Publié le 18/04/2014 • Par Cédric Néau, avec l'AFP • dans : France
Les grandes villes et métropoles comme Lille, Bordeaux ou Dijon ont voté vendredi pour élire les présidents de leur communauté urbaine. Si l'élection d'Alain Juppé à Bordeaux ou celle d'Alain Millot à Dijon étaient prévisibles, celle de Daniel Castelain à Lille a pu avoir lieu suivant un scénario rempli de suspense, de surprises et de quiproquos.
Damien Castelain (SE), président surprise de Lille Métropole
Damien Castelain (sans étiquette) a été élu vendredi au premier tour à la présidence de Lille Métropole Communauté Urbaine (LMCU) mettant fin à près d’un demi-siècle de domination socialiste, et ce avec le soutien de son prédécesseur Martine Aubry et des élus de gauche.
Maire de Péronne-en-Mélentois -900 habitants-, le président d’un groupe d’élus de petites communes a devancé avec 108 voix sur 175 exprimées le candidat de la droite et du centre, l’UMP Bernard Gérard (62 voix), et Eric Dillies (FN, 5 voix).
La maire socialiste de Lille, Martine Aubry, comme elle l’avait laissé entendre après la perte par le PS aux municipales de villes clés comme Roubaix et Tourcoing qui compromettait sa réélection à la tête de la communauté urbaine, ne s’est pas présentée. Et parmi les 63 conseillers communautaires de gauche et écologiste, personne ne s’est porté candidat pour un baroud d’honneur.
47 années sous domination socialiste - La quatrième agglomération de France a donc changé de mains après 47 années de domination socialiste. Mais le PS aura au moins réussi à barrer la route à l’UMP Bernard Gérard, député-maire de Marc-en-Baroeul, en accordant son soutien à M. Castelain, parce que le jugeant à la tête d’un « groupe qui se réclame de l’indépendance et qui peut rassembler autour d’un projet ».
M. Castelain, premier-vice-président sortant chargé de l’écologie urbaine, et qui avait travaillé en bonne intelligence avec Mme Aubry lors de ce qui aura été l’unique mandat de celle-ci à la présidence de LMCU, bénéficiait de ce fait d’un préjugé favorable des formations de gauche et écologiste.
Cette élection a eu lieu après une vraie bataille à droite pour savoir qui s’assiérait dans le fauteuil occupé depuis 2008 par Martine Aubry qui a tourné à la comedia dell’arte avec pantomimes, acrobaties, quiproquos et rebondissements burlesques.
Histoire pagnolesque dans le Nord - Premier acte: l’annonce jeudi après-midi d’un accord faisant du député-maire UMP de Marcq-en-Baroeul, Bernard Gérard, 60 ans, le seul candidat de la droite, du centre et des sans-étiquettes.
Le communiqué de presse signé de trois présidents de groupe représentant environ 110 des 179 sièges du conseil communautaire semblait clair.
« Dans un esprit de responsabilité et afin de construire ensemble une alternance apaisée (…), une réunion des présidents de groupe a abouti à la constitution d’un ticket gagnant », déclaraient les signataires.
Les jeux étaient faits, à la faveur du fort recul du PS aux municipales, M. Gérard, candidat de Métropole Communes Unies (MCU, 49 sièges) allait s’emparer de la présidence de Lille Métropole Communauté urbaine, depuis toujours à gauche.
Il bénéficiait pour cela du retrait de Damien Castelain, président d’un groupe de conseillers communautaires sans-étiquettes (48 sièges), et de l’appui d’un groupe centriste, le Gidec, dirigé par Francis Delrue.
Retournement de situation - Deuxième acte: coup de théâtre, M. Castelain, quelques heures plus tard, déclarait qu’il maintenait sa candidature au premier tour.
Les trois hommes s’étaient bien retrouvés jeudi matin pour élaborer le fameux communiqué de presse qui se concluait sur ces mots : « Un accord sur la candidature de Bernard Gérard à la présidence de LMCU a été décidé ». Avec en dessous leurs signatures.
M. Castelain ne niait d’ailleurs ni l’authenticité du communiqué ni celle des signatures. Il a cependant assuré qu’il ne devait être publié que si son désistement, après consultation de ses mandants, était confirmé. Or, a-t-il expliqué, « la pression a été forte pour que je maintienne ma candidature ».
« C’est faux », a rétorqué M. Gérard, M. Castelain lui avait bel et bien « donné son feu vert à midi », et même qu’un protocole d’accord sur le partage des vingt vice-présidences était prêt.
En dindons de la farce, MM. Gérard et Delrue en veulent particulièrement à M. Castelain de n’être pas venu, sans explication, à la conférence de presse censément organisée pour annoncer l’accord.
La quatrième agglomération de France - La communauté urbaine de Lille, quatrième agglomération de France, avec 1.150.000 habitants, regroupe 85 communes, de la grande capitale des Flandres, aux denses périphéries urbaines de Roubaix, Wattrelos, Tourcoing, jusqu’aux plus petites communes rurales.
Mme Aubry en avait pris la présidence en 2008, mais, bien qu’elle ait conservé pour un troisième mandat la mairie de Lille, la chute notamment des deux bastions PS de Tourcoing et Roubaix aux mains de l’UMP a compromis ses chances de réélection.
FOCUS
Damien Castelain, maire rural
Damien Castelain, 46 ans, élu vendredi à la présidence de Lille Métropole Communauté Urbaine, est un maire rural, premier édile d’un village de 900 habitants, mais aussi un habitué du conseil communautaire.
Géographe de formation, Damien Castelain se lance en politique par amour « du développement des cités, de l’urbanisme », explique-t-il.
Il est élu pour la première fois en 1998 maire sans-étiquette de Péronne-en-Mélentois, modeste village de l’ancienne châtellenie de Lille, au milieu d’anciens marais, situé à la périphérie de la métropole. Une commune bucolique située tout de même à proximité de l’autoroute et de l’aéroport.
En 2001, il est nommé vice-président à la communauté urbaine, et avec treize années d’expérience il « connaît parfaitement bien le fonctionnement de l’institution », assure-t-il. « C’est encore un autre cap, je ne le ferais pas si je n’avais pas mes troupes pour me soutenir », ajoute-t-il sur son nouveau statut de président.
Sous Martine Aubry, qui en 2008 s’est entourée d’une large majorité et s’est assurée du soutien de Métropole Passions Communes, le groupe de Damien Castelain, ce dernier devient vice-président en charge de l’écologie urbaine. Il est également président du syndicat métropolitain d’électricité, qui regroupe 69 communes.
Marié, il est père de deux enfants, et détaché depuis 2008 de son poste d’ingénieur d’études à l’université Lille 1.
Bordeaux: Juppé reprend la présidence de l’agglomération, rebasculée à droite
Alain Juppé, réélu maire de Bordeaux, a repris vendredi la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), qui a basculé à droite après la perte de six mairies par la gauche, mais sera gérée suivant un accord de coopération passé entre la droite, le PS, le PCF et EELV.
Alain Juppé, triomphalement reconduit à Bordeaux dès le premier tour des municipales avec 60,95 % des voix, a été élu sans surprise à la tête de la CUB. L’ancien Premier ministre, 68 ans, qui avait déjà occupé la présidence de l’agglomération de 1995 à 2004, a recueilli 92 voix sur 93 suffrages exprimés pour un total de 105 conseillers communautaires.
Seul le secrétaire départemental du Front national en Gironde, Jacques Colombier, qui fait son retour à la CUB à l’issue des élections municipales de mars, s’était présenté contre le maire de Bordeaux. Il a obtenu une voix.
« Accord de coopération » - Peu avant le vote, les représentants des groupes socialiste, communiste et écologiste, avaient formellement signé un « accord de coopération » pour la gestion de l’agglomération avec Alain Juppé, et appelé à voter pour lui. Selon les termes de l’accord, sept postes de vice-présidents reviennent à ces trois groupes. Le sénateur PS Alain Anziani, à la tête du groupe socialiste, a été élu 1er vice-président.
Alain Juppé succède à Vincent Feltesse, ancien maire de Blanquefort, suppléant de la député PS Michèle Delaunay, ce qui l’avait amené à siéger à l’Assemblée nationale entre mai 2012 et mars 2014 lorsque cette dernière avait été nommée ministre de l’Autonomie et des Personnes âgées du gouvernement de Jean-Marc Ayrault.
Adversaire d’Alain Juppé aux municipales à Bordeaux, il n’avait recueilli que 22,58 % des voix. Il avait annoncé ne pas vouloir briguer la tête du groupe socialiste à la CUB. Un accord de coopération entre majorité et opposition était déjà en vigueur sous sa présidence de l’agglomération (2007-2014).
Le socialiste Gérard Collomb
retrouve la tête du Grand Lyon et les superpouvoirs de la Métropole
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L’élection du
président du Grand Lyon a confirmé la suprématie politique de Gérard Collomb
sur le territoire lyonnais. Après avoir retrouvé la mairie de Lyon pour un
troisième mandat, le socialiste vient de récupérer, après force négociations,
la présidence de la communauté urbaine. Gérard Collomb peut souffler : il
pilotera lui-même le « bébé » qu’il a conçu et
porté auprès des parlementaires, cette Métropole qui verra le jour en janvier
2015.
Gérard Collomb réélu à la tête du Grand
Lyon qui deviendra en janvier 2015 Métropole. Crédit : Pierre Maier/Rue89Lyon.
Un plébiscite de la part des 157 conseillers communautaires qui se sont
exprimés (sur les 162 qui composent l’assemblée). Gérard Collomb a obtenu 92
voix et a été réélu dès le premier tour. Son principal adversaire, le
sénateur-maire UMP François-Noël Buffet, en a recueilli 58. L’élu Front
national Christophe Boudot en a compté deux (la sienne et celle de l’autre
conseiller FN).
François-Noël Buffet comme Christophe Boudot avaient en effet déclaré leur
candidature en amont du vote. Jean-Paul Bret, maire PS de Villeurbanne, qui
n’avait rien réclamé du tout, a toutefois pu entendre résonner son nom dans
l’hémicycle avec 1 voix à son actif.
Pourtant, après
l’hécatombe pour la gauche dans le Grand Lyon, qui a vu nombre de ses communes
ou même bastions passer à droite,
le maire de Lyon n’était pas en bonne posture. Arithmétiquement seulement, avec
un conseil communautaire renouvelé à 58%, dans lequel on pouvait compter 85
conseillers de droite (15 UDI, 46 UMP, 22 Synergies et 2 FN), contre 77
conseillers à gauche. Mais stratégiquement, l’argument de Gérard Collomb, qui a
clamé dès le soir de sa réélection à
Lyon qu’il ne fallait surtout pas enrayer la dynamique amorcée entre la ville
centre et son agglo, avait de grandes chances de faire mouche.
Les maires du groupe Synergies, soit des élus de droite ou centre-droit
dans de petites communes de l’Ouest lyonnais principalement, ont une fois
encore adoubé l’édile de la ville centre. Tous craignent toutefois l’arrivée de
la Métropole, qui absorbera les compétences du Grand Lyon et du Département sur
le territoire de la communauté urbaine dès janvier 2015 : Gérard Collomb a donc
su les convaincre que cette future collectivité surpuissante ne signera pas la
mort des communes et, donc, la leur.
Les
« conditions » des écolos
La question se
posait également du côté des écologistes qui, concernant la mairie de Lyon, ont
refusé de participer à l’exécutif (pas d’adjoints verts, donc), alors qu’ils
avaient rejoint les listes de Gérard Collomb entre les deux tours des élections
municipales, provoquant un vif remous dans
leurs propres rangs. L’autonomie écologiste est donc une histoire ancienne, il
est probable que le président du Grand Lyon leur octroie quelques postes. Au
lendemain du vote, le groupe EELV au Grand Lyon a annoncé qu’il les
accepterait. Mais que cette décision ne s’est pas faite sans conditions d’ordre
programmatique (ce que les élus verts n’avaient pas obtenu pour la mairie).
La confirmation d’éléments déjà présents dans les annonces propres de
Gérard Collomb, comme les guichets uniques pour l’accompagnement social des
habitants de la Métropole.
Mais aussi :
·
Le lancement d’une étude de faisabilité
d’un tramway à la place du projet de ligne forte de bus en site propre pour la
ligne C3
·
La fermeture d’un à deux incinérateurs de
déchets
·
L’augmentation du nombre de logements très
sociaux (1500 sur les 4500 logements sociaux prévus chaque année)
·
La création de maisons de l’économie
sociale et solidaire dans la Métropole
En
revanche, exit la gratuité des transports en
commun lors des pics de pollution,
qui fait place à un éventuel ticket TCL à 1 euro. Au vu du nombre de jours
concernés chaque mois par le phénomène, on verra rapidement si la mesure sera
d’une part mise en place et si d’autre part elle aura son effet incitatif.
L’exécutif
sera-t-il de nouveau une « armée mexicaine » ?
Les groupes politiques devront être formés dans les jours prochains. Le
nouvel exécutif sera également désigné par Gérard Collomb avant la fin du mois
d’avril. Il devra donc désigner ses vice-présidents. Seront-ils aussi nombreux
que lors des précédents mandats (40), au point que son exécutif soit qualifié
d’armée mexicaine ? Dans tous les cas, il devra passer à 24 vice-présidents
lors de la création de la Métropole.
Le président du Grand Lyon a dû promettre beaucoup de choses à ses
partenaires « naturels » et aux autres, afin de conserver la tête de
l’agglo. Un élu socialiste glissait, sur un ton dépité, quelques minutes avant
l’élection :
« On verra, il y aura peut-être du
mouvement au moment de la Métropole, mais si on veut une délégation, il ne fait
pas bon être Lyonnais et socialiste ».
Jean-Paul Bret,
maire PS de Villeurbanne largement réélu, a en effet fait monter la pression,
en créant un groupe autonome et
sous-entendant que le vote pour Gérard Collomb ne relevait en rien de
l’évidence. Deux postes de VP pourraient donc être donnés à des conseillers
communautaires villeurbannais -qui sont au nombre de 17 pour ce mandat.
La
méthode de gouvernance : « le précédent mandat n’est pas un bon
exemple »
En attendant, Jean-Paul Bret n’a pas manqué de poursuivre sa (petite)
fronde et de marquer la différence, dans son discours qui a suivi l’élection de
Gérard Collomb. Le soutien de son groupe baptisé « La Métropole
autrement » ne se fera pas sans conditions :
« Concernant la gouvernance, et
l’exercice des responsabilités, demain ne pourra pas être comme hier. Le
précédent mandat n’est pas un bon exemple. Les décisions ne
peuvent pas précéder les discussions. »
Sans compter le reproche bien senti et l’accusation à peine voilée faite à
Gérard Collomb qui, selon Jean-Paul Bret, aurait eu tendance à privilégier la
ville de Lyon dans les projets votés à la communauté urbaine.
François-Noël Buffet est resté lapidaire après la défaite, souhaitant
« bon vent à la Métropole ».
Michèle Picard, maire PC de Vénissieux, réélue
en mars dernier, a fait passer son message au lendemain du vote au
Grand Lyon. Elle n’enverra pas dans l’exécutif de Gérard Collomb des
conseillers communautaires communistes issus de cettecommune de l’Est de
l’agglomération. Pour Michèle Picard, les objectifs d’économie et de
simplification de la réforme territoriale ne feraient que « cacher la mise
en oeuvre des politiques d’austérité de Bruxelles et du gouvernement ». En
somme, elle bataille comme la plupart des autres maires pour s’assurer
d’obtenir de la future Métropole des budgets conséquents pour les projets de sa
commune.
La
Métropole, la déconcentration, la proximité…
Gérard Collomb a, une fois élu, insisté sur l’enjeu principal :
« réussir la Métropole », avec un discours portant uniquement sur
cette perspective.
A 67 ans, le président du Grand Lyon estime que les Lyonnais et donc
lui-même, avec la construction de cette collectivité, sont des
« pionniers » pouvant se féliciter d’une certaine
« audace » dans la façon de mener le projet métropolitain.
Rappelant l’ensemble des compétences qu’il aura prochainement en mains, Gérard
Collomb a dessiné les contours d’une collectivité dont les pouvoirs seront
démultipliés. Des thèmes évoqués en forme de promesses : le logement, avec
« des parcours résidentiels » pour « mieux calibrer
l’offre » ; l’emploi, avec une meilleure connaissance des bénéficiaires du
RSA et la possibilité pour eux de (re)trouver plus facilement un job ;
l’éducation avec des parcours (le terme est employé souvent) pour initier la
réussite de l’école au collège.
Et les Nuits de
Fourvière, le musée des Confluences,
les musées gallo-romains, qui doivent « enrichir » l’offre culturelle
de l’agglo. Gérard Collomb n’a pas manqué de prononcer les mots-clefs qui
doivent faire mouche auprès des élus Synergies : « cohérence »,
« proximité », « déconcentration » des pouvoirs dans les
communes et, même, en forme de big up tout particulier, « synergie »
des territoires.
Pour le président du Grand Lyon, il s’agira du « mandat de
l’apprentissage et de la transformation ». Celui des négociations sur le
fil, du parcours d’équilibriste, sans doute aussi.
> Mis à jour jeudi
17 avril avec la communiqué du groupe EELV.
>Mis à jour jeudi
17 avril à 15h avec le communiqué de Michèle Picard, maire PC de Vénissieux
Alain Millot (PS) succède à François Rebsamen à la tête du Grand Dijon
Le maire PS de Dijon Alain Millot a été élu jeudi 17 avril président du Grand Dijon, succédant également à ce poste à l’ancien édile de la capitale de Bourgogne François Rebsamen, devenu ministre du Travail.
Alain Millot a été élu à la tête de la communauté d’agglomération avec 58 voix sur 79, contre 3 pour le candidat FN Edouard Cavin.
Lors de sa première prise de parole en tant que président, M. Millot a déclaré vouloir suivre « deux grands principes : le développement territorial équitable et la rigueur dans la gestion des finances publiques ». Il a également évoqué une possible « évolution vers une communauté plus intégrée », qui pourrait prendre la forme d’une communauté urbaine.
Présent dans l’assemblée communautaire, François Rebsamen ne figure pas parmi les quinze vice-présidents du Grand Dijon. Saluant en Alain Millot un « ami fidèle », le ministre du Travail a assuré qu’il « n’abandonn(ait) pas Dijon ». « Je siègerai au conseil municipal et ici », à l’assemblée communautaire, a-t-il dit.
Le Grand Dijon regroupe 24 communes, comprenant environ 251.000 habitants.
Tête de liste lors des élections municipales en mars où il avait recueilli 52,84% des voix au second tour, M. Rebsamen avait passé la main à son ex-premier adjoint Alain Millot pour diriger la mairie de Dijon après sa nomination début avril au gouvernement. Premier-adjoint depuis 2001, M. Millot a été élu maire de Dijon le 5 avril. Il est également conseiller général de Côte-d’Or depuis 2008.
Bordeaux, Marseille, Lille… la gauche paie la note dans les intercommunalités
Publié le 22/04/2014 • Par avec l'AFP • dans : France
Conséquence logique de la déroute de la gauche aux élections municipales, la plupart des communautés urbaines sont désormais sous le contrôle de la droite, les socialistes parvenant toutefois à limiter les dégâts ici ou là.
La droite, et notamment l’UMP, s’est ainsi assuré un nouveau levier de pouvoir, précieux pour la reconquête nationale qu’elle ambitionne et qui lui permettra de faire ses preuves à l’échelon local.
Les métropoles, communautés urbaines et, dans une moindre mesure, les communautés d’agglomération autour des villes moyennes brassent en effet des sommes d’argent considérables: le Grand Lyon (1,35 million d’habitants) gère un budget proche de 2 milliards d’euros, Lille Métropole (1,1 million d’habitants) une enveloppe de 1,7 md.
Les communautés urbaines (13 sur 15 vont devenir des métropoles en janvier 2016, avec des pouvoirs encore plus étendus) ont en effet des compétences dépassant de loin celles des communes qui les constituent: développement économique, aménagement de l’espace, traitement des déchets, habitat et logement, voirie et assainissement et (mais pas toujours) transports.
Tous les nouveaux exécutifs communautaires (président et vice-présidents) seront en place le 3 mai au plus tard.
Dernier scrutin en date, Lille Métropole n’est désormais plus aux mains des socialistes qui y « régnaient » depuis un demi-siècle et y sont minoritaires, après la perte de Roubaix et Tourcoing, notamment. C’est toutefois avec le soutien de Martine Aubry qu’a été élu le maire sans étiquette d’une commune rurale de l’agglomération, Damien Castelain. Le déroulement du vote laisse augurer une gestion consensuelle, PS et UMP ne se considérant pas dans l’opposition.
Simultanément, Alain Juppé, réélu maire de Bordeaux dès le 1er tour avec 61% des voix, a repris la présidence de la Communauté urbaine de Bordeaux (CUB), qui a basculé à droite après la perte de six mairies par la gauche. Mais « un accord de coopération » a été passé entre droite, PS, PCF et EELV pour gérer ensemble la communauté urbaine, comme c’était déjà le cas sous la présidence sortante de Vincent Feltesse (PS).
Bien que minoritaire en voix, Gérard Collomb (PS) est parvenu à conserver la direction du Grand Lyon avec le concours d’élus divers droite. Le 1er janvier 2015, récupérant les compétences du conseil général, il gèrera un budget de 3,5 milliards d’euros.
A Marseille, après la réélection de Jean-Claude Gaudin, c’est un de ses amis UMP, Guy Teissier, qui aura la redoutable tâche de porter sur les fonts baptismaux début 2016 la métropole, vouée aux gémonies par les élus des communes périphériques.
Parmi les autres grandes agglomérations, Toulouse devrait aussi tomber dans le giron de la droite le 24 avril, de même que Caen le 25. Devraient en revancher rester à gauche Montpellier et Grenoble.
Si Avignon est la seule ville importante en France gagnée par la gauche le 30 mars, la communauté d’agglomération lui a échappé, les 11 élus Front national ayant voté pour le candidat UMP. Mais les deux parties ont démenti tout accord.
A l’inverse, malgré la perte de Limoges, le PS garde le contrôle de la communauté d’agglomération (220.000 habitants). Sans surprise, il a aussi conservé Dijon.
Mais après la prise des villes-centre, la droite s’est imposée à la tête des intercommunalités de Amiens, Reims, Charleville-Mézières, Tours, Roanne et Pau, où François Bayrou cumule désormais la mairie et la présidence de l’intercommunalité. Les intercommunalités de Saint-Etienne et Chambéry devraient aussi passer à droite.
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