Droits rechargeables : un droit d’option pour les cas problématiques
publié le 25/03/2015 à 21H40
par
Aurélie Seigne
Les signataires
de la convention d’assurance-chômage ont trouvé une solution pour les
demandeurs d’emploi pénalisés par le versement chronologique de leurs
droits. Explications.
« Il
faut garder à l’esprit que les droits rechargeables sont un plus pour
les demandeurs d’emploi qui leur permet de bénéficier d’une
indemnisation plus longue. C’est essentiel quand on sait que chaque
année, un million de personnes arrivent au bout de leurs droits. »
Conçus pour permettre aux demandeurs d’emploi d’engranger de nouveaux
droits à l’assurance-chômage à chaque reprise d’activité, les droits
rechargeables ont pâti, dans leur mise en œuvre, de la règle de
versement chronologique de leur indemnisation.
Un droit d’option pour les cas extrêmes
Résultat :
lorsqu’une personne perd un emploi bien mieux rémunéré que sa
précédente activité, il doit épuiser les droits issus de sa première
activité avant de pouvoir bénéficier de ses nouveaux droits. Sur un
million de personnes bénéficiant du dispositif des droits rechargeables,
383 000 personnes ont vu un différentiel, pour la majorité négligeable,
entre leur indemnisation et celle à laquelle ils s’attendaient, dont
certains de quelques centimes d’euros. Mais pour les « cas extrêmes », la situation était intenable.
Pour
y remédier, l’ensemble des partenaires sociaux se sont retrouvés le 25
mars 2015. Au final, les signataires de la convention
d’assurance-chômage (Medef, CGPME, UPA, CFDT, CFTC et FO) ont convenu de
proposer à ces personnes un droit d’option.
119 000 personnes concernées
À compter du 1er
avril, 119 000 personnes pourront choisir de renoncer à leurs petits
droits antérieurs afin de percevoir directement l’indemnisation la plus
favorable. Et ce, à deux conditions : avoir repris un emploi depuis plus
de quatre mois (le Medef proposait initialement douze mois) et avoir un
écart de 30 % ou plus entre les deux allocations, ou percevoir une
allocation journalière inférieure à 20 euros par jour.
« On
est pleinement dans la solution qu’on a défendu dès le début. Il était
essentiel pour nous de couvrir les situations les plus aberrantes et de
tenir compte des demandeurs d’emploi qui ont de petits droits, a déclaré la secrétaire nationale Véronique Descacq en sortie de séance. Il
fallait trouver une solution qui ne remette pas en cause le principe
des droits rechargeables, qui permet aux gens de bénéficier d’une
indemnisation plus longue. C’est chose faite. »
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