dimanche 19 janvier 2014

La CFDT refuse "toute diminution des droits des chômeurs":pas question pour elle de revenir sur le principe de la règle un jour cotisé un jour indemnisé qu’elle avait obtenue (seule) dans la convention de 2009. Et alors que le patronat plaide un durcissement des conditions d’indemnisation.

Assurance-chômage : c'est parti pour la négociation !

PUBLIÉ LE 17/01/2014 À 13H09par Anne-Sophie Balle
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Le 17 janvier, syndicats et patronat se sont retrouvés au siège du Medef pour le lancement de la négociation de la future convention d'assurance-chômage, censée fixer les règles d’indemnisation de demandeurs d’emploi.
 Véronique Descacq à la sortie de la séance du 17 janvier
Initialement annoncée à l’automne, la négociation avait été repoussée de quelques mois en attendant un contexte plus favorable. En vain : si les arbitrages attendus sur la formation professionnelleet le financement de la protection sociale ont permis aux négociateurs d’y voir un peu plus clair ; la situation économique, elle, est toujours aussi incertaine : les mesures mises en place pour contrer la hausse du chômage (emplois aidés, contrats de génération), même si elles permettent aujourd’hui une certaine maîtrise de la courbe du chômage, sont encore loin de produire des effets durables.
D'autant que les politiques publiques en  faveur de l’emploi ne peuvent rester déconnectées de réformes structurelles et d’accords négociés par les partenaires sociaux. « La négociation assurance-chômage se situe clairement dans la continuité de ce que nous avons défendu dans les différents accords signés en 2012-2013 pour lutter contre la précarité et le chômage. Ces objectifs ne sont pas différents de ceux poursuivis dans les deux précédentes conventions assurance-chômage qui ont largement simplifié les dispositifs et amélioré les droits des plus précaires », résume Véronique Descacq, secrétaire générale adjointe de la CFDT.
Du coup, pas question pour la CFDT de revenir sur le principe de la règle un jour cotisé un jour indemnisé qu’elle avait obtenue (seule) dans la convention de 2009. Et alors que le patronat plaide un durcissement des conditions d’indemnisation, la CFDT refuse « toute diminution des droits des chômeurs. Dans un contexte contraint par la situation du chômage, alors que les contrats courts et l'activité réduite atteignent des niveaux records, l'obligation morale qui nous est faite est quand même de soutenir les demandeurs d'emploi. Pour cela, la CFDT entend renforcer la sécurisation et l’accès à la formation des plus précaires, en restant vigilante sur la situation financière du régime. Si l’Unedic est en déficit, c’est justement parce que le chômage est élevé. Les demandeurs d’emploi n’en sont pas responsables ! ».
Un calendrier et des objectifs déjà fixés
Cette négociation devra quoi qu’il en soit traiter de la question des droits rechargeables. « L’accord du 11 janvier 2013 transposé dans la loi nous mandate pour mettre en œuvre les droits rechargeables: pour la CFDT c’est plus de lisibilité et plus de droits pour les précaires. Donc plus de sécurisation, plus d’incitation à la reprise d’emploi, plus d’accès à la formation », insiste Véronique Descacq dans sa déclaration préléminaire.
Le rythme des négociations semble lui aussi déjà trouvé. Les partenaires sociaux ont convenu de se retrouver le 28 janvier, puis un jeudi sur deux jusqu’au 13 mars... le temps d’assurer la mise en œuvre technique d’une convention sensée être opérationnelle au 1er avril.
photo : © Olivier Clément

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