Éducation
Pour Jean-Rémi Girard, secrétaire national à la pédagogie du SNALC-FGAF (Syndicat National des Lycées et Collèges), il s'agit d'un «scandaleux passage en force». «Les textes signés le jour même de la grève, je n'ai jamais vu ça.», déclare-t-il, joint par Le Figaro. «La ministre avait dit qu'elle laissait sa porte ouverte, c'était pour mieux la claquer à la figure des enseignants.». Il dénonce «une réforme bouclée en moins d'un mois, un déni de dialogue social, et une usine à gaz, qui sera impossible à mettre en oeuvre d'ici la rentrée prochaine.»
Quant au Syndicat National des Enseignements de Second degré, syndicat majoritaire des lycées et des collèges, il dénonce une «provocation, une faute».
La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a réagi dès ce matin au micro de France Info. «Les délais sont tels que nous les avions prévus dès le début», a-t-elle déclaré. Elle a justifié ce passage en urgence , afin de «passer à l'étape suivante», celles de ajustements. «Nous devons aller vite», a-t-elle expliqué, arguant que les professeurs devaient être formés en quelques mois pour que la réforme s'applique dès la rentrée prochaine. «Si vous ne publiez pas maintenant le décret, quand est-ce que vous commencez cette formation? Soyons juste un peu sérieux», a-t-elle poursuivi. «C'est une façon de dire, au cas où tout le monde ne l'aurait pas encore compris, que cette réforme se fera», a-t-elle ajouté.
[Vidéo] “Permettre à tous de réussir ce n'est pas niveler par le bas”
ministère de l’éducation nationale, de l’enseignement
supérieur et de la recherche
7 | Décret n° 2015-544 du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements au collège |
8 | Arrêté du 19 mai 2015 relatif à l’organisation des enseignements dans les classes de collège |
Réforme du collège : l'UMP exige l'abrogation du décret et la tenue d'un débat
LE SCAN POLITIQUE/VIDÉOS - Le président du
groupe UMP à l'Assemblée nationale a interpellé le premier ministre Manuel Valls
ce mercredi après-midi, lors des questions au gouvernement.
«Nous vous mettons au défi!» La très controversée réforme du collège, qui
n'en finit pas de susciter des débats entre l'exécutif et une partie de la
classe politique, a une nouvelle fois agité la séance des questions au
gouvernement ce mercredi après-midi. Après que la majorité a décidé, au petit
matin, de publier au Journal officiel le décret et l'arrêté portant sur
le texte, une partie de l'opposition, emmenée par François Bayrou, a d'abord appelé à une manifestation nationale. Avant de
finalement demander l'abrogation pure et simple du décret.
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Christian Jacob a violemment interpellé le premier ministre Manuel Valls, lui promettant qu'il «paierait cher» le «passage en force» du gouvernement. «La brutalité en politique est l'arme des faibles. Et publier ce décret cette nuit est un acte brutal», a-t-il estimé. «Nous vous demandons l'abrogation de ce décret, et la tenue dans les plus brefs délais, d'un véritable débat démocratique. Ici, dans l'hémicycle, projet contre projet!», s'est-il emporté.
«Au fond, si vous aviez vous à écrire une réforme ou un décret, que proposeriez-vous? Pas ce que réclamaient hier par exemple les enseignants qui manifestaient. Vous proposeriez ce que Bruno Le Maire est en train de proposer, c'est-à-dire une école de la sélection, (...) une école qui tourne le dos au principe même de la République: l'égalité», a-t-il taclé, regrettant une opposition «frontale et stérile». Concluant: «Ayez le courage de faire vos propositions devant les Français!».
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale Christian Jacob a violemment interpellé le premier ministre Manuel Valls, lui promettant qu'il «paierait cher» le «passage en force» du gouvernement. «La brutalité en politique est l'arme des faibles. Et publier ce décret cette nuit est un acte brutal», a-t-il estimé. «Nous vous demandons l'abrogation de ce décret, et la tenue dans les plus brefs délais, d'un véritable débat démocratique. Ici, dans l'hémicycle, projet contre projet!», s'est-il emporté.
«Ayez le courage de faire vos propositions devant les Français!»
Le premier ministre a débuté sa réponse avec une pointe d'ironie. «Monsieur le président Jacob, je vous réponds bien volontiers. En vous écoutant, je me disais qu'en termes de violence, de perte de nerfs, de démagogie, vous en aviez beaucoup à apprendre aux autres», a-t-il d'abord répliqué à son interlocuteur, qui lui avait plus tôt reproché d'«inquiéter les Français» par ses «pertes de sang froid à répétition» et sa «brutalité».«Au fond, si vous aviez vous à écrire une réforme ou un décret, que proposeriez-vous? Pas ce que réclamaient hier par exemple les enseignants qui manifestaient. Vous proposeriez ce que Bruno Le Maire est en train de proposer, c'est-à-dire une école de la sélection, (...) une école qui tourne le dos au principe même de la République: l'égalité», a-t-il taclé, regrettant une opposition «frontale et stérile». Concluant: «Ayez le courage de faire vos propositions devant les Français!».
langue vivante 2 sont prévues désormais dès la cinquième.
Un «scandaleux passage en force»»
L'autonomie accrue accordée aux établissements et l'interdisciplinarité ont cristallisé la grogne des syndicats anti-réforme qui ont appelé à la grève mardi. Un gros quart des professeurs des collèges publics (27,61%) ont répondu à l'appel d'une intersyndicale de sept organisations selon le ministère de l'Éducation, alors que le Snes, principal syndicat du secondaire, annonçait «plus de 50%» de participation.Pour Jean-Rémi Girard, secrétaire national à la pédagogie du SNALC-FGAF (Syndicat National des Lycées et Collèges), il s'agit d'un «scandaleux passage en force». «Les textes signés le jour même de la grève, je n'ai jamais vu ça.», déclare-t-il, joint par Le Figaro. «La ministre avait dit qu'elle laissait sa porte ouverte, c'était pour mieux la claquer à la figure des enseignants.». Il dénonce «une réforme bouclée en moins d'un mois, un déni de dialogue social, et une usine à gaz, qui sera impossible à mettre en oeuvre d'ici la rentrée prochaine.»
Quant au Syndicat National des Enseignements de Second degré, syndicat majoritaire des lycées et des collèges, il dénonce une «provocation, une faute».
La ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem a réagi dès ce matin au micro de France Info. «Les délais sont tels que nous les avions prévus dès le début», a-t-elle déclaré. Elle a justifié ce passage en urgence , afin de «passer à l'étape suivante», celles de ajustements. «Nous devons aller vite», a-t-elle expliqué, arguant que les professeurs devaient être formés en quelques mois pour que la réforme s'applique dès la rentrée prochaine. «Si vous ne publiez pas maintenant le décret, quand est-ce que vous commencez cette formation? Soyons juste un peu sérieux», a-t-elle poursuivi. «C'est une façon de dire, au cas où tout le monde ne l'aurait pas encore compris, que cette réforme se fera», a-t-elle ajouté.
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