dimanche 15 septembre 2013

FORCES NOUVELLES?

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POLITIQUE

Où vote-t-on le plus FN à Marseille ?

Ce week-end, le Front national installe ses universités d'été à Marseille. Le parti d'extrême-droite est ici en terre d'élection, voire même de conquête. Marsactu publie ici la carte détaillée de ses scores lors des derniers scrutins, qui met en évidence sa force : les arrondissement périphériques du nord et de l'est de la ville.

JML

, le 14 septembre 2013Avec Marseille comme terre d'accueil de ses universités d'été le FN est bien plus proche de son électorat que ne l'étaient les écologistes fin août. Dans un récent sondage, Stéphane Ravier est crédité de 25% des intentions de vote, devant le PS. Depuis de nombreux scrutins, ce cadre commercial sillonne les zones résidentielles des 13e et 14e arrondissements où il est fermement implanté. Au point d'avoir failli ravir sa circonscription à Sylvie Andrieux, lors des dernières législatives en 2012.
Une tête de liste exemplaire de la stratégie d'implantation du Front national. Le parti d'extrême droite est durablement installé dans les arrondissements périphériques de la ville. C'est ce dont témoigne la carte que nous publions, grâce aux données du projet de recherche Cartelec, qui descend jusqu'à l'échelle de base de la démocratie locale : le bureau de vote.
Aux régionales de 2010, dernier scrutin que nous prenons en compte, les quartiers où le FN dépasse les 30% au premier tour sont situés soit à l'Est, dans les anciennes terres industrielles de la vallée de l'Huveaune (9e, 10e, 11e et 12e), soit au nord où on retrouve les lotissements et noyaux villageois sillonnés par Stéphane Ravier. Le parti ne fait régulièrement plus de 20% qu'une fois passée la ceinture du Jarret. C'est un peu moins vrai au Nord, où l'emprise débute dès la Belle-de-Mai et Saint-Mauront.
Bureaux de vote où le FN comptabilise plus de 30% en 2010 (cliquez pour voir les scores aux autres élections) :
A l'Est, on retrouve un habitat pavillonnaire né sur les terres laissées en friche par l'ancien tissu industriel désormais éteint, des zones moins bien reliées aux réseaux de transports collectifs. C'est là aussi que l'on retrouve de nombreuses résidences fermées ou en cours de fermeture. Un autre point est intéressant à noter. Sur la carte complète, les zones sombres - les bureaux de vote où le FN est fort - prospèrent autour d'enclaves claires : les cités (La Busserine, Saint-Paul, La Savine, Air Bel, La Cayolle...) où le parti chute vertigineusement.
Score du FN au premier tour des régionales, par bureau de vote (cliquez sur l'image pour agrandir) :
Scores FN régionales 2010
Le 16e arrondissement, toujours au nord de la ville, semble résister à cette analyse. En tout cas, le FN n'y connaît pas les mêmes hausses. Le 8e présente lui aussi un visage constrasté, de larges quartiers restant encore acquis à l'UMP. Enfin, le centre-ville de Marseille semble épargné par la flambée, à l'exception notable de la rive nord du Vieux-Port et d'une partie du 7e arrondissement.
Il est troublant de noter que cette sorte de force centrifuge électorale tend à se renforcer au fil des scrutins, au fûr et à mesure que le niveau global du FN grimpe. Entre 2007 et 2010, les plus fortes progressions sont enregistrées hors de la première couronne, en particulier dans les 9e et 10e arrondissements.
Bureaux de vote où le FN a gagné plus de 15 points entre 2007 (présidentielle) et 2010 (régionales) en pourcentage des exprimés (cliquez pour voir les scores aux élections intermédiaires) :
Les stratèges du parti n'ont de toute manière pas à s'inquiéter de cette désaffection persistante des arrondissements centraux de la ville. Le gros de la croissance urbaine de Marseille se fait dans les trois secteurs (9/10, 11/12 et 13/14) où il a le vent en poupe. En plus du symbole espéré d'une mairie 13/14 aux couleurs de Marine Le Pen, ils fournissent à eux trois 44 des 101 conseillers municipaux. En parvenant à s'y maintenir au second tour, le FN serait sûr d'y récolter bien davantage que le siège aujourd'hui isolé de Bernard Marandat.

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