dimanche 30 mars 2014

Bilal Berreni :son travail en Tunisie(¨), pendant la révolution de 2011, lui avait valu l’attention des médias, notamment un beau portrait dans Le Monde:

Bilal Berreni :le corps du street artist français Zoo Project reposait à la morgue de Detroit depuis huit mois
Imanol Corcostegui | Journaliste Rue89

Le corps du street artist français Zoo Project reposait à la morgue de Detroit depuis huit mois
Imanol Corcostegui | Journaliste 



Un dessin de Zoo Project dans Paris (Fran&ccedil ; ois Landre/Flickr/CC)
D’après le Detroit Free Press, son corps n’a été identifié qu’en fin de semaine dernière, après être resté huit mois à la morgue. Bilal Berreni, 23 ans, a été assassiné d’une balle dans la tête, à Detroit, dans des conditions mystérieuses.
Ses proches ignoraient ce qu’il faisait exactement aux Etats-Unis, supposaient une vie d’errance, de rencontres et de projets artistiques.
Bilal Berreni était un street-artist surnommé Zoo Project.
En Tunisie et près de la Libye
Son travail en Tunisie, pendant la révolution de 2011, lui avait valu l’attention des médias, notamment un beau portrait dans Le Monde.
Alors qu’il avait 20 ans et 600 euros en poche, le jeune artiste, qui se présente comme « Franco-algérien résidant à Paris », était parti à Tunis, il « voulait voir une révolution ». Peu de temps après, un homme lui demande de faire un portrait de son frère, mort pendant les émeutes.
Zoo Project finit par habiller les murs de Tunis de dizaines de dessins des victimes de la révolution. Parce que « les oublier serait les tuer une deuxième fois. »


(¨)Un dessin de Zoo Project à Tunis (Zoo Project)
Plus tard, il fera la même chose dans un camp de réfugiés à la frontière libyenne, il y vivra comme les réfugiés et plantera ses portraits sur des grands morceaux de toile attachés à des mâts.
Sur son site, il expliquait vouloir représenter « la détresse de ceux qui ne sont plus considérés et traités comme des humains, parqués dans des non-lieux. »
Un autre projet l’avait conduit dans l’est de l’Europe, autour de la Russie, pour rencontrer les fantômes de l’ex-URSS dans un documentaire intitulé « C’est assez bien d’être fou ». Il venait alors de rentrer d’un premier séjour aux Etats-Unis, où il avait connu les squats et la prison.
Avant tout ça, il avait commencé à travailler dans les rues de Paris, dans le XXebeaucoup. Des animaux aux corps d’homme, toujours en noir et blanc, et des messages qui disaient l’absurdité de la société moderne.
Bilal Berreni adorait Ernest Pignon-Ernest. Au Monde, il parlait longuement de la solitude :
« Zoo Project est parti des pigeons. Ils sont là, tout le monde les rejette. Un peu comme pour moi qui peignais sur les murs. On me disait : “Va peindre ailleurs !”
C’est une dure leçon : quand tu fais vraiment ce que tu veux, tu restes seul. A chaque fois que je reviens à Paris, je sens ce vide. »
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http://rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/styles/asset_img_full/public/assets/image/2014/03/zooproject.jpg

Un dessin de Zoo Project dans Paris (Fran&ccedil ; ois Landre/Flickr/CC) Cliquez dans le cadre pour voir !
D’après le Detroit Free Press, son corps n’a été identifié qu’en fin de semaine dernière, après être resté huit mois à la morgue. Bilal Berreni, 23 ans, a été assassiné d’une balle dans la tête, à Detroit, dans des conditions mystérieuses.
Ses proches ignoraient ce qu’il faisait exactement aux Etats-Unis, supposaient une vie d’errance, de rencontres et de projets artistiques.
Bilal Berreni était un street-artist surnommé Zoo Project.
En Tunisie et près de la Libye
Son travail en Tunisie, pendant la révolution de 2011, lui avait valu l’attention des médias, notamment un beau portrait dans Le Monde.
Alors qu’il avait 20 ans et 600 euros en poche, le jeune artiste, qui se présente comme « Franco-algérien résidant à Paris », était parti à Tunis, il « voulait voir une révolution ». Peu de temps après, un homme lui demande de faire un portrait de son frère, mort pendant les émeutes.
Zoo Project finit par habiller les murs de Tunis de dizaines de dessins des victimes de la révolution. Parce que « les oublier serait les tuer une deuxième fois. »
http://rue89.nouvelobs.com/sites/news/files/styles/asset_img_full/public/assets/image/2014/03/zoo-project-tunis.jpg

Un dessin de Zoo Project à Tunis (Zoo Project) :cliquez dans le cadre pour voir!
Plus tard, il fera la même chose dans un camp de réfugiés à la frontière libyenne, il y vivra comme les réfugiés et plantera ses portraits sur des grands morceaux de toile attachés à des mâts.
Sur son site, il expliquait vouloir représenter « la détresse de ceux qui ne sont plus considérés et traités comme des humains, parqués dans des non-lieux. »
Un autre projet l’avait conduit dans l’est de l’Europe, autour de la Russie, pour rencontrer les fantômes de l’ex-URSS dans un documentaire intitulé « C’est assez bien d’être fou ». Il venait alors de rentrer d’un premier séjour aux Etats-Unis, où il avait connu les squats et la prison.
Avant tout ça, il avait commencé à travailler dans les rues de Paris, dans le XXebeaucoup. Des animaux aux corps d’homme, toujours en noir et blanc, et des messages qui disaient l’absurdité de la société moderne.
Bilal Berreni adorait Ernest Pignon-Ernest(*)Au Monde, il parlait longuement de la solitude :
« Zoo Project est parti des pigeons. Ils sont là, tout le monde les rejette. Un peu comme pour moi qui peignais sur les murs. On me disait : “Va peindre ailleurs !”
C’est une dure leçon : quand tu fais vraiment ce que tu veux, tu restes seul. A chaque fois que je reviens à Paris, je sens ce vide. »

(*)

Rencontrez l’homme qui mit un jean à Rimbaud dans Rue89 Week-end

Yann Guégan | red. chef adjoint Rue89


Rimbaud en jean, un des collages les plus connus de l’artiste (Ernest Pignon-Ernest)
Son Rimbaud en jean, Ernest Pignon-Ernest l’a collé près de 80 fois, sur les routes de Charleville à Paris. Pionnier du street art, l’homme a investi les rues dès les années 70 a œuvré à Nice comme à Naples, contre l’apartheid ou pour l’avortement.
Ses dessins racontent la souffrance des hommes et la violence des puissants. Il a bien voulu revenir sur dix de ses œuvres dans Rue89 Week-end, notre revue pour tablettes, disponible sur iPad et sur Android.
Le bonus cette semaine, ce sont sept court métrages tournés dans la Syrie en guerre, sept instantanés poignants d’une société en plein effondrement après trois ans d’insurrection contre Bachar el-Assad. Ces films seront diffusés sur Arte le mardi 4 mars à 23h40, dans le cadre d’une soirée dédiée aux réalisateurs syriens, qui commencera avec « Homs, Chronique d’une révolte », documentaire de Talal Derki, à 20h50.
Au menu également, une courte enquête sur « accident de personne », ces suicides qui perturbent la circulation des trains et métros, mais que le citadin pressé remarque à peine.*)

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