La prime d’activité ouverte aux jeunes travailleurs
publié le 11/03/2015 à 08H36
par
Anne-Sophie Balle
Le
3 mars, le Premier ministre a détaillé la feuille de route du plan
de lutte 2015-2017 contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale.
Principale nouveauté, une prime d’activité destinée aux travailleurs aux
revenus modestes devrait, à compter du 1er janvier 2016, remplacer les actuels dispositifs d’aide (RSA activité et prime pour l’emploi), jugés complexes et peu efficaces.
Par son périmètre comme ses critères d’attribution, ce nouveau dispositif devrait permettre de « répondre à une double finalité : inciter à la reprise d’activité et augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs pauvres »,
estime Véronique Descacq, qui salue la mesure. Insérée dans le projet
de loi « Travail » (qui inclura la modernisation du dialogue social), « la prime d’activité concrétise un des engagements du plan pauvreté, qui franchit aujourd’hui une nouvelle étape », poursuit-elle.
La
grande avancée du dispositif réside dans l’inclusion des jeunes
(18-25 ans), portant à plus de 4 millions le nombre d’actifs éligibles à
la prime, dont 700 000 jeunes – même si certains paramètres ne seront
définitivement arrêtés que lors du débat parlementaire. La CFDT y voit
« la fin d’une inégalité, puisque les jeunes actifs ne peuvent pas
aujourd’hui bénéficier du RSA activité, et la garantie d’un revenu
complémentaire stabilisé et connu ».
Durée, montant et calcul de la prime d’activité…
De
fait, le montant de la nouvelle prime d’activité sera fixé pour une
durée de trois mois, quelle que soit la variation de la durée
d’activité. La référence au trimestre travaillé doit permettre d’éviter
les situations d’indus auxquelles pouvaient être confrontés les
bénéficiaires du RSA activité. Plus avantageuse que le dispositif actuel
au-delà d’un demi-Smic, la prime – dont l’objectif prioritaire est
avant tout d’accompagner le retour à l’emploi – devrait surtout
bénéficier aux salaires compris entre 0,8 et 1 Smic, selon les experts.
Versée dès le premier euro de salaire, elle devrait être calculée sur la
base des revenus individuels mais tenir compte de la composition du
foyer, avec un mécanisme de compensation afin de protéger les familles
monoparentales. Une mère isolée avec un enfant et gagnant le Smic aurait
ainsi droit à 280 euros (contre 127 euros pour un célibataire).
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