Le tribunal de l'Union européenne a annulé mardi 11 septembre 2012 une décision de la Commission de Bruxelles qui avait validé des aides accordées par la France à la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) en 2002, puis lors de sa privatisation en 2006.
La
compagnie maritime avait reçu en 2002 un apport en capital de 76 millions
d’euros de la part de la CGMF (Compagnie générale maritime et financière,
détenue à 100 % par l’Etat français).
La CGMF détenait à cette époque 80 % de son capital.
La Commission avait estimé en 2008 que cet apport était compatible avec les règles du marché commun.
La CGMF détenait à cette époque 80 % de son capital.
La Commission avait estimé en 2008 que cet apport était compatible avec les règles du marché commun.
La Commission avait par
ailleurs considéré que les mesures du plan de privatisation de la SNCM en 2006
ne constituaient pas des aides d’Etat. Ces mesures comprenaient une
recapitalisation de la SNCM pour un montant de 158 millions d’euros, un apport
supplémentaire en capital par la CGMF de 8,75 millions d’euros et une avance en
compte courant pour 38,5 millions d’euros visant à financer un éventuel plan social.
Corsica Ferries, principal
concurrent de la SNCM, avait introduit un recours auprès du tribunal de l’UE
afin d’obtenir l’annulation de cette décision.
Le tribunal lui a donné
raison, estimant que la Commission n’avait pas correctement apprécié ce qu’aurait
fait un investisseur privé dans des circonstances similaires, et concluant que
les aides apportées constituaient des aides d’Etat, susceptibles de fausser la
concurrence.
Le tribunal a donc annulé la
décision de la Commission. Cela signifie, selon une source proche du dossier,
que celle-ci devra sans doute refaire son analyse et prendre une nouvelle
décision.
Au final, il est probable
qu’une partie au moins des sommes considérées comme aides d’Etat devra être
remboursée, selon cette même source.
Cette décision du tribunal de
l’UE est distincte de l’enquête approfondie ouverte en juin dernier par
Bruxelles afin de déterminer si les compensations reçues par la SNCM et la
Compagnie maritime de navigation (CMN) pour la desserte des lignes entre la
Corse et Marseille dans le cadre d’une délégation de service public sont
conformes aux règles de l’UE.
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