Smic : une hausse de 1,1 % au 1er janvier
PUBLIÉ LE 17/12/2013 À 11H50par Anne-Sophie Balle
L’annonce par le ministre du Travail de s’en tenir à la hausse légale du Smicà compter du 1er janvier 2014 est peut être l’occasion de ne plus isoler le salaire minimum de la négociation collective et des salaires réels.
Le gouvernement a donc choisi de suivre les préconisations du groupe d’experts chargé depuis 2008 « d’éclairer » le gouvernement sur les évolutions du salaire minimum. Le 1er janvier prochain, le Smic – revalorisé automatiquement au regard de l’inflation (0,6% en 2012) et de l’évolution du salaire réel de base des ouvriers et employés – augmentera donc de 1,1%, à 9,53 € de l’heure, portant à 1 445,38 € brut et 1 113 € net le salaire mensuel d’un salarié à temps plein. Un « coup de pouce », attendu par certains, aurait été selon le groupe d’experts « peu raisonnable, risquant d’aggraver encore une situation difficile notamment pour les demandeurs d’emploi au niveau du Smic ». Pour la CFDT, le problème réside davantage dans le fait que seule la moitié des salariés au Smic travaillent à temps plein, contre les trois quarts des salariés touchant plus que le salaire minimum.
De fait, le Smic ne saurait être « une garantie minimale du pouvoir d’achat que dans le cas d’un emploi à temps plein », le pouvoir d’achat des salaires du bas de l’échelle des classifications étant principalement lié au revenu salarial, c’est-à-dire à l’emploi. Il devient alors indispensable que « la lutte contre la précarité du pouvoir d’achat trouve des vecteurs plus efficaces que le taux horaire du Smic ». Philippe Couteux, en charge des politiques de rémunérations réaffirme parallèlement l’exigence pour la CFDT d’un dialogue social innovant dans les branches comme dans les entreprises. « Dans certains pays nordiques, dépourvus de salaire minimum, la force de négociations des partenaires sociaux aboutit à des salaires d’entrée qui sont supérieurs à notre SMIC. Or dans notre pays, nombreux sont ceux à vouloir déconnecter la question du salaire minimum de la négociation collective ». L’urgence d’ouvrir un chantier de rénovation des classifications, appuyé sur des référentiels élaborés et approuvés par les partenaires sociaux, est donc plus que jamais d’actualité.
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