vendredi 12 août 2011

ET L'INCINERATEUR D'ORDURES DES MENAGES MARSEILLAIS ET DES HABITANTS DE LA COMMUNAUTE URBAINE DE MPM, AJOUTE AUX POLLUTIONS DES INDUSTRIES PETROLIERES ET CHIMIQUES DE L'ETANG DE BERRE, NE VA PAS AMELIORER LA QUALITE DE VIE DANS LA REGION!

A Fos-sur-Mer,

infarctus et leucémies en surnombre!

Très attendue, l'étude sur les conséquences de la pollution autour de l'étang de Berre ne dit finalement pas tout.

Vue sur les usines de la zone industrielle de Fos (Daniel Moutet).
Un an après notre enquête à Fos-sur-Mer
« tout le monde meurt d'un cancer »,
une étude sur les conséquences de la pollution atmosphérique autour de l'étang de Berre vient confirmer un excès d'infarctus du myocarde et de leucémies aiguës. Mais
« il n'est pas impossible que ces résultats soient dus au hasard »…
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Les médecins sont des gens prudents. Et les médecins de santé publique en région PACA le sont encore plus. C'est ce qu'on constate en lisant l'étude sur l'état sanitaire de la population vivant dans « l'une des zones les plus polluées de France », très attendue et dont les conclusions restent timides. (Téléchargez le document)
Inquiets de l'installation de l'incinérateur à ordures de l'agglomération marseillaise, associations et médecins avaient demandé une étude exhaustive, notamment un registre des cancers. Las, ils ont obtenu une étude sur un éventuel excès d'hospitalisations pour pathologies cardio-vasculaires et respiratoires, et pour cancers, qui vient confirmer prudemment certaines inquiétudes.
Qu'apprend-on ? Pour faire simple :
  • Il y a un excès d'hospitalisations pour infarctus du myocarde chez les femmes dans les communes moyennement ou très impactées par le dioxyde de soufre (SO2). Le risque peut aller jusqu'à 54% dans une commune surexposée par rapport à ses voisines.
  • Le risque d'être hospitalisé pour une leucémie aiguë est 2,5 fois plus élevé chez les hommes les plus exposés à ce polluant que dans la moyenne des communes.
L'Institut National de Veille Sanitaire (INVS), auteur de l'étude reconnait que la pollution a des « effets sanitaires plausibles », elle met aussi en avant les « limites » :
« Il n'est pas impossible que ces résultats soient dus au hasard ou que certains facteurs de risques individuels (tabagisme, hypertension artérielle, exposition professionnelle) non pris en compte dans ce type d'analyses, puissent expliquer les excès d'hospitalisation observés. »

Les cancers de la vessie et du rein seront surveillés

Laurence Pascal, l'épidémiologiste qui a conduit l'étude pour l'INVS commente ses conclusions mi-chèvre mi-chou :
« Nous avons un signal, à vérifier, mais pas une urgence. Il n'y a pas de possibilité de causalité entre ces hospitalisations et la pollution, mais on peut parler de facteur de risque. La difficulté des maladies environnementales est qu'elles sont multifactorielles. Maintenant, on va surveiller les cancers de la vessie et du rein par un réseau de médecins sentinelles. »
Le généraliste de Port-Saint-Louis-du-Rhône, Vincent Besin, inquiet depuis des années des « maladies environnementales » qu'il observe sur ses patients, se félicite de « la bonne volonté, pour la première fois, d'un organisme d'Etat ». Mais il attend surtout la suite :
« Ils vont chercher à prouver ce qu'on sait déjà. J'aimerais aussi qu'on étudie des pathologies auxquelles on ne pense pas, comme le diabète de type 1, dix fois plus important à Port-Saint-Louis-du-Rhône qu'au niveau national. Notre territoire est microscopique et la maladie auto-immune, bien que très inquiétante, rare. »
Plage de Fos-sur-Mer (Sophie Verney-Caillat/Rue89).

« Un premier pas vers la connaissance »

Tout le problème est le décalage temporel entre ce que vivent les riverains de ces industries, ce que constatent leurs médecins, et la reconnaissance des causes par les statisticiens des agences de santé publique.
Ainsi, les habitants du pourtour de l'étang de Berre, n'avaient pas le droit d'utiliser les chiffres mentionnés dans le
en 2006, jugé trop peu scientifique. L'ingénieur stagiaire à l'Ecole nationale de santé publique remarquait alors :
  • « Une surmortalité par cancers est notée pour les cantons comprenant Istres, Saint-Mitre-les-Remparts, Fos-sur-Mer et Port-Saint-Louis du-Rhône » ;
  • « Une surmortalité importante par maladies de l'appareil respiratoire, bronchites chroniques et maladies obstructives chroniques est observée à Port-Saint-Louis du-Rhône »
Laurence Pascal estime que son étude « a été bien accueillie, même s'il y a des tensions ». Ce que confirme Jacques Carle, du Collectif Citoyen santé environnement de Port-Saint-Louis-du-Rhône :
« Notre sentiment est mitigé : il y a quand même quelque chose qui va moins bien ici qu'ailleurs. L'étude n'a pas mis en évidence tous les types de cancers, mais c'est un premier pas vers la connaissance. Maintenant on attend une analyse, non plus des hospitalisations, mais de la mortalité. »
Photos : vue sur les usines de la zone industrielle de Fos (Daniel Moutet), plage de Fos-sur-Mer (Sophie Verney-Caillat/Rue89).

Le commentaire qui suit est de louisjbfabbri:

Si nous comprenons bien le propos de Sophie Verney-Caillat, la situation, avant le début du fonctionnement de l'Incinéateur des ordures ménagères de la Communauté Urbaine de Marseille Provence Métropole, était déja très préoccupante. Ce n'est certainement pas avec des dioxines et des
furanes en supplément (dérivés de la combustion des O.M.), que les habitants de la région, en priorité ceux qui vivent sous le vent de cette nouvelle industrie, vont mieux vivre!
Il s'agit d'un problème de santé publique. Nous devons tous en être conscients.

 

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