une anecdote qui a le don de l'agacer.

Réglements de compte politique

« C'est vrai que ça a chauffé mais il n'y a pas eu de bagarre», tonne-t-elle finalement, avant de dénoncer dans les dépôts de plainte qui ont suivi, ou l'opposition des commerçants à son projet, des manoeuvres politiques.

Ciblé par la sénatrice socialiste, le député et conseiller général... socialiste Henri Jibrayel.


Président de la fête de l'Estaque (bassin d'électeur de Jibrayel), Jean-Louis Grillet se défend de rouler pour le député ou la Sénatrice. « Je bosse pour le quartier, mais c'est vrai que vu l'ambiance entre les deux, nos comportements sont toujours interprétés, ça devient invivable». 


Anciens grands soutiens de Jean-Noël Guérini, président du Conseil général légèrement borduré par les affaires judiciaires, Ghali et Jibrayel se disputent le leadrship du parti dans les quartiers nord, s'accusent mutuellement de clientélisme... Une tension accrue avec le dépôt de plainte pour menace de la sénatrice contre le député. Classée sans suite. L'enquête, révélée par Bakchich, sur des détournements de subventions dans les 15e et 16e arrondissements, continue, elle, chacun espérant qu'elle touchera le rival.

Et les quartiers Nord d'être aussi victime de règlements de compte politique.

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