(*)
Retraites, pas touche au trésor des sénateurs !
les sénateurs peuvent bénéficier de leur retraite à taux plein, soit plus de 4000 euros mensuels, après deux ou trois mandats.
Pénibilité, carrières longues, effondrement des pensions… Les sénateurs ont été appelés à se pencher sur les points les plus douloureux de la réforme des retraites.
Pour ce qui est de leur propre régime, ça va, merci. Malgré quelques ajustements à la marge depuis 2007, les sénateurs ont réussi à maintenir l’essentiel de leurs juteuses prérogatives.
En deux ou trois mandats, par la grâce de la cotisation double, ils bénéficient de leur retraite à taux plein, soit en moyenne 4 442 euros par mois.
Le tout alimenté par une coquette cagnotte de 1,29 milliard d’euros (581 millions pour la caisse des sénateurs et près de 713 millions pour celle du personnel du Sénat).
Si cet avantageux système était réformé, « l’effet » serait « épouvantable » pour les sénateurs, s’alarme Patrick Baudry, directeur du budget du Sénat dans une note de décembre 2008 (voir notre document ci-dessous).
En 2008, le directeur du budget du Sénat s’inquiétait (cf *plus haut signé Patrice BAUDRY) , pour ses amis sénateurs, d’une éventuelle limitation du système de double cotisation des retraites.
Une autre note de la même année permet de mieux saisir l’ampleur de l’inquiétude. Deux parlementaires auront droit à plus de 10 000 euros de retraite et 86 d’entre eux bénéficieront d’une fourchette allant de 6 000 à 10 000 euros. Pourquoi ? Privilège de l’âge ! Multipliez les mandats et vous augmenterez d’autant vos pensions. CQFD.
Pénibilité, carrières longues, effondrement des pensions… Les sénateurs ont été appelés à se pencher sur les points les plus douloureux de la réforme des retraites.
Pour ce qui est de leur propre régime, ça va, merci. Malgré quelques ajustements à la marge depuis 2007, les sénateurs ont réussi à maintenir l’essentiel de leurs juteuses prérogatives.
En deux ou trois mandats, par la grâce de la cotisation double, ils bénéficient de leur retraite à taux plein, soit en moyenne 4 442 euros par mois.
Le tout alimenté par une coquette cagnotte de 1,29 milliard d’euros (581 millions pour la caisse des sénateurs et près de 713 millions pour celle du personnel du Sénat).
Si cet avantageux système était réformé, « l’effet » serait « épouvantable » pour les sénateurs, s’alarme Patrick Baudry, directeur du budget du Sénat dans une note de décembre 2008 (voir notre document ci-dessous).
En 2008, le directeur du budget du Sénat s’inquiétait (cf *plus haut signé Patrice BAUDRY) , pour ses amis sénateurs, d’une éventuelle limitation du système de double cotisation des retraites.
Une autre note de la même année permet de mieux saisir l’ampleur de l’inquiétude. Deux parlementaires auront droit à plus de 10 000 euros de retraite et 86 d’entre eux bénéficieront d’une fourchette allant de 6 000 à 10 000 euros. Pourquoi ? Privilège de l’âge ! Multipliez les mandats et vous augmenterez d’autant vos pensions. CQFD.
@Les avantages des employés
Les primes des employés
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Des employés du Sénat eux aussi gâtés
Les employés du Sénat bénéficient eux aussi d'un traitement généreux, expliquent les auteurs.
« Récapitulons les conditions de travail. Des rémunérations qui, à qualification égale, sont au moins 50 % et 30 % plus élevées respectivement que dans la fonction publique et le privé. Le salaire d'embauche de la personne la moins qualifiée, nous l'avons dit, est de 2 300 euros mensuels net, hors primes. Comme le Premier ministre ou le président de la République, le fonctionnaire du Sénat le mieux payé émarge à plus de 20 000 euros mensuels.
Trente-deux heures de travail hebdomadaire ; onze semaines de congés annuels, chiffre minimum, qui peut être substantiellement augmenté selon la libéralité du chef de service, et qui, en pratique, atteint pour la plupart des agents quatre mois par an (le Sénat est au repos, au milieu de son unique session, entre le 30 juin et le 1er octobre).Possibilité de prendre une retraite anticipée - régime dit de "congé spécial" - dès cinquante-trois ans, avec traitement garanti à taux plein (sauf les primes de nuit), jusqu'à la mise en place de la retraite, à soixante ans pour les agents, à soixante-cinq ans pour les directeurs et les secrétaires généraux, avec au choix une année supplémentaire par enfant. C'est l'application d'un principe qui, s'il était étendu à l'ensemble de la population, aurait certainement un beau succès : ne plus travailler du tout, pour gagner à peu près la même chose. »
Indemnités et avantages des députés
L’indemnité parlementaire : elle s’élève à 7 008,65 € bruts (soit 5 219,17 € nets) et comprend, outre une indemnité de base de 5 443,61 €, une indemnité de résidence de 163,31 € et une indemnité de fonction de 1 401,73 €. Un député peut cumuler son indemnité avec celles accordées pour d’autres mandats dans la limite de 2 721,80 €.L’indemnité représentative de frais de mandat : d’un montant de 5 837 €, elle est destinée à faire face aux dépenses liées à l’exercice du mandat (frais de voiture, de loyer pour la permanence, de réception, d’habillement et de transports…). Les députés disposent en outre d’un crédit de 9 021 € destiné à rémunérer jusqu’à trois collaborateurs. Si la totalité du crédit n’est pas employé, le solde reste affecté au budget de l’Assemblée ou peut l’être à la rémunération d’un collaborateur de son groupe politique.Facilités de circulation : les parlementaires bénéficient de la gratuité sur le réseau SNCF en 1re classe et de 40 allers-retours en avion entre Paris et leur circonscription, ainsi que de six trajets hors circonscription.Logement : l’Assemblée attribue des prêts pour l’acquisition d’un logement ou d’une permanence. Le montant moyen des prêts ainsi consentis s’élève à 76 225 € sur 10 ans à 2 %.Frais divers : les dépenses de téléphone et de courrier, lorsque les députés sont au Palais-Bourbon, sont prises en charge par l’Assemblée nationale.
Je sais certains vont me dire : « Mais… ils peuvent ne pas être réélus ! » Et alors? Et alors… Debré est arrivé é é... Et, avant son départ il a fait voter une loi sur le régime spécial des retraites des députés !Les députés non réélus percevront « à vie » 20 % de leur traitement : soit 1390 € par mois. C'est ce que nous pouvons appeler les « golden parachutes » de nos députés.Jean-Louis Debré a fait voter à l'unanimité et dans le silence complet, une loi pour que désormais, un député non réélu touche pendant 60 mois au lieu de 6 son indemnité mensuelle nette qui est à ce jour de 5178 €, soit 6 952 € brut. Chaque député non réélu coûte donc aux Français 417 180 € sur 5 ans ! Sans parler de ce qu'il leur coûtera « à vie » !
Retraite des députés : une réforme a minima
Gaëtane Morin 26/10/10 à 07h15
Le bureau de l’Assemblée nationale votera mercredi la réforme des retraites des députés. Il devrait gommer certains avantages, mais sans complètement les renier
Les parlementaires vont eux aussi devoir se serrer la ceinture. Mais elle restera relativement lâche par rapport à celle des Français concernés par la réforme des retraites. A l’heure actuelle, un député à la retraite perçoit 2.700 € net par mois, un sénateur 4.442 €. D’après les propositions formulées par le bureau de l’Assemblée nationale – un document que nous nous sommes procurés –, les députés ne vont pas totalement remettre à plat leur système perçu comme très avantageux par l’opinion publique. Tout juste vont-ils consentir à une harmonisation de leur régime avec celui de la fonction publique et renoncer à certains avantages. Ainsi du treizième mois de pension vieillesse, auquel chaque député retraité a droit aujourd’hui.
L’annonce faite par Bernard Accoyer, président de l’Assemblée nationale, de « diminuer les pensions de 8 % dès le 1er janvier 2011 » correspond en fait exactement à ce treizième mois.
Retraites, les planqués du système
Privilèges / mardi 26 octobre par Jacques-Marie Bourget, Louis Cabanes, Émile
Alors que certains luttent pour ne pas partir à 62 ou 67 ans, d’autres, discrètement planqués, s’appliquent à conserver leurs généreux acquis. Revue de troupes.
Le précoce repos des guerriers
En moyenne, les militaires prennent leur retraite à 43,8 ans. Soit 51,3 pour les officiers, 45,8 pour les sous-officiers et 32,2 pour les bidasses. Alors que les fonctionnaires de l’État quittent leur poste à 58,8 ans après 33,6 années de cotisation. Ainsi, après vingt-six années de service, un militaire touche une pension équivalente à celle d’un fonctionnaire civil ayant bossé pendant trente-trois ans. La Cour des comptes a constaté que nos frères d’armes touchaient 72 % de leurs six derniers mois de salaire.
Là où la bande molletière blesse, c’est que 63 % des militaires quittent l’armée avant de satisfaire les conditions du droit à la retraite. Ces « déserteurs » sont alors reclassés dans le régime des fonctionnaires non titulaires. Sachons enfin, cerise sur le calot, que, dès qu’un soldat voyage hors des frontières, qu’il tire un coup de fusil, monte en avion, en hélico ou plonge en sous-marin, c’est-à-dire fait son boulot, il rabiote du temps de retraite avec, quoi qu’il arrive, un bonus : le cinquième du temps de service offert ! Total : 8,6 milliards d’euros pour 565 465 pensionnés militaires, contre moins de 6 milliards pour 1 695 256 civils… Nos bidasses sont comme Bazaine, des as de la retraite. - J.-M.B.
Les cumulards du CAC 40
Pour leurs vieux jours, des patrons du CAC 40 ont découvert, en lisant la loi, une délicieuse oasis : le cumul emploi-retraite. Depuis 2009, le dispositif permet de faire couler à haute pression les deux robinets : toucher une pension complète et un salaire sans plafonnement. Double jackpot à la clé ! Conséquence : un tiers d’entre eux y ont recours, contre à peine 2 % sur l’ensemble des retraités. Parmi les gros bonnets, de jolis noms. L’ex-PDG de L’Oréal Lindsay Owen-Jones, qui, en plus de ses 3,4 millions d’euros de pension de retraite annuelle s’est vu accorder un petit cadeau de 2 millions d’euros en 2009 en tant que coprésident du conseil d’administration. Du haut de ses 72 printemps, Henri Lachmann, ancien patron de Schneider Electric, est un cumulard survitaminé : une retraite à 548 000 euros, selon le journal l’Expansion, un poste au conseil de surveillance de la boîte à 560 000 euros et à celui de Vivendi pour plus de 150 000 euros. Assis à ses côtés, le bon Jean- René Fourtou, a, lui, doublé la mise : 1 million pour ses années passées à Aventis et un autre pour les services qu’il rend aujourd’hui à Vivendi. Sans oublier la vitrine médiatique, Henri Proglio, PDG d’EDF et retraité de Veolia, pour une somme rondelette de 1,5 million d’euros au total. Autant de cas qui confirment une spécificité française révélée dans une étude américaine de Heidrick & Struggles l’année dernière. Celle d’avoir le plus d’anciens grands patrons devenus présidents non exécutifs à l’échelle européenne. Comme on lit dans les manifs, « pour la France d’en haut des couilles en or, pour la France d’en bas des nouilles encore » ! - L.C.
Les cheminots, seigneurs du rail…
Comme en 1995, où les cheminots avaient conduit une grève mémorable de trois semaines fragilisant le régime chiraquien, beaucoup attendaient que les troupes du rail embrayent avec une grève reconductible et jouent, contre la réforme, les « locomotives », selon l’expression de Didier Le Reste, l’homme du chemin de fer à la CGT. Et pour cause : eux aussi sont dans le collimateur, puisque, au-delà de 2017, le texte défendu par Woerth pourrait aligner totalement les cheminots sur le régime général.
En décembre 1995, les seigneurs du rail avaient gagné la sympathie de l’opinion, qui applaudissait à la défense d’une SNCF surendettée que le gouvernement Juppé voulait mettre au régime sec. Les cheminots, un brin roublards, avaient aussi réussi à faire enterrer la réforme de leur système de retraite concoctée par le même gouvernement Juppé. Un régime spécial hérité des temps difficiles des machines à vapeur et des escarbilles. Ce système assure aux cheminots un départ à la retraite d’office à 55 ans, ramené à 50 ans pour les conducteurs, le tout avec une pension calculée sur les dernières périodes de travail. Un statut pépère, d’autant que les métiers pénibles ne sont pas les plus nombreux à la SNCF. Devant des gouvernements marqués par 1995, la digue cheminote a tenu treize ans, jusqu’en 2008. Il y a deux ans, est entrée en vigueur une réforme des régimes spéciaux (gaziers, électriciens, agents SNCF et RATP) élaborée par François Fillon. Avec 160 000 employés actifs à la SNCF pour environ 300 000 retraités ou veuves, ce régime que l’État doit équilibrer finit par coûter très cher. Objectif : réduire d’ici à 2017 l’écart de l’âge de départ en retraite des agents SNCF par rapport à celui des voyageurs qu’ils trimballent dans leurs trains. Les cheminots devront attendre d’avoir 57 ans pour partir, au lieu de 55 ans, mais à condition d’avoir cotisé quarante-et-un ans.
Quoi qu’il en soit, les cheminots ne s’en tirent déjà pas si mal. La réforme 2008 coûte à la SNCF « chaque année 128 millions d’euros en mesures d’accompagnement », comme l’a détaillé le DRH de l’entreprise, François Nogué, devant la presse. Explication de ce terme pudique : pour que les cheminots poursuivent leur carrière au-delà de 55 ans, il a fallu créer, par exemple, de nouveaux échelons dans la grille salariale. Avec des augmentations générales supérieures à celle des prix (+ 3,6 % en 2010), les seniors finissent par peser lourd dans la masse salariale de la boîte. Et comme la SNCF a déjà du mal à faire des économies, ce surcoût, il faut bien le répercuter quelque part. Am, stram, gram… le client sera-t-il touché ? Vu que le prix des billets de train augmente plus que l’inflation, il y a de quoi s’interroger. - E.B.
Un lecteur de Bakchich défend la solidarité
Alors quoi, que les cheminots partent à 50 ans même si les locomotives à vapeur n’existent plus ? Tant mieux pour eux, car en partant tôt, des jeunes prendront leur place tôt. (…) S’attaquer aux cheminots est une énorme sottise qui pointe "nos amis". Pour qu’un train roule, il y a des milliers de gens au service de la collectivité 24 heures sur 24. Qui aimerait faire les 3 huit ? Ces 170000 salariés sont encore le dernier bastion de la conscience ouvrière de cette république de pacotille. Ils se sont battus pour garder ce régime qui leur permet de partir encore début et pas cassés, comme tel est le cas hélas pour beaucoup d’autres. Ou est le mal ?
Si le plus grand nombre des esclaves salariés morflent comme des larbins tout en pleurnichant sur leurs minables vies, ils n’ont qu’à se ressembler ! Imaginons des centaines de milliers d’ouvriers du bâtiment ressemblés dans une convention collective protectrice. Il n’y aurait plus d’accidents du travail et ils partiraient aussi à 50 ans voir plutôt et en bonne santé. Voici un sujet pour un article concernant un vrai "régime spéciale" qui est celui des professeurs des universités : pour une centaine d’heures de cours par an en plus des heures de recherche selon leur dévouement et ardeur à la tâche ils touchent 4000 euros mensuels au bout de 25 ans. Cette élite passe leur vie à cumuler sans faire les trois huit comme les machinistes Paris Ventimiglia, ni les réparateurs de caténaires et tous ceux triment dur pour que les trains ne déraillent pas. Et si la conduite des locomotives est moins pénible je vous dis que tant mieux pour eux.
Vous n’avez pas remarqué que parmi certains experts du bla bla qui apparaissent dans les médias, il y a ceux qui inventent des concepts, des expressions, des théories et formes de penser destinées à polluer les cerveaux encore bons ? Beaucoup de ces individus, si nécessaires à la domestication des esprits enseignent dans des multiples endroits, écrivent des bouquins et des articles, font des expertises, font de la politique et j’en passe. Ils ont la possibilité de cumuls car d’une manière ou une autre ils peuvent être les fers de lance de l’aliénation collective. Voilà pourquoi un tel "régime spéciale" des professeurs d’élite même si dedans il y a des gens très bien qui font avancer les connaissances humaines dans toutes ces variantes. Votre article suggère que les travailleurs du rail seraient des privilégiés, alors qu’ils sont un bel exemple d’association collective permettant le développement des conditions de travail et retraite dignes.
Votre article oublie que eux aussi on veut les privatiser au nom de la concurrence et managements sauvages. Le travail actuel est un dogme né à l’époque de la renaissance cupide de conquête planétaire. Des esprits habiles et avides de pouvoir ont forgèrent un modèle basé dans l’obsession pour le travail cadré dans la criminelle action d’exploitation et utilisation d’autrui. Eh bien, cette aliénation est une hécatombe de masses qui tue chaque année des dizaines des milliers de travailleurs de part le monde ; qui provoque autant des mutilés et des infirmes ; qui à feu lent anéantie la vie d’autres millions leur creusant une tombe d’ennui et de désespoir tout le long de l’existence.
Avec cette reforme des retraites les oppresseurs enfoncent le clou supprimant une toute petite période d’espoir à avoir une fin de vie un peu chouette et de surcroit la plus longue possible, nettement pour les plus modestes. Combien auront joui réellement d’un taux de retraite digne, qui couplé à un allongement de la vie ont pu fuir de l’exploitation à 60 ans tout en ayant un système de sécurité sociale correct ? Ça n’a dure qu’une poignée d’années ! Ces "profiteurs" nés autour de la deuxième grande boucherie mondiale et qui commencèrent à bosser en 1945 se la "coulèrent douce" jusqu’en 1993. Autrement dit, ce n’est rien dans l’échelle du temps ! Voilà pourquoi vive la protection dont bénéficient encore les cheminots et que vive la retraite à 50 ans ! Ou encore mieux : à bas le salariat aliénant qui préconise le travail pour faire n’importe quoi rien que pour le profit de quelqu’un d’autre. Il faut produire l’indispensable dans les domaines de la santé, l’alimentation, le logement, l’éducation, la connaissance, etc. Le tout doit être destiné à forger des gens gaies, sains de esprit, créatifs, partageurs et non violents. Travaillons tous seulement une petite poignée d’heures par jour après avoir produit le vrai nécessaire. Pourquoi ne pas travailler comme les professeurs des universités. Pour ceux qui vous diront que cette d’élite, en dehors des 92 heures de cours par an consacre le reste du temps à la recherche, répondons-les que nous aussi, en dehors des 2 ou trois heures par jour de production des choses utiles et pérennes, rechercherons aussi un sens vrai à nos vies. Vive le droit à la saine paresse ! - Vivito (lecteur -pas cheminot- de Bakchich)
Privilèges / mardi 26 octobre par Jacques-Marie Bourget, Louis Cabanes, Émile
Alors que certains luttent pour ne pas partir à 62 ou 67 ans, d’autres, discrètement planqués, s’appliquent à conserver leurs généreux acquis. Revue de troupes.
Le précoce repos des guerriers
En moyenne, les militaires prennent leur retraite à 43,8 ans. Soit 51,3 pour les officiers, 45,8 pour les sous-officiers et 32,2 pour les bidasses. Alors que les fonctionnaires de l’État quittent leur poste à 58,8 ans après 33,6 années de cotisation. Ainsi, après vingt-six années de service, un militaire touche une pension équivalente à celle d’un fonctionnaire civil ayant bossé pendant trente-trois ans. La Cour des comptes a constaté que nos frères d’armes touchaient 72 % de leurs six derniers mois de salaire.
Là où la bande molletière blesse, c’est que 63 % des militaires quittent l’armée avant de satisfaire les conditions du droit à la retraite. Ces « déserteurs » sont alors reclassés dans le régime des fonctionnaires non titulaires. Sachons enfin, cerise sur le calot, que, dès qu’un soldat voyage hors des frontières, qu’il tire un coup de fusil, monte en avion, en hélico ou plonge en sous-marin, c’est-à-dire fait son boulot, il rabiote du temps de retraite avec, quoi qu’il arrive, un bonus : le cinquième du temps de service offert ! Total : 8,6 milliards d’euros pour 565 465 pensionnés militaires, contre moins de 6 milliards pour 1 695 256 civils… Nos bidasses sont comme Bazaine, des as de la retraite. - J.-M.B.
Les cumulards du CAC 40
Pour leurs vieux jours, des patrons du CAC 40 ont découvert, en lisant la loi, une délicieuse oasis : le cumul emploi-retraite. Depuis 2009, le dispositif permet de faire couler à haute pression les deux robinets : toucher une pension complète et un salaire sans plafonnement. Double jackpot à la clé ! Conséquence : un tiers d’entre eux y ont recours, contre à peine 2 % sur l’ensemble des retraités. Parmi les gros bonnets, de jolis noms. L’ex-PDG de L’Oréal Lindsay Owen-Jones, qui, en plus de ses 3,4 millions d’euros de pension de retraite annuelle s’est vu accorder un petit cadeau de 2 millions d’euros en 2009 en tant que coprésident du conseil d’administration. Du haut de ses 72 printemps, Henri Lachmann, ancien patron de Schneider Electric, est un cumulard survitaminé : une retraite à 548 000 euros, selon le journal l’Expansion, un poste au conseil de surveillance de la boîte à 560 000 euros et à celui de Vivendi pour plus de 150 000 euros. Assis à ses côtés, le bon Jean- René Fourtou, a, lui, doublé la mise : 1 million pour ses années passées à Aventis et un autre pour les services qu’il rend aujourd’hui à Vivendi. Sans oublier la vitrine médiatique, Henri Proglio, PDG d’EDF et retraité de Veolia, pour une somme rondelette de 1,5 million d’euros au total. Autant de cas qui confirment une spécificité française révélée dans une étude américaine de Heidrick & Struggles l’année dernière. Celle d’avoir le plus d’anciens grands patrons devenus présidents non exécutifs à l’échelle européenne. Comme on lit dans les manifs, « pour la France d’en haut des couilles en or, pour la France d’en bas des nouilles encore » ! - L.C.
Les cheminots, seigneurs du rail…
Comme en 1995, où les cheminots avaient conduit une grève mémorable de trois semaines fragilisant le régime chiraquien, beaucoup attendaient que les troupes du rail embrayent avec une grève reconductible et jouent, contre la réforme, les « locomotives », selon l’expression de Didier Le Reste, l’homme du chemin de fer à la CGT. Et pour cause : eux aussi sont dans le collimateur, puisque, au-delà de 2017, le texte défendu par Woerth pourrait aligner totalement les cheminots sur le régime général.
En décembre 1995, les seigneurs du rail avaient gagné la sympathie de l’opinion, qui applaudissait à la défense d’une SNCF surendettée que le gouvernement Juppé voulait mettre au régime sec. Les cheminots, un brin roublards, avaient aussi réussi à faire enterrer la réforme de leur système de retraite concoctée par le même gouvernement Juppé. Un régime spécial hérité des temps difficiles des machines à vapeur et des escarbilles. Ce système assure aux cheminots un départ à la retraite d’office à 55 ans, ramené à 50 ans pour les conducteurs, le tout avec une pension calculée sur les dernières périodes de travail. Un statut pépère, d’autant que les métiers pénibles ne sont pas les plus nombreux à la SNCF. Devant des gouvernements marqués par 1995, la digue cheminote a tenu treize ans, jusqu’en 2008. Il y a deux ans, est entrée en vigueur une réforme des régimes spéciaux (gaziers, électriciens, agents SNCF et RATP) élaborée par François Fillon. Avec 160 000 employés actifs à la SNCF pour environ 300 000 retraités ou veuves, ce régime que l’État doit équilibrer finit par coûter très cher. Objectif : réduire d’ici à 2017 l’écart de l’âge de départ en retraite des agents SNCF par rapport à celui des voyageurs qu’ils trimballent dans leurs trains. Les cheminots devront attendre d’avoir 57 ans pour partir, au lieu de 55 ans, mais à condition d’avoir cotisé quarante-et-un ans.
Quoi qu’il en soit, les cheminots ne s’en tirent déjà pas si mal. La réforme 2008 coûte à la SNCF « chaque année 128 millions d’euros en mesures d’accompagnement », comme l’a détaillé le DRH de l’entreprise, François Nogué, devant la presse. Explication de ce terme pudique : pour que les cheminots poursuivent leur carrière au-delà de 55 ans, il a fallu créer, par exemple, de nouveaux échelons dans la grille salariale. Avec des augmentations générales supérieures à celle des prix (+ 3,6 % en 2010), les seniors finissent par peser lourd dans la masse salariale de la boîte. Et comme la SNCF a déjà du mal à faire des économies, ce surcoût, il faut bien le répercuter quelque part. Am, stram, gram… le client sera-t-il touché ? Vu que le prix des billets de train augmente plus que l’inflation, il y a de quoi s’interroger. - E.B.
Un lecteur de Bakchich défend la solidarité
Alors quoi, que les cheminots partent à 50 ans même si les locomotives à vapeur n’existent plus ? Tant mieux pour eux, car en partant tôt, des jeunes prendront leur place tôt. (…) S’attaquer aux cheminots est une énorme sottise qui pointe "nos amis". Pour qu’un train roule, il y a des milliers de gens au service de la collectivité 24 heures sur 24. Qui aimerait faire les 3 huit ? Ces 170000 salariés sont encore le dernier bastion de la conscience ouvrière de cette république de pacotille. Ils se sont battus pour garder ce régime qui leur permet de partir encore début et pas cassés, comme tel est le cas hélas pour beaucoup d’autres. Ou est le mal ?
Si le plus grand nombre des esclaves salariés morflent comme des larbins tout en pleurnichant sur leurs minables vies, ils n’ont qu’à se ressembler ! Imaginons des centaines de milliers d’ouvriers du bâtiment ressemblés dans une convention collective protectrice. Il n’y aurait plus d’accidents du travail et ils partiraient aussi à 50 ans voir plutôt et en bonne santé. Voici un sujet pour un article concernant un vrai "régime spéciale" qui est celui des professeurs des universités : pour une centaine d’heures de cours par an en plus des heures de recherche selon leur dévouement et ardeur à la tâche ils touchent 4000 euros mensuels au bout de 25 ans. Cette élite passe leur vie à cumuler sans faire les trois huit comme les machinistes Paris Ventimiglia, ni les réparateurs de caténaires et tous ceux triment dur pour que les trains ne déraillent pas. Et si la conduite des locomotives est moins pénible je vous dis que tant mieux pour eux.
Vous n’avez pas remarqué que parmi certains experts du bla bla qui apparaissent dans les médias, il y a ceux qui inventent des concepts, des expressions, des théories et formes de penser destinées à polluer les cerveaux encore bons ? Beaucoup de ces individus, si nécessaires à la domestication des esprits enseignent dans des multiples endroits, écrivent des bouquins et des articles, font des expertises, font de la politique et j’en passe. Ils ont la possibilité de cumuls car d’une manière ou une autre ils peuvent être les fers de lance de l’aliénation collective. Voilà pourquoi un tel "régime spéciale" des professeurs d’élite même si dedans il y a des gens très bien qui font avancer les connaissances humaines dans toutes ces variantes. Votre article suggère que les travailleurs du rail seraient des privilégiés, alors qu’ils sont un bel exemple d’association collective permettant le développement des conditions de travail et retraite dignes.
Votre article oublie que eux aussi on veut les privatiser au nom de la concurrence et managements sauvages. Le travail actuel est un dogme né à l’époque de la renaissance cupide de conquête planétaire. Des esprits habiles et avides de pouvoir ont forgèrent un modèle basé dans l’obsession pour le travail cadré dans la criminelle action d’exploitation et utilisation d’autrui. Eh bien, cette aliénation est une hécatombe de masses qui tue chaque année des dizaines des milliers de travailleurs de part le monde ; qui provoque autant des mutilés et des infirmes ; qui à feu lent anéantie la vie d’autres millions leur creusant une tombe d’ennui et de désespoir tout le long de l’existence.
Avec cette reforme des retraites les oppresseurs enfoncent le clou supprimant une toute petite période d’espoir à avoir une fin de vie un peu chouette et de surcroit la plus longue possible, nettement pour les plus modestes. Combien auront joui réellement d’un taux de retraite digne, qui couplé à un allongement de la vie ont pu fuir de l’exploitation à 60 ans tout en ayant un système de sécurité sociale correct ? Ça n’a dure qu’une poignée d’années ! Ces "profiteurs" nés autour de la deuxième grande boucherie mondiale et qui commencèrent à bosser en 1945 se la "coulèrent douce" jusqu’en 1993. Autrement dit, ce n’est rien dans l’échelle du temps ! Voilà pourquoi vive la protection dont bénéficient encore les cheminots et que vive la retraite à 50 ans ! Ou encore mieux : à bas le salariat aliénant qui préconise le travail pour faire n’importe quoi rien que pour le profit de quelqu’un d’autre. Il faut produire l’indispensable dans les domaines de la santé, l’alimentation, le logement, l’éducation, la connaissance, etc. Le tout doit être destiné à forger des gens gaies, sains de esprit, créatifs, partageurs et non violents. Travaillons tous seulement une petite poignée d’heures par jour après avoir produit le vrai nécessaire. Pourquoi ne pas travailler comme les professeurs des universités. Pour ceux qui vous diront que cette d’élite, en dehors des 92 heures de cours par an consacre le reste du temps à la recherche, répondons-les que nous aussi, en dehors des 2 ou trois heures par jour de production des choses utiles et pérennes, rechercherons aussi un sens vrai à nos vies. Vive le droit à la saine paresse ! - Vivito (lecteur -pas cheminot- de Bakchich)
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