publié le 17/10/2013 à
17H21 par Henri Israël
Si la solidarité, valeur première du syndicalisme
d’engagement, a un sens, c’est sans doute à Renault Cléon qu’il faut la trouver.
Dès son arrivée au petit matin,
Laurent Berger est reçu le 16 octobre par Lionel Langlais, le secrétaire de la
section, et l’équipe CFDT de Renault Cléon. Ici, depuis le mois de mars, à la
suite de la signature d’un accord de compétitivité qui préserve d’autres sites
comme celui de Douai, les délégués de Renault Cléon savent qu’ils vont devoir
convaincre les 3 900 salariés et que cela ne sera pas facile au moment des
élections professionnelles de décembre prochain. Lionel Langlais ne cache pas
que le « message est difficile mais indispensable à faire passer aux
salariés, celui de la solidarité entre sites, celui de la redynamisation des
bassins d’emplois, celui d’une meilleure qualité de vie au travail ». En
réponse, avant de rencontrer le directeur et de visiter l’usine, Laurent Berger
a félicité l’équipe CFDT. « Oui, c’est un accord difficile, mais vous avez
eu du courage, et je peux vous assurer du soutien de toute la CFDT. Nous devons
être fiers de la capacité de la CFDT à s’engager. La négociation est un rapport
de force. Vous avez passé un compromis nécessaire. »
Même tonalité de la part de
Dominique Gillier, le secrétaire général de la FGMM-CFDT, qui a insisté sur la
sauvegarde des sites industriels. « Bien sûr, des efforts ont été consentis,
en termes de RTT notamment ». Certains salariés font grise mine, mais
d’autres sont conscients des enjeux et du courage de faire. Au cours de la
visite, une chef d’équipe, Tatiana, qui n’est pourtant pas adhérente CFDT,
n’hésite pas à défendre l’accord. « La compétitivité, c’est la survie de
l’usine. Nous sommes passés de 13 à 10,50 euros par boîte de vitesses… Ce gain
de compétitivité nous permet de nous aligner face à l’Espagne, au Portugal. Je
regrette que, pour l’instant, la direction soit frileuse à nous donner du volume
alors que nous avons fait des efforts considérables ! »
Une actu
sociale chargée
Dans
les locaux de l’Union régionale interprofessionnelle de Haute-Normandie, Laurent
Berger était attendu par les militants de l’interprofessionnel. Après un court
exposé de la situation internationale, politique et sociale française, il a
répondu aux questions des militants, non sans avoir une fois encore valorisé le
syndicalisme d’engagement face à celui de la désespérance. « Un syndicalisme qui
peut être fier de son action, un syndicalisme porteur de résultats et de sens ».
L’emploi, les conditions de travail, le pouvoir d’achat – notamment dans les
fonctions publiques, et particulièrement pour les agents de catégorie C –, les
retraites : tous les sujets sont abordés dans un climat d’écoute et une volonté
d’avancer. Évidemment, certains s’inquiètent du populisme, de la montée du FN, «
des patrons de l’économie sociale et solidaire qui ne sont pas plus que les
autres à l’écoute des salariés… ». Laurent Berger est vivement remercié par
Katia Planquois, la secrétaire générale de l’Uri. Retour vers Paris ; dans la
voiture, le secrétaire général de la CFDT continue à travailler. Après le débat
avec les militants, il s’inquiète de la crise de l’agroalimentaire en
Bretagne… |
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