jeudi 26 mars 2015

Levée de boucliers générale contre la loi sur le renseignement ? (*)




Le texte, qui sera présenté aujourd'hui  26 mars au Parlement, provoque de larges protestations aussi bien chez les militants des droits de l’Homme que chez les magistrats et les avocats.
Gilbert Kallenborn........
01net
le 25/03/15 à 16h53
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(*) Certes , mais ,ci-dessous, le point de vue d'un internaute de bon sens que nous vous soumettons avec ....bienveillance :


vigilance
de hugo10 , posté le 22 mars 2015 à 16h59
Il faudra que le débat parlementaire qui est démocratique et public permette d'améliorer tous les points justement relevés par l'article. Mais de là à réclamer, comme le font certains, que le Net soit un espace de liberté absolue, sans aucune contrainte, ni contrôle, pour que, notamment, tout les fous furieux intégristes, barbus ou pas, puissent y exercer leur sinistre besogne il y a un pas que l'on ne franchit pas. Comme pour les autres domaines, si le Net n'est pas un espace de non droit, la régulation démocratique et républicaine est possible avec toutes les garanties. On a réussi dès 1881 à instaurer un régime de liberté de la presse qui n'était pas pour autant un blanc seing et était doté des "garde fou" nécessaires et on a fait de même avec les télécommunications et l'audiovisuel. On doit être capable aujourd'hui de faire de même pour la liberté d'expression sur le Net. Je préfère pour ma part qu'une législation régule tout cela plutôt tout que se passe de manière occulte comme c'est le cas actuellement ou les services secrets et les officines privées font ce qu'elles veulent, les agneaux bêlant de plaisir se croyant à l'abri du non droit.

Les militants des associations de défense des droits citoyens ont décidé de partir en guerre contre le projet de loi sur le renseignement, que le gouvernement a présenté la semaine dernière. Cinq organisations - La Ligue des droits de l’Homme, la Fédération internationale des ligues de droits de l’Homme, Reporters sans frontières, Amnesty International et Privacy International - viennent ainsi de publier un communiqué commun dans lequel ils expriment leurs « vives inquiétudes » vis-à-vis de cette future loi qui donne  « des pouvoirs sans précédent » au gouvernement et à ses services.
Principale mesure critiquée : l’installation de dispositifs d’analyse de trafic directement chez les FAI et les opérateurs télécoms, basés sur des algorithmes gouvernementaux. Selon les militants, il s’agit là ni plus ni moins de « la mise en place de systèmes de surveillance de masse qui iraient à l’encontre du respect de la vie privée des Internautes », avec à la clé potentiellement de « graves dérives ».
Les associations s’inquiètent également du fait que les agents secrets français pourront désormais pirater les appareils et espionner les communications « de toute personne ayant été en contact, même par hasard, avec une personne suspecte », et cela sans aucune autorisation judiciaire. Les « capteurs de proximité », c’est-à-dire les IMSI Catchers, sont particulièrement dans leur ligne de mire. « Cette disposition cherche en réalité à doter les services de renseignement français de la capacité à intercepter et à écouter les conversations téléphoniques », estiment-elles.
Le France, bientôt un « Etat-espion » ?
« Une sécurité accrue de doit pas être au prix d’un moindre respect de la vie privée et la lutte contre le terrorisme ne doit pas être utilisé comme argument pour justifier le contrôle de masse des activités de chaque citoyen français sur Internet, estime Carly Nyst, directeur juridique de Privacy International. Si toutes les mesures proposées devaient être adoptées par le parlement, sans étude approfondie, la France serait bel et bien en passe de devenir un Etat-espion »,
Le projet de loi sur le renseignement sera présenté au Parlement demain, jeudi 26 mars. Le même jour, neuf organisations organiseront une conférence de presse commune pour exposer les problèmes que pose, selon elles, ce projet de loi. Parmi elles, on retrouve RSF, Amesty International et la LDH, mais aussi la Quadrature du net, le Syndicat de la Magistrature et le Syndicat des avocats de France. Ce rassemblement plutôt hétéroclite montre bien que cette nouvelle loi provoque un assez large rejet dans la société.



Loi sur le renseignement: les 5 points qui font froid dans le dos
Siphonage direct des réseaux, surveillance automatisée, conservation des données à géométrie variable... De nombreuses dispositions de ce «Patriot Act» à la française pointent vers une surveillance de masse.
Présenté comme une « avancée majeure de l’Etat de droit », le projet de loi sur le renseignement est censé apporter un cadre légal aux pratiques officieuses des services secrets. Pour autant, les dispositifs qu’il permettra de mettre en place posent les bases d’une surveillance de masse de la population.
Une connexion directe aux réseaux
L’aspect le plus inquiétant de ce projet de loi est la création d’accès directs sur les infrastructures des opérateurs permettant aux agents secrets français de recueillir « des informations et documents » directement sur leurs réseaux, et cela « en temps réel ». Dans son avis du 5 mars 2015, la CNIL estime que cette disposition « est de nature à permettre l’aspiration massive et directe des données », et cela « par l’intermédiaire de la pose de sondes ». C’est donc la porte ouverte vers une surveillance de masse.   
De plus, ce recueil en temps réel ne concernerait pas seulement les données de connexion, mais aussi les correspondances. En tous les cas, rien dans le texte ne l’interdit. Dans une version antérieure de ce projet de loi, les correspondances (emails, SMS, messages instantanés, conversations,...) étaient mises explicitement hors de portée de ce dispositif. Dans le projet de loi final, cette exclusion disparaît.
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En revanche, le gouvernement limite ce recueil à « la prévention du terrorisme ». Il précise même qu’il ne peut se faire que pour « des personnes préalablement identifiées comme présentant une menace ». Mais que recouvre réellement cette formulation? D'après Le Monde, elle permettrait ainsi "d'espionner les téléphones et les réseaux Internet de, par exemple, tous les habitants de Tarnac, de tous les Tchétchènes ou Kurdes de France, voire de tous les Corses ou les Basques". Ce qui est loin d'être restrictif.
Une surveillance de masse par des algorithmes
Autre innovation particulièrement inquiétante : la mise en place de boîtes noires sur les réseaux des opérateurs censés détecter les agissements suspects de terroristes « sur la base de traitements automatisés d’éléments anonymes ». Comme l’explique la CNIL, ces dispositifs visent à « détecter les signaux faibles  de préparation d’un acte de terrorisme »,  c’est-à-dire trouver l’aiguille dans la botte de foin. Pour y parvenir, les services secrets devront donc brasser tout une masse de données, y compris celles de personnes qui ne seront pas concernés par le terrorisme. C’est pourquoi cet article ne se limite pas, comme précédemment, à « des personnes préalablement identifiées ».
Là encore, les correspondances avaient été exclues de ce dispositif dans une version antérieure du projet de loi. Mais cette limite disparaît dans le projet final. On peut donc supposer que ces boîtes noires pourront également mettre leur nez dans les emails, les SMS, les messages instantanés, les conversations... A noter par ailleurs le changement de la finalité, passant de « détecter la préparation d’un acte de terrorisme » à « révéler une menace terroriste », ce qui est plus large.
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Par ailleurs, comme le relève la CNIL, l’utilisation du terme « éléments anonymes » est incorrecte, car le traitement portera forcément sur des données indirectement ou directement identifiantes, « comme le démontre d’ailleurs la possibilité de remonter à l’identité de la personne ». Seul le résultat du traitement peut être anonyme ou non.  
Une conservation potentiellement sans terme
Le gouvernement met en avant le fait que les données récoltées par le biais d’interceptions de sécurité seront détruites au bout d’un certain temps : un mois pour les correspondances, cinq ans pour les données de connexion. Mais il existe de nombreux bémols. Ainsi, aucune limite n’est spécifiée pour les données qui « contiennent des éléments de cyberattaque ou qui sont chiffrées ». Pour les correspondances chiffrées, le délai de conservation court « à compter de leur déchiffrement ». Ce qui peut être très long.
Autre exception : la surveillance internationale. Le gouvernement définit un régime spécifique pour « la surveillance et la contrôle des transmissions qui sont émises ou reçues à l’étranger ». A partir du moment où les communications interceptées « renvoient à des numéros d’abonnement ou à des identifiants techniques rattachables au territoire national », la durée de conservation des correspondances court « à compter de la date de la première exploitation ». En d’autres termes, un email envoyé par un résident français vers l’Allemagne - par exemple - pourra être stocké indéfiniment, tant que son contenu n’a pas été utilisé d’une manière ou d’une autre.
Se pose ensuite la question des services de messagerie étrangers : les communications entre deux résidents français mais qui passeraient par des serveurs situés aux Etats-Unis, seront-ils considérés comme « émises ou reçues à l’étranger » ? Si tel est le cas, cela augmenterait considérablement le volume de correspondances que les services secrets pourraient stocker pour une durée illimitée. A ce sujet, l'Arcep, le gendarme des télécoms, estime « qu’au regard de la rédaction du projet de loi, il pourrait être délicat pour les opérateurs de déterminer de manière suffisamment certaine le régime dont relèvent les communications internationales émises ou reçues sur le territoire national ».
Un très large champ d’application
La menace terroriste est brandie comme le principal moteur de ce projet de loi sur le renseignement. Or, le champ d’application des interceptions de sécurité va bien au-delà. Il concerne également de manière plus large la « sécurité nationale », un terme bien vague dans lequel on peut mettre un peu tout et n’importe quoi. Et ce n’est pas fini. Les barbouzes pourront espionner pour préserver « les intérêts essentiels de la politique étrangère » et « les intérêts économiques et scientifiques essentiels de la France ». Ce qui ouvre la voie à l’espionnage économique et politique.
Par ailleurs, ils pourront également placer leurs mouchards pour prévenir « des violences collectives », « de la reconstitution de groupement dissous » et « de la criminalité et de la délinquance organisées ». Ce dernier point est particulière étrange, car il est typiquement du ressort de la police judiciaire, qui dispose déjà d’un arsenal équivalent pour les interceptions de sécurité. Le but, dans ce cas, est donc clairement de court-circuiter les juges pour pouvoir agir plus vite. Ce qui pose le problème de la séparation des pouvoirs.
Pas de protection pour les professions à risque
Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, aucune mesure de protection n’est spécifiée concernant certaines professions qui bénéficient habituellement d’un statut particulier, comme les avocats, les journalistes, les médecins, les parlementaires, etc. Cet aspect a d’ailleurs été épinglé par la CNIL. Il faut espérer que ce problème sera réglé par le biais d’un amendement, à l’occasion des débats parlementaires.
Lire aussi:
Avis sur «Loi sur le renseignement: les 5 points qui font froid dans le dos»




 
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