Je suis deux jours à la rencontre des salariés des fonction publiques en région Provence-Alpes-Côte-D’azur. Voici l’interview publiée ce jeudi dans Vaucluse Matin :
Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, rencontre aujourd’hui les agents vauclusiens de la Fonction publique. Occasion de revenir sur la position et les attentes de la Confédération syndicale signataire du pacte de responsabilité.
Votre venue en Vaucluse, c’est pour rassurer ou pour mobiliser vos troupes pour les élections professionnelles dans le public qui auront lieu à la fin de l’année ?
Je vais chaque semaine à la rencontre de salariés, du secteur public comme du privé, pour les écouter. Dans mon travail de secrétaire général, c’est très important d’être en contact avec les salariés et les adhérents de la CFDT. Ces dernières années, beaucoup de fonctionnaires ont vu leurs conditions de travail se dégrader, d’abord avec la Révision générale des politiques publiques, puis avec la Modernisation de l’action publique. Beaucoup d’agents ont le sentiment de ne plus pouvoir faire leur travail correctement. Cela provoque une perte de sens. Et trop souvent, le dialogue social est absent. C’est notamment le cas dans les préfectures, dont je rencontre des agents aujourd’hui. Cette semaine, toute la CFDT est mobilisée pour aller à la rencontre des agents des fonctions publiques. Mais nous sommes à leurs côtés au quotidien, tout au long de l’année.
Le gouvernement veut faire 50 milliards d’économie. Les collectivités locales seront impactées donc les fonctionnaires. Qu’allez-vous leur dire ?
Nous étions les premiers à dire qu’il est nécessaire de maîtriser la dette de notre pays. Mais les économies à coup de rabot, ce n’est plus possible ! Cela nécessite d’abord de déterminer quels services publics nous voulons car il n’est pas envisageable que des économies se décident sans associer ni agents ni les usagers. Nos services publics ont besoin de dialogue social. Je suis convaincu que notre pays a besoin de services publics de qualité. Or la situation est exsangue dans de nombreuses administrations ou services, on ne peut pas supprimer encore des moyens. Les premiers à en pâtir, ce sont les foyers les plus modestes. Pour les agents, une quatrième année de gel des salaires ne serait pas supportable. Pour la CFDT, ce sera une ligne rouge !
Vous avez voté le pacte de responsabilité. Manuel Valls vous a-t-il convaincu dans votre engagement ?
Dans son discours, le Premier ministre a tracé les lignes directrices de son action à venir. La première priorité, c’est l’emploi. C’est ce que voulait la CFDT. Il entend agir en redressant la compétitivité de notre économie, en mettant en œuvre le pacte de responsabilité, en faisant de la transition énergétique un objectif stratégique. Ces orientations répondent aux principaux défis à relever. Au-delà, beaucoup de questions demeurent : quelles modalités et trajectoires de financement de ces politiques ? Quel suivi des engagements du patronat à travers l’observatoire des contreparties ? Le Premier ministre a souligné dans son discours le rôle du dialogue. La CFDT attend que cela se traduise dans les faits. La CFDT est libre et indépendante. Comme toujours, elle jugera aux actes !
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