jeudi 6 juin 2013

La métropole, un “objectif nécessaire” selon François Hollande

Par A. l'AFP
Publié le 05/06/2013

François Hollande a appelé, mardi 4 juin à Marseille, les élus locaux à vaincre leurs réticences envers le projet métropolitain, un objectif nécessaire, selon lui, qui devra être imposé par la loi si le dialogue n’aboutit pas.
Le président a longuement insisté, à l’occasion de son discours d’inauguration du Musée des civilisations de l’Europe et de la méditerranée (MuCEM), sur la métropole. “J’ai prononcé le mot”, a-t-il lâché en préambule, un mot qui fâche dans la région où hors Marseille, le projet est vigoureusement combattu par 109 maires sur les 119 du département. “Mesdames et messieurs les élus, je souhaite que le dialogue se poursuive, que la concertation s’engage autant qu’il est possible, mais il arrive un moment où la décision doit être prise”, malgré les nombreuses “appréhensions”, a prévenu François Hollande.
Car “Marseille ne peut pas attendre tout de l’Etat. Marseille doit avoir ses propres ressources, ses propres instruments, ses propres leviers” et “une organisation adaptée aux défis” à relever, a souligné le chef de l’Etat, avant d’énumérer les nombreux atouts de la deuxième ville de France : sa vocation maritime, son potentiel industriel et technologique, son université… “Je sais que cette question fait débat et je sens des silences ici qui en disent long, mais tout le monde comprend que les réponses ne peuvent pas épouser les frontières des collectivités d’aujourd’hui”, a-t-il ajouté, rappelant qu’”il existe au sein de la métropole six communautés d’agglomération, et donc “six politiques de transports, six politiques du logement, six politiques énergétiques”…
La métropole Aix-Marseille-Provence, l’un des projets qui s’inscrit dans le texte sur la réforme de la décentralisation, prévoit que la future entité de 1,6 million d’habitants se substituera à six intercommunalités existantes (les agglomérations de Marseille, Aix-en-Provence, Salon, Aubagne, Martigues et Fos-Istres).

Le Sénat a donné mercredi 5 juin 2013 son feu vert
 au nouveau statut des métropoles, dans le cadre 
de l'examen en première lecture du premier projet de loi
 sur la décentralisation.
Ce statut, dont pourront bénéficier huit grandes villes, a été adopté par une très grande majorité des sénateurs, 310 pour et 23 contre. Les communistes s’y sont notamment opposés ainsi qu’à droite la sénatrice UMP des Bouches-du-Rhône Sophie Joissains, “qui ne voit pas l’utilité de rajouter un échelon”.
Les sénateurs ont convenu par amendement d’attribuer ce statut, qui ne concerne pas Paris, Lyon et Marseille, aux villes ou intercommunalités de 400 000 habitants, situées dans une aire urbaine de plus de 650 000 habitants, qui le souhaiteront. Le texte du gouvernement prévoyait un seuil de 400 000 mais pour une aire urbaine de 500 000 habitants.
Ce statut, qui renforcera le rôle des métropoles en matière de développement économique, d’innovation, de transition énergétique, de politique de la ville, pourra concerner Bordeaux, Rouen, Toulouse, Lille, Strasbourg, Montpellier, Grenoble et Rennes, a précisé le président de la commission des lois, Jean-Pierre Sueur.
Nice est déjà métropole, un statut qu’elle avait été la seule à demander dans le cadre de la précédente loi sur les collectivités de décembre 2010.
Les sénateurs se sont également mis d’accord pour appeler la métropole de Strasbourg “eurométropole ” et celle de Lille “métropole européenne”.
Le débat sur la loi de décentralisation s’est poursuivi par la partie, vivement controversée, consacrée à la création d’une métropole Aix-Marseille-Provence. 109 maires sur 119 du département des Bouches-du-Rhône s’y opposent, à l’exception notable du maire de Marseille Jean-Claude Gaudin (UMP). L’article 30, qui s’y rapporte, a été réservé (son examen a été remis à plus tard).
Mardi, le Sénat a donné son feu vert à la création au 1er janvier 2015 de la métropole de Lyon, première métropole française à compétences étendues.
En revanche lundi, il a rejeté les projets du gouvernement en ce qui concerne Paris et l’Ile-de-France.

Emploi, sécurité et culture: 


François Hollande fait de Marseille


 un laboratoire d’idées (**)


Venu mardi 5 juin 2013 à Marseille inaugurer l'un des plus grands
 porte-conteneurs du monde et un musée de la Méditerranée, 
François Hollande a fait de la cité phocéenne un laboratoire 
de sa politique culturelle, d'emploi et de sécurité.
Flanqué du sénateur-maire (UMP) de la ville Jean-Claude Gaudin, qui dans un lapsus(*) , l’a confondu avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, le chef de l’Etat a “lancé un appel à toutes les collectivités” de la région pour qu’elles se “saisissent pleinement” du dispositif des emplois d’avenir. Ceux-ci, a-t-il concédé, n’ont pas rencontré “tout le succès attendu”.
Selon le dernier bilan du ministère du Travail, 25.000 contrats de ce type seulement ont été signés jusqu’à présent. L’objectif était d’en signer 100.000 d’ici à la fin de l’année.
François Hollande souhaite que les collectivités locales de la région complètent la prise en charge à 75% des rémunérations par l’Etat afin que les salaires versés par les associations des quartiers sensibles aux jeunes sans qualification soient totalement couverts.
Marseille bénéficiera aussi d’un statut particulier. Habituellement destinés en priorité aux associations et aux collectivités, et limités dans le privé à certains secteurs, les emplois d’avenir y seront désormais étendus à l’ensemble des entreprises.
Les jeunes des quartiers défavorisés de la cité phocéenne bénéficieront enfin d’”emplois francs” et pourront ainsi être embauchés par les entreprises de toute la région avec les mêmes avantages que dans les zones franches.
Face à l’insécurité qui frappe également la ville, le président Hollande a par ailleurs affiché sa fermeté. “Il n’y aura (…) aucune faiblesse, aucune indifférence, aucun relâchement. Face à la loi de la force, nous imposerons la force de la loi. Et je peux vous le dire, elle l’emportera”, a-t-il lancé.
“Il y a eu l’année dernière 19 homicides, avec une chronique qui est toujours la même: 20 en 2011, 17 en 2010, 18 en 2009. Sinistre succession de drames… Eh bien ça doit s’arrêter,” a-t-il souligné.
Atouts de Marseille - Même si les “dispositions nécessaires” ne sont pas encore “suffisantes”, le gouvernement a obtenu “des résultats”, s’est-il félicité, mentionnant un recul de 15% des cambriolages ou de 9% des vols à main armée.
Pour autant, François Hollande a célébré les atouts de Marseille et tout particulièrement son nouveau Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (MuCEM) qu’il est venu inaugurer près de cinq mois après la date initialement prévue. Fixée au 12 janvier, cette inauguration avait été reportée en raison du déclenchement des opérations militaires françaises au Mali.
Ce musée posé entre ciel et eau sur un quai du port et qui vise à réunir les deux rives de la Méditerranée est une “réussite architecturale”, un “symbole” de Marseille, terre d’immigration où se rencontrent toutes les disciplines, “anthropologie, histoire de l’art, mythologie, sociologie et politique”, a souligné le président Hollande.
Il avait auparavant baptisé une autre fierté marseillaise, le CMA CGM Jules Verne, plus grand porte-conteneurs au monde, un bâtiment de 400 mètres de long assemblé en Corée du Sud dans les chantiers Daewoo, troisième de cette taille mais premier à battre pavillon français.
“Il en est des bateaux comme il en est des pays. A un moment aussi, nous devons aussi affronter les vents, être sur toutes les mers, être capables de gagner la course la plus aventureuse”, a déclaré le chef de l’Etat, évoquant l’économie mondiale.
“Je nomme ce navire, CMA CGM Jules Verne. Je souhaite bon vent à son équipage et à tous ceux qui navigueront à son bord”, a-t-il lancé, prononçant la phrase rituelle avant de couper le ruban tricolore qui retenait une bouteille de champagne venue se fracasser sur le flanc du navire.
Le président de CMA CGM, Jacques Saadé, a rappelé l’aventure de cette entreprise qu’il avait créée en 1978, lorsqu’il était venu se réfugier en France pendant la guerre du Liban.
Aujourd’hui, CMA CGM est devenu le troisième groupe mondial de transport maritime par conteneurs et premier français. Basé à Marseille, il emploie plus de 18.000 personnes à travers le monde dont 2.400 dans la ville phocéenne où il est le premier employeur privé local.
“Nous sommes sur le même bateau”, a insisté François Hollande, saluant un nouveau “fleuron” de la marine marchande française.

(*) A son age , faut l'excuser ..!!.(ndlr cfdt MPM)
(**) ndlr cfdt MPM : un nouveau "règlement de compte "à Marseille..... 

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