mardi 16 mars 2010

"Ferme mais ouvert .a dit Eugène CASELLI .":Après la grève des poubelles, il faudra une semaine pour nettoyer Marseille


Après la grève des poubelles, il faudra une semaine pour nettoyer Marseille
Publié le mardi 16 mars 2010 à 07H26

La grève des poubelles a pris fin hier. Il faudra près d'une semaine pour ramasser les milliers de tonnes de déchets

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Des tonnes d'ordures ménagères jonchent les rues. Les agents ont commencé le ramassage ce week-end au centre-ville. Depuis hier, ils sont passés aux autres arrondissements.

S'il aime les triomphes à la Romaine, le vainqueur des Régionales, dimanche prochain, pourra parader, sirènes hurlantes, au volant de son véhicule et à la tête d'un cortège de sympathisants. C'est que les rues seront dégagées. Dégagées et propres. Du moins, on l'espère.

Dimanche prochain, la grève des poubelles ne devrait être plus qu'un mauvais souvenir pour les Marseillais. Comme on le prévoyait, syndicalistes et direction de la Communauté urbaine ont trouvé un accord (écrit) hier pour dénouer la crise, autrement dit éteindre un conflit qui aura duré une semaine.

Finie la grève. Et retour aux bennes pour les agents d'ISS Environnement qui auraient obtenu ce qu'ils voulaient. Ou, du moins, évité ce qu'ils redoutaient.

Hier, après avoir négocié avec Joël Raffin, directeur général des services à la Communauté urbaine, Bernard Pizzo, délégué FO à ISS, expliquait : "On a l'assurance que les prestations nous permettront de maintenir les 132 emplois de la société. On a obtenu aussi la création d'un service permanent d'intervention, autrement dit une brigade "coup-de-poing" qui interviendra sur des opérations de nettoyage ponctuelles dans le 2e arrondissement et qui comprendra 20 postes, plus 10 roulants. Enfin, 15 agents d'ISS vont être embauchés dans la fonction publique ."

En résumé, le syndicaliste aurait "blindé" l'activité de ses hommes, maintenant ainsi la totalité des emplois. Ce qui a débouché hier sur la levée du blocage du centre de transfert des déchets nord (Aygalades) après celui du sud (Capelette) samedi. Les éboueurs, étrangers à ce conflit, peuvent donc aujourd'hui ramasser les ordures dans tous les arrondissements de la ville et les déposer dans les deux gares de transfert désormais ouvertes.

Il était temps. Car, en une semaine, Marseille aura vu s'entasser environ 7000 tonnes d'ordures ménagères dans ses rues, notamment au centre-ville où les montagnes d'immondices sont plus spectaculaires avec le nombre élevé de restaurants. Les bennes vont donc tourner à plein régime, qui enlèveront, dans le seul 2e arrondissement, près de 100 tonnes par jour.

Et dimanche, la ville devrait avoir retrouvé sa physionomie habituelle, débarrassée enfin d'un conflit qui n'est malheureusement pas le premier dans le domaine de la propreté. En 30 ans, Marseille a connu des grèves à répétition, provoquées par le service public ou les sociétés privées.

En 2010, c'est plutôt avec le privé que MPM a engagé le bras de fer. En novembre dernier, Bronzo avait été à l'origine d'une grève qui avait obligé la Communauté urbaine à casser les appels d'offres. Alors qu'une nouvelle procédure est en cours, c'est ISS Environnement qui a allumé une autre mèche. La société redoutait de perdre des emplois dans le cadre du redécoupage de son arrondissement, le 2e.

Afin de créer un commandement unique dans le nettoiement (et dans l'optique de la semi-piétonnisation du Vieux-Port en 2014), MPM avait en effet donné 20% du 2e aux agents du service public qui gère déjà le 1er arrondissement.

Eugène Caselli avait beau alors garantir que le volume de travail serait le même dans le 2e (avec une augmentation des tournées de cantonniers et une collecte des cartons) les agents d'ISS avaient craint pour leurs emplois. Il aura fallu deux réunions en préfecture pour que le climat s'apaise. Mais dans l'univers des poubelles, la paix est toujours fragile.


Jean-Jacques FIORITO (jjfiorito@laprovence-presse.fr)

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