Publié le
16/03/2016 • Par Emmanuelle
Picaud • dans : A la une, A la une emploi, Actu Emploi, France, Toute l'actu RH
0
Commentaire
© Fotolia
Manuel Valls
a promis « un geste significatif » en faveur d’une augmentation des salaires
des fonctionnaires. Une annonce qui n’a pas manqué de faire réagir les
opposants politiques.
Cet article
est paru dans
Le Club Ressources Humaines
Le Club Ressources Humaines
Alors que
les syndicats ont rendez-vous jeudi 17 mars avec la ministre de la Fonction
publique Annick Girardin, le gouvernement a laissé entendre qu’il envisageait
de revaloriser le point d’indice des fonctionnaires, bloqué depuis la
présidence de Nicolas Sarkozy à 4,63 euros.
En effet,
mardi 15 mars 2016, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré sur RMC qu’il
ferait lors de cette fameuse rencontre, un « geste significatif » en faveur du
salaire des fonctionnaires. L’annonce officialisée, les partis politiques n’ont
pas manqué de réagir aux propos de Matignon.
Un coût important pour le secteur public
Le parti Les
Républicains (LR) a, le premier, vivement dénoncé une « mesure coûteuse pour
les contribuables et purement électoraliste ».
Selon les
estimations, une augmentation du point d’indice des salaires de 1% doit coûter
1,8 milliard d’euros supplémentaires à l’État et aux collectivités
territoriales, « sans aucune contrepartie en matière de réforme de l’administration
ou du temps de travail des fonctionnaires » déplore le communiqué.
Toutefois,
le parti de Nicolas Sarkozy a reconnu que « cette annonce […] ne doit pas
masquer une réalité : la paupérisation progressive des fonctionnaires, résultat
du choix socialiste de privilégier les recrutements au détriment de toute
réforme courageuse et ambitieuse ».
Pour
revaloriser les carrières des fonctionnaires, Les Républicains préconisent de
poursuivre le
non-remplacement d’au moins un fonctionnaire sur deux partant à la retraite,
et de mettre en place une rémunération liée à la performance et au mérite dans
la fonction publique.
À moyen
terme, l’idée est de créer « une fonction publique du XXIe siècle
[…] », qui « répondra à l’exigence d’équité entre les citoyens du privé et ceux
du public que ce soit sur le temps de travail, un système de retraites
équivalentes, et des règles de gestion semblables à celles du privé », est-il
précisé.
Le centriste
François Sauvadet (UDI), ancien ministre de la fonction publique de Nicolas Sarkozy,
est contre lui aussi, évoquant une mesure « fumeuse ».
#Degel du point d’indice :
mesure coûteuse pour le pays et les collectivités, écran de fumée d’1 gestion
désastreuse de la #FonctionPublique
— François
SAUVADET (@sauvadet) 16 mars 2016
Le Front national s’est quant à lui déclaré « favorable » au dégel du
point d’indice des fonctionnaires, tout en estimant que « celui-ci ne se
réclame simplement pas la veille d’échéances électorales majeures ». Le parti
de Marine Le Pen n’a pas manqué de souligner la baisse générale du pouvoir
d’achat des français « qui touche les petits traitements de la fonction
publique, les petits salaires du privé et les petites retraites ». Pointant le
contexte actuel de restrictions budgétaires imposées par l’État aux
collectivités territoriales, le FN a également souligné que « l’austérité n’est
pas une solution pour la France », tout en expliquant que celle-ci « ne doit
pas se confondre avec une saine gestion des deniers publics ». Florian
Philippot, vice-président du FN appelle ainsi à les « grandes
collectivités » à cesser d’embaucher.
Dégeler le
point d’indice oui. Gros pb de pouvoir d’achat en France ! Les grandes
collectivités locales doivent cesser d’embaucher à tout-va — Florian Philippot
(@f_philippot) 16 mars 2016
Une décision « légitime » après six ans d’attente
Le président
du MoDem François Bayrou a quant à lui estimé « légitime » la revalorisation du
point d’indice lors d’une interview sur iTélé. « Cela fait six ans que le point
d’indice des fonctionnaires n’a pas été revalorisé. Ça ne veut pas dire qu’il
n’y a pas eu des progressions individuelles, mais le point de référence ne l’a
pas été. Il est donc légitime qu’il le soit », a-t-il déclaré.
Lors de
l’interview, François Bayrou s’est risqué à faire une comparaison avec le
secteur privé, arguant que les salaires de celui-ci ont augmenté normalement et
ont suivi l’inflation, tandis que ceux du public ont, eux, été bloqués. Enfin,
quoique favorable à cette mesure, le centriste a toutefois émis des réserves
quant à son financement : « le problème c’est que l’on n’a pas fait les efforts
de gestion nécessaires pour avoir les moyens de le financer. (…) Cela va créer
de grandes difficultés. »
Le parti de
gauche privilégie lui aussi le dégel du point d’indice :
Le parti de gauche privilégie lui le dégel du point d’indice
Le parti de gauche privilégie lui le dégel du point d’indice
« Augmentons
le point d’indice des fonctionnaires, plutôt que de continuer à faire des
cadeaux aux grands groupes ! » @Simonnet2
#GGRMC
— Parti de
Gauche (PG) (@LePG) 16 mars 2016
Si l’idée d’une augmentation générale des salaires des fonctionnaires est désormais rendue officielle, reste à fixer l’ampleur de celle-ci. Le gouvernement n’a pas encore précisé le chiffre, mais la question sera au coeur du rendez-vous du 17 mars entre les syndicats et la ministre de la fonction publique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire