L'agence de notation Standard and Poor's (S&P) a abaissé d'un cran les notes de trois grands groupes bancaires français (Société Générale, Crédit Agricole, BPCE) et privé de son triple A la Caisse des dépôts, bras armé financier de l'Etat.
Ces décisions, annoncées par communiqué mardi, sont la conséquence directe de la dégradation de la note souveraine de la France, privée le 13 janvier par SP de sa note « AAA », la meilleure possible sur l’échelle des agences d’évaluation financière. Selon des analystes, elle avait été anticipée par les marchés, même si les valeurs bancaires reculaient dans la matinée à la Bourse de Paris.
S&P avait annoncé le 5 décembre qu’elle envisageait d’abaisser la note de 15 des 17 pays de la zone euro, dont la France : deux jours plus tard, elle plaçait sous surveillance négative les grands établissements bancaires. L’agence en a finalement dégradé trois: Société Générale, Crédit Agricole et BPCE perdent un cran, désormais notés « A », avec perspective stable.
En revanche, BNP Paribas, première banque hexagonale et deuxième de la zone euro, voit sa note confirmée à « AA- ». Celle-ci reste toutefois affublée d’une perspective « négative », impliquant un possible abaissement à moyen terme.
Application mécanique - A 10h50, BNP Paribas reculait de 2,14 % à 35,28 euros à la Bourse de Paris, Société Générale de 4,76 % à 21,71 euros, Crédit Agricole de 4,07 % à 5,00 euros et Natixis, filiale cotée de BPCE, de 5,42 % à 2,27 euros. « Les annonces de l’agence étaient largement intégrées par le marché et le secteur bancaire qui avait fortement progressé ces dernières séances est surtout victime de prises de bénéfices », a tempéré Jérôme Vinerier, analyste chez IG Markets.
« Standard & Poor’s s’est contenté d’appliquer mécaniquement ses critères d’évaluation », a souligné Pierre Flabbée, spécialiste du secteur chez Kepler. La note de BNP Paribas est la quatrième meilleure possible sur l’échelle de S&P, ce qui en fait l’une des banques européennes les mieux notées et l’une des rares à conserver un « double A ».
S&P a toutefois prévenu qu’elle perdrait ce rang en cas de nouvel abaissement de la note de l’Etat français.
L’agence précise aussi que les notes de BNP Paribas, Société Générale, BPCE et Crédit Agricole SA seraient inférieures d’un cran si ces établissements n’étaient assurés d’un soutien indéfectible des pouvoirs publics en cas de difficultés. Société Générale a vu dans l’abaissement de sa note « une conséquence directe de la méthodologie de S&P, qui intègre à notre note long terme un facteur de soutien systémique de l’Etat français ».
« Comme tel, il a déjà été largement anticipé par les investisseurs », a estimé la banque.
S&P a indiqué tabler sur des résultats 2011 et 2012 « satisfaisants » pour Société Générale, « même s’ils seront amoindris ». Dans le cas de Crédit Agricole, l’agence se dit convaincue que le groupe va assainir ses comptes, disposant de ressources suffisantes pour compenser d’éventuelles pertes supplémentaires en Grèce.
Pour BPCE, dont les filiales Crédit foncier de France (CFF) et Natixis sont également dégradées, S&P table sur des revenus 2011 et 2012 en-deçà de son potentiel, mais qui devraient permettre « une amélioration graduelle de ses ratios de capital ». Selon elle, une éventuelle nouvelle dégradation d’un cran de la note de la France ne devrait pas affecter celle de BPCE.
Ce n’est pas le cas pour la Caisse des dépôts, dont la note est alignée à « AA+ » sur celle de la dette souveraine française, avec la même perspective négative. « Tout changement de la note souveraine de la France ou de sa perspective aurait pour conséquence immédiate un changement similaire pour la CDC », selon S&P
S&P avait annoncé le 5 décembre qu’elle envisageait d’abaisser la note de 15 des 17 pays de la zone euro, dont la France : deux jours plus tard, elle plaçait sous surveillance négative les grands établissements bancaires. L’agence en a finalement dégradé trois: Société Générale, Crédit Agricole et BPCE perdent un cran, désormais notés « A », avec perspective stable.
En revanche, BNP Paribas, première banque hexagonale et deuxième de la zone euro, voit sa note confirmée à « AA- ». Celle-ci reste toutefois affublée d’une perspective « négative », impliquant un possible abaissement à moyen terme.
Application mécanique - A 10h50, BNP Paribas reculait de 2,14 % à 35,28 euros à la Bourse de Paris, Société Générale de 4,76 % à 21,71 euros, Crédit Agricole de 4,07 % à 5,00 euros et Natixis, filiale cotée de BPCE, de 5,42 % à 2,27 euros. « Les annonces de l’agence étaient largement intégrées par le marché et le secteur bancaire qui avait fortement progressé ces dernières séances est surtout victime de prises de bénéfices », a tempéré Jérôme Vinerier, analyste chez IG Markets.
« Standard & Poor’s s’est contenté d’appliquer mécaniquement ses critères d’évaluation », a souligné Pierre Flabbée, spécialiste du secteur chez Kepler. La note de BNP Paribas est la quatrième meilleure possible sur l’échelle de S&P, ce qui en fait l’une des banques européennes les mieux notées et l’une des rares à conserver un « double A ».
S&P a toutefois prévenu qu’elle perdrait ce rang en cas de nouvel abaissement de la note de l’Etat français.
L’agence précise aussi que les notes de BNP Paribas, Société Générale, BPCE et Crédit Agricole SA seraient inférieures d’un cran si ces établissements n’étaient assurés d’un soutien indéfectible des pouvoirs publics en cas de difficultés. Société Générale a vu dans l’abaissement de sa note « une conséquence directe de la méthodologie de S&P, qui intègre à notre note long terme un facteur de soutien systémique de l’Etat français ».
« Comme tel, il a déjà été largement anticipé par les investisseurs », a estimé la banque.
S&P a indiqué tabler sur des résultats 2011 et 2012 « satisfaisants » pour Société Générale, « même s’ils seront amoindris ». Dans le cas de Crédit Agricole, l’agence se dit convaincue que le groupe va assainir ses comptes, disposant de ressources suffisantes pour compenser d’éventuelles pertes supplémentaires en Grèce.
Pour BPCE, dont les filiales Crédit foncier de France (CFF) et Natixis sont également dégradées, S&P table sur des revenus 2011 et 2012 en-deçà de son potentiel, mais qui devraient permettre « une amélioration graduelle de ses ratios de capital ». Selon elle, une éventuelle nouvelle dégradation d’un cran de la note de la France ne devrait pas affecter celle de BPCE.
Ce n’est pas le cas pour la Caisse des dépôts, dont la note est alignée à « AA+ » sur celle de la dette souveraine française, avec la même perspective négative. « Tout changement de la note souveraine de la France ou de sa perspective aurait pour conséquence immédiate un changement similaire pour la CDC », selon S&P
FINANCES
Caisse des dépôts/Dexia : une solution sera trouvée dans les jours qui viennent (René Ricol)
Un accord va être trouvé "dans les jours qui viennent" sur la reprise par la Caisse des dépôts de l'activité de prêts aux collectivités de la banque Dexia, a déclaré lundi 23 janvier 2012 le commissaire général à l'investissement René Ricol, chargé d'une médiation dans ce dossier.
« Il y aura une solution de trouvée dans les jours qui viennent. [...] C’est essentiel pour maintenir l’activité économique, nous devons réussir », a-t-il affirmé à la radio BFM Business. Il a précisé que « plusieurs schémas » étaient à l’étude entre Dexia, la Caisse des dépôts et la Banque postale, et assuré qu’ »il n’y aura pas de krach ».
René Ricol a par ailleurs contesté une estimation du coût de la reprise de ces activités par la Caisse d’environ 1,9 milliard d’euros, qui avait été évoquée récemment dans Le Monde, et émanerait du numéro deux de l’établissement, Antoine Gosset-Grainville.
« Nous (avons) des chiffres beaucoup plus faibles, peut-être zéro en réalité », a indiqué René Ricol, précisant qu’il ne s’agissait pas de « pertes enregistrées », mais de « risques de contentieux ».
Le commissaire général à l’investissement a par ailleurs rejeté l’idée d’une nationalisation de la banque en difficultés. « Il n’y a pas besoin de nationaliser Dexia », a-t-il souligné en ajoutant que c’était « une fausse idée », sachant que la France et la Belgique étaient « déjà présentes au capital » de la banque.
La Belgique, la France et le Luxembourg se sont portés en octobre au secours de Dexia, au bord de l’asphyxie, en organisant son démantèlement pour lui éviter la faillite. Ils se sont entendus sur le principe d’une garantie de 90 milliards d’euros aux financements du groupe pour faciliter l’opération.
En France, la Caisse des dépôts et La Banque Postale doivent prendre le relais des activités de Dexia Crédit Local (DCL) en matière de financement des collectivités. Mais les négociations piétinent et la mise en place du nouveau véhicule de financement n’est pas prévue avant juin.
René Ricol a par ailleurs contesté une estimation du coût de la reprise de ces activités par la Caisse d’environ 1,9 milliard d’euros, qui avait été évoquée récemment dans Le Monde, et émanerait du numéro deux de l’établissement, Antoine Gosset-Grainville.
« Nous (avons) des chiffres beaucoup plus faibles, peut-être zéro en réalité », a indiqué René Ricol, précisant qu’il ne s’agissait pas de « pertes enregistrées », mais de « risques de contentieux ».
Le commissaire général à l’investissement a par ailleurs rejeté l’idée d’une nationalisation de la banque en difficultés. « Il n’y a pas besoin de nationaliser Dexia », a-t-il souligné en ajoutant que c’était « une fausse idée », sachant que la France et la Belgique étaient « déjà présentes au capital » de la banque.
La Belgique, la France et le Luxembourg se sont portés en octobre au secours de Dexia, au bord de l’asphyxie, en organisant son démantèlement pour lui éviter la faillite. Ils se sont entendus sur le principe d’une garantie de 90 milliards d’euros aux financements du groupe pour faciliter l’opération.
En France, la Caisse des dépôts et La Banque Postale doivent prendre le relais des activités de Dexia Crédit Local (DCL) en matière de financement des collectivités. Mais les négociations piétinent et la mise en place du nouveau véhicule de financement n’est pas prévue avant juin.
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