INTERVENTION URI PACA
CNC 20 & 21 OCTOBRE
Notre message accessible à tous sur le caractère inégalitaire et injuste de cette réforme a été entendu par les salariés mais aussi repris par la CGT et les autres Organisations syndicales
Une revendication simple, explicite, efficace qui nous permet également de proposer du fond, nos exigences, notre triptyque allongement de la durée de cotisation, réforme systémique, financement des retraites.
Notre communication, est depuis le début du mouvement particulièrement adaptée, construite, porteuse de sens. Elle est Comprise par l’opinion publique qui soutient très majoritairement notre volonté de réforme mais aussi notre désaccord pour celle qui est proposée.
Une ligne tracée sur les axes du congrès de Tours, une maitrise du débat médiatique sur nos propositions, une présence importante et identifiée dans les manifestations, un affichage clair avec Bernard THIBAULT donnant un message politique fort permettant une lecture grand public de ce qu’est la colonne vertébrale du syndicalisme français.
Comme beaucoup l’on dit, ce mouvement a redonné des couleurs à nos cortèges, et c’est une double satisfaction pour notre équipe régionale. Celle de voir nos adhérents, nos militants, de jeunes salariés sympathisants rejoindre nos rangs en arborant fièrement les drapeaux, chasubles et autres autocollants – participant à la rupture de stock nationale - et puis la satisfaction d’avoir réussi le rassemblement de nos équipes régionales bien ancrées désormais dans la politique revendicative CFDT.
Les équipes ont travaillé dur à la réussite des grands rendez vous de mobilisations mais aussi pour tracter, expliquer, dans leurs entreprises mais aussi au contact des populations. Toutes et tous ont beaucoup donné, la tension des conflits est là, perceptible, la fatigue aussi, mais la fierté toujours de participer à un grand dessein celui de protéger notre pacte social, celui de montrer aux gouvernants quel qu’ils soient que la justice sociale est le ciment de notre société.
Les lycéens aussi sont entrés dans la danse, avec leur insouciance parfois, avec leur pétillante jeunesse mais aussi faisant preuve de responsabilité devant la construction de leur futur.
Certes nous ne sommes pas dupe de ce que certains s’attachent à les instrumentaliser mais c’est aussi l’occasion pour nous de mettre en pratique nos revendications en matière de tutorat et de transmission des savoirs faire manifestants…c’est surtout notre responsabilité de les encadrer et les protéger des débordements de casseurs lorsqu’ils choisissent de se mêler à nos cortèges.
Le temps parlementaire est quasiment terminé, le gouvernement, resté sourd aux attentes majoritaires de l’opinion publique, s’est enfermé dans une posture réactionnaire dictée par la volonté des marchés.
Le bilan politique de la période est lourd pour notre pays.
Une mise au ban par les institutions internationales après la stigmatisation des Roms, la tentation du repli national plutôt qu’un nouvel élan européen, un gouvernement sans exemplarité, avec de nombreux ministres englués dans des affaires et des conflits d’intérêt, des cadeaux faits au Medef sans contrepartie pour l’emploi pénalisant notre relance, un appauvrissement des plus précaires dans les mesures des lois de finances, une rupture du dialogue social fragilisant la cohésion sociale.
Nous aurons, après l’épisode des retraites et dans l’unité avec d’autres partenaires syndicaux à engager une reconquête des salariés, des retraités et des citoyens pour qu’ils se reconnaissent dans notre société et dans les valeurs de la république sinon 2012 risque de ressembler à 2002. Ce sera un bien triste anniversaire et un incroyable échec pour nous responsables et pour tous ceux qui portent au plus prés des salariés dans l’entreprise les valeurs d’émancipation, de solidarité, de justice, de fraternité.
Mais pour l’heure attachons nous à sortir de ce conflit par le haut. Nous avons porté l’espoir que le syndicalisme est bien le moyen pour les salariés et les retraités de maintenir une justice sociale dans les réalités de notre société. Réussir c’est renforcer notre syndicalisme, échouer nous discréditera dans notre rôle de transformation de la société et nous affaiblira considérablement.
La CFDT est la clé de voute de l’intersyndicale, nous la conduisons, nous partageons les décisions, « nous sommes bien dedans », c’est le message de nos syndicats.
Certaines O.S. n’attendent qu’un bouc émissaire, la ficelle est grosse mais elle est à l’image de leur attitude dans le conflit et leur incapacité à produire des propositions.
Le premier Ministre au 20H de TF1 met clairement la pression sur François et sur la CFDT et des journalistes politiques annoncent déjà l’abandon de l’intersyndicale par la CFDT et l’UNSA après le vote des Sénateurs. Dans les intersyndicales départementales, la question nous a été posée « il parait que la CFDT négocie avec le gouvernement pour sortir ???» Ce ne sont ni les politiques ni les médias qui prennent les décisions pour la CFDT mais chacune de nos paroles est attendue avec impatience.
Alors pourquoi ne pas relancer l'idée d'un débat, un vrai, entre François et FILLON. Si le gouvernement refuse, il avoue les carences de sa réforme, s'il accepte, la CFDT a les arguments pour conforter l'opinion publique en notre faveur.
Il n’y a pas d’urgence dictée par la fin du débat parlementaire ! La maîtrise démontrée jusqu’ici, reste la règle ! Nous devons garder en mémoire la volonté de proximité exprimée à Tours dans le chapitre 3 que nos syndicats ont voté.
Nous avons besoin de rester forts et crédibles pour continuer de peser dans les débats des réformes annoncées et pour recentrer les efforts vers l’emploi.
La perspective débattue par les sénateurs d’une concertation vers une réforme de fond serait une avancée plutôt positive mais encore très insuffisante.
L’issue doit être trouvée en préservant l’unité syndicale, en partageant l’effort, sans désaveu pour personne, dans le respect de chacun, en valorisant les mesures obtenues depuis l’ouverture du débat parlementaire tout en rappelant notre désaccord sur le report de l’âge de départ.
Le partage de l’effort serait un message juste : les politiques acceptent d’écouter les inquiétudes des salariés et des retraités en ouvrant rapidement des négociations, les syndicats et les salariés acceptent de lever les mobilisations pour favoriser ces discussions.
Cette réforme nous a redonné la main, elle a ramené les salariés et une partie de la gauche sur l’esprit de la réforme de 2003, elle nous conforte dans la dimension d’être un des deux piliers du syndicalisme français, nous avons marqué l’essai de l’opinion publique à nous de le transformer en imposant les propositions de la CFDT.
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