publié le 22/01/2015 à 18H25
par
Aurélie Seigne
Les
partenaires sociaux ont clos la négociation sur la modernisation du
dialogue social sur un constat d’échec, au terme de 4 mois de
discussions tendues.
L’ultime séance de négociation n’a pas permis d’aboutir à un accord sur la modernisation du dialogue social. « La négociation s’achève sur un constat d’échec, a déclaré le négociateur patronal Alexandre Saubot. Les parties se sont beaucoup rapprochées, mais pas suffisamment pour un accord. »
Le dernier texte présenté par le Medef et l’UPA en ouverture de cette
ultime séance de négociation du 22 janvier était loin de faire
l’unanimité parmi les organisations syndicales. Et la délégation
patronale n'a pas présenté de nouveau projet de texte.
De trop nombreux points durs
Malgré
des avancées sur la représentation des salariés dans les TPE et la
valorisation des parcours et compétences des représentants du personnel,
sur une meilleure organisation des informations-consultations, les
points durs toujours en suspens étaient trop nombreux : suppression de
la double consultation (entreprise et établissements), perte de moyens,
affaiblissement de leur capacité de négocier, restriction de la
définition de l’établissement distinct qui conduisait à la disparition
de nombreux représentants du personnel et syndicaux… « Le patronat a mis la barre trop haut »,
a déclaré la secrétaire nationale Marylise Léon, qui conduisait la
délégation CFDT dans cette négociation ouverte le 9 octobre. Et
concernant l’instance unique et les craintes exprimées par les militants
d’une disparition des prérogatives des moyens d’action en matière
d’hygiène, de sécurité et de conditions de travail, la négociatrice CFDT
a estimé ne pas avoir obtenu assez de garanties pour être en mesure de
rassurer les militants.
« C’est dommage », a regretté la CFTC, pour qui l’idée de « simplifier
le dialogue social était intelligente, mais les ultras du patronat ont
la responsabilité de l’échec de cette négociation ». « En se focalisant sur le cadre, comme l’a fait le patronat à partir d’un projet dur, on a oublié le sens », a également déploré Marylise Léon, pour qui « le dossier n’est pas clos » : « Si
nous étions partis du contenu, nous aurions pu tirer le fil d’un
dialogue social moins formel et plus qualitatif, qui permette d’agir sur
les orientations stratégiques de l’entreprise et de remettre les
questions liées au travail au cœur des stratégies des entreprises. Quel
que soit le nombre d’instances, car cette question n’est pas taboue si
on ne perd pas les moyens et prérogatives d’agir. »
Le gouvernement prendra ses responsabilités
Le ministre du Travail a immédiatement réagi à l’annonce de l’échec de la négociation : « Le
gouvernement prendra donc ses responsabilités pour moderniser le
dialogue social dans l’entreprise, sur la base du document d’orientation
que j’avais envoyé aux partenaires sociaux en juillet dernier », a déclaré François Rebsamen. Il rencontrera dès la semaine prochaine chacune des organisations « pour tirer le bilan de ces négociations et préparer la réunion du 19 février qui se tiendra sous l’égide du Premier ministre ». Affaire à suivre, donc.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire