Il y a quelques semaines, Marsactu vous parlait à propos du Forum mondial de l’eau (FME) d’un budget aussi clair que la calanque de Cortiou. L’eau est entrain de s’éclaircir pour laisser transparaître un bien beau diamant.
Suite à la réunion du conseil d’administration du groupement d’intérêt public qui préside à l’organisation du forum, nous avons pu obtenir quelques précisions sur les fonds récoltés par le FME et sur la façon dont ceux-ci seront utilisés. Comme nous vous l’avions déjà raconté, la jauge du budget a été réévalué à 29,6 millions d’euros après la baisse des apports des entreprises et la hausse des participations de Marseille Provence Métropole (+ 500 000 €) et de la mairie de Marseille (+ 1 000 000 €).
Les organisateurs justifient le budget colossal de la manifestation par l’impact que celui-ci doit avoir sur la ville. 20 000 participants – voire 25 000 pour les plus optimistes – sont espérés. Avec des retombées escomptées sur les commerces et l’hôtellerie/restauration locale… Sauf que ce que l’on veut présenter comme un grand événement international reste une démarche privée (ce n’est ni une ONG ni une organisation onusienne) et refermée sur elle-même (peut-être le dernier jour les Marseillais pourront-ils exceptionnellement visiter le « village des solutions »). Face à notre caméra, Martine Vassal a fait le point sur ces questions.
Une fois le bouton rouge éteint, l’élue UMP nous glissait : « Vous savez, aujourd’hui, le privé donne même plus que le public. » Les chiffres démentent pourtant cette vision. A l’heure actuelle, les acteurs publics versent 55% du budget. Les ministères de l’environnement et des affaires étrangères mettent chacun deux millions au pot, la région et le département un peu plus d’un million, la Ville 5 millions et MPM 2,3 millions (rallonges comprises). L’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et les agences de l’eau (qui tire une grande partie de ses crédits des taxes sur l’eau du robinet) complètent l’apport public avec une enveloppe commune de 3 millions.
En tout, le contribuable met donc 16,5 millions sur la table quand le privé n’en met que 13. Et pourtant, comme nous le rappelle Eugène Caselli, les multinationales de l’eau sont loin d’être en souffrance.
Au final, Veolia, Suez et la Société des Eaux de Marseille (propriété de Veolia) ne verseront chacune que deux millions d’euros au Forum. EDF, qui nourrit de nombreux projets autour de l’eau, 700 000 euros. La Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) n’abondera finalement que 200 000 euros. Inscriptions et droits de stands devraient rapporter 6, 9 millions à l’organisation. 2,3 millions d’euros ont dû être empruntés et seront, nous annonce le Forum, remboursé par l’arrivée d’autres partenaires dont l’un sera le numéro 3 de l’eau en France, la Saur, qui va contribuer à hauteur de 500 000 euros.
Ouf, le compte y est et le privé a économisé 3 millions d’euros dans l’affaire. Et ce n’est peut-être pas fini : certains investissements vont retomber directement dans leurs poches. Ainsi, le Parc Chanot est-il loué par l’organisation du Forum à Veolia qui en est l’exploitant. Plus généralement, la somme des dépenses a de quoi faire rêver plus d’un organisme d’action sociale. Elles se divisent en six pôles, nous expose la communication du forum :
- 9,5 M€ sont fléchés pour l’organisation événementielle pendant mais aussi avant le forum (réunions internationales, location du Parc Chanot, etc.)
- 7,5 M€ sont dévolus aux financements des groupes de travail, ce qui inclut les déplacements des représentants des différents acteurs du forum pour les réunions préparatoires à cette édition marseillaise.
- la communication, pour lequel le Forum a fait appel à Publicis et que plusieurs acteurs du dossier s’accordent à qualifier d’ « insuffisante », bénéficie pourtant d’un budget de 4 M€.
- la gestion quotidienne du forum (salaires, bureaux notamment) coûte 2,5 M€.
- les invitations et le sponsoring de certains participants (1,1 M€)
- la dernière ligne reste on ne peut plus floue. Pas moins de 5 M€ sont dit réservés pour « le droit d’événement », ce qui semble correspondre au ticket d’entrée versé par le Forum au Conseil mondial de l’eau pour accueillir l’événement. En effet, à la différence du label « capitale européenne de la culture » où il s’agit d’une véritable élection, la ville hôte d’un forum ne fait l’objet que d’une désignation. Une part de cette somme est-elle affectée à d’autres services que livrerait le CME ? Difficile à savoir aujourd’hui. La calanque de Cortiou n’a pas encore livré tous ses mystères.
Suite à la réunion du conseil d’administration du groupement d’intérêt public qui préside à l’organisation du forum, nous avons pu obtenir quelques précisions sur les fonds récoltés par le FME et sur la façon dont ceux-ci seront utilisés. Comme nous vous l’avions déjà raconté, la jauge du budget a été réévalué à 29,6 millions d’euros après la baisse des apports des entreprises et la hausse des participations de Marseille Provence Métropole (+ 500 000 €) et de la mairie de Marseille (+ 1 000 000 €).
Les organisateurs justifient le budget colossal de la manifestation par l’impact que celui-ci doit avoir sur la ville. 20 000 participants – voire 25 000 pour les plus optimistes – sont espérés. Avec des retombées escomptées sur les commerces et l’hôtellerie/restauration locale… Sauf que ce que l’on veut présenter comme un grand événement international reste une démarche privée (ce n’est ni une ONG ni une organisation onusienne) et refermée sur elle-même (peut-être le dernier jour les Marseillais pourront-ils exceptionnellement visiter le « village des solutions »). Face à notre caméra, Martine Vassal a fait le point sur ces questions.
Une fois le bouton rouge éteint, l’élue UMP nous glissait : « Vous savez, aujourd’hui, le privé donne même plus que le public. » Les chiffres démentent pourtant cette vision. A l’heure actuelle, les acteurs publics versent 55% du budget. Les ministères de l’environnement et des affaires étrangères mettent chacun deux millions au pot, la région et le département un peu plus d’un million, la Ville 5 millions et MPM 2,3 millions (rallonges comprises). L’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema) et les agences de l’eau (qui tire une grande partie de ses crédits des taxes sur l’eau du robinet) complètent l’apport public avec une enveloppe commune de 3 millions.
En tout, le contribuable met donc 16,5 millions sur la table quand le privé n’en met que 13. Et pourtant, comme nous le rappelle Eugène Caselli, les multinationales de l’eau sont loin d’être en souffrance.
Au final, Veolia, Suez et la Société des Eaux de Marseille (propriété de Veolia) ne verseront chacune que deux millions d’euros au Forum. EDF, qui nourrit de nombreux projets autour de l’eau, 700 000 euros. La Chambre de commerce et d’industrie Marseille Provence (CCIMP) n’abondera finalement que 200 000 euros. Inscriptions et droits de stands devraient rapporter 6, 9 millions à l’organisation. 2,3 millions d’euros ont dû être empruntés et seront, nous annonce le Forum, remboursé par l’arrivée d’autres partenaires dont l’un sera le numéro 3 de l’eau en France, la Saur, qui va contribuer à hauteur de 500 000 euros.
Ouf, le compte y est et le privé a économisé 3 millions d’euros dans l’affaire. Et ce n’est peut-être pas fini : certains investissements vont retomber directement dans leurs poches. Ainsi, le Parc Chanot est-il loué par l’organisation du Forum à Veolia qui en est l’exploitant. Plus généralement, la somme des dépenses a de quoi faire rêver plus d’un organisme d’action sociale. Elles se divisent en six pôles, nous expose la communication du forum :
- 9,5 M€ sont fléchés pour l’organisation événementielle pendant mais aussi avant le forum (réunions internationales, location du Parc Chanot, etc.)
- 7,5 M€ sont dévolus aux financements des groupes de travail, ce qui inclut les déplacements des représentants des différents acteurs du forum pour les réunions préparatoires à cette édition marseillaise.
- la communication, pour lequel le Forum a fait appel à Publicis et que plusieurs acteurs du dossier s’accordent à qualifier d’ « insuffisante », bénéficie pourtant d’un budget de 4 M€.
- la gestion quotidienne du forum (salaires, bureaux notamment) coûte 2,5 M€.
- les invitations et le sponsoring de certains participants (1,1 M€)
- la dernière ligne reste on ne peut plus floue. Pas moins de 5 M€ sont dit réservés pour « le droit d’événement », ce qui semble correspondre au ticket d’entrée versé par le Forum au Conseil mondial de l’eau pour accueillir l’événement. En effet, à la différence du label « capitale européenne de la culture » où il s’agit d’une véritable élection, la ville hôte d’un forum ne fait l’objet que d’une désignation. Une part de cette somme est-elle affectée à d’autres services que livrerait le CME ? Difficile à savoir aujourd’hui. La calanque de Cortiou n’a pas encore livré tous ses mystères.
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