La métropole qu'Ayrault ne verra pas (lisez c'est marsactu qui l'écrit , ndlr cfdtmpm)
Mais lisez d'abord les propositions de la CFDT pour
AMPM
(Aix Marseille Provence Métropole)
Mais lisez d'abord les propositions de la CFDT pour
AMPM
(Aix Marseille Provence Métropole)
1)Mise en
place d’une commission préfectorale composée
paritairement des employeurs représentant
les Maires , et les EPCI
, présidée par le Préfet, et des organisations syndicales
représentées dans
les instances ou représentatives
nationalement
et relative aux transferts
des personnels et à la cohérence des
régimes indemnitaires des agents occupant par compétences des
emplois
conservés ou transférés à la métropole Aix Marseille.
2) Maintien
du lieu de résidence administrative sur leur commune
d’origine des agents avant
les transferts sur les EPCI et /ou les
périmètres des EPCI (catégories C,B
A, hors A+)
3)Garantie pour
les régimes indemnitaires communs et les
avantages collectifs et individuels
acquis par métiers et
compétences que
les agents soient conservés par les
communes ou
transférés à la métropole et harmonisation
par le haut de
ces avantages (ticket restaurant
à 8,5 € puis 9,15€ );
congés RTT, CET , congés pour
enfants malades, etc…)
4)Règles communes
d’avancement en CAP , notations
harmonisées (en particulier entre les communes
exerçant les
compétences conservées par les Maires) ,
5)CTP
central et CTP des territoires : règlements intérieurs
harmonisés , CAS /COS ,.......
Avec la sécurité, la création d'une métropole d'1,8 million d'habitants dans les Bouches-du-Rhône fait figure de socle du plan du gouvernement pour Marseille. Mais sa traduction concrète sera complexe dans les domaines de la culture, du sport ou du tourisme, où les politiques de coopération varient selon le territoire. Et la communauté urbaine de Marseille ne montre pas l'exemple...
Julien Vinzent
Ils ne se seront jamais autant parlé. Mercredi,
Jean-Marc Ayrault a reçu à Matignon une délégation de maires du département,
pour évoquer le projet gouvernemental de métropole. Ce vendredi, ils se
retrouveront à Marseille pour une réunion de travail avec les parlementaires et
les présidents d'intercommunalités. Si la plupart des élus locaux contestent toujours
la loi votée au Parlement, une ouverture s'est fait jour mercredi : selon leurs
dires, Ayrault a promis une modification de la composition du conseil des élus
censé réfléchir à la mise en place de la métropole. Depuis juillet, ils sèchent
les réunions où ne sont prévus que deux sièges pour chacune des six
intercommunalités appelées à fusionner : un maire et le président de l'interco.
Ce qui n'arrange pas le préfet Théry, chargé
d'assister la naissance de cette collectivité regroupant 1,8 million d'habitants.
L'exemple des équipements suffit à prendre la mesure de la complexité de la
tâche. En 2016, la métropole se retrouverait propriétaire et gestionnaire de
piscines, salles de concert, d'un site archéologique, d'un centre de vacances
dans les Alpes-de-Haute-Provence... Le tout dans un désordre complet : l'office
de tourisme est farouchement municipal à Marseille - Jean-Claude Gaudin a fait
modifier la loi pour s'en assurer - tandis qu'Aubagne le gère avec les 12
autres communes de l'agglo. Morceaux choisis - n'oubliez pas le détour par les
Alpes :
Marseille, "archétype de municipalisme"
Mercredi, la
délégation d'"anti" a rappelé à Jean-Marc Ayrault qu'ils souhaitaient "que
[leurs] communes ne peuvent plus être méprisées et caricaturées par des
candidats à la mairie de Marseille". Si les difficultés singulières du pays d'Aix en matière de planification ou des
anomalies comme la taxe déchets à 0% de l'agglo de Martigues,
l'intercommunalité version marseillaise est loin d'être un exemple. Ou alors un
contre-exemple, celui d'une "intercommunalité à reculons"décortiquée dans une étude nationale de 2011.
Pas plus tard que jeudi dernier, le conseil
communautaire a fournit deux illustrations de l'"exemple archétypique
de municipalisme" que constitue MPM pour l'équipe de David
Guéranguer. Au passage d'une délibération sur un projet d'hôtel 4 étoiles à La
Ciotat, Jean-Pierre Repiquet, élu socialiste de cette ville, a enfilé son
costume d'opposant n°1 au maire UMP Patrick Boré. À la faveur peut-être de
l'absence de grands élus marseillais, les débats ont occupé l'assemblée pendant
de longues minutes. Un événement rare dans cette enceinte où les maires
n'apprécient que modérément la contestation de leurs dossiers.
"La discussion qui vient de se
passer, c'est une discussion du conseil municipal de la ville de La
Ciotat", a réagi le
maire communiste du Rove Georges Rosso. Rejoint en ce sens par le maire divers
droite de Carnoux-en-Provence, Jean-Pierre Giorgi : "L'urbanisme
est de compétence communautaire [l'hôtel nécessite une modification du plan
local d'urbanisme, ndlr], mais la tradition veut que les maires restent
décisionnaires". Tout est vite rentré dans l'ordre avec le
rappel du "pacte de non agression" de MPM. D'après
l'étude coordonnée par David Guéranger, ce pacte "corrompt la
mise en œuvre de véritables politiques publiques intercommunales".
Une piscine en 13 ans
L'objet de la séance s'est ensuite déplacé quelques
kilomètres à l'ouest, vers la piscine de Cassis. Un nouveau rappel des limites
de l'intercommunalité marseillaise telle qu'elle existe aujourd'hui, loin des
images véhiculées par le débat sur la métropole. La maire Danielle Millon a
ainsi souligné que les bassins des Gorguettes méritaient leur titre de
communautaire, avec une fréquentation assurée à 37% par les Marseillais. À
l'autre bout du territoire, Robert Habrant (Sausset-les-Pins) s'est alors enquis
d'un projet équivalent dans l'ouest de MPM. Plus généralement, il a appelé à
une montée en puissance de l'intercommunalité dans la construction et la
gestion d'équipements de ce type. Réponse du président de la communauté urbaine
Eugène Caselli : "On ne va pas financer ce que les mairies ont
souhaité garder en propre". Du déjà entendu pour Robert Habrant.
Je suis dans la commission
équipements d'intérêts communautaires depuis 13 ans. Le seul qu'on ait fait,
c'est la piscine des Gorguettes. On va faire un skate-park à Marignane, ce sera
le deuxième.
Il rappelle l'argument d'Eugène Caselli pour botter en
touche : "Nous sommes une jeune intercommunalité, vous n'allez pas
nous comparer à des communautés urbaines qui ont 50 ans d'âge !" Mais
Robert Habrant ajoute qu'il n'est pas interdit de s'inspirer de ce qu'ont
fait les anciens. "On ne peut plus continuer comme avant, quand le
politique voulait sa piscine, son équipement dans son coin."
Il n'y a d'ailleurs pas besoin d'aller jusqu'à Lille
ou Lyon pour trouver ce type de mutualisations. La communauté d'agglomération
du pays d'Aix, née en même temps que MPM, gère 16 piscines, transférées par les
communes. Une autre est en projet à Fuveau, à la croisée de plusieurs villes
(Peynier, Meyreuil, Rousset, Gardanne), puis à Venelles. Robert Habrant se
rappelle qu'au moment d'ouvrir les Gorguettes, l'absence de service
"piscine" à MPM à pousser à confier la gestion au privé. De quoi
ouvrir des perspectives pour la métropole, qui pourrait par exemple s'appuyer sur
l'expérience du pays d'Aix ? "J'espère, approuve-t-il. J'espère
qu'on se servira de ce qui a été fait ailleurs."
Ouest Provence craint pour son "exception culturelle"
Cette logique de service public à l'échelle de
l'intercommunalité trouve un écho particulier au San Ouest Provence, dans le
secteur de la culture. Le syndicat a mis sur pied un réseau de médiathèques qui
fait figure "de référence en France. Il y a deux ans, des
Québécois sont venus voir comment on fonctionnait", s'enorgueillit-on
dans l'entourage du président. S'y ajoute notamment une régie culturelle, qui
gère trois cinémas, trois théâtres et la salle de concert l'Usine. "On
a réussi à mettre en lien tout un ensemble de structures sur le territoire, ce
niveau d'intégration n'existe nulle part ailleurs."
Dans ce
domaine, la métropole aura également à prendre en compte les équipements
d'envergure du pays d'Aix, musée Granet et grand théâtre de Provence. En
revanche, rien du côté de l'agglo de Martigues ni de Marseille Provence
métropole, où la ville centre a gardé son pré carré culturel. "L'Eden,
voilà un équipement qui aurait dû être pris en charge par la communauté
urbaine", regrette Robert Habrant, pour qui le rayonnement potentiel du premier cinéma du monde dépasse la seule ville de La
Ciotat.
Dans ce contexte disparate, les craintes sont à la
hauteur des exigences de Ouest Provence :"Comment la métropole
va-t-elle s'y prendre pour orchestrer une politique culturelle ? C'est un gros
point d'interrogation. Mais quelles que soient les perspectives, il faut faire
le nécessaire pour maintenir cette exception culturelle." La
métropole reprendra-t-elle tout à son compte, ou bien se déchargera-t-elle sur
les communes ? D'où cette formulation sévère venant de l'entourage du président
du San :
Pour nous, la question qui se pose,
c'est de manière paradoxale celle de la redistribution aux villes. La
mutualisation qui s'est construite depuis trois décennies, c'est fini. La
métropole, pour Ouest Provence, c'est une régression intercommunale.
C'est là qu'interviendra peut-être l'étage
intermédiaire des conseils de territoire. Mais aucun de nos interlocuteurs
n'est capable de dessiner leur périmètre d'action futur. "Vous
allez me dire, c'est à cause de la chaise vide (au conseil des élus,
ndlr). Mais la mission de préfiguration ne s'est absolument pas donnée les
moyens de venir nous voir dans les territoires, de prendre la mesure de nos
politiques".
Gaudin tient à son Vél et son opéra
Elle ne pourra pas non plus échapper à quelques
chasses gardées. Le bataillon des marins-pompiers de Marseille, malgré une "évidente
dimension intercommunale" - il intervient sur les bassins Ouest
du port et l'aéroport - est toujours "sous la tutelle de la ville
centre", constatent nos chercheurs. Leur analyse révèle toute
l'ambiguité de l'intercommunalité marseillaise :
Il est difficile de savoir si la
ville de Marseille rechigne à se séparer d’un service hautement symbolique (le
BMP est rattaché directement à la DGS de la ville) ou si, au contraire, elle
souhaiterait le transférer pour ne plus avoir à en assumer les coûts. Quelle
que soit sa position, la solution des fonds de concours versés à la Ville par
la communauté urbaine, ce qui permet à Marseille de garder la main sur le
service et sur son coût en le faisant supporter à la communauté selon des
modalités qu’elle contrôle largement et dont on peut donc supposer qu’elles ne
lui sont pas trop préjudiciables.
En matière d'équipements sportifs, Robert Habrant ne
dit pas autre chose : "L'intérêt communautaire répond à des
critères, notamment de fréquentation. Il est évident que certains équipements
tombent de fait dedans comme l'opéra ou le stade Vélodrome. Mais la ville de
Marseille n'a pas voulu les transférer, contrairement à ce qui se passe dans la
plupart des communauté urbaines. Regardez le grand stade de Lille : il est
construit par la métropole. Chez nous, Marseille demande à MPM une subvention
de 20 millions d'euros..." Comme pour les marins-pompiers, le
prestige n'est pas pour rien dans la volonté de la ville de garder la main sur
le stade et l'opéra, tout en réclamant une aide pour ces "charges
de centralité".
Vu du pays d'Aix, on explique ces difficultés à faire
exister l'intercommunalité côté marseillais par une répartition différente de
la population : 80% pour la ville centre dans le cas de Marseille, qui dispose
de ce fait de la majorité des voix au conseil, 40% pour Aix. "Comme
le pouvoir est réparti entre les petites communes, il y a moins cette suspicion
envers la ville centre", estime-t-on. Un jeu de donnant-donnant s'est
ainsi mis en place. En faisant supporter aux 34 communes les 27 millions
d'euros de rénovation du musée Granet, les élus se sont assurés d'une "politique
d'accueil des scolaires du territoire". Et savent que "quand
on a une grande expo, ça rejaillit sur l'ensemble du territoire". A
contrario, le pays d'Aix est venu soulager les communes de leurs piscines, qu'"elles
n'avaient plus les moyens d'entretenir".
"On est à la préhistoire des débats à venir"
Présidente de la communauté d'agglomération du pays
d'Aubagne et de l'Étoile, Magali Giovannangeli décrit bien cette place de
l'histoire et de la situation locale, du cas par cas. Sport et culture sont
ainsi toujours dans le giron communal, car un transfert serait vécu comme "un
éloignement de la décision". En revanche, "la capitale
européenne de la culture a été gérée dans un travail communautaire".
Comment expliquer que parmi ses quelques équipements gérés en commun, l'agglo
compte les ateliers Thérèse Neveu, un musée dédié à la céramique et aux santons
? "Par la compétence touristique, qui a été transférée à l'agglo
et les chemins de l'argile, qui ont été travaillés à l'échelle
intercommunale", justifie-t-elle.
Cette promotion du tourisme est
encore au coeur du rachat du domaine de la Font de mai. "Outre le
tourisme (accueil des randonneurs, restauration du patrimoine), s'y croisent
plusieurs compétences de l'agglo : la forêt, l'agriculture, le développement
durable. Cet espace est aussi investi par des associations qui ne sont pas
forcément sur Aubagne", développe l'élue. La traduction à l'échelle
métropolitaine lui semble cependant "particulièrement prématurée.
Pour l'heure, on s'oppose toujours à la loi, on est à la préhistoire de ces
débats qui vont venir". A Aix, face au casse-tête qui s'annonce pour
bâtir ces mutualisations dans la dentelle, on constate que"la position
de Maryse Joissains avait le mérite d'être simple : une coopération sur les
projets, pour le reste pourquoi changer une équipe qui marche ?" Peut-être
parce que ce qu'elle n'existait pas à Marseille...
À travers Euroméditerranée,
Michel Vauzelle lorgne sur la métropole
Surprise du chef, le président de la région Michel Vauzelle veut
s'installer à la tête de l'opération d'intérêt national. Cette arrivée, si elle
se concrétise, marquerait une mainmise de la région sur un grand projet
métropolitain.
Michel Vauzde
la séance plénière du conseil régional vendre dernie
"Pourquoi on a
collé le Mucem et la Villa Méditerranée côte à côte alors qu'on aurait pu faire
un bel espace ?" Eh bien, c'est Euroméditerranée qui a décidé ça". Voilà la version
disons grand public que Michel Vauzelle avance à titre d'exemple lorsqu'on
l'interroge sur sa volonté de prendre la tête de l'opération d'intérêt national
qui va du Vieux-Port au marché aux puces. Membre du conseil d'administration et
unique financeur du porte-à-faux avec vue sur mer, il n'avait
peut-être pas besoin d'être assis dans le siège de président pour choisir son
lieu d'implantation.
Ancien maire d'Arles, le président du
conseil régional doit partout justifier son intérêt pour la grande opération
d'aménagement de Marseille lancée voici 20 ans. En effet, le poste de président
d'Euroméditerranée doit faire l'objet d'un nouveau vote du conseil
d'administration. Les membres dudit conseil auraient préféré s'en tenir à un
interim technique jusqu'aux municipales. Or, comme l'a détaillé La Provence,
Michel Vauzelle se verrait bien à la tête de la structure. Il se prévaut du
soutien de l'État qui a - pour l'heure - donné l'ordre à ses représentants de
voter pour lui lors du conseil d'administration du 4 novembre prochain. Il est
soutenu en ce sens par Patrick Mennucci, le candidat socialiste à la mairie. À
l'issue de sa rencontre avec le premier ministre ce mardi, celui-ci a estimé
qu'il fallait "sanctionner politiquement la dérive immobilière
d'Euroméditerranée". À droite, la manoeuvre ne dérange pas outre
mesure Jean-Claude Gaudin, pas mécontent de ce bâton mis dans les roues de son
ancien challenger Guy Teissier, très critique ces derniers mois vis-à-vis de l'action
municipale.
Des réticences même à gauche
Parmi les proches du
député, on a beau jeu de dénoncer "une stratégie électorale. Il
faut montrer qu'Euroméditerranée sera sous contrôle socialiste. On immisce de
la politique politicienne dans la seule institution qui fonctionne bien,
justement parce qu'on y pratique le consensus". Mais la critique
n'est pas l'apanage de la droite. À gauche aussi, certains élus s'interrogent
sur l'objet de l'opération et les motivations d'un élu qui ne vient que
rarement siéger au conseil d'administration de l'institution. D'autant plus
qu'il sera de toute façon frappé par la limite d'âge le 15 août 2014. Renforcée
par les primaires socialistes et jamais en retard quand il s'agit de critiquer
le gouvernement, Samia Ghali aurait préféré un gel jusqu'aux municipales. Pour
éviter l'écueil de nouvelles élections, la formule imaginée par Teissier et
l'administration d'Euromed prévoyait en effet un budget voté dès septembre et
une gestion jusqu'au scrutin de mars par les fonctionnaires, au premier rang
desquels François Jalinot, le directeur de la structure.
"Alors même que la métropole se
construit sous la houlette d'un préfet, par ailleurs très compétent, il aurait
fallu qu'Euroméditerranée soit aussi sans tutelle politique ? Cela aurait fait
deux hauts fonctionnaires", justifie un proche de Michel
Vauzelle. Les deux sujets ne sont en effet"pas sans lien", confie-t-on
dans l'entourage de l'équipe préfectorale qui a fait de "la
métropolisation d'Euroméditerranée" un enjeu fort. Or, même sans marquer un fol enthousiasme, Michel Vauzelle
a pris position en faveur de la réforme Lebranchu, ce qu'il ne manque jamais de
rappeler comme ce vendredi lors d'un point presse à l'hôtel de région. Quitte à
sous-entendre que cela mérite bien une contrepartie :
J'ai besoin pour l'appui que j'apporte au premier ministre pour son idée de
métropole contrecarrée par monsieur Guérini - qui soutient
nombre de communes du département dans leur opposition au premier ministre et
au gouvernement - que le premier ministre prenne tous les moyens nécessaires à Marseille pour
une politique de gauche et non une politique de droite, du moins à Euromed,
le temps que les municipales se passent.
Deux ans avant sa mise en route
officielle, la métropole est en effet en pleine construction. Pour faire
simple, ses moyens de demain se négocient dès aujourd'hui dans le cadre du
volet territorial du contrat de plan... État-région qui entrera en vigueur
début 2015. Une circulaire signée du premier ministre et datée
du 2 août 2013 annonce même une signature de ces contrats "au
cours de l'été 2014". Concrètement, une phase de concertation engagée
depuis le mois de septembre laissera place aux négociations qui devront se
conclure en juin prochain.
Qui négocie pour la métropole ?
La région est par
définition très en pointe sur ce CPER qui, sur les sept dernières années, a
tout de même rapporté 800 millions d'euros de l'Etat au territoire. Plus
étonnant, l'exécutif régional occupe une place toute aussi prégnante dans
l'élaboration du pan métropolitain. "Les CPER se négocient
habituellement à trois. État, région et un troisième acteur concerné par un
projet",explique un proche du dossier. Quand des crédits concernent
une commune, ce sont ses élus qui discutent avec l'Etat et la région. "Mais
qui négocie pour la métropole, s'interroge cette même source. Est-ce
que c'est MPM ? La communauté du Pays d'Aix ?"
Laurent Théry, préfet délégué à la
métropole, représente l'État et le conseil des élus devrait compléter le
trépied. Problème, avec le boycott toujours en cours de
l'ensemble des intercommunalités hormis Marseille Provence
métropole, le pilotage politique est limité aux rares élus pro-métropolitains.
Face à autant de sièges vides, la région prend alors une place majeure dans le
dispositif. "Elle a en effet bien joué le coup, juge
Jacques Boulesteix, conseiller municipal marseillais apparenté PS et président
du conseil de développement MPM. Mais les priorités entre la région et
la métropole ne sont pas forcément les mêmes".
Dans ce contexte, prendre le pouvoir à Euromed apparaît comme un acte
supplémentaire de domination sur le projet. Elle permet à la région et à son
président de réaffirmer leur rôle sur le territoire après que Vauzelle a émis
la crainte d'une "mégapole ultra-libérale" et espère
donner l'impulsion euroméditerranéenne en faveur de laquelle il a remis un
rapport au président Hollande. La présidence d'Euromed offre aussi
quelques avantages d'apparat. "C'est lui qui accueillera Jean-Marc
Ayrault lors de sa visite en novembre, ce n'est pas négligeable",
souffle un de ses proches. Michel Vauzelle sera alors aux premières loges, le 8
novembre prochain, pour découvrir le panier garni promis par le premier
ministre.
Par Jean-Marie Leforestier, le 29 octobre 2013
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