vendredi 17 janvier 2014

Quatre organisations syndicales posent leurs contreparties au pacte de responsabilité PUBLIÉ LE 14/01/2014 À 12H38par Aurélie Seigne


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Emploi, pouvoir d’achat, fiscalité : CFDT, CGT, FSU et Unsa affichent leurs revendications communes dans ces trois domaines pour peser sur le pacte de responsabilité.
Le pacte de responsabilité ne se fera pas sans les salariés. Tel est le message adressé ce 14 janvier par quatre organisations syndicales, à quelques heures de la conférence de presse de François Hollande qui devait en détailler le contenu. Huit jours après la dernière réunion intersyndicale, CFDT, CGT, FSU et Unsa revendiquent de concert les contreparties qu’elles jugent nécessaires au pacte de responsabilité promis aux employeurs par le président de la République lors de ses vœux aux Français.
L’emploi est évidemment en tête de ces revendications. Afin de poursuivre « l’action concernant l’emploi des jeunes », les quatre organisations syndicales réclament « l’ouverture d’une négociation interprofessionnelle pour relancer une dynamique en faveur de l’emploi des jeunes et de l’emploi des seniors, à décliner dans les branches et les entreprises ».
Alors que les entreprises attendent de nouvelles baisses de cotisations sociales du pacte de responsabilité, l’intersyndicale revendique « la généralisation de la conditionnalité des aides et exonérations fiscales aux entreprises à la mise en œuvre d’objectifs d’investissement économique et d’investissements sociaux : création d’emplois, qualification des salariés, politiques salariales dynamiques ». Un refus très net d’un blanc-seing donné aux employeurs.
Agir dans les branches pour le pouvoir d’achat
Deuxième grand thème de la déclaration intersyndicale, le pouvoir d’achat. Dans un contexte où les marges de manœuvre financières sont réduites, CFDT, CGT, FSU et Unsa demandent l’ouverture d’un chantier de rénovation des classifications dans les branches, encadré par un accord national interprofessionnel, en particulier en matière de « reconnaissance de la qualification des salariés », « résorption de l’ensemble des inégalités salariales, notamment entre les femmes et les hommes ». Concernant la fonction publique, les quatre organisations s’engagent à soutenir « l’action de leurs organisations de la fonction publique sur le pouvoir d’achat ».
Troisième axe, enfin, la fiscalité : priorité donnée à la fiscalité directe, révision du barème de l’impôt sur le revenu pour davantage de progressivité, évaluation des niches fiscales au regard de leur efficacité sociale et environnementale, réforme de la fiscalité locale, mise en place d’une fiscalité écologique pour financer la transition écologique, renforcement de la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale. La promesse, par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, d’une « remise à plat » de la fiscalité doit rester d’actualité, rappelle ainsi l’intersyndicale.
Mobiliser tous les acteurs
CFDT, CGT, FSU et Unsa entendent également agir ensemble afin que ces objectifs revendicatifs concrets n’en restent pas au stade de l’incantation. Elles affichent ainsi  la volonté de pérenniser et de développer l’emploi dans les régions en mobilisant l’ensemble des acteurs, ce qui pourrait se traduire par des pactes régionaux pour l’emploi, « à l’image de ce qui s’est fait en Bretagne ». Elles engageront par ailleurs une campagne syndicale auprès des pouvoirs publics et des salariés pour promouvoir le plan d’investissement proposé par la Confédération européenne des syndicats, dans le cadre duquel une manifestation européenne se tiendra le 4 avril.
En démentant le fait que le syndicalisme se rassemble plus facilement pour s’opposer que pour proposer, les quatre signataires du texte intersyndical entendent marquer le coup et peser de tout leur poids sur la politique économique et sociale de l’exécutif.

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