jeudi 30 janvier 2014

Pacte de solidarité : la position de la CFDT. Après avoir écouté les patrons , écoutons les travailleurs et en priorité les chômeurs et ceux qui sont en train de le devenir

Rencontre Premier Ministre
27 janvier 2014
Pacte de responsabilité
Dans ce contexte économique et social national durement marqué par un niveau de chômage élevé, la poursuite des destructions d'emploi, l'insuffisante compétitivité des entreprises et les perspectives d'une faible croissance, la CFDT a appelé dès la conférence sociale de 2013 à la mobilisation générale pour l'emploi.
Elle s'y est pleinement engagée avec d'autres acteurs sociaux à travers les trois accords interprofessionnels conclus en 2013 et la démarche intersyndicale appelant dans une déclaration commune à un sursaut d'engagement des responsables économiques et politiques en faveur de l'emploi.
Aussi, la CFDT veut voir dans la proposition du président de la République d'un Pacte de responsabilité, la volonté d'amplifier cette mobilisation en faveur de l'emploi engagée par les partenaires sociaux.
L'enjeu pour la CFDT est de réussir à transformer notre système productif et d'enclencher une dynamique de croissance orientée vers la qualité, l'innovation, la transition énergétique et la performance technologique.
Ce défi ne peut être relevé sans une coopération renforcées entre entreprises au sein des filières d'activité et sans un investissement fort dans les femmes et les hommes pour des emplois de qualité qui font et feront la performance et la compétitivité des entreprises aujourd'hui et demain.
Pour ce faire, la CFDT formule des exigences et propose une méthode. v Quatre exigences
1.    L'affirmation d'une priorité absolue : l'emploi.
Le pacte doit se traduire par un réel engagement sur l'emploi dont la nature doit être débattue par les partenaires sociaux et clairement actée de manière tripartite.
2.    Des engagements mesurables.
Les contreparties que nous exigeons ne sont pas un deal, ce sont des engagements concrets, partagés et mesurables.
• Des contreparties favorables à l'emploi et la qualité de vie au travail
-        Maintien d'emplois, création d'emplois.
-        Développement de l'apprentissage dans le cadre des filières professionnelles.


-        Renforcement de l'alternance, de l'insertion des jeunes.
Accélération des négociations sur les contrats de génération en intégrant la nouvelle négociation sur l'emploi des jeunes dans ce dispositif.
-     Ouverture de négociation d'entreprise sur l'organisation du travail.
·           Des contreparties favorables à la montée en qualification et compétences :
Ouverture de négociation dans les branches professionnelles sur les classifications en lien avec l'Ani Formation professionnelle et articulée à une révision des grilles de salaires.

                  Le maintien, la poursuite ou l'ajustement des aides 

aux entreprises devront s'opérer  au regard de l'effectivité des 

engagements pris.

3. Trois impératifs dans la réduction des dépenses publiques envisagée.
La question de la compétitivité des entreprises n'appartient pas qu'au patronat, elle est aussi notre préoccupation au coeur des enjeux sur l'emploi.
De la même manière les dépenses publiques qui concourent à l'investissement et à la performance de l'économie et assurent la cohésion sociale et la solidarité au sein de la société sont l'affaire de tous.
Aussi, au regard des annonces faites sur la réduction des dépenses publiques, la CFDT pose trois impératifs :
·        Le maintien du pouvoir d'achat des salariés,
·        La garantie d'un haut niveau de protection sociale
·        Le maintien d'une action publique de qualité en repartant du débat sur les missions et en associant les agents
4. Un dialogue social renforcé à ses différents niveaux.
Les trois Accords interprofessionnels nationaux conclus en 2013 offrent des perspectives de dialogue social renforcé à tous les niveaux. Les engagements pris dans le Pacte de responsabilité devront conforter cette dynamique et permettre d'aller plus loin encore dans un dialogue social et économique facteur d'emploi et de compétitivité.
·        Au niveau interprofessionnel :
Renforcer l'agenda social au regard des engagements du Pacte de responsabilité.
Poursuivre la modernisation du dialogue social et des 1RP par l'ouverture d'une nouvelle négociation.
-      Utiliser les comités de suivi des Ani pour en évaluer la mise en oeuvre et l'articulation avec le Pacte de Responsabilité.


·        Au niveau des branches professionnelles :
Ouvrir le chantier des classifications, de la GPEC, de l'emploi notamment via les contrats de génération en prenant appui sur les démarches existantes telle que celle engagée dans la branche de la métallurgie. Définir un cadrage et un accompagnement notamment pour les branches à forte densité de TPE en lien avec le chantier de restructuration des branches professionnelles.
·      Au niveau des entreprises :
Décliner les engagements pris sur l'emploi.
Négocier les organisations du travail.
Mettre en oeuvre l'utilisation de la Banque de données unique (BDU). Promouvoir le mandatement en l'absence d'IRP.
·      Au niveau des territoires :
Mettre en oeuvre la GPEC territoriale en lien avec les comités de filières, les branches professionnelles et les acteurs publics locaux.
-            Dynamiser et démultiplier les pactes territoriaux pour l'emploi (en prenant notamment appui sur les pactes existants (Lorraine, Bretagne) : état des lieux, méthode, objectifs, trajectoire, visibilité.
Expérimenter du dialogue social en direction des TPE via les CPRIA par ex.
Dans cette dynamique globale, les grandes entreprises doivent assumer pleinement leur responsabilité sociale, économique et environnementale au sein de leur filière d'activité. En ce sens, elles doivent améliorer leurs relations avec leurs sous- traitants et s'engager concrètement sur l'emploi et la formation.
·          Une méthode proposée
Au terme des échanges bilatéraux conduits par le Premier Ministre, la CFDT propose que les partenaires sociaux soient invités à définir dans un délai fixé et sous forme de relevé de conclusion :
- Les engagements mesurables et contreparties retenues notamment en faveur de l'emploi
-      L'adaptation de leur agenda social et l'ouverture des négociations qui en découlent.
Sur la base de ces engagements, le gouvernement, dans le cadre d'une réunion plénière, précisera la feuille de route tripartite du Pacte de responsabilité. Dans laquelle devront être formalisés :
Les engagements pour l'emploi et les modalités de leur mise en oeuvre.
La trajectoire des allégements de cotisations et/ou de prélèvements obligatoires au regard de la réalisation des engagements pris.
Les modalités de suivi de l'observatoire des contreparties.

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