Tensions autour de la retraite additionnelle des fonctionnaires
Huit organisations syndicales dénoncent la réduction à venir des droits des bénéficiaires de la retraite additionnelle de la fonction publique (RAFP). Le gestionnaire dit gérer ces droits de manière pragmatique.
À l’issue du conseil
d’administration de l’Erafp, l’établissement de retraite additionnelle
de la fonction publique, jeudi 5 février, 8 organisations syndicales –
CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires et Unsa – déclarent dans un
communiqué commun avoir refusé de voter une décision “consistant à baisser unilatéralement les droits des bénéficiaires”.
“Ce conseil d’administration s’est tenu malgré nos demandes de
report auprès des ministres de tutelle de l’établissement (Budget,
Fonction publique, Affaires sociales), poursuivent-elles. Nous
nous opposons à une baisse brutale et immédiate de 17 % des droits au
titre de la retraite additionnelle des fonctionnaires.” Et de conclure :
“Dix ans après la création de ce régime obligatoire par capitalisation,
nous exigeons que le gouvernement en dresse le bilan et ouvre un débat
sur son avenir avec les fédérations de fonctionnaires.”
4,6 millions de fonctionnaires
Officiellement lancé en janvier 2005, le régime de retraite
additionnelle de la fonction publique couvre quelque 4,5 millions de
fonctionnaires et concerne quelque 45 000 employeurs publics. Ce régime
obligatoire, géré par l’Erafp, a été instauré dans le cadre de la
réforme des retraites de 2003.
Contacté par Acteurs publics, l’Erafp tient à
recontextualiser la création du régime. En 2005, le contexte budgétaire
et financier n’était pas le même, les déficits des finances publiques
pas aussi abyssales et la crise de 2008 n’avait pas encore frappé. Par
ailleurs, l’espérance de vie s’est allongée d’un trimestre par année. “Tout cela impacte forcément notre modèle et nous devons en tenir compte, observe l’établissement. Par
ailleurs, notre structure était en très grande majorité tournée vers le
marché obligataire, ce qui nous a contraints fortement dans nos
investissements.”
L’Erafp réfute le chiffre de 17 %, arguant que “les organisations syndicales mélangent plusieurs données distinctes”, et dit œuvrer de manière pragmatique, dans le meilleur intérêt des bénéficiaires.
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