Les directions générales de services
des collectivités accordent une importance de plus en plus grande à la qualité
du management des femmes et des hommes, tout au long de la ligne hiérarchique.
Ainsi constate-t-on un intérêt croissant des DG pour le recours à des
dispositifs d’évaluation des managers et de leur management, avec plusieurs
intentions : la volonté de reconnaître le management comme une dimension à part
entière de la mission des encadrants, le besoin d’anticiper les risques de
dégradation du climat social, la nécessité de mettre sous contrôle les leviers
de la performance collective que constituent le développement personnel et la
satisfaction au travail des agents de la collectivité.
Les
directions générales qui s’engagent dans cette évaluation du management
estiment en effet que l’atteinte des objectifs d’action fixés à chaque unité
(pôle, direction, service,…) ne peut plus constituer le seul critère
d’appréciation de la contribution des managers : l’évaluation de la manière
dont les équipes sont dirigées et accompagnées pour atteindre ces objectifs
devient aussi importante si l’un des enjeux du management est bien, aussi, de garantir,
de manière durable, l’épanouissement, l’adaptation et la motivation des
personnels.
L’atteinte des objectifs d’action fixés à chaque unité ne peut plus
constituer le seul critère d’appréciation de la contribution des managers.
Parmi les
expériences d’évaluation de la qualité du management, encore assez rares
mais qui tendent à se multiplier, se distinguent deux approches différentes
mais complémentaires :
- la première s’attache à mesurer collectivement l’impact du management sur la satisfaction au travail, le climat interne et la mobilisation des équipes ;
- la seconde est individualisée : elle vise à faire du management un sujet objectivé de fixation d’objectifs et d’évaluation de chaque encadrant.
- la première s’attache à mesurer collectivement l’impact du management sur la satisfaction au travail, le climat interne et la mobilisation des équipes ;
- la seconde est individualisée : elle vise à faire du management un sujet objectivé de fixation d’objectifs et d’évaluation de chaque encadrant.
L’évaluation à 360° du management
Les baromètres
managériaux mis en place dans certaines collectivités prennent la forme d’un
dispositif d’écoute des managés sur leur satisfaction quant à la façon dont ils
sont managés.
D’un
dispositif à l’autre, les domaines de l’évaluation de la qualité du management
varient. Mais, ils ont généralement trait aux facteurs de la motivation au
travail, aux leviers de l’engagement individuel sur les objectifs collectifs, à
l’appropriation des principes et valeurs de l’administration, à la lisibilité
des messages du management, à la qualité du face-à-face managérial avec le
supérieur hiérarchique, au niveau de satisfaction à l’égard de la gestion des
ressources humaines et à l’appropriation des chantiers de changement.
Ces critères
d’appréciation du management ont tout d’abord trait à des dimensions comme
l’intérêt du travail confié, la satisfaction à l’égard des relations dans le
travail, l’image de l’employeur (et des décideurs) ou la reconnaissance et
l’équité de traitement (qui ne se résume pas à la rétribution/rémunération).
Les constats sont, sur ces critères, assez récurrents : si l’intérêt du travail
et les relations au travail (avec les collègues, les usagers, les partenaires)
sont en général positivement appréciés, les déceptions les plus fréquentes
concernent la reconnaissance par la hiérarchie et la confiance dans les
décideurs.
Il est important de donner aux collaborateurs des occasions de s’exprimer
sur la manière dont ils sont managés.
Cette
évaluation s’avère indispensable au développement d’un vrai pilotage du
management. Les expériences en la matière montrent combien il est important de
donner aux collaborateurs des occasions de s’exprimer sur la manière dont ils
sont managés. Ce type de démarche dote en effet les équipes de direction
d’informations objectivées sur le degré de motivation des personnels, sur leur
niveau d’engagement autour des objectifs de la collectivité et sur l’impact des
leviers de management actionnés ; répétée régulièrement, elle permet de mesurer
les évolutions dans le temps et l’effet des actions conduites par les managers.
La fixation individuelle d’objectifs
de management et leur évaluation
La seconde
approche est plus individualisée : l’évaluation de la qualité du management
suppose celle des postures et pratiques de chaque encadrant. Elle conduit à ce
que le management fasse l’objet d’un échange annuel entre chaque manager et son
responsable hiérarchique. Dans les collectivités engagées dans cette voie, cet
échange a lieu soit lors d’un entretien spécifique à mi-année, soit lors de
l’habituel entretien professionnel annuel. Dans les deux cas, il s’appuie sur
une grille d’évaluation ad hoc. Comme l’illustrent les trois exemples suivants.
Ainsi, dans
un conseil général, le dialogue managérial annuel conduit à fixer à chaque
manager des objectifs individuels sur 5 dimensions :
- la maîtrise des règles de fonctionnement collectif ;
- le suivi et le soutien de l’activité de chacun des n-1 ;
- le développement des compétences des collaborateurs ;
- le pilotage, l’animation et le contrôle de l’activité de l’équipe ;
- l’organisation et le développement personnels du manager.
- la maîtrise des règles de fonctionnement collectif ;
- le suivi et le soutien de l’activité de chacun des n-1 ;
- le développement des compétences des collaborateurs ;
- le pilotage, l’animation et le contrôle de l’activité de l’équipe ;
- l’organisation et le développement personnels du manager.
Dans une
communauté d’agglomération d’Ile-de-France, une charte se décline en valeurs,
principes et engagements du management. Le pilotage de la qualité du
management définie dans cette charte passe par la réalisation d’entretiens
annuels de fixation d’objectifs et d’évaluation des comportements managériaux
de chaque encadrant sur la base des 7 principes affichés dans la charte :
Dans une
ville du grand ouest enfin, ce temps de l’évaluation et de la fixation
d’objectifs du management est structuré de façon à permettre un échange le plus
factuel possible. Il donne lieu à un « contrat de progrès » entre le manager et
son supérieur hiérarchique en 4 points, comme le montre la grille suivante :
Dans cet
exemple, l’objectif de management doit être accompagné d’un plan d’actions
définissant successivement l’objectif de progrès, un engagement sur des actions
concrètes, les indicateurs de réalisation et les modalités d’appui du n + 1.
L’intérêt de
ces démarches est évident. Elles répondent en effet à trois enjeux très
concrets pour les équipes de direction générale dans les collectivités, aujourd’hui
:
- faire que la qualité du management soit reconnue comme la première contribution attendue des encadrants ;
- en faire un critère d’évaluation objectivable au même titre que la réalisation des objectifs fixés aux équipes ;
- considérer que le manager n’est pas seulement un expert encadrant des équipes mais avant tout un leader capable de favoriser l’engagement de ses collaborateurs.
- faire que la qualité du management soit reconnue comme la première contribution attendue des encadrants ;
- en faire un critère d’évaluation objectivable au même titre que la réalisation des objectifs fixés aux équipes ;
- considérer que le manager n’est pas seulement un expert encadrant des équipes mais avant tout un leader capable de favoriser l’engagement de ses collaborateurs.
Dans un
contexte de tension de plus en plus forte sur les ressources humaines
mobilisables, la qualité du management devient en effet un des leviers
essentiels de la performance collective.
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