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mercredi 18 février 2015
Emploi : Lyon la dynamique attire par son INDUSTRIE VIVACE. Même si la proportion de cadres ne cesse de croître (près d'un tiers des actifs, selon l'Insee), le marché de l'emploi reste fuide. «Leur taux de chômage y progresse moins vite qu'ailleurs: + 3,2% l'an passé contre + 4,8% à Paris», observe Pascal Blain, directeur de Pôle emploi Rhône-Alpes. Et la deuxième métropole de l'Hexagone garde un tissu économique diversifié
Emploi : Lyon la dynamique attire les cadres
En pleine transformation, la capitale de la région Rhône-Alpes conjugue douceur de vivre et vitalité économique. Ce réservoir de jobs agit comme un aimant sur les cadres qui ont envie de mobilité.
En quatre mois à peine, ce couple de Parisiens a sauté le pas. Envie de découvrir autre chose, de se rapprocher de la montagne, mais sans renoncer à leur carrière: toutes ces exigences, Camille Blaise, cofondateur de Neocamino, une start-up de vente en ligne de solutions de webmarketing, les partageait avec sa femme. A Lyon, ils ont réussi à les conjuguer.
Dans cette ville où le numérique est en plein essor - avec le pôle de compétitivité imaginove ou le très couru Blend Web mix, rendez-vous du digital organisé par l'association cuisine du Web -, le jeune entrepreneur, aidé par la chambre de commerce, a déniché des bureaux dans un espace de coworking. Quant à son épouse, Adélaïde, qui travaillait chez Novartis (laboratoire pharmaceutique), elle a trouvé un poste en deux mois! après avoir publié une alerte sur les réseaux sociaux et sur le site de l'Apec, elle a été repérée par Biomerieux. Et n'a pas perdu au change: «Je travaille au siège, alors qu'avant j'étais dans une filiale. Je côtoie plein de nationalités, mon salaire est presque le même qu'à Paris et l'ambiance est plus détendue.»
LOYERS ACCESSIBLES.
Décidément, elle a bien changé, la ville industrielle, berceau du textile, de la chimie et de la métallurgie, repliée sur une bourgeoisie très marquée par le catholicisme social. Elle est même devenue la destination préférée des cadres car elle allie opportunités professionnelles et qualité de vie. Christophe Giraud, 42 ans, ancien cadre dans la distribution à Limoges, vient de s'y reconvertir en prenant une franchise du cuisiniste aviva. Et, si l'on en croit Dorick de Brosses, qui pilote l'activité carrière d'Altedia consultants, il pourrait avoir du mal à repartir: «ceux qui s'installent ne veulent plus bouger. Même s'ils sont mutés à Paris, ils préfèrent multiplier les allers-retours en TGV.»
il faut dire que les loyers sont deux fois moins chers que dans la capitale: ainsi, les Blaise habitent un appartement deux fois plus grand que celui qu'ils avaient à Paris, pour 200 euros de moins! Les stations de ski sont à deux heures de route, la mer à trois. Et malgré ses trois gares TGV et son aéroport international, Lyon reste une ville à taille humaine, avec à peine 500 000 habitants intramuros et 1,7 million dans le Grand Lyon (59 communes), quand l'Ile-de-France brasse 13 millions d'individus.
«On ne met jamais plus de trente minutes pour aller travailler», souligne Raphaël Marraud des Grottes, responsable de la division cadres de robert Half international. Une proximité qui favorise les échanges. «on sort facilement de son bureau pour participer à des événements», témoigne Frédéric Laure, directeur général d' aray bond (systèmes de fixation et d'assemblage), qui vient d'implanter son centre marketing et commercial à l'est de Lyon. Cela d'autant plus que les pôles de compétitivité (12 en Rhône-Alpes) multiplient les occasions de rencontres. A l'instar de Lyonbiopôle qui organise, chaque mois, un «bio-tuesday» où se retrouvent les pros de la pharmacie et des vaccins.
INDUSTRIE VIVACE.
Même si la proportion de cadres ne cesse de croître (près d'un tiers des actifs, selon l'Insee), le marché de l'emploi reste fuide. «Leur taux de chômage y progresse moins vite qu'ailleurs: + 3,2% l'an passé contre + 4,8% à Paris», observe Pascal Blain, directeur de Pôle emploi Rhône-Alpes. Et la deuxième métropole de l'Hexagone garde un tissu économique diversifié. «L'industrie et les services à l'industrie, encore très présents (45% des emplois contre 40% en France), se sont redéployés autour de la chimie verte et des sciences de la vie, deux secteurs dynamiques», détaille Rolland Cathebras, directeur adjoint de l'Aderly, l'agence locale de développement économique.
L'aéronautique est aussi en plein essor depuis que l'américain Hexcel (fibre de carbone pour les avions) a investi, il y a peu, 200 millions d'euros. Quant au tertiaire, il est boosté par d'ambitieux projets, comme le quartier d'affaires de la Part-dieu (1 million de mètres carrés de bureaux) ou Lyon confluence, érigé sur une friche industrielle et qui vient d'accueillir le siège de GL events, leader mondial de l'événementiel. Cette société, dirigée par olivier Ginon, fait partie, avec Cegid (éditeur de logiciels de gestion, lire l'interview page suivante), LDLC (matériel informatique) ou Akka (services en ingénierie informatique), des pépites lyonnaises qui brillent en France ou à l'international.
BRASSAGE DES CADRES.
Autres niches qui se développent: l'industrie de l'image (Infogr.am, Ubisoft) et la robotique (Robopolis fondé par Bruno Bonnell). «L'ensemble de ce mouvement favorise le brassage des cadres», souligne dorick de Brosses. D'ailleurs, un tiers des candidats en contact avec le cabinet robert Half à Lyon ne sont pas lyonnais. Vous êtes informaticien? Foncez! on s'arrache les administrateurs réseau, les programmateurs, les chefs de projet. Et pas seulement dans les boîtes techno.
«Il y a une telle guerre des talents que les développeurs Web peuvent espérer des salaires équivalents à ceux de Paris», observe-t-on chez robert Half. Pour les autres postes, comme les commerciaux B to B, également recherchés, les rémunérations sont inférieures de 10 à 15%. Mais l'écart se resserre. Il y a dix ans, il était de 20%. En revanche, si vous exercez un métier pointu dans la banque ou la finance, si vous briguez une grande direction marketing, la tâche sera moins aisée car il y a peu de postes. Et ne comptez pas sur le turnover, moins élevé qu'à Paris. Les cadres restent en place six à sept ans, contre trois à quatre ans dans la capitale. Mieux vaut donc cibler les créations de poste.
RÉSEAUX ACTIFS.
Comment prospecter le marché lyonnais? «expliquez clairement votre projet en précisant que vous vous installez durablement», conseille Charlotte Usureau, consultante RH à l'Aderly, qui épaule les entreprises nouvellement implantées (77 en 2013). Sinon, on redoutera que la greffe ne prenne pas. Ciblez les cabinets de recrutement lyonnais - il y en a une vingtaine. Si vous êtes cadre sup, vous devrez aussi contacter les chasseurs de têtes de la capitale. «Certaines entreprises, comme Seb - dont le siège est désormais à Lyon -, les sollicitent pour élargir leurs recherches», note Dorick de Brosses. Cécilia Vendramini, ex-DGA de Ketchum, a ainsi décroché la direction de l'agence Insign communications à Lyon grâce au cabinet parisien arthur Hunt.
Pour vous constituer un réseau, courez les salons professionnels. «Lyon est la deuxième ville française pour les congrès», indique Pascal Blain. Sollicitez aussi le réseau emploi cadres, animé par des retraités de haut vol, qui fédère une dizaine d'associations dont objectif pour l'emploi (OPE). Sa démarche d'accompagnement, qui inclut des apéro-réseaux pour rencontrer des cadres, a permis à l'informaticien Yannis Mikler d'intégrer orange Lyon. Plus original: devenez ambassadeur d' OnlyLyon, un réseau qui promeut la ville à l'international. Inutile d'être du cru si vous contribuez à faire connaître Lyon. En contrepartie, vous êtes invité à toutes ses manifestations, très utile pour collecter des cartes de visite.
«Cherchez aussi au-delà du périmètre urbain», ajoute Patrick Favre, directeur senior chez Michael Page Lyon. Il existe de belles sociétés, comme l'ardéchoise Fareva (10 salariés en 1985, 8 500 aujourd'hui), spécialiste des produits cosmétiques et ménagers. Son siège n'est qu'à trois quarts d'heure du centre. Et, au moins, sur la route, les paysages sont bucoliques.
Christine Halary
© Management
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