vendredi 14 mars 2014

Assurance-chômage : dernière séance de négociaton le 20 mars


PUBLIÉ LE 27/02/2014 À 20H44par Anne-Sophie Balle
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La rencontre du 27 février aura quelque peu permis de calmer les esprits et de faire bouger quelques lignes. Mais les divergences sont encore nombreuses… Faute d'éléments de chiffrage suffisants, la séance prévue le 13 mars est reportée d'une semaine.
En ne modifiant qu’à la marge son projet d’accord, le patronat prenait le risque de crisper d’entrée ses partenaires syndicaux. Aussi, avant même le premier tour de table, la CFDT faisait part de son agacement face à la réitération des propositions patronales – dont la suppression des règles d’indemnisation spécifiques aux intermittents pour les aligner sur celles du régime général. « Les intermittents appartiennent au régime interprofessionnel et doivent être traités dans la solidarité interprofessionnelle comme tout le monde. S’il y a besoin, à terme, de faire évoluer un régime […] qui entretient encore beaucoup de gens du secteur dans la précarité […], on veut se laisser le temps de traiter le sujet dans la sérénité, en ayant le temps d’associer toutes les parties prenantes, dont l’État », décrypte Véronique Descacq, chef de file CFDT. Face au refus unanime des syndicats dune remise en cause du régime en l’état souhaitée par le Medef, une concertation tripartite avec l’État en marge de la négociation assurance-chômage pourrait finalement être actée par les partenaires sociaux, et ainsi éteindre le brasier allumé en début de négociation sur ce sujet sensible.
Le texte patronal maintient en revanche l’idée d’une modulation des indemnités chômage en fonction de la conjoncture, s’appuyant sur le déficit du régime pour chercher par tous les moyens possibles un retour à l’équilibre. « Personne ne nie le besoin d’équilibre du régime. Mais dans un contexte contraint par un chômage qui ne cesse d’augmenter [8 900 demandeurs d’emploi supplémentaires enregistrés par Pôle emploi en janvier 2014], la priorité est au maintien des droits et de la règle du “un jour cotisé, un jour indemnisé” », martèle la CFDT.
Un scénario clair, lisible et incitatif
Pour elle, aucun sujet ne pourra être abordé tant que la question des droits rechargeables ne sera pas traitée. Une position partagée depuis par d’autres organisations syndicales, y compris par les non-signataires de l’accord du 11 janvier 2013 sur la sécurisation de l’emploi, qui en avait institué le principe. La multitude des scénarios désormais chiffrés par l’Unédic, il reste maintenant à s’accorder sur un scénario que chacun souhaite « clair, lisible et incitatif à la reprise d’emploi ». En proposant un nouveau scénario d’ici à la prochaine séance qui garantisse le niveau d’indemnisation au moment de la réadmission dans le régime, le patronat reconnaît à demi-mot le « défaut de conception » de son scénario intitial, peu incitatif à la reprise d’emploi. De son côté, le scénario privilégié par la CFDT correspond à un schéma clair : toute heure travaillée en cours d’indemnisation ouvre de nouveaux droits, avec un rechargement des droits à 100 % sur la base d’un jour cotisé un jour indemnisé. Pour y prétendre, le demandeur d’emploi devra avoir travaillé au moins l’équivalent d’un temps partiel, soit 104 heures (= 24 heures x 52 semaines/12 mois).
En parallèle, la CFDT a proposé d’étendre les cotisations chômage aux salariés de plus de 65 ans qui en sont aujourd’hui exemptés (mesure qui pourrait engendrer 115 millions d’euros de recettes supplémentaires au régime) et a ouvert la porte à une modification du délai de carence appliqué à un chômeur qui bénéficie d’une indemnité supralégale de licenciement élevée. Jusqu’à présent plafonné à 75 jours, ce différé d’indemnisation pourrait prendre en compte le montant de l’indemnité supralégale perçue par le salarié pour calculer sa date d’entrée dans le régime assurantiel.
« Nous sommes passés de la posture à la mise en mouvement. Mais la route est encore longue pour parvenir à un accord », résumait Véronique Descacq à l’issue de la négociation. La dernière séance, initialement préue le 13 mars, a été reportée au jeudi 20 mars. 
photo © Olivier Clément

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