jeudi 8 mars 2012

FLORANGE A UN AVENIR !

François Chérèque a fait le déplacement à Florange en Lorraine pour apporter son soutien aux militants CFDT qui se battent pour obtenir la réouverture du haut fourneau arrêté depuis plusieurs mois.



« Cette aciérie, qui fabrique des aciers de très grande qualité, a un avenir. Votre combat est celui de toute la CFDT ! » Les mots de François de Chérèque sont allés droit au cœur des quelques 400 militants de Florange, mais également venus de Fos-sur-Mer, de Dunkerque ou encore du Creusot, réunis en assemblée générale le 7 mars. Le secrétaire général de la CFDT est venu leur apporter son soutien dans le combat pour la réouverture de l’aciérie d’ArcelorMittal. Il serait en effet « insupportable que ce site soit fermé, non pas parce qu'il n'est pas rentable, mais parce qu'il n'est pas assez rentable ». Un avis que partagent naturellement les militants qui ont engagé le blocage de l’aciérie depuis le 20 février pour obtenir de la direction du groupe ArcelorMittal la réouverture du haut fourneau. Une réouverture d‘autant plus indispensable que Florange est l’uns des sites pilotes retenus pour le projet Ulcos qui doit permettre de réduire les émissions de CO2 d’au moins 50% par rapport aux méthodes de production actuelles et d’ainsi préserver l’emploi tout en favorisant le développement durable (en savoir plus sur le projet Ulcos).



Une CFDT digne et responsable

Preuve que la production de Florange est de qualité et rentable : le constructeur automobile allemand Volkswagen est «en rupture de ligne» en raison du blocage. Mais preuve également que la CFDT se bat pour les emplois et non contre les entreprises, Edouard Martin, le charismatique délégué CFDT au comité d'entreprise européen du groupe, explique qu’ « alors que plus personne ne rentre ou ne sort depuis lundi, nous avons laissé passer [mercredi 7 mars] cinq camions de bobines pour Volkswagen parce que nous ne voulons pas pénaliser nos clients ».



« La situation est d’autant plus intolérable, assure Didier Zint, le secrétaire du syndicat, que pendant que Florange est à l’arrêt, ArcelorMittlal fait tourner certaines de ces usines, comme celle de Dunkerque qui devait être arrêtée pour rénovation, au maximum de leur possibilités » en ayant recours à des heures supplémentaires et en important de l’acier… de Russie. Un constat qui vaut aussi partout en Europe comme le confirme le secrétaire général adjoint de la Fédération européenne des métallurgistes (FEM), Bart Samyn, venu à Florange avec François Chérèque. C’est pourquoi la FEM demande à être reçue par le président de la Commission européenne pour évoquer l’avenir de la sidérurgie en Europe et faire le point sur le projet Ulcos.



Rappelant qu’« un patron n'a pas de droit de vie ou de mort sur un outil de travail », François Chérèque a conclu en instant sur le fait que la CFDT « ne veut pas faire de Florange uniquement un symbole, mais bel et bien préserver les emplois, ce qui passe par le développement durable et donc pas le projet Ulcos ».



Nicolas Ballot









Le projet Ulcos, késako ?

Regroupant une quinzaine d'aciéristes européens, l'initiative Ulcos (Ultra-Low Carbon Dioxide Steelmaking) consiste à mettre en place un nouveau processus de fabrication qui capte et stocke le CO2 dégagé par les installations sidérurgiques, afin de réduirele niveau d'émission.

Un projet pilote pourrait voir le jour sur le site de Florange en 2016. Il s’agirait alors de la seule usine sidérurgique au monde à produire de l’acier « propre », c'est-à-dire délesté de 65 % de ses émissions carbones.

Pour financer ce programme expérimental estimé à 650 millions d’euros, une demande de subvention européenne d’un montant de 250 millions d’euros a été faite ; l’État français s’engage quant à lui à apporter 150 millions et les collectivités locales, 30 millions. ArcelorMittal prendrait à sa charge le complément (autour de 220 millions).

Même si le dossier est extrêmement avancé, aucune décision n’a été prise officiellement. Tout le mondeattend la réponse de la Commission européenne, qui a annoncé il y a quelques semaines qu’elle ne se prononcerait pas avant le mois de septembre.



J. C.

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