mardi 30 mars 2010

Marseille : bras de fer sur la hausse des impôts au conseil municipal


Marseille : bras de fer sur la hausse des impôts au conseil municipal
32 contributions Publié le lundi 29 mars 2010 à 11H36

Les esprits n'ont pas tardé à s'échauffer ce matin quand il a été question d'aborder le budget et la hausse des impôts.

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Patrick Mennucci a brandi un faux billet de 200 euros pour dénoncer la hausse des impôts des Marseillais en trois ans.

Photo LP


Après un début de conseil municipal plus que calme à Marseille, les esprits n'ont pas tardé à s'échauffer dès qu'il a été question d'aborder la question du budget et des impôts, principal dossier glissant du jour.

C'est le président du groupe PS qui a ouvert les hostilités, critiquant vivement la hausse de 2,9% des impôts qui allait être votée. Brandissant un faux billet de 200 euros pour dénoncer "l'augmentation que cette décision va faire subir à un foyer marseillais", Patrick Mennucci a pointé "une hausse de 29% depuis 2003", ce qui place Marseille "au premier rang des villes françaises ayant le plus augmenté les impôts."

Le maire du 1-7 a attribué au score obtenu par la gauche aux régionales la marche arrière de Jean-Claude Gaudin, qui prévoyait à l'origine une hausse de 4,9% : "Faut-il en conclure qui si Michel Vauzelle avait fait 60%, nos impôts auraient baissé ?", ironise Patrick Mennucci. Insistant également sur "le chèque de 30 000 euros perçu par 900 personnes grâce au bouclier fiscal", il a fustigé un "système fiscal injuste" qui n'a "servi jusqu'à présent qu'à financer un Palais de la glace et de la glisse inaccessible aux handicapés coûtant 3,5 millions d'euros par an".

Le président du groupe UMP lui a répondu en qualifiant le budget 2010 de "sérieux et ambitieux" : "La dette par habitant n'a pas augmenté depuis 1995, elle a même diminué. Nous n'avons pas chargé la barque pour les générations futures", a-t-il déclaré. Il a également rebondi sur le faux billet de 200 euros que son homologue a brandi : "Si j'avais voulu me livrer au même cinéma que M. Mennucci pour évoquer l'augmentation des impôts par le conseil régional, c'est un billet de 1000 euros que j'aurais dû sortir". Et de comparer la hausse à celle d'autres grandes villes françaises : "M. Mennucci parle de 7,8% en 2 ans ? Alors que dire des 10,3% de Toulouse, des 11% du Havre, des 16% de Nice ou des 23% du Paris de Delanoë ?".

Le maire de Marseille est ensuite intervenu personnellement pour dénoncer "un procès d'intention injustifié" de la part de Patrick Mennucci : "Le budget 2010 confirme la gestion rigoureuse des finances de la Ville", déclare-t-il. Jean-Claude Gaudin s'est défendu d'avoir diminué l'augmentation prévue (2,9% au lieu de 4,9% prévus) à la suite de la défaite de la droite aux élections régionales : "M. Mennucci, croyez-vous vraiment que je suis capable de modifier le budget en 24 heures à cause d'élections perdues ? Ce budget, ça fait des mois et des mois qu'on le prépare", contre-attaque t-il.

Le sénateur-maire a reproché dans la foulée au président du groupe socialiste son absence à la présentation de la coupe de la Ligue par les Olympiens, hier à la Mairie : "Moi, j'ai pu voir que les Marseillais sont heureux, l'événement d'hier le prouve. Je n'entends pas de critiques de leur part sur le budget..."

Malgré ces éclats de voix, le budget 2010 a été voté ce matin lors du conseil municipal de Marseille. Sans surprise dans la mesure où les 51 membres de la majorité se sont prononcés pour, tandis que le FN, les Verts, le PC et le groupe Faire gagner Marseille mené par Patrick Mennucci ont voté contre, sauf François Franceschi et les membres du MoDem (Zaoui, Muller et Goy) qui se sont abstenus. Ce budget de 1,7 milliard d'euros prévoit donc une hausse des impôts de 2,9%.

Marseille, championne des hausses d'impôts

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